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Plantagenêt et Tudor tome 8 sur 10

Céline Véron Voetelink (Traducteur)
EAN : 9782809801750
450 pages
L'Archipel (14/04/2010)
4.24/5   136 notes
Résumé :
1536. Henri VIII d'Angleterre a fait décapiter pour adultère, inceste et haute trahison sa deuxième épouse, Anne Boleyn, qui n'a pas enfanté l'héritier mâle qu'il espérait. Quelques jours plus tard, il épouse Jane Seymour, qui lui donnera un fils - le futur Edouard VI - mais décèdera en couches en 1537. 1539. Le roi se marie avec Anne de Clèves - faire alliance avec les Protestants est d'une importance stratégique. D'abord éblouie par les fastes de la cour, la nouve... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
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Je poursuis ma descente aux enfers avec la suite de Deux soeurs pour un roi.

Inutile de se le cacher, ça sent le roussi dès le début du roman. Enfin l'expression n'est pas adaptée, il faudrait plutôt dire : on entend plutôt le sifflement de la hache prête à s'abattre sur quelques têtes...Reste à savoir quelles têtes ?

Dans ce roman, Philippa Gregory donne la parole à trois femmes :
- Jane Boleyn, l'épouse de George, accusé et condamné pour inceste avec sa soeur Anne Boleyn. Jane et sa jalousie meutrière...Jane et son ambition démesurée.

- Anne de Clèves, la quatrième épouse d'Henri VIII. L'étrangère, choisie par Henri VIII pour des raisons diplomatiques et à partir d'un portrait. Dans ce panier de crabes, elle est bien la seule pour laquelle on ressent une réelle compassion. Henri VIII la répudie très rapidement.

- Catherine Howard, jeune fille de 14 ans, charmante écervelée, mais si cupide ...Elle sera la cinquième. Son babillage m'a beaucoup amusée.

Toutes trois gravitent autour du personnage royal Henri VIII. Ce dernier n'est plus le fringant et magnifique chevalier d'Anne Boleyn, admiré par toutes les courtisanes. Il est désormais plus âgé, empâté, et souffre d'une infection à la jambe. Repoussant physiquement, il n'en reste pas moins l'homme le plus convoité par toutes les grandes familles d'Angleterre. Il représente le pouvoir, la puissance, la richesse et les honneurs.
Mais ce roi a déjà répudié une épouse, placé une deuxième sur le billot, fait décoller de bien nombreux nobles coupables ou non de trahison.
Bien mal lui en prendra à celui qui osera défier la confiance du roi...

Tout comme Deux soeurs pour un roi, ce roman historique se lit vraiment bien ! Philippa Gregory a un don certain pour s'immiscer dans la peau des personnages féminins et les faire vivre avec force et naturel.
Je prends tellement de plaisir à cette découverte que j'y retourne.
La dernière reine aura-t-elle un destin aussi funèbre que celles qui l'ont précédée dans la couche royale ?
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« Comment un souverain, jadis le plus beau prince de la chrétienté, le défenseur de la foi, la lumière de sa nation, a-t-il pu devenir – oserais-je le formuler – un tel monstre ? » En 1539, le roi Henri VIII d'Angleterre, bouffi, cruel et tout-puissant, a en effet tout d'un ogre. Il n'hésite pas à emprisonner, torturer, voire "décoller" celles et ceux qui osent le contredire ou qu'il imagine comploter dans son dos. de plus, il traîne à la jambe une blessure purulente qui empeste horriblement. Sa troisième épouse, Jane Seymour, s'étant éteinte à la suite de ses couches, il choisit de se remarier avec une Allemande, Anne de Clèves, afin de faire alliance contre la France et l'Espagne...

Après « Deux soeurs pour un Roi », Philippa Gregory retrace, toujours sous l'angle féminin, la deuxième partie du règne de Henri VIII. Dans ce roman choral, trois femmes sous l'influence de leur famille - Anne de Clèves (la sage), Catherine Howard (la coquette) et Jane Boleyn (l'espionne) - nous font partager leur quotidien à la manière d'un journal intime. J'ai retrouvé avec grand plaisir la belle écriture du premier roman, tout en goûtant la diversité de points de vue apportée par cette narration à trois voix.

