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sur 142 notes
J'ai vraiment apprécié ce roman historique faisant référence à une affaire ayant marqué le XVIIe siècle. En effet, sous le règne de Louis XIII, roi profondément attiré par la religion, Urbain Grandier, un curé officiant dans le diocèse de Poitiers, à Loudun plus exactement, eut la bonne idée de défier toutes les lois en la matière et de faire fi du célibat en étant un séducteur patenté. Fin stratège, il réussit même à épouser en secret une de ses conquêtes. Bien évidemment, il fut arrêté pour débauche mais il gagna (comment ?) son procès et revint, conquérant, à Loudun. La Mère Supérieure du Couvent lui proposa alors de devenir le confesseur officiel des Ursulines. Mais, allez savoir pourquoi, celui-ci refuse. Dépitée, la religieuse prit alors l'ennemi de Grandier, le chanoine Mignon (oui, c'est son nom) qui en profita pour mener une cabale contre le prêtre impie. Cependant, rien ne va plus au couvent ! Les soeurs semblent possédées et l'ennemi est tout trouvé !

Frédéric Gros mène ce roman historique tambour battant ! En se focalisant sur le prêtre accusé de sorcellerie, il prend le contrepied de ce que l'on pouvait attendre. Non, nous ne sommes pas ici dans un texte moralisateur – du moins, pas de la façon attendue. Il fait ressortir l'humain avec ses qualités et ses défauts, l'humain et ses désirs. On peut voir comment son penchant pour les femmes perdra le curé qui finira sur le bûcher. Et si morale il y a, elle est plutôt axée sur le fanatisme.

Ce texte m'a fait penser, par certains côtés, à l'histoire d'Héloïse et Abélard. Je le recommande particulièrement.
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Possédé : être vivant dominé par une puissance maléfique ou occulte.
Comme ces Ursulines dans les années 1630 qui ont des hallu' de phallus, se convulsent, se tripotent, hurlent.
Je dirais bien que l'isolement, l'enfermement, l'abstinence, les privations et l'auto-flagellation ne sont pas étrangères à ces crises d'hystérie collective. Mais non, il paraît que c'est bel et bien le diable qui les habite, via le curé de Loudun. Cette explication arrange en tout cas quelques nantis du coin, mais aussi le cardinal de Richelieu et sa clique. Le beau prêtre catholique des lieux, Urbain Grandier, trop tolérant avec les protestants et séducteur invétéré, dérange pas mal de monde, voilà donc un bouc émissaire parfait...

A travers cette page d'Histoire romancée, le philosophe Frédéric Gros montre que, quels que soient leurs prétextes (idéologiques ou religieux), les chasses aux sorcières sont motivées par des enjeux de pouvoir, et que les individus ont tôt fait d'adhérer au mouvement pour régler leurs comptes personnels et envoyer un voisin au bûcher, à la potence, à la guillotine, au camp de la mort nazi, au goulag...
Malgré l'intérêt du propos, j'ai trouvé ce récit long et souvent ennuyeux, d'autant que les crises des Ursulines (extases, hallucinations, auto-flagellations), abondamment décrites, représentent ce que je trouve démesuré dans certaines pratiques religieuses.

La couverture m'a peut-être alléchée à tort, j'attendais sans doute plus d'orgies et moins d'intrigues politiques ? 😋
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Au XVIIe siècle une affaire connait un retentissement considérable. "L'affaire des possédées de Loudun" éclate en 1632. Urbain Grandier, curé de Loudun, est accusé d'avoir pactisé avec le Diable et d'être le responsable des possessions démoniaques qui s'emparent des soeurs d'un couvent d'Ursulines de cette même ville. Malgré ses dénégations, Urbain Grandier finit sur le bûcher le 18 août 1634. Ce procès en sorcellerie sans précédent a été fomenté par le Cardinal de Richelieu contre un prêtre catholique, libertin, libre-penseur et bien trop tolérant envers les protestants. L'affaire, qui a défrayé la chronique de 1632 à nos jours, a inspiré les défenseurs du droit, les médecins, les romanciers, les essayistes et plus récemment les réalisateurs. Premier fait divers d'ampleur nationale, elle nous est racontée sous forme de roman par le philosophe, spécialiste de Michel Foucault, Frédéric Gros.

Histoire d'un curé qui a le tort de penser qu'on peut servir Dieu et aimer une femme. En pleine guerre des religions, alors que le fanatisme religieux sert les intrigues du pouvoir, et que le Diable s'en mêle, rendant hystériques de pauvres religieuses, Urbain Grandier dont la chair est un peu trop faible et l'esprit un peu trop libre, devient le bouc émissaire à abattre. Et d'un simple péché de chair il devient le coupable idéal d'une effroyable machination…

On a un peu de mal à adhérer peut-être à cause du décalage historique, de la difficulté à entrer dans cette atmosphère religieuse du XVIIe siècle mais surtout du style un peu lourd et de la reconstruction historique qui ne sont pas totalement convaincants. On se heurte aux limites du fait divers romancé : tension entre les contraintes du fait historique et la liberté de la forme romanesque…Avec le risque d'une réinterprétation des faits loin de la mentalité de l'époque.

