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Hambourg, de nos jours. Hélène Grimaud, pianiste célèbre et éthologue ayant créé le centre de préservation des loups de Salem, est amenée à ses promener dans de vieilles ruelles obscures. Elle entre dans une vieille boutique d'antiquaire tenue par une petite fille, dans laquelle se trouve des trésors : le miroir (le vrai !) d'Alice au pays des merveilles, et un vieux manuscrit allemand, qui aurait été écrit par Brahms lui-même, "LE" musicien intime de l'artiste.
La narratrice partage ses doutes quant à la réalité des évènements décrits dans la manuscrit, le manuscrit lui-même, traduit au fil de l'eau par un ami, ce qu'elle sait de la vie de Brahms, notamment ses relations avec le couple Schubert, ses pensées sur sa pratique de la musique, le fameux "instant présent" appris auprès des loups, ses réflexions sur les dégats des hommes sur la planète.

J'avoue ne pas avoir été convaincue par ce Retour à Salem d'Hélène Grimaud, une pianiste connue et reconnue. C'est dommage parce que j'avais l'impression que ce livre avait beaucoup de choses pour me plaire, notamment les sujets abordés. J'ai trouvé l'alternance des histoires (celle actuelle, celle de Brahms), les pensées et réflexions de Grimaud sur l'écologie, les loups, les sorcières... plutôt maladroites, avec des parties qui m'ont plutôt moins que plus intéressée. de même, si j'ai trouvé le mystère autour du magasin d'antiquité bien amené, le contenu était en revanche particulièrement peu original. L'ensemble manquait de rythme, et si au final, j'ai découvert des choses intéressantes autour de Brahms et des Schumann, les répétitions, l'abus jusqu'à écoeurement d'utilisation de mots tels que "intuition" et équivalents, et le manque de liant entre les différentes parties m'ont amené à une quasi-indifférence vis-vis de ce livre. Dommage !
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Tout d'abord je ne connaissais pas Hélène Grimaud, célèbre pianiste spécialiste de Brahms, mais aussi écrivaine. Son troisième roman « Retour à Salem » est une merveille. Mais comment en faire la critique, tant les thèmes abordés sont touffus et imbriqués. Nous sommes plongés dans le romantisme allemand à plusieurs niveaux. D'abord par le contexte autobiographique de l'auteure, à travers sa fascination de l'oeuvre de Brahms. Lors d'un passage à Hambourg, elle achète un manuscrit qui se révèle être un texte du compositeur publié sous le pseudonyme de Karl Würth. Dans ce texte également autobiographique, le musicien évoque son amour de la nature et ses longues promenades le long de la mer Baltique, notamment sur l'île de Rügen. C'est sur cette île que le peintre Friedrich peindra quelques uns de ces plus beaux paysages. Hélène Grimaud ira bien sûr sur ses traces à la découverte de cette île. Elle nous conviera également à son amour pour la nature et les animaux. Mais également à ses déceptions concernant le sort que l'humain est en train de réserver à cette merveilleuse nature. D'autres fois, en revanche, nous avons le sentiment d'être plongés dans un conte merveilleux où le fantastique nous emporte dans une rêverie où on l'imagine facilement dans les forêts enneigées au milieu de ses loups à Salem. Nombreuses références aux frères Grimm, à Lewis Carol, et au monde de Brahms, avec son amitié pour Schumann et sa femme Clara. C'est toute cette époque que nous fait revivre Hélène Grimaud avec sa passion pour la musique et la nature, qu'elle érige en divinité. C'est en tout point un livre remarquable. Un très grand merci à la personne qui me l'a fait découvrir.
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Se peut-il qu'il y ait autant de talent, autant de passion, autant de souffrance dans un si beau regard? N'est-ce pas d'ailleurs ce qui fait la beauté du regard d'Hélène Grimaud ?

Le talent c'est celui de cette pianiste de génie. Je l'ai découvert en cherchant à faire connaissance avec elle à l'occasion de la lecture de cet ouvrage : Retour à Salem. Je l'ai regardée, et surtout écoutée jouer Brahms. J'avoue sincèrement être tombé sous le charme.

Quant à parler de passion à son sujet, force est d'employer le pluriel. Il faut bien sûr évoquer sa passion pour la musique, mais il y a aussi celle tout aussi forte pour la nature, faune et flore confondues, au premier rang desquels les loups qu'elle évoque comme un symbole. Elle aime les retrouver, les observer au bout du monde, dans un endroit où elle leur préserve un espace de liberté, à Salem aux Etats-Unis.

