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Comment dire ? Je l'attendais tellement, les discours élogieux le présentant comme un roman, une enquête historique, tenant en halène le lecteur suspendu à cette quête, presque mystique... que j'ai failli le laisser choir...
C'est bien dommage tout cet artifice autours de ce livre. Car au bout du compte, passé la déception, c'est un bon livre fait de rappels historiques, d'analyses (très) documentées qui mérite la lecture, mais qui ne correspond en rien à la promesse d'un Da Vinci Code.
Je n'ai pas non plus ressenti qu'il nous faisait "revivre l'Antiquité pour la porter jusqu'à nous". Tout cela reste très scolaire dans la présentation et l'approche.
A lire pour ce qu'il est : un essai sur l'écrit, le livre et sa conservation à travers le temps (plus qu'une biographie : Le Pogge est souvent perdu sous les digressions bien nombreuses) et non pour ce qu'il promet !
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. Que l'histoire est belle quand elle allie sens du récit et profonde érudition ! En l'année 1417, autour de la figure du Pogge , humaniste chercheur de manuscrits d'oeuvres antiques , se déploie sous la plume de l'auteur l'aube de la Renaissance . Et son exhumation au fin fond de l'Allemagne du « de rerum natura » de Lucrèce nous fait souvenir du « Farenheit 451 » de Bradbury et de la lutte acharnée de quelques hommes pour préserver la culture des faiseurs d'autodafé . Ce texte survivra malgré l'acharnement de l'Eglise à le caricaturer et à le détruire et par une longue chaîne d'esprits éclairés nous parviendra dans toute son étonnante modernité et sa puissance libératrice . Une leçon pour l'avenir en ces temps où , sous différents oripeaux , les noirs assassins de la culture reviennent agiter leurs torches et leurs ciseaux .
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Il y a de ces choix de lecture qui, parfois, sont en parfaite concordance; il en va ainsi de Quattrocentro que j'ai lu tout juste après Quitte Rome ou meurs dans lequel les écrits de Sénèque étaient à l'honneur. Dans Quattrocentro, Stephen Greenblatt embrasse tout l'héritage d'Épicure, philosophe grec, dont les idées se propageront plusieurs milliers d'années après lui grâce, entre autres, à un poète latin, Lucrèce. Son ouvrage de la nature (De rerum natura), sera retrouvé dans un lointain monastère d'Allemagne par un érudit italien du XVe siècle, Le Pogge, surnommé par ses amis un « héros de la culture, guérisseur qui réparait et ramenait à la vie le corps démembré et mutilé de l'Antiquité ». Greenblatt nous raconte donc le parcours des parchemins antiques à travers les âges et celui de leurs auteurs, souvent désapprouvés de leur vivant par leurs contemporains, pourchassés pour hérésie par l'Inquisition mais qui ont continué à distiller leur savoir par des passeurs éclairés et passionnés (scribes, copistes, chasseurs de manuscrits). En résumé, et par les mots de Stephen Greenblatt : « le présent ouvrage est donc le récit de la façon dont le monde a dévié de sa course pour prendre une nouvelle direction. »
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Aventure humaine et intellectuelle, voici l'histoire de Poggio Bracciolini (1380-1459), humaniste fort curieux, brillant latiniste, copiste hors pair, grand érudit et de plus, habile à forcer les portes des monastères les plus fermés. Féru de textes anciens, chercheur de manuscrits, il découvrira LE texte qui va bouleverser le monde occidental et initier la Renaissance : de la nature, écrit 50 ans avant J.C. par Lucrèce. Poème épicurien à la dangereuse perfection stylistique, proscrit et oublié, qui propage des idées révolutionnaires, bien loin des doctrines en vigueur au XVe siècle. Les « particules élémentaires », les « atomes » ont depuis inspiré Montaigne, Galilée, Molière, Shakespeare et bien d'autres encore…
Véronique
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Baignés dans l'atmosphère d'une époque où un christianisme tyrannique règne en maître et enferme les esprits dans le carcan de la pensée unique, les intellectuels du Quattrocento cherchent une échappatoire dans l'humanisme des philosophes de l'antiquité. Poggio Bracciolini, dit Le Pogge, est de ceux-là. Laïque au service des cours pontificales, officielles ou auto proclamées, il fait de sa vie une quête de ces recueils devenus rares, parce que transcrits sur des supports périssables, convaincu que si la parole véhicule la pensée dans l'espace, l'écrit la véhicule dans le temps.
