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EAN : 9782713800658
214 pages
Editions Traditionnelles (30/11/-1)
4.35/5   17 notes
Résumé :
Extrait :

PURUSHA INAFFECTÉ PAR LES MODIFICATIONS INDIVIDUELLES
p.59
…/…
Purusha est cependant le principe essentiel de toutes choses, puisque c'est lui qui détermine le développement des possibilités de Prakriti ; mais lui-même n'entre jamais dans la manifestation, de sorte que toutes choses, en tant qu'elles sont envisagées en mode distinctif, sont différentes de lui, et que rien de ce qui les concerne comme telles (constituant ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
D'après la légende, cet ouvrage fut le fruit de la rencontre de Guénon avec un maître hindou dans les années 1910. Il le rédigea afin que les occidentaux souhaitant comprendre les principes de l'advaïta Védânta puissent s'appuyer sur une base rigoureuse, à l'encontre des fantaisies élaborées sur le sujet par la société théosophiste et les orientalistes plus poètes que métaphysiciens.


Ce livre est paru en 1925, quelques années avant les « États multiples de l'Être », que je considère toujours comme le texte pivot de l'oeuvre de Guénon puisqu'il y décrit nettement et avec une simplicité logicienne la structure métaphysique qui soutient, selon lui indifféremment, le principe de la manifestation de toute religion.


Guénon ne poursuit pas ici l'objectif de fournir un commentaire exhaustif des Védântas, si toutefois telle mission pouvait être poursuivie. Il permet plutôt d'associer les termes de l'hindouisme à des éléments de structure métaphysique que nous pouvons comprendre – puisque celle-ci est identique au-delà de la forme manifestée de toute religion – aussi bien au niveau individuel de l'homme qu'au niveau universel. Il place également ces notions dans une perspective sotériologique concernant le devenir de l'homme selon la tradition hindoue. Dans cette seconde partie consacrée à la sotériologie, Guénon s'appuie sur des commentaires très nombreux de Shankara qui nécessitent une préconnaissance de l'oeuvre de ce dernier pour être appréciés comme ils le doivent.


Le travail de Guénon reste précieux à notre époque car il démythifie toujours certaines notions qui, dans le champ de l'hindouisme, ont pu désormais devenir autonomes dans les milieux du new age. Cet essai nous permet de comprendre le lien des notions entre elles et à la structure métaphysique qui les soutient pour un usage éventuellement plus circonstancié, si toutefois le recours à l'hindouisme s'avérait pour nous autres, occidentaux, réellement nécessaire.
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homme de génie mais difficile à lire. Lire Guénon c'est d'abord comprendre sa manière d'écrire quand on a compris qu'une partie du texte est entre parenthèses la relecture est plus aisée. Guénon fait partie de ces auteurs à l'écriture alambiquée il représente une époque où l'oeuvre se méritait. je me souviens de mon vieux prof de fac (il a bien longtemps maintenant) qui avait répondu à l'une de mes interventions : "mais c'était aussi simple que cela ?" et sa réponse :"pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué " et bien c'est du tout Guénon. Une fois imprégné de sa manière d'écrire il faut rentrer dans sa pensée, c'est en quelque sorte le Graal, cet homme de génie nous conduit pas à pas vers l'inconnaissable, l'infini, "l'indefini", l'infini d'un des potentiels de la création au niveau du macrocosme et du microcosme. Spinoza et maitre ekart m'ont beaucoup aidée à comprendre sa pensée. Pour résumer, lire Guénon c'est s'assoir face à son bureau, le matin de préférence quand ses neurones sont encore bien frais, prendre des notes, relire plusieurs fois les passages difficiles pour bien comprendre sa pensée.
cet ouvrage est une petite pépite pour celui qui cherche les voies de la sagesse. Enfin un livre qui pénètre la pensée védique.

