Un secret

C'est l'histoire d'un fils unique qui grandit dans l'ombre de son frère. C'est ainsi que commence ce court roman autobiographique. Étrange me direz-vous...Ce jeune garçon tente de résoudre un problème insoluble à ses yeux : comment expliquer que de l'union de deux corps puissants résulte un être si frêle ? Mais un corps fragile cache parfois un esprit vif et imaginatif. C'est ainsi qu'il s'attarde sur ces corps si étrangers, qu'il en imagine leur rencontre avant sa naissance. Lisse, romantique, simple. C'est sans compter l'intervention de l'histoire, de rencontres bouleversantes. Une oeuvre magistrale, où toutes les notes tentent de former une harmonie.

L'histoire personnelle contée par Philippe Grimbert a été racontée des centaines de fois ici par ceux qui confondent critique et résumé d'un livre. 
Elle ne m'a pas emporté car on se doute dès le début du fil narratif de ce roman pour l'avoir malheureusement trop croisé déjà que ce soit en littérature ou au cinéma. 
Ceux qui ont vécu la mort atroce d'un ou de plusieurs de leurs proches savent qu'il est souvent impossible d'évoquer en famille ces terribles disparitions parce que cela fait trop mal. Si secret il y a, il est un masque à des douleurs toujours vives, des plaies jamais refermées. 
Aussi ce court livre m'a intéressé pour son approche juste et pudique de la psychologie des différents personnages et par le fait qu'il démontre que malgré les non-dits nous savons ressentir quoiqu'on en croit ce que l'on espère nous cacher. Il est juste alors de parler d'une sorte d'égrégore familial, de supraconscience qui nous influencent subtilement. Tout cela ouvre des perspectives de réflexion passionnante, je crois.

Un des livres les plus palpitants et les plus troublants en matière d'histoire familiale... vraie ! On est d'abord touché par cet enfant unique, solitaire, qui s'invente un frère "modèle", jusqu'à ce qu'on soit rattrapé par le poids du passé des personnages... et que l'on tombe de sa chaise au fil de la lecture. Personnellement, j'ai rencontré Philippe Grimbert après une première lecture de son histoire et, à peine rentrée chez moi, j'ai senti ce besoin inexplicable de relire le livre, avec les mots de l'auteur en tête... j'ai ressenti une proximité encore plus forte avec le narrateur. Quand Histoire et histoire se mêlent, de frustration, en drame, en passant par l'instinct de survie... le secret se doit d'être bien gardé ou pas. A lire absolument !

Ce roman autobiographique est un véritable coup de coeur pour moi, je dois l'avouer.

C'est vraiment un témoignage vraiment touchant, émouvant ainsi que troublant. le narrateur a une sorte de pressentiments qui le pousse à découvrir ce secret. Un secret que dissimule sa famille dans le but de le protéger. On va avoir alors une sorte de quête de l'identité. Ce que j'ai bien aimé, c'est que l'on a le point de vue d'un enfant, le point de vue autobiographique d'un enfant. C'est un livre qui fait réfléchir. Je ne vous en dis pas plus de peur de vous spoiler.

Enfin, un des points qui est important pour moi dans un livre, c'est l'écriture, la plume de l'auteur. Et là, Philippe GRIMBERT a vraiment une plume fluide, légère, avec une certaine retenue tout de même. de plus, il emploie de courtes phrases qui donnent du relief, des émotions à ce roman.
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Paris, pendant la guerre de 40, et les années après. Les parents de Philippe Grimbert ont connu cette époque mais il y a un terrible secret qu'ils cachent à leur fils, jusqu'au moment ou celui-ci apprendra, par une amie des parents.
Un livre touchant, trop court à mon avis mais une si belle histoire : j'ai mis un 5 étoiles.

Roman autobiographique captivant qui se lit d'une traite.
C'est l'histoire d'un enfant, fils unique, né malingre alors que ses parents sont des athlètes. Il se sent "faible, incapable, inapte" et s'invente un frère imaginaire qui est tout son contraire.

Un tournant se produit dans son existence à l'âge de 15 ans avec la découverte de son identité de juif et du passé de ses parents. Le livre bascule à ce moment là, impossible d'en dire plus pour laisser l'effet de surprise. L'histoire prend sa vraie dimension à ce moment-là, captivante...
Il découvre ce que cachaient les silences de ses parents et leur culpabilité. Ce secret découvert va le libérer mais il ne va pas en parler pendant très longtemps à ses parents pour les protéger.