Anne de Clèves quitte son duché et la tyrannie de son frère pour découvrir son vieil époux et ce curieux pays d'Angleterre, sur lequel elle pose un plaisant regard extérieur. La très jeune et pétillante Catherine Howard est une de ses dames d'atour, dont le souverain va s'enticher au point d'en faire sa cinquième épouse. Son insouciance et sa cupidité apportent de l'humour au récit, pourtant tragique au demeurant. Enfin, Jane Boleyn, figure de l'ombre manipulée (comme Catherine) par le duc de Norfolk, est à moitié folle depuis l'exécution de son époux George et de sa belle-soeur Anne Boleyn. Elle dirige la maison de la reine en étant prête à toutes les bassesses pour conserver « L'Héritage Boleyn ».

Amours, cruauté, trahisons... la vie à la cour rappelle le premier opus, mais en plus désespéré, comme si le roi, sentant sa fin approcher, s'offrait une orgie de violence. Bien que sa douloureuse issue en soit connue, ce captivant roman historique m'a tenue en haleine du début à la fin.
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Encore une immersion satisfaisante à la cour d'Henri VIII, ce tyran que les différents récits de Philippa Gregory esquisse non sans effroi.

Comme elle a pu le faire dans d'autres récits, ici on retrouve le destin de trois femmes, offrant ainsi plusieurs points de vue.

La Première est Anne de Clèves. D'elle, je connaissais peu de choses, si ce n'est que le roi a annulé leur union en raison de sa laideur, malgré un tableau appréciateur de Holbein et qu'elle s'en tira au final " à beau compte" en obtenant le statut douteux de "soeur du roi". Philippa Gregory, pour chacune de ses protagonistes, met en avant certains événements saillants afin de nous faire comprendre toute la personnalité de ses héroïnes. Des trois, c'est indubitablement celle à laquelle on s'attache. L'autrice imagine une enfance très austère, avec un frère malsain au possible. Voici cette jeune femme, étrangère, élevée dans la stricte tradition luthérienne et n'ayant en aucun cas les armes et les codes pour survivre à la cour anglaise. On compatit forcément pour son sort et d'elle on garde, à travers ce récit, l'image d'une jeune femme douce, honorable, agissant avec grâce et surtout avide d'une liberté que seul son statut de "soeur du roi" peut lui apporter, non sans gros sacrifices...

Les deux autres protagonistes sont, elles, de véritables marionnettes. Si la barrière de la langue et son instruction peut rendre Anne un peu crédule de prime abord, les deux autres le sont d'autant plus.

Que dire de Catherine Howard, cette toute jeune fille qui a eu la malchance d'attirer le regard du roi par coquetterie? L'autrice a voulu s'éloigner de cette image de jeune fille sotte. du moins, c'est ce qu'elle prétend. J'avoue que c'est pourtant ce qui ressors. On a une jeune fille qui manque cruellement d'éducation, superficielle, vaniteuse, cupide. Les entrées de chapitre où elle énumère ce qu'elle possède dresse à eux seuls son portrait. Pour autant, on ne peut que avoir la nausée face à certains éléments de sa vie. Celle d'une jeune fille qui, trop tôt, a été la proie d'hommes libidineux, et ce dès ses 11 ans. L'époque où le consentement des femmes n'était pas envisagé, englobant ainsi toute jeune fille à peu près formée et jolie. Que dire des gestes obscènes et publics que lui fait subir le roi? On a une jeune fille qui obéit. Elle obéit au roi en tout point. Elle obéit à son oncle qui la manoeuvre pour ses propres intérêts. Elle obéit à Jane Boleyn.

Ce qui me fait arriver au troisième personnage. Si on peut s'attacher à ce personnage, on ne peut manquer de le trouver intéressant. L'autrice a pris le parti risqué de lui donner une voix à cette femme qui, par sa jalousie, a mené son mari et sa belle-soeur au bourreau. On a ici une femme qui s'aveugle. Une femme qui a une once de moralité mais qui est piétiné tant et plus pour se sauver. Qui exécute, dans sa crédulité, les plans de Thomas Howard, en pensant obtenir quelque chose en retour. Dupe jusqu'au bout, on assiste donc à son côté calculateur mais plus encore au fait qu'elle transige de plus en plus avec sa morale. Des trois, c'est indubitablement le profil psychologique qui me semble le plus travaillé, là où Catherine apparaît comme caricaturale et Anne destinée à susciter l'empathie et l'appréciation du lecteur.