Malgré tout la dernière partie qui raconte l'exécution du prêtre est très émouvante. Et nous renvoie une fois encore à l'horreur du fanatisme…

Donc avis aux amateurs d'histoire ou de faits divers d'un autre temps mais je n'ai pas été totalement envoutée…
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Possédées, nous étions toutes possédées ♪ Avoir envie de s'auto-flageller ♫ Et à des bites rêver ♪ Possédées

Le sexe de nos religieuses serait-il devenu l'enfer ? Oui, parce que Satan l'habite (je n'ai pas pu résister au jeu de mot).

Enfin, c'est ce qu'il paraît parce que ce roman, je l'ai survolé de très haut, sautant les phrases et n'arrivant à m'agripper à rien.

Une lecture en travers, voilà comment je désignerais ce que je viens de faire, ne m'arrêtant que sur certains passages, et même eux n'étaient pas intéressants.

Mea culpa, j'ai péché ! Mon père, donnez-moi l'absolution parce que j'ai commis le péché de lecture en diagonale.

Et si vous ne me pardonnez pas, alors, excommuniez-moi, déclarez-moi hérétique, je m'en fous, parce que de toute façon, rien de rien, non, je ne regrette rien.

Si ce n'est de m'être laissée tenter par un résumé aguichant, intéressant, intriguant…

Anybref, une lecture qui ne restera pas dans mes annales (avec deux « n » s'il vous plait, bougre de petits cochons) et niveau bonnes soeurs, ma préférée restera toujours Soeur Marie-Thérèse des Batignolles.

Une lecture à oublier et un livre à bazarder au plus vite.

Ma copinaute Bianca a adoré sa lecture, elle. Voyez son avis, pour avoir une autre opinion que la mienne.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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C'est l'émoi dans la cité de Loudun : Scévole de Sainte-Marthe, poète et notable, est mort. Sous son bienveillant patronage, catholiques et protestants vivaient en harmonie. Son jeune ami, Urbain Grandier, tente de maintenir cette concorde, mais c'est moins facile qu'il n'y paraît. Grandier est le curé de Loudun : habile orateur et bel homme, il aime les femmes qui le lui rendent bien. Un écart de trop le condamne à la vindicte des notables et du peuple de Loudun. Désormais, on veut la tête du beau prêtre. Et la plus enragée est Jeanne des Anges, mère supérieure du couvent des Ursulines de Loudun : depuis toujours, la religieuse cherche l'extase. « Elle aussi veut mourir de plaisir, sentir l'effusion mystique lui traverser les reins, sentir les vagues chaudes de la prière. Elle veut défaillir. » (p. 13) Hélas, ne la trouvant pas dans l'adoration de Dieu, Jeanne décide de la trouver dans l'hérésie et se déclare possédée, ainsi que d'autres soeurs du couvent, par des diables envoyés par Urbain Grandier. « Mais enfin, qui irait jamais prendre au sérieux des accusations démentes, est-ce qu'on fait crédit aux fous ? Mais il fallait se rendre à l'évidence : cela avait un peu pris quand même. » (p. 132) Pris dans des jeux de pouvoir qui opposent l'évêque et l'archevêque de Bordeaux et le gouverneur de Loudun et le cardinal de Richelieu, le pauvre curé a peu de chances d'échapper à la terrible accusation proférée par Jeanne des Anges. « Urbain Grandier accusé par quelques folles, elles soutenues par des infâmes, et condamné d'avance par un tribunal de pleutres, de juges vendus et lâches. » (p. 217)

En faisant un roman de la célèbre affaire des possédées de Loudun, Frédéric Gros fait exploser les désirs inassumés dans une époque où la politique et la religion se heurtent jusqu'à l'embrasement. Alors que Richelieu est bien décidé à faire tomber le mur d'enceinte, les tours et le donjon de Loudun pour priver de tout refuge les protestants et pour mettre en oeuvre son grand projet de ville idéale, la fière cité du Poitou affronte la peste et accuse d'une même voix les réformés et le trop brillant Urbain Grandier, humaniste trop sensuel pour son temps. D'exorcismes spectaculaires en jugements iniques, Loudun tremble sous les assauts d'un catholicisme enfiévré. « Ce mal a servi à nous débarrasser des faux chrétiens et des vicieux invétérés. » (p. 89) Possédées est un roman passionnant, au style cinématographique et à la plume enlevée. Chapeau bas pour Frédéric Gros qui donne à voir avec talent un épisode saisissant de l'histoire de France.
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Voila un ouvrage qu'aurait certainement aime ecrire notre cher Marquis de Sade.
L'auteur est tout-a-fait a la hauteur,j'ai beaucoup aime l'ecriture mais surtout l'esprit tortueux.Bravo,belle reussite pour un premier roman.
Rien ne manque pour reuusir:des cures hommes,des bonnes soeurs qui aimeraient etre femmes,l'intervention de Satan,la torture et l'humiliation en place publique.
C'est un roman qui captive et que j'ai devore
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Très belle reconstitution historique de l'affaire des possédées de Loudun, très bien documentée qui nous plonge dans une France, tourmentée par les questions de religions, les tensions entre catholiques et protestants, une France de fanatiques religieux et un Richelieu puissant aux commandes...

