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EAN : 978B08D3P3QX2
Marchialy (26/08/2020)
3.05/5   21 notes
Résumé :
En 1970, à New York, Alma Guillermoprieto, d’origine mexicaine, suit les cours de danse contemporaine de Merce Cunningham. Quand celui-ci lui parle d’un poste de professeur à l’École nationale des Arts La Havane, son monde s’effondre : la jeune danseuse rêvait d’intégrer sa compagnie. Alma part résignée, cherchant dans l’aventure une façon de faire le deuil de sa carrière artistique. Elle a alors 20 ans.

Lorsqu’elle atterrit à Cuba, elle appréhende l... >Voir plus
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Ce récit initiatique est aussi le livre de la révolution cubaine, l'auteure donnant un visage aux jeunes gens qui portaient l'effort collectif, à la force vive de cette île alors régentée par El Caballo. le soleil, la langueur étouffée et le rythme vibrant qui s'emparait des danseurs qu'elle côtoyait alors donnent une énergie certaine à ce fragment autobiographique riche de détails et dépaysant (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/06/05/la-revolution-la-danse-et-moi-alma-guillermoprieto/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Alma Guillermoprieto a aujourd'hui 70 ans et revient sur son expérience à Cuba lorsqu'elle avait 20 ans.
Passionnée de danse, elle vivote de son art à New York lorsqu'elle accepte un peu par hasard d'aller donner des cours de danse à Cuba.
Nous sommes en 1970, Fidel Castro a accédé au pouvoir, le dollar n'est pas convertible, les américains mal vus et les soviétiques des sauveurs.
Désorientée, elle arrive dans un pays pauvre, soumis à l'embargo, qui connaît des difficultés d'approvisionnement ; tout le monde mange mal mais personne ne meurt de faim.
Ces mois d'expérience « révolutionnaire » vont lui apprendre l'esprit critique, les paradoxes, les grandes amitiés, le courage, les alternances entre enthousiasme, exaltation à accablement et désillusion.
Malgré l'âge de l'auteure, c'est bien la jeune fille de 20 ans que nous entendons ; ses doutes, ses convictions, ses réflexions, ses attachements.
Un récit initiatique qui malgré quelques longueurs, est attachant, intéressant et instructif.
Un essai réussi et qui se lit facilement (malgré la petitesse de la police de caractère..).

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrice de Elle
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Alma Guillermoprieto est née en 1949. Elle a commencé à danser au Mexique, son pays d'origine, à l'âge de douze ans, avant de rejoindre sa mère à New-York à seize ans et de persévérer dans cette voie, chez la fameuse Martha Graham dont la réputation n'était plus à faire à l'époque. En 1970, devenue danseuse professionnelle, Alma a vingt-et-un ans lorsqu'elle accepte un poste d'enseignante à l'École Nationale des Arts de la Havane, en dépit du risque qu'elle va faire courir à sa carrière naissante.

Elle va découvrir la décevante réalité des conditions de vie plutôt drastiques – notamment pour une danseuse – dans la patrie de Fidel Castro, où sévit l'embargo américain qui ne facilite guère l'existence des cubains ainsi qu'un régime musclé … Alma Guillermoprieto va alors développer sa propre identité politique qui l'éloignera peu à peu de la danse, sa passion première, et dirigera ses pas vers les journalisme.

Un récit autobiographique sur une partie de la jeunesse de l'auteure, qui se lit avec plaisir – quand bien même la danse n'ait jamais vraiment été ma tasse de thé – Un texte instructif pour qui ne connait pas le Cuba des années soixante-dix (et qui semble-t-il n'a pas énormément changé …) Pas de coup de coeur, mais un bon moment de lecture !
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Destins croisés d'une révolutionnaire et d'une révolution

J'aime décidément beaucoup cet aspect de la ligne éditoriale des éditions Marchialy consistant à publier des livres qui, sur le fond, n'empruntent rien à la fiction mais tout à la réalité, qu'il s'agisse ici d'autobiographie (ou comme dans « Disparaître dans la nature ») ou là d'enquêtes avec « du bleu dans la nuit ». La présentation des éditions sur leur propre site ne s'y trompe pas : « les éditions Marchialy publient des histoires vraies portées par une exigence littéraire : grands reportages aux limites du roman d'aventures, enquêtes romancées, épopées gonzo, récits d'exploration. Marchialy combine l'acuité du journaliste et le talent du bonimenteur. » C'est vraiment réussi sur l'ensemble des titres que j'ai eu le plaisir de lire.