La souffrance, c'est bien sûr celle qui la submerge au spectacle de cette même nature martyrisée par l'être qui s'est arrogé le monopole de l'intelligence. Hélène Grimaud est une militante écologiste fervente. Son ouvrage est un vibrant plaidoyer pour une planète à l'agonie.

Mais sa souffrance est tout sauf résignée. Elle ne s'exprime pas en jérémiades. Elle s'exprime dans un cri d'indignation, de colère, lancé à la face de l'être obstiné, méprisant et irraisonné, qui est en train de couper la branche sur laquelle il est assis. Retour à Salem est un ouvrage très sombre, voire désespéré : "Je songe à la lame des couteaux qui égorgent, découpent, éviscèrent, aux rivières de sang qui coagulent dans les abattoirs, à notre âme de boucher. Et j'ai envie de pleurer".

Il y a dans cet ouvrage un tiraillement marqué entre ses élans pour une nature enlaidie de jour en jour par l'homme d'un côté et de l'autre la beauté pure, celle de la musique. Car, se prend-t-elle à espérer en citant cette phrase de Dostoïevski, "la beauté sauvera le monde".

Il faut voir et entendre Hélène Grimaud en soliste au piano dans le concerto n°1 pour piano et orchestre de Johannes Brahms pour voir l'énergie, la passion qui se dégagent de sa personne. C'est l'expression d'une sensibilité à fleur de peau qui vit la musique comme l'ultime moyen de faire recouvrer la raison au pourfendeur de la planète. "L'essence de la musique est dans le devenir". Il se dégage de cette artiste une sensualité spirituelle transcendée par ce don qu'elle possède à faire passer des émotions au bout de ses doigts qui courent sur le clavier du piano, tantôt malmené presque martyrisé, tantôt caressé, avec la même alternance que celle des sentiments qui animent cette personne enflammée par son art et sa passion pour la nature.

L'intrigue de l'ouvrage devient accessoire devant le message à faire passer. Johannes Brahms a-t-il relaté sous forme d'un conte fantastique, et sous un pseudonyme, une échappée dans une forêt septentrionale, en quête de révélation. Une confrontation avec une nature dont on imagine qu'elle seule pourrait être l'inspiratrice de toutes ses oeuvres et dont il se plaisait à ravir ses amis et admirateurs, le couple Clara et Robert Schumann, dans la relation si particulière qui les réunissait autour de la musique.

Les espèces vivantes désertent notre monde à une cadence emballée. le silence du chant des oiseaux disparus inondera un jour la planète. Il entraînera alors avec lui le mutisme de l'inspiration. Car Hélène Grimaud nous le clame, c'est la nature qui inspire l'homme dans ses plus belles créations, au rang desquelles la musique a la meilleure place. Faudra-t-il un jour le dire à l'imparfait ?

Retour à Salem est un ouvrage difficile à lire si l'on considère que la vérité est difficile à entendre.
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Une biographie de Brahms ?
Un reportage sur la grippe aviaire ?
Une réhabilitation des sorcières de Salem ?
Une ode aux loups ?
Un pamphlet sur l'écologie ?

Qu'a voulu faire exactement Hélène Grimaud ?
Mêlant des passages autobiographiques et des annotations musicales à une sorte de conte philosophique reprenant les sujets ci-dessus questionnés, en résulte ce roman dédié à Brahmes et à l'écologie.
Je ne sais pas trop ce qu'elle a voulu faire, mais une chose est sûre, elle en a fait trop, elle a tout mélangé, et je n'y ai pas été sensible du tout. J'ai même lu de nombreuses pages en diagonale.
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Pourquoi essayer d écrire un commentaire, une critique si tout est dit dans le résumé de l auteur?
Ce résumé en dit long sur ce livre ainsi que mes citations je pense.
Si vous avez aimé Variation Sauvage, vous allez adorer celui-ci.
Le Figaro Magazine, écrit : ce roman vertigineux et magnifique oscille entre autobiographie, journal intime et conte fantastique. Et c est exactement ce qu il est.
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Aimez-vous Brahms ?

Un livre de Françoise Sagan, avec ce triangle amoureux, qui a fait l'objet d'une adaptation ciné avec le film Anatole Litvak et un trio d'interprètes mythiques.

En ce qui me concerne j'ai un relationnel particulier avec Brahms. Ce n'est pas mon compositeur de musique dite « classique » préféré mais dans mes vertes années alors que mes goûts musicaux avaient été formatés par la contreculture pop rock, dans une bibliothèque-discothèque j'avais emprunté par curiosité le concerto pour piano n°1 de Brahms avec Brendel au clavier, un choc immense et le début d'une fièvre de découverte.