«Enfin quoi, ils étaient tous là, le clan des raseurs de murs, les anti-Grandiers, les bouffeurs de huguenots, les cardinaux haineux, se disant loyalistes. Les vrais chrétiens, les bons catholiques aimant la France fille aînée de l'Eglise, adorant la famille et le dimanche matin, trouvant justes la prospérité des notables, la misère des gens de rien et le malheur de qui ne pensait pas comme eux.»

Urbain Grandier, le curé de Loudun, le magicien, flétrisseur des âmes pures, corrupteur des vierges dévouées de Dieu, désigné comme le suppôt de Satan ... torturé et mort inutilement. Il était un homme libertin, apprécié des femmes, qui remettait en cause le célibat des prêtres. Ses pensées, eussent-elles été écoutées, auraient évité bien des tourments dans l'Église catholique !
Frédéric Gros dénonce avec brio la veulerie humaine, les manigances, la méchanceté, le sadisme de l'Église, la perversité des règlements de compte politiques et religieux; la fin est effroyablement bien écrite...Le style est froid, sec, pimenté de touches d'humour, il colle parfaitement avec le récit.
Une lecture à vous retourner l'estomac par moment, angoissante parfois aussi, une lecture émouvante et qui fait naître un sentiment de révolte.
Un premier roman très très prometteur !
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Dans un beau style factuel que l'utilisation du présent renforce, Frédéric Gros nous livre la vie d'Urbain Grandier, curé de Loudun, un peu trop beau prêcheur et le sachant, un peu trop séducteur, avec son élève, la fille du procureur du roi Trincant, et cela le perdra malgré un subtil jeu d'influences entre le pouvoir royal et celui religieux de Richelieu et de l'inquisition.
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Année 1632. Une petite ville du nom de Loudun, située dans le département de la Vienne devient le théâtre d'une affaire de possession démoniaque, mélangée à un complot politique et ce, dans l'unique but de faire tomber une personne: le père Grandier.
Ce curé charismatique ne fait rien comme les autres. Il aime les femmes, ce qui lui vaudra plusieurs problèmes avec d'autres autorités de la ville, il rédige un traité contre le célibat des prêtres et défend le parti des protestants, bien que les guerres de religion soient finies depuis plus d'une décennie.
L'impitoyable raison d'état est ici représentée par trois personnes: Richelieu, l'impitoyable cardinal avec sa pourpre, Laubardemont, mandaté par l'homme en rouge pour détruire les murailles de Loudun et briser le prêtre et le roi Louis XIII, bien que n'apparaissant peu dans le roman.
Le couvent des Ursulines de Loudun dirigé par la frustrée schizophrène et vengeresse mère supérieure Jeanne des Anges est frappé par une véritable épidémie de possession démoniaque. Mais Grandier est-il vraiment coupable? Ou bien est-il la victime de plusieurs vengances personnelles regroupées en une seule?? le malheureux finira brûlé en place publique en août 1634.
Ce fait réel, un des plus connus du XVII°s continue encore de faire parler de lui. Je vous encourage à le lire mais aussi à regarder le documentaire sur "l'ombre d'un doute" qui porte le même nom!
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Vous avez envie de lire un bon roman historique ? Alors « Possédées » est pour vous !
Vous serez transporté au XVIIème siècle sous Louis XIII et plus précisément à Loudun dans les années 1630.
Le prêtre Urbain Grandier officie dans cette ville, il est apprécié de tous y compris des femmes. Tombant follement amoureux, il ne cache pas son approbation pour le mariage des prêtres. La France, qui connaît des heures sombres, est divisée entre protestants et catholiques. le cardinal de Richelieu, en pleine chasse aux sorcières, trouve là une bonne raison de le faire accuser de tous les vices notamment de l'ensorcellement de la mère supérieure Jeanne des Anges et de plusieurs de ses soeurs du couvent des Ursulines.
L'affaire des possédées de Loudun est une affaire politico-religieuse que Frédéric Gros nous conte à merveille. C'est fluide, limpide et les personnages, dont beaucoup d'entre eux sont réels, sont intenses. le fanatisme d'hier n'est pas sans rappeler celui d'aujourd'hui malheureusement.

J'ai ADORE. C'est saisissant, glaçant et passionnant. 300 pages sans pause, sans ennui et j'ai beaucoup appris.
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