Une histoire d'amour tragique qui ne peut que nous émouvoir...jusque dans ses dernières pages.
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J'avais vu le film de Claude Miller admirablement orchestré et interprété. Je confesse que j'ai commencé la lecture du "scénario du film" d'un oeil distrait par curiosité .
Ce livre mérite beaucoup plus d'égards.
Un enfant dans l'immédiat après seconde guerre mondiale, très mal dans sa peau s'invente un frère. Un moyen de se protéger classique pour un enfant, jusqu''au jour où à la suite d'un incident singulier à l'école, Louise l'amie intime de la famille des parents, Maxime et Tania, couple modèle dans tous le sens du terme,, fait une terrible révélation à l'enfant.
Je me risque au rapprochement, le récit bascule dans une tragédie grecque, une sorte de drame à la Sophocle avec le sacrifice des innocents pour permettre le bonheur de Maxime et de Tania,le sacrifice d'un enfant pour la vie d'un autre...
Terrible secret, un poids écrasant mais le style demeure, sobre, retenu ce qui n'interdit pas une profondeur, une densité bouleversante. C'est tout le mérite de l'auteur.

Un Secret, c'est l'histoire d'un enfant en quête d'une vérité, celle de ses parents, de sa conception. Il voit qu'une ombre plane au-dessus de celle-ci. Fils unique, il s'invente un frère qui serait son idéal, celui qu'il aurait aimé être. Peut-être pour être aimé de son père, Maxime lui qui ne voit chez son fils qu'un enfant chétif, une « amertume » (p.55). Un frère imaginaire qui serait, dans le fond, que l'opposé de ce qu'il est. Fort, courageux, admiré de tous et surtout de Maxime.
Car son père, c'est le lutteur, le séducteur, celui que rien ne vient perturber, pas même le bruit des bottes, cette menace qui ne cesse de se faire plus présente à Paris. Sa mère Tania a toujours été le portrait en féminin de son père. Belle, élancée, athlétique surtout lorsqu'elle plonge sous les yeux admiratifs de son père. Leur unique enfant est, comme il le dit « bien différent de celui dont ils rêvaient » (p.55)
L'histoire de leur union, toujours magique pour un enfant qui se sent la conclusion de cet amour, change au fil de ce qu'il apprend d'eux.
Louise, une proche de la famille, sait tout ce que l'enfant cherche à savoir et elle brûle de le lui raconter. L'occasion est trouvée lorsque ce jeune garçon en vient, instinctivement, poussé par une pulsion maladive, sans même qu'il comprenne pourquoi « Soudain mon estomac s'est retourné… » (p.69), à frapper violemment un camarade de classe suite à une offense perpétrée à l'encontre des victimes de la Shoah lors de la projection d'un documentaire sur les camps d'extermination.
C'est alors que débute une révision de son histoire, ou du moins de celle de ses parents. le voile est enfin levé, la vérité vient mettre de l'ordre dans ses pensées, vient éclaircir ses doutes.
Il est tentant de raconter la suite or ce serait cruel pour celui qui ne l'a pas lu. Je terminerai donc par une phrase qui, pour moi, mérite toutes les louanges littéraires possibles : « Hannah ne réagit pas à l'entrée des hommes » (p.129). Il en faut peu pour tout dire et créer chez le lecteur une véritable secousse émotionnelle.
Et c'est ça la force de cet ouvrage, l'économie de mots afin de procurer au lecteur un sentiment étrange mais aussi satisfaisant. Comme pour dire, « c'est bon, je vois, je l'ai », par exemple : « Elle ne trouve de soutien que dans le regard de Louise, qui a compris et tente de la rassurer d'un sourire » (p.105), ce genre de sourire qui veut tout dire. le lecteur s'arrête alors et visualise la scène dans ce jeu de regard. Personne ne dit rien, chacun regarde l'autre et réalise alors que certaines situations se passent de commentaires.
Enfin, plus loin, je relèverais, pour conclure, cet oxymore « l'incroyable imprudence ». Cette figure de style est puissante et ne doit pas être trop employée au risque de produire l'effet inverse. Celle-ci vient, pour moi, marquer le point culminant de cet ouvrage.

Il n'est pas rare que les enfants s'inventent des amis imaginaires, ici, le narrateur s'invite un grand frère beaucoup plus beau et fort que lui. Une fois adolescent, Louise, sa voisine va alors lui raconter toute l'histoire de sa famille et lui révéler leurs secrets.
Un ouvrage surprenant au début où un petit garçon raconte ses souvenirs puis qui devient poignant lorsque Louise raconte les évènements de la seconde guerre mondiale : l'occupation allemande, les rafles, les camps...
Un beau témoignage sur le poids des non-dits et la force de la vérité.

Quelle histoire douloureuse , Un pas de travers pour ce papa et s'ensuivra un enchainement de malheurs pour cette famille . Que penser de la maman qui se sacrifiera avec son enfant , du père qui devra vivre avec cette culpabilité , de la deuxième femme et enfin de ce petit garçon qui sent un poids sur ses épaules sans comprendre ? La vie est parfois rude et un instant d'égarement a ouvert un torrent d' épreuves . Très beau livre qui m'a noué les tripes