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EAN : 9782956638667
552 pages
La Lanterne (02/02/2022)
4.21/5   7 notes
Résumé :
1er octobre 2019 - Une tempête sans précédent frappe le sud-est de la France.
Des villes majeures comme Toulon, Carcassonne ou Montpellier sont noyées sous les eaux. En réponse à l’incurie de l’État pour faire face à la catastrophe, des comités de vigilance se créent un peu partout sur le territoire.

30 juin 2023, 5h du matin - Le réacteur n° 1 de la centrale nucléaire de Cruas n’est plus refroidi.
Entre ces deux événements, les te... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
J'ai eu un peu de crainte quand j'ai vu arriver ce pavé, très dense qui plus est, avec un sujet beaucoup plus difficile que ce que le résumé laisse à penser !

Ce n'est pas un roman qui se lit d'une traite même s'il est très prenant mais cette dystopie politique m'a fait hurler de rage et de crainte à tel point que, lisant le soir, j'ai eu 3 nuits un peu agitées qui m'ont obligé à réduire le nombre de pages lues tellement j'étais énervée !!

Il y a des sujets qui m'ont toujours viscéralement révoltée et fait réagir et cette lecture m'a rappelé quelques confrontations avec le GUD dans ma jeunesse militante.

Le livre débute par la présentation des personnages récurrents avec quelques retours en arrière pour montrer le contexte et voir évoluer la manière dont ils vont réagir et s'engager ! Une catastrophe climatique est l'occasion pour l'extrême droite de se positionner sur le créneau sécurité avec un retour nécessaire à la normale et Lyon va servir de répétition générale pour le plan d'envergure envisagé pour le pays !

Je comprends pourquoi l'auteur a mis tant d'années à rédiger ce livre où j'ai eu l'impression d'être immergée dans cette ambiance délétère avec manipulation, récupération politique des indécis craintifs sans oublier de rassurer les apeurés, ni la quête du pouvoir ou celle de l'enrichissement des dirigeants d'entreprises sans étique !

A côté de cette mise en place d'un système directif, haineux et violent, l'auteur a su aussi montrer l'aveuglement ou l'incrédulité dont fait preuve une partie de la population et la prise de conscience brutale puis de la réaction encore plus brutale dans la résistance.

Les dialogues de Madame et ses sbires pourraient tout à fait être prononcés par des personnes réelles en cette période électorale !!! C'est ce réalisme qui me blessait parce que cette dystopie pourrait être une évolution possible, voire probable, du devenir de notre pays !

Mais ne croyez pas que tout est négatif dans ce roman, il y a des êtres humains qui savent le rester, il y a de l'amour, de l'amitié, de l'entraide et beaucoup de respect pour soi-même et les autres !

Bravo et merci à l'auteur d'avoir su m'entrainer dans ces sombres aventures avec une écriture sensible mais sans concession et non dénuée d'humour en ce qui concerne les chroniqueurs ! le gros plus c'est l'absence de fautes ou leur invisibilité tant le roman est captivant ! Il y a un monstre qui sommeille dans tout être humain et il est facile de se perdre sur la ligne qui sépare le bien du mal !

Je remercie grandement l'équipe de Babelio pour l'organisation des Masses Critiques, les Editions de la Lanterne pour avoir publié ce livre dérangeant et l'auteur pour s'être accroché à ce qu'il avait envie d'exprimer !

Challenge Multi-Défis 2022
Challenge Mauvais Genre 2022
Challenge Pavés 2022
Lecture Thématique mars 2022 : Les pavés
Masse Critique mars 2022
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Un grand merci à la maison d'édition lyonnaise La Lanterne et à Babelio, par le biais de Masse Critique, qui m'ont permis de lire le 100ème singe de Stéphane Lanos.

Nous rentrons dans la vie de plusieurs personnages dans ce roman politique d'anticipation. Il y a Adrien, Madame, Eve, Alice, Quentin et bien d'autres.

Nous les suivons tout d'abord dans les années 80 jusqu'à 2020 pour comprendre qui ils sont, quel est leur profil.

Adrien, prof d'anglais à Lyon, fils de socialistes purs et durs rencontre Alice avec qui ils ont un enfant.

Eve, photographe, a perdu sa mère très jeune et son père a passé beaucoup de temps à la pleurer. Eve s'est alors tourné vers des scènes glaçantes qu'elle photographie avec l'appareil offert par sa mère avant de mourir.

Quentin, jeune de banlieue, pas méchant, qui a été l'élève d'Adrien traine, désoeuvré à Pierre Bénite.

Madame, femme politique, accompagnée de sa nièce Marie tente de devenir présidente de la République. Ça rappelle beaucoup une personne de notre vie réelle, non ?

Une tempête dévaste tout sur son passage et fait disparaitre une bonne partie du territoire en 2020.

Cela rappelle terriblement la pandémie qui nous a tous paralysé. Des dérèglements climatiques majeurs. Beaucoup de villes du Sud disparaissent sous les eaux.

Quentin va croiser la route de Vladimir Vallendreux qui est à la « botte » de Madame, de Monsieur Armand.

