Les rouleaux de réglisse garderont toujours la même saveur

La première chose qui m'a attirée lorsque j'ai vu ce roman pour la première fois, c'est son titre qui raconte à lui seul une histoire. Ou tout du moins qui rappelle des souvenirs. On a tous au moins mangé une fois des rouleaux de réglisse, soit en croquant dedans, soit en déroulant le rouleau. C'est ce que je faisais, je le mangeais par petit bout, c'est un de mes bonbons préférés qui fait remonter beaucoup de souvenirs d'enfance. On a tous notre madeleine de Proust, un aliment, une odeur, une saveur qui nous fait remonter une tonne de souvenirs. C'est pour cela que j'ai eu envie de découvrir ce roman.

Je ne vais pas trop revenir sur l'histoire en elle-même, le roman est court, une centaine de pages, j'ai peur de trop en dévoiler. Et pourtant ce n'est pas l'envie qui me manque de vous parler de cette histoire qui m'a fortement touchée, qui a remué bon nombre de choses en moi, des évènements très récents dans ma vie personnelle.

​​​​​​J'ai fait la connaissance d'une bande d'amis, cinq jeunes de vingt ans, unis comme les doigts de la main. Il y a trois garçons, Théo, Cédric et Jean-Baptiste, et deux filles, Agathe et Juliette. C'est Agathe qui parle et nous raconte leur histoire. Ils vivent tout ensemble, ils sont allés dans les mêmes écoles, ils n'ont été séparés qu'à partir du baccalauréat, chacun partant dans des études différentes, mais ils se retrouvent tous les weekends, font des fêtes, même les parents sont amis entre eux. Les personnalités sont différentes, certains plus délurés, d'autres plus sérieux, mais ils se complètent et vivent ensemble de bons moments. Jusqu'au jour où quelque chose de grave va venir enrayer leur train-train, et va tous les mettre au pied du mur.

Je ne veux pas vous en dire trop, je ne veux pas vous révéler qui va être touché, ni ce que c'est exactement. J'ai été très touchée personnellement par ce drame, je me suis revue comme les personnages, à aller à l'hôpital, à prendre une grande respiration avant d'entrer dans la chambre pour garder le sourire, et pleurer en partant dans l'ascenseur. Je ne peux en dire plus. Manuella Gueguen en parle avec beaucoup de justesse et de pudeur, elle ne fait jamais dans le pathétique ou le trop larmoyant. Et pourtant elle aurait pu. Au contraire, elle montre surtout la force que l'on va puiser au fond de nous quand un proche est touché, tout le soutien qu'on lui apporte. Elle montre aussi à quel point on peut s'oublier et faire passer l'autre dans nos priorités. Enfin, elle parle de l'après, de la résilience que l'on a tous besoin dans ces cas là pour avancer, la vie continue, on n'a pas envie, on voudrait arrêter le temps, mais la vie nous pousse à aller de l'avant, et tant mieux.
​​​​​​Manuella Gueguen parle de tous ces sujets importants de la vie très simplement mais très justement. Je me suis beaucoup attachée aux personnages, et plus particulièrement aux deux filles, Agathe et Juliette. Je me suis retrouvée dans chacune d'elles, et je pense que ce sera pareil pour chaque lecteur. Que ce soit au niveau de la vie personnelle, des premiers émois amoureux, ou de la vie étudiante, des choix pour le futur métier, des espérances que l'on a sur notre vie. J'ai repensé à mes rêves de jeune adulte, et regardé le chemin parcouru. Mais bon, je ne suis pas là pour parler de moi, c'est pour dire comme l'histoire de ces deux filles peut remuer de choses en nous, elles nous ressemblent. L'autrice les a rendues ainsi très réelles, j'avais l'impression qu'elles faisaient partie de ma vie, et lorsque je suis arrivée à la fin, j'ai quitté tout ce petit monde comme je laissais des amis.

J'ai beaucoup aimé le style de l'autrice. J'ai lu un avis qui disait qu'il était simpliste, c'est vrai, ce n'est pas de la grande littérature, mais ce n'est pas non plus ce que je recherchais. Je voulais avoir des émotions, et j'en ai eu plein, elle décrit très bien les émotions, les personnages, les situations, les faits. le choix narratif à la première personne du singulier permet de ressentir encore mieux ce que vit le personnage. Je me suis ainsi retrouvée dans la peau d'Agathe, je suis rentrée dans sa tête et j'ai vécu à travers elle ce drame. C'est une narration que j'aime beaucoup, j'ai du mal à garder de la distance dans ce cas là, mais j'aime être à la place des personnages et vivre à leur place le temps d'une lecture.

