AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,65

sur 73 notes
5
9 avis
4
3 avis
3
6 avis
2
5 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Très beau livre de la grande pianiste Hélène Grimaud ! Ce qui frappe quand on commence de le lire, c'est l'écriture: belle, soignée mais légère, riche de mots justes et évocateurs. Ensuite le lecteur est rapidement pris par l'histoire tout en se demandant ce qui est réel et ce qui est imaginé... C'est formidablement bien construit, le récit présentant des chapitres alternés d'un texte de Y. Brahms retrouvé par hasard chez un brocanteur et des moments de la vie de l'auteure dont Brahms est le compositeur fétiche, ainsi que ses refléxions; au fur et à mesure qu'elle lit le texte retrouvé, se réveille en H. Grimaud son amour pour la Nature, son sentiment d'appartenance au Monde Vivant dans son ensemble. Son expérience intime de partage de la vie des loups l'amène à s'inquiéter profondément de notre avenir sur cette Terre que nous abimons de plus en plus; elle a un discours original, sensible, intelligent. Une enquête traverse le livre, et la pianiste mettra ses pas dans ceux de Brahms pour trouver les lieux décrits et les sensations éprouvées par le compositeur lui-même ou par Robert Schumann son grand ami devenu fou, l'ensemble se terminant par l'apparition d'un loup ... Une émotion empathique, une élégance très originale se dégagent de ce récit fort où s'entremèlent Musique et Nature.

Quelques phrases fortes du récit: " le jour où il n'y aura plus d'espèces sauvages, ce sera la fin de la vie et le début de la survie".

"Sans cette incarnation, la musique n'a aucun sens: ce n'est pas le musicien qui compte, ni d'ailleurs le compositeur. C'est cette disposition à l'entendre avec tous ses sens, et à la faire entendre avec sa chair. C'est dans cet échange, et dans cet échange seulement, que la musique existe."

"J'avais appris à l'école la morale du loup et de l'agneau qui voulait que la raison du plus fort soit toujours la meilleure. On assisatait désormais à un curieux retournement. le plus fort était devenu l'agneau, et il était de plus en plus difficile de tenter d'exposer les questions de biodiversité ou de survie de l'espèce, face à la volonté de maximiser les profits et de soumettre le monde à la logique de la production."

"La musique, pour se déployer, a besoin d'un être vivant qui l'incarne. Vivant veut dire relié au monde, participant à son élaboration, à la construction de l'univers tout entier."

"Quels que soient les temps, les lieux, les cultures, la grande difficulté pour chacun restera toujours l'effort à accomplir pour se mettre à la place de l'autre, pour admettre que ses raisons ne répondent pas toujours à notre mode de pensée, qu'il n'agit pas systématiquement dans le même sens, ni pour sacrifier aux mêmes intérêts.

"J'ai brutalement mesuré la transformation intérieure de chaque individu qu'exigera le changement de nos modes de vie. Qui pourra mieux nous y aider que l'art et la musique ? Eux seuls embrassent plus qu'ils ne séparent, posent le mystère de la Création et ouvrent le coeur et l'esprit à ce mystère. Ils s'offrent ainsi comme les recours universels à la crise écologique, qui est une crise spirituelle."

Commenter  J’apprécie          100
Surprenant ! Je m'y suis intéressée pour le côté sorcières de Salem, le profil de préservation des animaux de l'auteur et me suis passionnée pour le côté fantastique et un peu historique de la vie d'un grand compositeur.
Mêlant mystère et mysticisme, des notions d'écologie et de musique classique, un côté autobiographique peut-être. Troublant mélange de genres, ce livre apporte un autre point de vue sur la façon de vivre ce monde.
Commenter  J’apprécie          10
Alors qu'elle sort de répétitions à Hambourg, Hélène Grimaud flâne dans les rues de la ville jusqu'à tomber par hasard chez un étrange antiquaire. Curieuse et même fascinée, elle pousse alors la porte de cette boutique et, sans encore le savoir, va faire d'étranges et mystérieuses découvertes...

La grande force de ce roman est tout d'abord le mélange des genres. Entre une part d'autobiographie où Hélène Grimaud nous expose ses idées et ses aventures, et d'autre part la fiction et le fantastique avec le récit de Brahms. le roman jongle perpétuellement entre les deux, semant facilement le doute chez le lecteur. La frontière est d'ailleurs si mince qu'on s'y plait, comme Hélène Grimaud cherche à le faire, à y croire et à trouver une part de vérité dans le récit (le conte ?) qu'elle a découvert de Brahms.

Retour à Salem permet également non seulement de plonger dans une part de la vie d'Hélène Grimaud mais aussi d'en apprendre un peu plus sur Brahms pour qui elle semble avoir une véritable passion et admiration. Entre le quotidien d'une artiste en tournée et le retour en arrière avec le récit de Brahms, impossible de s'ennuyer avec cette lecture, le doute est perpétuellement présent dans l'esprit du lecteur.

L'auteure réussit à nous fasciner avec ses pensées, ses voyages et ses idées qu'elle défend avec une grande force de conviction, jonglant à la perfection entre réalité et fiction.
Lien : http://www.ptitblog.net/6/le..
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (152) Voir plus



Quiz Voir plus

Arts et littérature ...

Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

Charlotte Brontë
Anne Brontë
Emily Brontë

16 questions
1084 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}