Tiraillé entre la doctrine d'une église, dont les prélats corrompus ne s'appliquent pas à eux-mêmes leurs prêches de pauvreté et de chasteté, et la théorie d'Epicure, qui prône la recherche des plaisirs terrestres comme philosophie de vie, Le Pogge navigue entre hérésie et dévotion. Toujours sur la corde raide, il traverse le quattrocento, ce 15ème siècle italien, au cours duquel une sorte de frénésie gagne les esprits des intellectuels dans leur fascination pour une pensée libérée des contraintes du Christianisme. Tout mode d'expression de l'esprit antique trouve faveur à leurs yeux : peinture, sculpture, architecture et bien sûr écriture. La valeur de cette dernière est en outre magnifiée par sa rareté et la fragilité de ses supports. Une forme d'urgence s'impose à eux pour faire renaître par la copie les quelques ouvrages qui ont survécu à des siècles de guerres, de calamités naturelles, d'autodafés.
Paradoxalement, ces recueils païens sont très souvent conservés par des religieux dans les riches bibliothèques de leurs monastères. C'est dans celui de Fulda, en Allemagne, que Le Pogge trouvera ce qui est annoncé comme l'écrit qui bouleversa la pensée du 15ème siècle et de ceux qui suivront, jusqu'à nos jours.
C'est à partir de ce moment qu'est mise à l'épreuve l'élévation intellectuelle du lecteur. Sa culture littéraire devra apprécier la portée philosophique et la force poétique que Stephen Greenblatt veut conférer au texte de Lucrèce.
Je mets alors en cause la pauvreté de ma propre culture pour dire que je suis resté sur ma faim, trahi par la présentation de l'éditeur. L'intrigue dévoilée dès les premières pages nous fait attendre le chapitre VIII pour décrypter la teneur philosophique développée par ce fameux de la nature qui a subjugué l'auteur. Mon attente, forgée par la grandiloquence de l'entrée en matière de la préface, à la manière de la promotion pour une superproduction américaine, s'est éteinte d'elle-même au fil des chapitres. Stephen Greenblatt, anticipant d'ailleurs la déception du lecteur ne déclare t'il pas lui-même : « de la nature est à la fois un grand livre philosophique et une oeuvre poétique. Bien sûr, en résumant comme je l'ai fait ses propos, on passe à côté de la puissance poétique de Lucrèce, … ».
Il ne faut donc pas se tromper d'objectif et attendre un thriller haletant, mais bien s'apprêter à philosopher autour de la lutte ravivée entre le paganisme des antiques et la ferveur aveugle du christianisme de ce siècle bouillonnant. Comme le dit Stephen Greenblatt : « La langue est souvent difficile, la syntaxe complexe, et l'ambition intellectuelle considérable ». Cette phrase qui évoque le texte de Lucrèce en lui-même, traduit aussi le fait que cet ouvrage n'est pas un polar historique à lire sur la plage, mais bien un thème de réflexion. Qui n'est pas ouvert à la philosophie devra faire oeuvre d'examen critique et abandonner l'idée de se faire absorber par une lecture facile propre à faire galoper les yeux sur de ligne en ligne, de page en page.
Il n'en reste pas moins que le fondement historique est réel et traduit bien le tiraillement des intellectuels de ce siècle, avides de liberté mais étouffés par l'omniprésence et l'omnipotence de l'Eglise.
A lire avec concentration, et un crayon, pour se fixer des repères dans ce conflit philosophique dont notre siècle appauvri en valeurs a fait oublier à quel point il a gouverné la vie des contemporains De La Renaissance.
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Ceci est un livre historique. L'auteur (se) raconte découvrant un découvreur ou redécouvreur de Lucrèce. Tout l'intérêt du livre ce sont les pensées et intuitions de Lucrèce, qui sont par moments incroyablement géniales. Rappelons que Lucrèce, c'est le siècle avant Jésus-Christ...
