L'auteur est professeur d'archéologie à Cardiff. Pour information ,il faut savoir que le gallois est la langue celtique qui est en meilleur santé . La loi la protège et la langue est pratiquée par au moins 30 % de la population du pays de galles.
La situation du gaélique d'Irlande est moins bonne mais si la langue est d'un usage plus restreint que le gallois, elle est en bonne santé et en pleine évolution en tant que langue vivante urbaine.
Les langues celtiques ne sont pas morte donc. Ce n'est pas anecdotique du tout car cela génère une connexion intime des populations celtiques actuelles avec le passé celtique .Ce sont des langues qui possèdent un considérable patrimoine littéraire qui est très ancien et pas négligeable.
Le fond celtique fait dans certains cas référence à des évènements et à des données culturelles très anciennes comme des éléments protohistoriques, voir même anté-celtiques en Irlande pas exemple.
Les univers celtiques ont régné sur l'Europe occidentale de moins 600 avant JC à 400 après JC. Il n'y a pas comme dans l'univers germanique de textes ouvertement conservatoires du paganisme celtique comme l'Edda poétique par exemple en milieux germaniques.
Les
mythes celtiques s'approchent d'abords par les épopées celtiques qui ont raffiné en profondeur ce vieux fond religieux. Il y a aussi l'archéologie celtique insulaire et continentale ( principalement continentale) qui par les formes architecturales cultuelles et par des éléments iconographiques ciblés apportent un lot d'informations tout à fait conséquents . Personnellement je soulignerais que les sources littéraires sont insulaires principalement et que les sources archéologiques utiles sont plutôt continentales et Gallo-romaines principalement. En fait à ce propos je souligne l'existence du magistral petit livre de
Paul Marie Duval :
Les dieux de la Gaule. Pour le continent il faut rajouter toute la littérature ecclésiale dédiées à la lutte contre le paganisme, rural principalement. Une littérature conciliaire souvent qui est considérable mais très dispersée.
Ce texte est accessible sans problème mais je trouve qu'il manque beaucoup de clarté. Ce n'est pas lié au caractère touffu du sujet mais clairement à un défaut de plan et de clarté dans l'analyse. L'auteure fait un travail réussi et difficile de résumé (au sens de résumé en méthode historique) des littératures irlandaises et galloises, du moins des textes qui ont conservé un lien avec le fond mythologique celtique. C'est assez difficile d'accès car le résumé est trop synthétique du fait du format de l'ouvrage qui est très limité. Il y a au hasard des pages de cette partie de l'ouvrage des informations de portée générale en nombre trop limité. Par exemple l'auteur souligne ainsi que de nombreux filii se sont fait moines et que ainsi certains textes ont pu se maintenir et passer au stade de l'écrit et donc d'accéder à la conservation en en monastère. Au pays de Galles l'auteur ne mentionne pas la dynamique importantes des cours princières dans la mise à l'écrit des textes celtiques. le format très limité de cette publication pèse très fortement sur la difficulté d'appréhender ce travail et cette difficulté n'est évidemment pas à mettre sur le compte d'une supposée incompétence de l'auteur.
Ensuite et enfin le texte se lance dans l'analyse d'éléments religieux connectées aux
mythes celtiques .Sur des thématiques comme , la théorie des univers des morts , les dynamiques solaires et le pourvoit intrinsèque de la lumière , la symbolique de l'eau et celle de certains arbres et des bosquets d'arbres. Là aussi le format textuel limite trop fortement l'étendue de l'analyse et donc par exemple il y a très peu de mots sur la perméabilité des univers dans le monde celtique ,les mondes des morts et celui des vivants par exemple, mais pas seulement.
C'est sachez-le un principe important en civilisation celtique qui vous permet entre autre de fêter halloween (avec ses mauvaises rencontres sourire) car ce soir-là ,l'au-delà est poreux ponctuellement et connecté avec notre propre univers . C'est aussi ceci qui explique la fête de la toussaints où on arpente les cimetières pour déposer sur les tombes des chrysanthèmes. Les communications inter-univers , la force du soleil et les iles de l'ouest sont aussi des données importantes des paysages sacrés. La dynamique de l'eau avec les lacs, les rivières , les flaques , la rosée , est splendide d'un point de vue narratif et du point de vue iconographiques aussi.
Les hiérophanies sont fréquentes mais souvent très symboliques (des choses , des symboles et objets signalent le numineux). Tous ces éléments ne sont pas nécessairement mentionnés dans ce petit ouvrage qui a cependant le grand mérite d'exister.
Le monde celtique est très spécifique et trop largement méconnu. Il est aussi original que documenté mais la langue française manque véritablement et tristement de synthèses globales et exhaustives sur le sujet.
La lecture de cet ouvrage n'est pas très agréable et c'est dommage.