une petite parenthèse qui n'engage que moi, quel dommage de voir qu'il y ait si peu de lecteurs de cet auteur hors norme et encore moins d'avis malheureusement il est certainement plus smart de lire le dernier Goncourt ou la plupart des gens ne savent même le titre du livre, combien de fois j'ai entendu que pense- tu du dernier Goncourt ? moi j'en pense rien je ne l'ai pas lu mais je ne doute pas que si l'envie me prends de le lire j'aurais une pléthore d'avis sur Babelio plus un bon résumé (en général il y a plus de résumés que de véritables commentaires), ce qui me permettra de connaître l'ouvrage sans avoir besoin de le lire.
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« L'homme et son devenir selon le Vedanta » est, comme chaque ouvrage de René Guenon, un projet de lecture ambitieux. Ce que j'aime dans ce premier livre de sa « trilogie de l'Être » (si je puis le dire ainsi) c'est que nous avons le devoir de nous documenter à chaque chapitre pour être sûr d'avoir saisi la pensée développée au fur et à mesure de notre avancée dans l'analyse des Vêda à travers le prisme de Guenon. Il sera difficile d'assimiler tous les termes sanskrits, mais je vous conseille de persévérer et de bien lire le contenu de TOUTES les parenthèses et de toutes les notes afin de bien comprendre. Guenon est difficile de forme, mais pas si inaccessible dans le fond. Vous remarquerez beaucoup de répétitions dans les idées (et cela permet de bien fixer la compréhension) car l'auteur a pour habitude de faire des liens avec d'autres ouvrages et d'autres chapitres. On pourrait lui reprocher son manque d'esprit de synthèse et son manque de pédagogie (je le lui reproche d'ailleurs), mais il est aussi du devoir de l'apprenant de faire l'effort de se rendre capable d'accéder à la Connaissance…
Bonne lecture !
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Le « Soi » est le principe transcendant et permanent dont l’être manifesté, l’être humain par exemple, n’est qu’une modification transitoire et contingente, modification qui ne saurait d’ailleurs aucunement affecter le principe, ainsi que nous l’expliquerons plus amplement par la suite. Le « Soi », en tant que tel n’est jamais individualisé et ne peut pas l’être, car, devant être toujours envisagé sous l’aspect de l’éternité et de l’immutabilité qui sont les attributs nécessaires de l’Être pur, il n’est évidemment susceptible d’aucune particularisation, qui le ferait être « autre que soi-même ». Immuable en sa nature propre, il développe seulement les possibilités indéfinies qu’il comporte en soi-même, par le passage relatif de la puissance à l’acte à travers une indéfinité de degrés, et cela sans que sa permanence essentielle en soit affectée, précisément parce que ce passage n’est que relatif, et parce que ce développement n’en est un, à vrai dire, qu’autant qu’on l’envisage du côté de la manifestation, en dehors de laquelle il ne peut être question de succession quelconque, mais seulement d’une parfaite simultanéité, de sorte que cela même qui est virtuel sous un certain rapport ne s’en trouve pas moins réalisé dans l’« éternel présent ». À l’égard de la manifestation, on peut dire que le « Soi » développe ses possibilités dans toutes les modalités de réalisation, en multitude indéfinie, qui sont pour l’être intégral autant d’états différents, états dont un seul, soumis à des conditions d’existence très spéciales qui le définissent, constitue la portion ou plutôt la détermination particulière de cet être qui est l’individualité humaine. Le « Soi » est ainsi le principe par lequel existent, chacun dans son domaine propre, tous les états de l’être ; et ceci doit s’entendre, non seulement des états manifestés dont nous venons de parler, individuels comme l’état humain ou supra-individuels, mais aussi, bien que le mot « exister » devienne alors impropre, de l’état non-manifesté, comprenant toutes les possibilités qui ne sont susceptibles d’aucune manifestation, en même temps que les possibilités de manifestation elles-mêmes en mode principiel ; mais ce « Soi » lui-même n’est que par soi, n’ayant et ne pouvant avoir, dans l’unité totale et indivisible de sa nature intime, aucun principe qui lui soit extérieur.