Alma Guillermoprieto a, disons-le, la double chance d'avoir eu 20 ans dans les années 1970. Double parce qu'elle les a vécus à New-York puis à Cuba. A la lecture du récit qu'elle fait de ses quelques mois passés à Cuba, on pourra questionner la notion de chance… Je pense pour ma part qu'Alma Guillermoprieto ne serait pas la femme qui a écrit ce livre, avec le recul que cela suppose, si elle n'était pas passée par la case Cuba.

Pleine d'espoirs, elle suit les cours de Merce Cuningham… qui brise ces espérances en l'envoyant, en quelque sorte, enseigner la danse à l'ENA (l'Ecole Nationale des Arts de la Havane). Cuba achèvera de briser ses velléités de danseuse, que ce soit en tant que praticienne qu'en tant qu'enseignante.

Mais cette expérience lui aura indéniablement apporté beaucoup et on ne peut que la remercier de partager cela avec ses lecteurs. Son aventure cubaine l'aura forcée à réfléchir sur sa vocation de danseuse (elle se tournera par la suite vers le journalisme) mais aussi de manière plus générale su la place même de l'art dans la révolution. Il faut dire qu'elle n'est pas aidée sur place malgré l'aura de danseuse étrangère appelée à apporter à ses élèves tout la science des danseurs et danseuses et chorégraphes américains.
Mais la révolution s'embarrasse assez peu de l'art dans sa prise de pouvoir aussi que dans l'exercice de celui-ci. Il suffit de se référer au terme utilisé pour qualifier, de façon péjorative cela va de soi, les artistes : « comemierda ».

Pourtant, malgré le désintérêt d'une révolution pour ses artistes et ceux de ses enfants qui ne peuvent lui apporter rien d'autre que leur talent, malgré l'absence criante de moyens mis à sa disposition, malgré l'écart entre sa qualité de vie new-yorkaise et celle dont elle peut bénéficier à Cuba, malgré la fragilité de sa vie amicale et amoureuse, Alma Guillermoprieto se lance à fond dans sa mission.

Elle est femme de convictions. Certes, celles-ci peuvent changer, prendre de nouvelles directions, mais Alma Guillermoprieto est du genre à aller au bout des choses avant d'en changer. du coup, si elle assimile bien chaque expérience qu'elle a vécue, elle ne porte jamais un regard nostalgique sur les événements de son passé. Elle est résolument tournée vers l'avenir.

Alma Guillermoprieto aura mis pas mal d'années avant d'écrire sur ces quelques mois cubains. le regard qu'elle porte sur cette période de sa vie n'en est que plus intéressant dans la mesure où elle regarde en arrière avec toute l'expérience glanée depuis, avec une plus grande maturité que celle très légère de sa vingtaine, un peu insouciante. Ce regard de femme qui a bourlingué, mûri, sur une jeune femme délurée mais qui perd brutalement ses illusions, est un des aspects les plus intéressants.

Celui qu'elle porte sur une révolution chaotique qui aura lancé Cuba mais aura également mis à mal toute une frange de la population, laissée pour compte parce que non « productive » est tout aussi passionnant et d'ailleurs inséparable de son pan plus personnel.

Le récit d'Alma Guillermoprieto est ainsi tout à fait prenant et édifiant tout en étant une parfaite réussite littéraire ! Pour atteindre ses objectifs, elle mêle habilement le compte-rendu d'une époque révolue, et la critique d'une idéologie et de sa mise en oeuvre, et le parcours d'une jeune fille que rien n'avait préparé au choc culturel et social qu'elle se prendra en pleine face.