Vallendreux monte un centre pour regrouper les séditieux, les étrangers et vider les villes de tout ceux qui gênent Madame.

Quentin va convoyer des gens vers un de ces centres.
Il va y retrouver une fille qu'il aimait bien au lycée. Elle va être violée par les miliciens.
Quentin va alors s'enfuir et tomber sur Eve, qui a eu le temps de photographier les conditions dans le centre, les actions etc…

Il prend conscience que ce qui se passe n'est pas normal et il va se rapprocher d'Adrien, son prof, à qui il va fournir des preuves accablantes de la situation.

Avec Alice, ils vont alors inonder les rues d'affiches, de photos prises par Eve et dénoncer les horreurs de ces camps sous le nom de la Lanterne (ça aussi ça vous dit quelque chose ?).

Quand j'ai soupesé l'enveloppe, je me suis dit que ce roman était lourd. Quand j'ai feuilleté le livre, je me suis dit qu'il était dense. Et quand j'ai commencé à le lire, il m'a happée.

J'ai pris mon temps pour lire ce thriller d'anticipation car Stéphane Lanos dépeint des lieux que je connais mais tout y est tellement différent.

L'ambiance glauque, la terreur, la répression intense, la disparition des habitants, tout y est.

Ce roman fait froid dans le dos tant les choses décrites pourraient être vraies, malheureusement. C'est glaçant, horrifiant.

Je ne vous dirai pas si Madame gagne les élections de 2022, je ne vous dirai pas tout ce qu'il se passe ensuite jusqu'à 2024.

Je vous dirai seulement de lire ce livre qui ouvre les consciences, qui décrit ce qu'il pourrait se passer si…

Bravo Stéphane Lanos, je profite de ce billet pour vous passer le bonjour de Claire, une de vos élèves dans la vraie vie.
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Ce roman présenté comme une dystopie, relève cependant plus de la politique fiction tant la ressemblance avec notre actualité est flagrante. le récit débute par une longue présentation des divers personnages avec quelques retours dans le temps pour expliciter le contexte général et comprendre la manière dont ils vont évoluer, s'adapter et réagir face aux évènements. Entre les manipulations mensongères, les récupérations politiques fallacieuses, la quête éhontée du pouvoir ou celle de l'enrichissement des dirigeants d'entreprises corrompus et sans scrupules, Stéphane Lanos dresse un portrait des plus manichéen de notre société. Il cherche à démontrer l'aveuglement et l'incrédulité dont peut faire preuve une grande partie de la population face à la peur et aux bouleversements socio-économiques engendrés par les différentes crises sociétales. La ressemblance avec un certain parti et ses dirigeants est plus qu'évidente, l'orientation politique de l'auteur également. Point de nuances pour Stéphane Lanos, le peuple de gauche est humaniste, volontaire, pluriculturel et progressiste alors que les autres ne sont que des fascistes liberticides, rétrogrades et racistes. L'auteur s'attarde également sur le changement climatique et soulève de nombreux questionnements sur les risques implicites engendrés par la politique environnementale conduite par nos instances dirigeantes. Pour autant, au lieu d'approfondir le sujet, il se perd dans d'interminables statistiques, dans des tergiversations existentielles et fait resurgir le spectre indicible de la terreur et des camps de concentration. Les personnages sont très caricaturaux, outranciers, pas vraiment sympathiques ou fascinants. Les rapports qu'ils entretiennent les uns avec les autres manquent autant de cohérence que de crédibilité et l'ensemble ne présente globalement que peu d'attrait même si parfois le propos recèle une certaine justesse.
Si le postulat de base était intéressant et singulier, l'élaboration très Idéologique et politicienne de l'ouvrage enlève une grande part de pertinence à l'histoire. Trop ancré dans la réalité, trop tendancieux, le 100e singe tient plus de la satire partisane que d'un roman d'anticipation. L'écriture est soignée, énergique et engagée mais le récit manque de suspense, d'un soupçon d'objectivité et au final, n'est pas des plus édifiant ni pleinement captivant.
Je remercie vivement les Editions de la Lanterne pour l'envoi de cet ouvrage dans le cadre de Masses Critiques de l'équipe Babelio, ainsi que Stéphane Lanos pour sa sympathique dédicace même si, tout en la respectant, je n'adhère pas à sa vision de notre société.
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« L'impossible, nous ne l'atteignons pas mais il nous sert de lanterne. »
Ce roman qui se définit comme un thriller politique dans sa présentation est également un cri d'alerte.
Dans les premières pages, on suit diverses personnes à des dates précises : 1979, 1986, 1995 etc… Il faut bien les repérer car après on va tous les retrouver et découvrir ce qu'ils sont devenus. C'est intéressant de voir ce qui a pu influencer leur personnalité. Même si c'est assez bref, on voit ce qui les a construits, ce qui les motive.
Ce pourrait être demain…. C'est même parfois, déjà, aujourd'hui…. Et ce qu'on lit, interpelle, questionne, angoisse également… Ne nous laissons pas endormir, ouvrons les yeux….
Dans ce récit, le réchauffement climatique a fait des dégâts énormes et devant le comportement un tantinet attentiste de l'état, certains se décident à agir. Des comités de vigilance se mettent en place, l'idée serait bonne mais ça dérape, et ce sont plutôt des milices avec toutes les dérives possibles qui agissent. Certains les soutiennent, d'autres en ont peur et aimeraient se révolter. Les individus que l'on a appris à connaître se positionnent, hésitent, parlent, se taisent, se mettent en avant, se font oublier, comprennent ce qui se trame ou font comme s'il ne se passait rien …. C'est leur cheminement que nous suivons sur plusieurs mois, voire années.
L'auteur montre que la frontière entre le bien et le mal est parfois floue et que l'interprétation des faits peut prêter à confusion suivant celui ou celle qui observe, qui analyse.
« le prof a dit comme toi, que le mal et le bien étaient en nous, côte à côte, et qu'ils n'arrêtaient pas de se faire la guerre au fond de notre tête, que c'était même ça notre liberté, choisir entre les deux et que c'était un combat de tous les jours. »
Il présente des situations et des événements où le (la) protagoniste doit se décider rapidement et quelques fois, pour la vie ou la mort. Qu'est-ce qui pousse un homme ou une femme à de telles extrémités ? Au nom de quoi, pour qui, dans quel but ? Stéphane Lanos nous parle de la place des médias, de leur rôle, de la manipulation d'un fait pour en donner une image qui correspond à ce que décident les gouvernants par exemple…. de nombreux chapitres sont consacrés à « Madame », qui n'est pas sans rappeler…chut, je ne dis rien….
Ce livre est rédigé sur un bon rythme, surtout une fois le « décor » planté. le style est vif et l'écriture nerveuse. L'atmosphère est retranscrite avec doigté, on sent le malaise grandissant, l'emprise qu'ont certains sur les autres, soit parce qu'ils sont de beaux parleurs (menteurs ?), soit parce qu'ils savent apposer leur autorité pour rallier de plus en plus de monde à leur cause.
Il y a des passages qui m'ont noué le ventre. J'aurais voulu que ce soit différent mais, comme dans la vraie vie, on ne maîtrise pas tout, ni la maladie, ni la bêtise des hommes…. C'est sans doute ça qui fait la force de cet opus, il est ancré dans la réalité, celle dont on doit se méfier si on ne veut pas qu'elle devienne notre quotidien….
J'ai beaucoup apprécié cette lecture. Elle m'a secouée, elle m'a fait serrer les poings mais elle m'a laissé une lueur d'espoir. Il y aura toujours des hommes et des femmes pour dire stop et garder en tête ce que doivent être les vraies valeurs humaines de partage, tolérance et respect.