Soyons honnête, l'intérêt du livre est aussi de voir comment à l'époque du Pogge (le découvreur) les choses se passaient, cette Renaissance en feu, dangereuse encore pour les re-penseurs... Par moment, ce livre ressemble un peu dans sa forme au Rois Maudits de Druon, mais moins prenant, le coté "roman"' est quand même moins affirmé. Et il y a beaucoup plus de notes, références, etc. autour du texte.
Mais, ça reste fort intéressant. Si vous le trouvez...
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Le Pogge était un bibliophile passionné qui visitait les monastères d'Europe à la recherche de manuscrits rares et anciens. Auteur des facéties, un recueil de grivoiseries sur la cour du pape, il renonce à la prêtrise qu'il considère comme la pire des servitudes. Il lui préfère le coeur des femmes et les oeuvres des philosophes grecs. Un jour de janvier 1417, il tombe, presque par miracle, sur un poème mentionné par Saint-Jérôme, de la nature de Lucrèce. Partant d'un constat que l'Église reprouve – l'univers est constitué de particules élémentaires et ces particules sont éternelles – le poème de Lucrèce, largement diffusé après la découverte du Pogge, va influencer tous les plus grands penseurs de son temps, de Machiavel à Montaigne. A tel point qu'il est légitime de se demander si de la nature n'est pas l'un des textes fondateurs de la Renaissance. C'est la thèse de Greenblatt dans ce livre qui se dévore comme les aventures d'un explorateur.
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Je n'avais pas compris qu'il s'agissait d"un genre de biographie en lisant la 4e de couverture ...
Même si la période concernée est celle que j'aime, la lecture m'a été difficile et peu agréable : beaucoup de citations, de références à des ouvrages dont je n'avais jamais entendu parlés ... bref, pas une lecture de tout repos !
Pas de note, elle serait biaisée par ma déception pour ce type d'ouvrage.
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Plus qu'un roman. Un voyage dans l'univers de la culture et des manuscrits de l'Antiquité à l'époque moderne.
Le Pogge, un érudit italien du XV ème siècle, recherche une copie de l' oeuvre la plus importante de Lucrèce, le de Rerum Natura. Mais, le texte de Lucrèce inspiré de la philosophie d'Epicure n'est -il pas « une bombe intellectuelle « ? Quelles vont être les conséquences de la révélation d'un monde d'atomes animés par le hasard et non par Dieu ?
Avec une érudition sans aucune pédanterie, un remarquable talent de conteur, S.Greenblatt nous entraîne dans un monde d'érudits ambitieux et mesquins, d'hommes d' Eglise corrompus et peureux.
Alors, suivez Le Pogge et découvrez l'autre face De La Renaissance.
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"C'est l'histoire d'un livre qui changea la face de notre monde. Ordinairement, on attribue une telle brillante faculté aux textes qui nous offrent quelques révélations divines.
Là, c'est l'exact inverse. le livre dont il s'agit est le de natura rerum, de Lucrèce, qui, en vers latins, sublimes dit-on, chante les leçons d'Epicure.
Il nous dit donc que nous n'avons rien à expier sur terre, que nous sommes la mesure de toute chose, que la raison guide nos pas et qu'au fond aspirer au bonheur ici-bas n'est pas une si mauvaise idée puisque de toute façon on ne risque rien à la poursuivre". (L'Express)

Son nom Le Pogge, est à la recherche de textes oubliés dont le "de rerum natura", un poème de Titus Lucretius, qui naquit en - 94 et se suicida à l'âge de quarante quatre ans.
Nous sommes en 1417, le fanatisme religieux s'élabore lentement, surtout ne pas faire un pas de travers cela peut vous mener tout droit au bûcher..., nous suivons les tribulations du Pogge, qui persiste à retrouver le poème de Lucrèce dont la pensée et la morale est contraire à toute forme de religion....

"La réapparition d'un livre perdu est rarement un événement palpitant, mais celle-ci a pour toile de fond l'arrestation et l'emprisonnement d'un pape, la condamnation d'hérétiques au bûcher et une vague d'intérêt exceptionnelle pour l'Antiquité païenne. En soi, cette découverte assouvissait la folle passion d'un brillant bibliophile. Sans jamais le vouloir ni le savoir, ce bibliophile est devenu le maïeuticien de la modernité".

Un récit historique très bien documenté, de nombreuses citations, passionnant



Lien : https://monjardinleslivres.b..
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