J'ai passé un très bon moment avec ce roman, il est court, il se lit vite mais il se lit intensément. Une fois rentrée dedans, je n'ai pas réussi à le lâcher et l'ai lu d'une traite. J'aime quand un livre m'embarque ainsi et me fait perdre la notion du temps. Je ne peux que vous conseiller ce livre si vous avez envie de vivre un moment intense en émotions. Et je vous recommande aussi de faire la connaissance de Manuella Gueguen. Elle a écrit un second roman, La mer viendra effacer les mots sur le sable, que je viens de commencer, et j'aime déjà beaucoup. Il est lui aussi court, mais déjà très intense. Une chose est sûre, je vais continuer de suivre Manuella Gueguen, je suis très contente de l'avoir découverte. Je n'oublierai pas de sitôt Juliette et Agathe et tous les autres.

Cette lecture tout en sobriété, m'a fait l'effet d'un compte à rebours honnêtement. Au début l'auteure dépeint un groupe de jeunes adultes (ils ont entre 18 et 20 ans) qui profite simplement de leur vie, de leur insouciance, de leur jeunesse entre les sorties et les fêtes.

Ils sont plein d'entrain, plein d'énergie et prêt à tout pour atteindre leurs rêves et leurs objectifs. On sent leur flamme intérieure et leur envie de réussir leur vie, on sent que leur amitié est très forte comme soudée dans le ciment. C'est indescriptible.

Je parlais de compte à rebours, car au fur et à mesure on sent pertinemment que quelque chose de dramatique va pointer le bout de son nez, et que le temps va être compté. Au coeur de ce groupe d'amis inséparables, il y a Agathe et Juliette sa meilleure amie, qu'elle considère également comme une soeur.

Je ne peux pas trop en dire, mais à l'orée de leur jeunesse et de leur insouciance, cette bande d'amis va devoir se serrer les coudes face au mal qui va s'insinuer subtilement et d'une rapidité foudroyante au sein de leur bonheur. Comment supporter ? Comment arriver à garder la tête haute et le sourire quand une personne que vous aimez de toute votre âme se voit condamnée ?

Agathe, Juliette, Théo, Cédric et Jean-Baptiste vont voir leur monde s'écrouler sans pouvoir trouver de solution. Plus rien ne sera comme avant, si ce n'est que l'épreuve qui les attend va précipiter toute cette jeunesse en proie à des réflexions profondes et des retranchements loin de leur légèreté d'antan. Arriveront-ils à se relever de ce cauchemar indemne ?! Comment voir le futur avec joie et espoir, quand on nous enlève une partie de notre existence ?!

L'auteure va donc nous emmener au travers d'un récit poignant, émouvant, difficile et bouleversant avec une plume fluide, sincère, juste et sans fioriture. Plus j'avançais dans les chapitres et plus une boule s'est formé dans ma gorge, elle s'y trouve encore au moment où j'écris cette chronique. L'écho de cette histoire est tellement empreint de véracité et de sensibilité, qu'elle m'a ramenée à une période de ma vie où je me suis trouvé à la même place qu'Agathe.

Je me suis prise d'empathie et dans cet amour qui unit les deux jeunes femmes dans cette douloureuse épreuve, j'en ai pleuré aussi parce-que les mots utilisés pour raconter cet ouvrage sont d'une telle honnêteté, on sent que c'est du vécu et que ce n'est pas exagéré. Je n'ai finalement que mes larmes et mon coeur pour vous faire part de mon ressenti. le temps d'une centaine de pages, car ce livre est court mais cela suffit amplement, on a pas besoin de description à n'en plus finir, c'est plus puissant que ça ici.

Je n'avais pas du tout compris pourquoi l'auteure avait utilisé ce titre pour son ouvrage, mais au final après avoir tourné la dernière page, je comprends totalement et encore plus la signification énorme et puissante de celui-ci. C'est simple, à lui tout seul le titre est doté d'une énergie et d'une symbolique extraordinaire.