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La conception de la « seconde naissance », comme nous l’avons déjà fait remarquer ailleurs, est de celles qui sont communes à toutes les doctrines traditionnelles ; dans le Christianisme, en particulier, la régénération psychique est représentée très nettement par le baptême. – Cf. ce passage de l’Évangile : « Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le Royaume de Dieu... En vérité, je vous le dis, si un homme ne renaît de l’eau et de l’esprit, il ne peut entrer dans le Royaume de Dieu... Ne vous étonnez pas de ce que je vous ai dit, qu’il faut que vous naissiez de nouveau » (St Jean, III, 3 à 7). L’eau est regardée par beaucoup de traditions comme le milieu originel des êtres, et la raison en est dans son symbolisme, tel que nous l’avons expliqué plus haut, et par lequel elle représente Mûla-Prakriti ; dans un sens supérieur, et par transposition, c’est la Possibilité Universelle elle-même ; celui qui « naît de l’eau » devient « fils de la Vierge », donc frère adoptif du Christ et cohéritier du « Royaume de Dieu ». D’autre part, si l’on remarque que l’« esprit », dans le texte que nous venons de citer est le Ruahh hébraïque (associé ici à l’eau comme principe complémentaire, comme au début de la Genèse), et que celui-ci désigne en même temps l’air, on retrouvera l’idée de la purification par les éléments, telle qu’elle se rencontre dans tous les rites initiatiques aussi bien que dans les rites religieux ; et, d’ailleurs, l’initiation elle-même est toujours regardée comme une « seconde naissance », symboliquement lorsqu’elle n’est qu’un formalisme plus ou moins extérieur, mais effectivement lorsqu’elle est conférée d’une façon réelle à celui qui est dûment qualifié pour la recevoir. (p. 204, note 1)
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Si nous disons que le « Soi » est potentiellement dans l’individu, et que l’«Union » n’existe que virtuellement avant la réalisation, il va de soi que cela ne doit s’entendre que du point de vue de l’individu lui-même. En effet, le « Soi » n’est affecté par aucune contingence, puisqu’il est essentiellement inconditionné ; il est immuable dans sa « permanente actualité », et ainsi il ne saurait avoir en soi rien de potentiel. Aussi faut-il avoir bien soin de distinguer « potentialité » et « possibilité » : le premier de ces deux mots implique l’aptitude à un certain développement, il suppose une « actualisation » possible, et il ne peut donc s’appliquer qu’à l’égard du « devenir » ou de la manifestation ; au contraire, les possibilités, envisagées dans l’état principiel et non-manifesté, qui exclut tout « devenir », ne sauraient aucunement être regardées comme potentielles. Seulement, pour l’individu, toutes les possibilités qui le dépassent apparaissent comme potentielles, parce que, en tant qu’il se considère en mode « séparatif », comme s’il avait par lui-même son être propre, ce qu’il peut en atteindre n’est proprement qu’un reflet (âbhâsa), et non ces possibilités mêmes; et, bien que ce ne soit là qu’une illusion, on peut dire que celles-ci demeurent toujours potentielles pour l’individu, puisque ce n’est pas en tant qu’individu qu’il peut les atteindre, et que, dès qu’elles sont réalisées, il n’y a véritablement plus d’individualité, comme nous l’expliquerons plus complètement quand nous aurons à parler de la «Délivrance ».
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Prakriti, tout en étant nécessairement une dans son « indistinction », contient en elle-même une triplicité qui, en s’actualisant sous l’influence « ordonnatrice » de Purusha, donne naissance à ses multiples déterminations. En effet, elle possède trois gunas ou qualités constitutives, qui sont en parfait équilibre dans son indifférenciation primordiale ; toute manifestation ou modification de la substance représente une rupture de cet équilibre, et les êtres, dans leurs différents états de manifestation, participent des trois gunas à des degrés divers et, pour ainsi dire, suivant des proportions indéfiniment variées. Ces gunas ne sont donc pas des états, mais des conditions de l`Existence universelle, auxquelles sont soumis tous les êtres manifestés, et qu’il faut avoir soin de distinguer des conditions spéciales qui déterminent et définissent tel ou tel état ou mode de la manifestation.
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Les « pseudo-métaphysiciens » de l’Occident ont pour habitude de confondre avec l’Universel des choses qui, en réalité, appartiennent à l’ordre individuel ; ou plutôt, comme ils ne conçoivent aucunement l’Universel, ce à quoi ils appliquent abusivement ce nom est d’ordinaire le général, qui n’est proprement qu’une simple extension de l’individuel. Certains poussent la confusion encore plus loin : les philosophes « empiristes », qui ne peuvent pas même concevoir le général, l’assimilent au collectif, qui n’est véritablement que du particulier; et, par ces dégradations successives, on en arrive finalement à rabaisser toutes choses au niveau de la connaissance sensible, que beaucoup considèrent en effet comme la seule possible, parce que leur horizon mental ne s’étend pas au delà de ce domaine et qu’ils voudraient imposer à tous les limitations qui ne résultent que de leur propre incapacité, soit naturelle, soit acquise par une éducation spéciale.
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