En toile de fond, on a encore et toujours la personnalité d'Henri VIII, ce tyran aux humeurs changeantes, qui s'aveugle sur son apparence et effraye tout à chacun par ses avis inconstants.

C'est la psychologie des personnages, si travaillée, qui font que j'apprécie tant les romans de Philippa Gregory. Par cela, il nous offre une porte sur ce XVI e siècle qui nous glace d'effroi et nous fait compatir pour des femmes qui n'ont que peu la maîtrise de leur destinée...
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Que de frissons durant cette lecture ! Mais pas des frissons d'excitations ou de tout autre sentiment enjoué, non là, il s'agit de frissons d'angoisse et de peur! Philippa Gregory arrive très bien à retranscrire la malignité, le côté malsain, néfaste et malfaisant d'Henri VIII. A travers le récit de 3 femmes ayant partagé une partie de la vie du souverain, dont 2 reines, l'auteure nous dresse un portrait peu reluisant de ce roi, bouffi d'orgueil et rongé par le mal et la paranoïa.

Nous retrouvons Jane Boleyn, belle-soeur d'Anne Boleyn, que nous avons rencontré dans Deux soeurs pour un roi. Déjà maltraitée par Philippa Gregory, elle en rajoute une couche et nous permet de comprendre à quel point l'avarice et la soif de pouvoir sont néfaste pour l'Homme. Je me suis beaucoup demandée si cette Jane n'était pas à moitié dérangée dans sa tête...La fin du roman peut nous laisser le croire mais je pense qu'elle n'a pas su, ou voulu, s'échapper des filets de Thomas Howard, l'homme le plus détestable qui soit après Henri VIII. Femme d'atour des différentes reines, elle relie tous les évènements et nous permet d'avoir une vision claire du caractère du roi et de son évolution au fil des années. Son personnage est nécessaire, à la fois car elle joue le rôle d'une intrigante mais elle est aussi là pour rappeler le passé et la menace toujours présente qui pèse sur les épaules d'une reine.

Nous suivons également Anne de Cléves, 4ème épouse d'Henri VIII. Issue d'une région allemande en plein essor, elle représente au départ un atout car protestante. Malheureusement, la récente ascension de sa famille ne lui a pas réellement permit d'être au courant des moeurs de son futur époux. Une regrettable erreur lors de leur première rencontre va lui attirer les foudres d'Henri VIII mais qui, pour une fois, seront plutôt douce et lui permettront de lui survivre. Non destinée à être reine, elle a pourtant su s'adapter aux règles d'une cour corrompue et malsaine. Très intelligente, elle a su tirer son épingle du jeu même si son destin n'a pas forcement été celui qu'elle aurait préféré. C'est vraiment un personnage très touchant qui m'a marqué par sa gentillesse et sa discrétion.

Enfin Catherine Howard...Pauvre Catherine...Bien que très instruite sur les choses de l'amour malgré son jeune âge et sa condition d'Howard, elle fait preuve d'une candeur touchante. Bon parfois, j'avoue qu'elle était à la limite, ayant des réactions enfantines mais vu son âge, ceci explique sans doute cela...Son récit apporte une certaine fraîcheur au roman même si son destin apporte effroi et dégoût. Bien que ces actes soient condamnables, la sanction semble disproportionnée...Qui aurait pu résister à l'appel de la passion avec le jeune et beau Thomas Culpepper alors qu'on est marié à un vieux roi bougon, psychopathe et pourri, aussi bien de l'intérieur que de l'extérieur?

