Les Dames de guerre : Saïgon

La 4e de couverture annonce en gras « La saga prochainement adaptée par le producteur du Bureau des légendes ». L'auteur, ex-capitaine de police et consultant pour l'ONU dans la lutte contre le crime organisé (il connait son sujet), est d'ailleurs auteur de romans et de scénarios. Voilà, c'est ça : J'ai entre les mains le scénario d'une future série d'action, avec des personnages bien caractéristiques : la belle héroïne new-yorkaise blonde pulpeuse qui s'improvise reporter de guerre en Indochine et qui bien entendu n'a pas froid aux yeux et va toujours retomber sur ses pieds, des militaires français virils, la belle espionne Chinoise, un jeune maître d'art martial, des vietminh qui ne sont rien d'autres que l'ennemi à abattre, sans nom et sans visage, les indéfectibles alliés guerriers de l'ethnie Hmong, une cheffe de guerre d'une autre ethnie chinoise, des mafieux corses, un vieil espion britannique. Sans oublier les deux capitales du pays (Hanoï et Saïgon), la jungle, les fumeries d'opium, un entrepôt de jeu. Tout y est. L'histoire est une histoire de chasse entre espions ou assimilés (l'héroïne étant considérée comme une espionne de la CIA par les services secrets chinois) doublée d'une romance, sur fond de guerre d'Indochine, de déroute coloniale française, de trafic d'opium pour financer la guerre.
Mais un bon roman, non. L'écriture est d'une platitude exaspérante, les descriptions et les dialogues sont d'un cliché affligeant (désolée pour le mauvais jeu de mot pour une héroïne photographe). Les noms de marques, de rues, ne nous servent à rien (juste à l'auteur à nous prouver qu'il a fait des recherches sur son sujet). Plus j'avançais dans la lecture, moins c'était crédible, et plus j'avais hâte de le terminer mais pas pour les bonnes raisons. Dans la postface, l'auteur cite sa référence, "Un Américain bien tranquille", de Graham Greene. Peut-être est-ce celui-ci qu'il faut lire. Et pour en savoir plus sur l'ethnie Meo ou Hmong, il existe le témoignage graphique de Vicky Lyfoung, "Hmong".
C'est donc à lire et à prendre pour ce que c'est, c'est à dire la base du scénario d'une série d'espionnage historique, bien inscrite dans L Histoire mais sans subtilité, sans en attendre davantage.
Je remercie malgré tout l'éditeur pour l'envoi dans le cadre d'une masse critique privilégiée. Mais je ne suis pas le bon public pour ce type de littérature.