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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J'ai découvert ce livre et son auteur par hasard dans un petit salon du livre dans une petite école d'une petite commune! J'ai été très impressionnée par la façon dont il nous emmène dans une spirale infernale, dans une histoire d'anticipation mais aussi si cruellement actuelle. Bravo ! terriblement efficace et addictif. On aurait envie de le voir sur grand écran!
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Le prof a dit comme toi, que le mal et le bien étaient en nous, côte à côte, et qu’ils n’arrêtaient pas de se faire la guerre au fond de notre tête, que c’était même ça notre liberté, choisir entre les deux et que c’était un combat de tous les jours.
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Rose n’arrête pas de me parler de votre centième singe, monsieur. Comme quoi, les consciences sont collectives, comme quoi, même fermées, les paupières ne peuvent effacer ce que les yeux ont vu… Moi, je ne sais pas réfléchir comme ça… de façon abstraite. Je n’ai jamais su le faire. Du coup, la plupart des décisions que j’ai prises, des choses que j’ai faites, ont eu des conséquences désastreuses.
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Ève observait Quentin alors qu’il tirait sur sa clope, les yeux dans le vague de la nuit. Il était jeune et s’aveuglait pour un rien. Un sourire, une parole gentille et il fondait comme un chamallow. Il cherchait naïvement les retours d’affection et admirait quiconque lui montrait un tant soit peu d’intérêt, comme il haïssait sans réserve ceux qui lui avaient fait du mal. Idéaliste et instable, de la bonne volonté et du courage, mais aucun discernement, si facile à manipuler. Alors qu’elle-même se sentait de plus en plus étrangère à la grande comédie humaine, Quentin, traversé de sentiments violents et contradictoires, en faisait pleinement partie.
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Jamais la France n'avait connu une telle catastrophe climatique. Le nombre de morts liés à la tempête Zoé qui avait frappé tout le sud-est du pays pendant six jours se comptait déjà en centaines voire en milliers (...)
Un autre sujet d'inquiétude était l'état des infrastructures nucléaires.
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L’arrivée de ce môme de dix-neuf ans à peine, Ève ne l’avait pas voulue. Elle ne lui avait pas demandé de rester. Elle ne lui avait jamais demandé de revenir. Pourtant, lorsqu’il s’était pointé à nouveau début avril, elle avait été surprise de constater qu’elle était soulagée. Il était arrivé en fin d’après-midi et les avait rejoints dans le champ de kiwis, comme si de rien n’était.
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