Ces 3 femmes apportent chacune une vision de cette cour et des évènements. Jane a le côté manipulateur et malsain, Anne le côté réfléchi et respectueux et Catherine la frivolité et malheureusement l'immoralité...Ces 3 récits s'entrecoupent et permettent une lecture fluide, sans aucune longueurs. Philippa Gregory a encore su me captiver et j'avoue ne plus voir Henri VIII du même oeil...Encore une fois, je n'ai pas été déçu par cette lecture et pense devenir une fan inconditionnelle de Philippa Gregory. Je vais dès à présent m'attaquer à La reine clandestine !

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le récit de trois femmes sous le règne de Henry VIII

Oui, cette année, j'ai décidé de réviser mes Tudors. Et comme je n'aime pas spécialement les grandes biographies ampoulées pour l'été, je me suis pris l'intégrale de la série (qui est bien faite d'ailleurs) et pour le mois d'Août, je me suis dit que lire un petit Philippa Gregory, cela allait me faire réviser un peu. Bah oui. Sauf que j'avais oublié que Catherine Howard, je ne pouvais pas la blairer.

Par contre, il y avait Anne de Clèves et ça c'est de la Nana ! Quant à Jane Boleyn, mise à part que c'est une langue de vipère bien connue, elle a permis sur ce livre de quincanner. Aussi on voit bien trois visions de la femme sous Henry VIII ici, et je dois dire que cela apporter un bon petit rythme au roman. Mais reprenons.


Trois styles de femmes différentes de l'époque.

Nous avons tout d'abord ma préférée : Anne de Clèves qui vit sous la coupe d'un frère tyrannique dont on se demande souvent s'il n'a pas des envies incestueuses d'ailleurs. Elle a une demande en mariage de la part de Henry VIII et prend cette opportunités pour pouvoir se libérer. Et là on se dit que la nénette, elle se sent mieux avec ce monstre qu'avec son frère. Et bien cela donne la couleur de son enfance dis donc ! Mais qu'à cela ne tienne, Anne de Clèves, dans ce roman se révèle entièrement en tant que femme dévouée mais célibataire. C'est, selon moi, la plus accomplie des trois femmes car en définitive, elle est heureuse.

Catherine Howard r, quant à elle, c'est la bimbo du coin. C'est la fille qui ne peut être comblée que si elle est désirée par la terre entière. Aussi, même avec le roi, et surtout avec ce roi, elle se retrouve totalement affamée de sexe. Et du coup, elle se fait mangée toute crue par les intrigues. C'est clairement la Lolita, la femme enfant qui veut jouer dans la cour des grands mais qui n'est pas du tout calculatrice. Aussi, toutes ses erreurs se retournent contre elle, jusqu'à la tuer.

Enfin, il y a Jane Boleyn, c'est la langue de p***. C'est la femme qui se sert de sa langue de vipère pour avoir du pouvoir. Elle a réellement hérité de la fièvre des Boleyn, celle là. Mais voyez vous, dans la famille Boleyn, elle n'est pas du tout la seule à convoiter des possessions. de plus, tout le monde connaît ses traitrises et elle a beau rejeter la faute sur les autres, elle n'en est pas moins coupable ! A cause d'elle Anne Boleyn et son frère ont été exécutés et tout le monde le sait. C'est le personnage qu'on ne peut aimer. Mais personnellement, elle ne me rend que triste.


Et donc l'héritage Boleyn ?

Cela raconte bien entendu les conséquences politique de la réforme anglicane qui a été causée, comme vous le savez sûrement *hum* à cause du mariage de Henri VIII avec Anne Boleyn. Mais cela va aussi parler de la cour, de ce qu'elle est devenue après la disparition de cette reine qui a marqué définitivement l'Angleterre.

Enfin, nous parlerons dans ce livre des enfants de Henri VIII de leur avenir mais aussi et surtout et enfin du comportement de Henri VIII. En effet, le prince charmant dans ses jeunes années est devenu un personnage vieux, gras, malade et un peu dément. C'est devenu un vrai tyran et cela aussi est une conséquence des Boleyn.