Pas nécessaire naturellement d'avoir écouté l'intégrale pour apprécier ce livre de la pianiste star mais dans ce livre Hélène Grimaud exprime la sensibilité, la passion qui la lient au compositeur et en particulier l'affectif avec ce concerto n°1 ; difficile de ne pas entendre des notes sympathiques, en mode pianissimo.

Mais le livre commence avec le concerto pour piano n°2, celui avec son fameux tube, le second mouvement ; pour apaiser la tension créatrice quelques pas à Hambourg dans un quartier sans relief guident la pianiste chez un antiquaire où elle achète un manuscrit. Il y a aussi un miroir aux reflets troubles ; mais le vrai miroir que va traverser l'artiste c'est ce manuscrit.

Hélène Grimaud découvre progressivement le récit, au fil de la traduction faite par un ami ; la silhouette du rédacteur, un dénommé Karl Würth, s'affine et prend les traits de Brahms. Récit d'une exploration d'un lieu irréel, entre deux, trouble, inquiétant, mousseux, poisseux, d'une époque antédiluvienne, un univers de frissons lovecraftiens. Une forêt primaire, au plus profond un arbre vertigineux s'anime mystérieusement.

Ce lieu, cet arbre hantent les pensées de l'auteure et après avoir scanné encore et encore la vie de Brahms, une intuition se fait certitude, les réponses se situent sur l'ile de Rügen, la plus grande ile allemande en mer Baltique, ses falaises et son massif forestier sauvage ; l'île de Rügen où Brahms séjourna pour y travailler sa symphonie n°1.

Quel qu'il soit, cet arbre interpelle Hélène Grimaud qui se désespère de la nature en souffrance, violentée par l'homme. On pourrait procéder à des raccourcis, considérer que ces développements flirtent avec un opportunisme de saison pour entretenir le marketing. Mais Hélène Grimaud n'est pas seulement une rock star dans sa spécialité, elle s'investit dans l'éthologie, les chevaux, les loups…

Au total un livre inclassable, à la lecture difficile à en croire certains lecteurs, décontenancés par ces va et viens, ces échos indicibles, indociles entre la vie d'artiste internationale contemporaine, ce manuscrit irréel, et cette désespérance face à la folie suicidaire de l'homme.

Une belle écriture, un talent rare de passer ainsi d'un clavier à un autre avec inspiration et émotions.
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De passage à Hambourg, Hélène Grimaud découvre par hasard dans une misérable boutique de vieilleries, plus que d'antiquités, un étrange manuscrit composé de lettres et de confidences de Karl Würth, le pseudo sous lequel Brahms signait parfois…
Un beau livre, un voyage dans un monde mystérieux où la fiction alterne avec la réalité. A la lisière entre roman et biographie, ce livre n'est pas vraiment un conte mais il oscille entre légende et prophétie ; une sorte de roman initiatique dans un monde mystérieux pour le lecteur passionné de musique (d'art en général) et d'écologie (défense de la nature et des animaux). Tout lecteur se trouvera dépaysé par ce déséquilibre permanent entre confession et onirisme, certains pourront peut-être y trouver une nouvelle espérance.
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Très beau livre de la grande pianiste Hélène Grimaud ! Ce qui frappe quand on commence de le lire, c'est l'écriture: belle, soignée mais légère, riche de mots justes et évocateurs. Ensuite le lecteur est rapidement pris par l'histoire tout en se demandant ce qui est réel et ce qui est imaginé... C'est formidablement bien construit, le récit présentant des chapitres alternés d'un texte de Y. Brahms retrouvé par hasard chez un brocanteur et des moments de la vie de l'auteure dont Brahms est le compositeur fétiche, ainsi que ses refléxions; au fur et à mesure qu'elle lit le texte retrouvé, se réveille en H. Grimaud son amour pour la Nature, son sentiment d'appartenance au Monde Vivant dans son ensemble. Son expérience intime de partage de la vie des loups l'amène à s'inquiéter profondément de notre avenir sur cette Terre que nous abimons de plus en plus; elle a un discours original, sensible, intelligent. Une enquête traverse le livre, et la pianiste mettra ses pas dans ceux de Brahms pour trouver les lieux décrits et les sensations éprouvées par le compositeur lui-même ou par Robert Schumann son grand ami devenu fou, l'ensemble se terminant par l'apparition d'un loup ... Une émotion empathique, une élégance très originale se dégagent de ce récit fort où s'entremèlent Musique et Nature.