C'est le premier roman de Manuella, et en toute franchise c'est une réussite bouleversante. Alors non vous n'y trouverez pas des pavés énormes de phrases poétiques, mais en même temps, ce récit n'en a aucunement besoin. Ce qu'il faut aller chercher en son antre, c'est cette sincérité, cette vulnérabilité, cette vérité et ce questionnement sur la vie, la mort et de tout ce qui peut en découler par la suite.

J'ai été énormément touché par le courage et la force de tous ces protagonistes qui font ce qu'ils peuvent pour aller au-delà de la souffrance et de la perte d'un être cher. Mais surtout on voit comment ils font en sorte d'être là, d'être présent pour les uns et pour les autres, même en sachant que tout peut s'arrêter en quelques jours. Ce livre est d'une force, d'un espoir et d'une résilience incroyable. On ne peut qu'être admiratif tout simplement. Moi je l'ai été et je le suis encore. Alors juste merci.

Deux filles, trois garçons. Cinq amis, inséparables depuis leur plus tendre enfance.
Le bac en poche, aujourd'hui ils ont vingt ans et la vie devant eux.
Sauf que…
… la vie, justement, réserve parfois de (bien mauvaises) surprises.

Le roman est court (100 pages), davantage centré sur les deux amies, Agathe et Juliette, que sur les garçons.
Ce format convient parfaitement au rétrécissement du temps.
C'est Agathe qui raconte, comme elle le ferait dans un journal intime, avec ses mots et sa sensibilité.

Malgré la gravité du sujet, la plume est douce et nous fait ressentir l'empathie que l'autrice ressent pour ses personnages et l'épreuve qu'ils traversent.

Les rouleaux de réglisse garderont toujours la même saveur est un roman auto-édité par Manuella Gueguen. Avant même de découvrir les premiers mots du récit, j'ai trouvé ce titre très poétique. Ensuite, en apprenant qu'il avait été écrit en hommage à sa maman décédée d'un cancer, je savais qu'il allait me parler.

C'est un roman très court. Un groupe d'amis d'enfance d'une vingtaine d'années, insouciants, profitant de leur jeunesse, se retrouve confronté au cancer d'une des leurs.

Le rythme est soutenu comme la fulgurance du cancer. Cela reste pourtant un roman vivant où la vie prime sur la maladie. Dans un style spontané, le texte est écrit avec émotion et sincérité. L'écriture concise ne met pas l'accent sur les lamentations et la souffrance mais plutôt sur les liens d'amitié et de solidarité. Malgré tout le sujet est sensible et réveille des souvenirs douloureux. Certains passages raisonnent avec nos propres expériences. Je ne pensais pas que ce livre me toucherait autant. Un bel hommage pour sa maman.

J'entamerai cette chronique par remercier l'auteure pour cet envoi qui me touche vraiment ; pas uniquement par ce geste généreux, mais aussi par la thématique du récit (une situation que je vis actuellement).
« Les rouleaux de réglisse garderont toujours la même saveur » est le récit d'une amitié. (Cinq amis d'enfance : Agathe, Juliette, Cédric, Théo et Jean-Baptiste) D'une vie bouleversée par une maladie incurable.
Particulièrement Juliette et Agathe, au-delà du bonbon ; des rouleaux de réglisse ; une très forte amitié les unissait, malheureusement cette amitié va être mise à rude épreuve face à une maladie, Agathe va être au pré de son amie, un vrai pilier jusqu'au dernier souffle refusant de laisser le chagrin prendre les rênes de sa vie.
Loin de lamentation et de déprime, sans aucun voyeurisme, c'est une leçon de courage, une leçon de vie, de deuil, d'une amitié éternelle qui est dépeinte par l'auteure avec une écriture fluide, une plume trempée de tendresse, de bienveillance, d'espoir. C'est le récit d'un apprentissage de vivre après la perte d'un être cher, qu'elle soit soudaine ou attendue, attendue, je ne pense pas et je ne crois pas, on ne peut jamais s'attendre et se préparer à la perte d'un ami d'un père, d'un fils, d'un être cher, ce récit est un hymne à la vie, continue de vivre pour nos défunts, j'admire le courage de l'auteure et j'aimerais avoir le même au moment …..
Je terminerai par une phrase du roman « On va vivre pour elle. Nous, nous avons cette chance. »