En bref, un roman qui peut convenir aux amateurs d'Histoire car il vous fait quelques piqûres de rappel mais aussi aux amateurs de romance car nous voyons bien entendu le point de vue des femmes dans ce roman.
Lien : http://labibliodekoko.blogsp..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
[Catherine Howard, juillet 1540]
Bien que tout à fait assurée de ma stupidité et de mon incapacité à entretenir, selon les paroles de ma grand-mère, « plus d'une idée à la fois », je constate à tout le moins que le roi a perdu l'esprit – et le monde avec lui. Son épouse devient sa sœur tandis que je la remplace à ses côtés. Moi, Cathy Howard, je me transforme en reine d'Angleterre : Voilà !
Je peine encore à le croire. En outre, j'aimerais que l'on me réponde sur ce point : qu'est-ce qui empêchera le roi de s'éveiller un beau matin en me déclarant préalablement fiancée moi aussi et notre union invalide, ou encore infidèle, afin de me décapiter ? Qui l'empêchera de succomber aux yeux de biche de l'une de mes jolies demoiselles d'honneur, puis de me répudier ?
Exactement ! Je crois que nul n'y songe, hormis moi-même. Ces éminents personnages, comme ma grand-mère, qui distribue insultes et gifles avec tant de libéralité ou s'extasie devant cette extraordinaire occasion offerte à une péronnelle de mon espèce, oublient que tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse ! Et qui, alors, en recollera les morceaux ?
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[Anne de Clèves, 1539]
Je réussirai. J'honorerai ma fonction de reine d'Angleterre. J'apprendrai leur langue - je la comprends déjà quelque peu quoique je peine à m'exprimer. Je retiendrai les noms et les rangs de chacun, ainsi que la façon appropriée de m'adresser à eux, pour ne plus me tenir comme une poupée dont on tire les ficelles. Sitôt arrivée, je commanderai de nouvelles robes ; mes compatriotes et moi-même ressemblons à des canards gras face aux élégants cygnes anglais. Les femmes de ce royaume avancent à demi vêtues, une fine coiffe sur les cheveux. Elles se meuvent d'un pas léger dans leurs étoffes délicates tandis que nous tanguons, enfoncées dans une épaisse futaine. Je me montrerai élégante, charmante - royale, enfin ! -, mais, par-dessus tout, je parviendrai à affronter une centaine de personnes sans que la peur me couvre de transpiration !
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[Catherine Howard, avril 1540]
Alors que je me dirige vers les appartements de la reine peu avant le dîner, une main légère se pose sur ma manche. M'imaginant qu'il s'agit de John Beresby ou de Tom Culpepper, je me retourne en riant afin de leur enjoindre de me lâcher, mais j'aperçois le roi et plonge aussitôt dans une révérence.
– Ainsi, vous m'avez reconnu, énonce-t-il sous le grand chapeau et dans la large cape qui, à ses yeux, suffisent à le rendre méconnaissable.
Grand et gras comme il est, exhalant une odeur de viande avariée, le reconnaître ne nécessite guère un sens particulier de l'observation, mais je m'exclame :
– Je crois que je reconnaîtrais Votre Majesté en tout temps et en tous lieux.
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[Anne de Clèves, janvier 1540]
Le branches dénudées des arbres tranchent sur le ciel comme les fins entrelacs de fils sombres sur une tapisserie bleue. Dans le parc qui s'étire sur des lieues, le vert se mêle à l'éclat blanc du givre tandis que le soleil d'hiver nous baigne d'une lumière jaune pâle. Partout, derrière des cordons aux couleurs chatoyantes, se pressent les Londoniens qui m'acclament. Pour la première fois, je cesse d'être Anne de Clèves - moins jolie que Sibylle, moins charmante qu'Amalie. Ce peuple étrange, riche, aimable, excentrique, m'a adoptée ; j'incarne à ses yeux cette reine honnête et bonne qu'il aspire à voir régner sur son pays.
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Londres exhale une odeur particulière, composée des excréments des milliers d'animaux gardés dans les cours ou les allées, des abats rejetés par les bouchers et les poissonniers, de la puissante âcreté du cuir tanné et d'une fumée omniprésente. Çà et là, une maison patricienne se dresse au-dessus de la misère, protégée par de hauts murs derrière lesquels émerge la cime d'un arbre planté dans la cour intérieure. Les nobles construisent leurs demeures à deux pas des masures et louent coutumièrement leur pas-de-porte à des mendiants.
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