Quelques phrases fortes du récit: " le jour où il n'y aura plus d'espèces sauvages, ce sera la fin de la vie et le début de la survie".

"Sans cette incarnation, la musique n'a aucun sens: ce n'est pas le musicien qui compte, ni d'ailleurs le compositeur. C'est cette disposition à l'entendre avec tous ses sens, et à la faire entendre avec sa chair. C'est dans cet échange, et dans cet échange seulement, que la musique existe."

"J'avais appris à l'école la morale du loup et de l'agneau qui voulait que la raison du plus fort soit toujours la meilleure. On assisatait désormais à un curieux retournement. le plus fort était devenu l'agneau, et il était de plus en plus difficile de tenter d'exposer les questions de biodiversité ou de survie de l'espèce, face à la volonté de maximiser les profits et de soumettre le monde à la logique de la production."

"La musique, pour se déployer, a besoin d'un être vivant qui l'incarne. Vivant veut dire relié au monde, participant à son élaboration, à la construction de l'univers tout entier."

"Quels que soient les temps, les lieux, les cultures, la grande difficulté pour chacun restera toujours l'effort à accomplir pour se mettre à la place de l'autre, pour admettre que ses raisons ne répondent pas toujours à notre mode de pensée, qu'il n'agit pas systématiquement dans le même sens, ni pour sacrifier aux mêmes intérêts.

"J'ai brutalement mesuré la transformation intérieure de chaque individu qu'exigera le changement de nos modes de vie. Qui pourra mieux nous y aider que l'art et la musique ? Eux seuls embrassent plus qu'ils ne séparent, posent le mystère de la Création et ouvrent le coeur et l'esprit à ce mystère. Ils s'offrent ainsi comme les recours universels à la crise écologique, qui est une crise spirituelle."

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« Ursus et Homo étaient liés d'une amitié étroite. Ursus était un homme, Homo était un loup. »
Victor Hugo.

Retour à Salem est un roman initiatique.
Ce n'est pas un conte, ce n'est pas une légende, c'est une quête, une annonciation, une prophétie.
La lecture d'une partition totale et absolue. Une feuille de route qui se pose sur le chemin de la vie.

Toute chose a son intelligence. Tout est relié et Tout se lit. A nous d'opérer le remontage.

Bachelard et Hesse sont venus naturellement me rejoindre lors de cette lecture.
"L'être est tour à tour condensation qui se disperse en éclatant et dispersion qui reflue vers un centre". Bachelard La poétique de l'espace.

Image universelle traduisant la musique du monde. .

Et puis se sont joints Nietzsche, Levis Strauss et beaucoup d'autres, que je ne connais pas encore, mais que je comprendrai un jour.

Le dehors n'étant que la résonance du dedans, partant de ce principe je ne désespère plus d'entendre un jour le concerto entier de la vie.

«  le possible est une tentation que le réel finit toujours par accepter » m'a rappelé Bachelard.
Et c'est vrai, c'est vrai que le temps est un mouvement pas une durée, et qu'il suffit de se mettre en marche pour retrouver sa demeure.
Sa demeure, pas une maison, plus que ça , le lieu où l'on se doit.
Le lieu où l'on se rappelle que «Nous venons de loin avec notre sang chaud » .
Ça ne sert à rien une mémoire si elle ne vous « rappelle » à rien.

Si le livre d'Hélène Grimaud a convoqué auprès de moi ces esprits là, ce n'est pas pour rien.
C'est qu'on y parle d'esprit, d'âme, de passage, d'imaginaire, de rêve, de poésie, de voyage, de création, d'images, de musique, d'espace, de langage, de matières. de tout ce que nous ne percevons pas, mais qui est en nous, autour de nous, et bien au delà de nous et cela depuis toujours.

Une ressouvenance, une résonance, un écho, un rappel à l'ordre , au premier ordre, celui de l'origine.
Nous n'avons rien perdu, nous possédons toute notre mémoire. Nous vivons dans ce que nous voulons être notre réalité, et nous refusons d'entendre le songe. le songe de notre humanité naît dans le rêve du monde.

«  le fait d'évoquer une idée, de représenter une réalisation, est en soi un petit pas vers cette réalisation même » me rappelle Hesse.

Hélène Grimaud ne fait pas de la musique, elle est Musicienne, comme l'était Monsieur de Saint Colombe.
Comme toutes celles et ceux qui connaissent l'espace, non pas une cavalcade autour du monde, non pas une course à la vitrine du monde, l'Espace immense qui nous habite, là où nous demeurons.

Elle porte sa musique aux autres. Je dis Sa musique parce qu'elle est sienne puisqu'elle l'a comprise.
Sartre dit « tout ce que tu comprends t'appartient ». Alors la musique de Brahms, c'est bien sa musique et elle nous l'offre pour que nous la possédions nous aussi et qu'elle devienne notre musique.
C'est une lumière, le partage d'une flamme pour que nous puissions tous ensemble lire la partition.

Parce qu'une seule âme ne suffit pas. Parce que nous nous ferons, ne construirons, n' élèverons rien si nous ne le conçevons pas pour tous, pour tout ce qui fait partie de la Création, pour l'ensemble des règnes .
Sinon cela ne veut rien dire. Une silence ou une cacophonie, voici la définition de l'enfer pour Hélène Grimaud.

Pour déchiffrer, trouver la clé qui ouvre le passage, il faut retrouver l'essentiel, l'essence commune. C'est ça le retour à Salem. le retour, le lieu du commencement.

« ...Un jour, peut être, au cours des siècles à venir, on lirait cette écriture, elle serait déchiffrée elle aussi, et traduite. Et l'immensité d'un poème illisible se déploierait dans le ciel »... Duras

« Des périodes de terreur et de très profonde misère peuvent survenir. Mais s'il doit y avoir encore un bonheur dans la misère, ce ne peut être qu'un bonheur de l'esprit, orienté, dans le passé, vers le sauvetage de la culture des époques antérieures, et pour l'avenir, vers l'affirmation sereine et persévérante de l'esprit, dans une ère qui sans cela risquerait d'être entièrement vouée à la matière.» ...Hesse.

« En tout commencement un charme a sa demeure,
C'est lui qui nous protège et qui nous aide à vivre ».
« Prépare toi à des luttes, je vois bien qu'elles ont déjà commencé. ».
….Le jeu des perles de verre. …. Hermann Hesse.

Soutenir un regard c'est toujours tenir un engagement.
Alors, placez vous devant ce miroir, et écoutez,
écoutez attentivement ce que cet esprit vous dit.

«Pour savoir, il faut s'imaginer»,
« révoquez l'inimaginable!», Georges Didi-Huberman.

Alors, autour du monde convoquons notre esprit.

Les loups resteront toujours des loups pour les hommes,
à nous de redevenir humains pour les loups.

Bon retour à tous.
Et particulièrement à toi, que je sais déjà en chemin.

« Lou, je m'appel-le Lou,
Lou, c'est moi, c'est vous ».
Lou Boland, jeune musicien , aveugle, atteint du syndrome de Morsier.


Astrid Shriqui Garain.
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Par une fin d'après midi à Hambourg, Hélène Grimaud se promenait dans les rues brumeuses et pluvieuses de la ville, encore possédée par le morceau de Brahms qu'elle s'évertuait à répéter lorsque qu'elle arriva devant la porte d'un étrange antiquaire. Devant un miroir aux reflets étonnants, gisait sur le sol un manuscrit ancien contenant des textes en allemand mélangés ainsi que des gravures. Afin de traduire ce qui semblait être un conte écrit par Brahms lui-même, sous un pseudo, elle envoie le texte à un ami qui lui renvoie la traduction par bribes. Les prophéties fantastiques qu'il recèle vont la conduire dans un voyage qui va faire écho à son écoute du monde en souffrance ...

L'histoire se découpe en chapitres qui alternent entre l'enquête de l'auteure et l'histoire du manuscrit. Alors autant j'ai aimé suivre l'excursion fantastique de Brahms en terre inconnue que je trouvais formidablement écrit, autant les questionnements de l'auteur également narratrice qui passent de la grippe aviaire, à la protection des loups, à la musique classique, aux disparitions d'espèces animales, ... étaient beaucoup trop fouillis pour moi. A la base, elle a évoqué des sujets qui me parlent mais cela partait dans toutes les directions, rien n'était clairement évoqué. C'est comme confier tout ce qui nous passe par la tête mais sans ordre. Je n'ai donc pas adhéré malgré ce beau conte fantastique qui met en scène Brahms, malgré le fait d'avoir apprécié en savoir un peu plus sur ce compositeur.

Il faut savoir qu'Hélène Grimaud est une star dans le monde de la musique classique, une pianiste virtuose qui a fondé un centre de conservation des loups et repris des études d'éthologie. Une personnalité hors du commun dont le parcours m'intrigue, dont les sujets de préoccupation rejoignent souvent les miens. Je regrette que cette rencontre ne se soit pas faite entre "La pianiste aux loups" et moi !

Lien : http://depuislecadredemafene..
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