Lien : https://garoupe.wordpress.co..
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De ce récit de vie, composé de trois thèmes comme l'indique le titre, je n'ai apprécié que celui de la révolution. le rappel des évènements historiques, des idéaux politiques, tout en montrant les échecs de la révolution cubaine, était vraiment intéressant. Toutefois, la narration est assez monotone et l'ouvrage, dans son ensemble, manque clairement de rythme.

Je me suis engluée dans le quotidien de cette professeure de danse, Alma Guillermoprieto. le texte n'est pas très aéré et rend le récit plus dense. L'histoire ne m'a pas passionnée, certes, on en apprend plus sur le Cuba de Fidel et ses débuts mais les réflexions de l'auteure m'ont agacé. Car en dehors de ce qu'elle rapporte sur la révolution, son mal-être et le fait qu'elle soit perdue dans sa fonction d'enseignante m'ont ennuyé et je ne suis pas parvenue à éprouver de la compassion.

Par ailleurs, moi, qui ne connais rien à la danse et ne m'y intéresse pas particulièrement, j'ai trouvé que les descriptions techniques et l'évocation de tel ou tel chorégraphe étaient lourdes. Seule l'évocation de la place de l'art et des artistes dans la révolution, au coeur de plusieurs réflexions, m'a vraiment semblé digne d'intérêt dans ce thème de la danse, qui est peut-être finalement celui, qui est le plus développé dans ce témoignage.

Je pense que je n étais pas le bon public pour cet ouvrage
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Le miroir est l’outil le plus précieux dont dispose le danseur – plus important encore, peut-être, que les plus grands maîtres. À partir de la voix du maître, on peut comprendre, en théorie, ce qu’il corrige : « Étire la jambe depuis l’intérieur de ta cuisse, pas depuis le genou » ; mais quand ce même instructeur nous tire sur la jambe d’une main, nous tapote le genou, nous malaxe ou pince le muscle qu’il veut que nous travaillions, tandis que de l’autre il nous maintient le dos droit, puis, parvenant au résultat qu’il souhaite, nous crie : « Regarde ! » et nous renvoie à notre image dans le miroir, une sorte d’engrenage se fait entre les yeux, le corps et la mémoire. Le miroir aide aussi beaucoup à l’adolescence, afin que quelqu’un puisse nous faire remarquer à quel point nous sommes ridicules quand nous nous donnons des airs de Galina Oulanova dans Le Lac des cygnes pour effectuer un sylvestre plié. Plus tard, il permet d’essayer différents effets dramatiques ou contrastes et de les fixer.
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Il y a un vers très connu du poète révolutionnaire Carlos Puebla – « Fini la rigolade ! Le commandant est arrivé et il a ordonné d’arrêter ! » – et une blague qu’on racontait jusqu’au Mexique, où Fidel, exaspéré par l’indolence lubrique de son peuple, lançait cette consigne du haut d’une tribune : « La rumba, c’est fini ! » Ravi et adorant comme toujours son commandant en chef, le peuple obéissant reprenait la consigne en chantant : « Que se acabe la rumba ! » (« Ça sonne bien. ») « Que se acabe la rumba ! » (« Encore. ») « Que se acabe la rumba… Aé ! » et se mettait à avancer dans l’avenue, frappant le sol de ses tongs au rythme de l’exhortation irrémédiablement transformée en conga.
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Je pouvais toujours demander un vieux lecteur-enregistreur, mais un cours avec lecteur est pire qu’un cours où on marque les temps en tapant des mains : aussi bien le professeur que les élèves deviennent des marionnettes. Ces jeunes étaient déjà habitués à ce qu’on leur donne le rythme avec les mains ou avec un petit tambourin, et c’est pour cela qu’ils avaient, me semblait-il, si peu de nuances dans leurs mouvements, alors qu’à leur âge, d’habitude, il faut plutôt débarrasser la plupart des danseurs de leur tendance à cet excès de nuances dit « affectation ».
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Quand je pensais à Cuba, Manhattan me semblait de nouveau une île joyeuse et pleine de possibilités, et les embûches sur la route avaient l’air moins insurmontables. Mais dès que j’envisageais l’éventualité d’annuler ce voyage et de rester à New York, mon avenir s’assombrissait de nouveau. Pour qui pouvais-je danser, sinon pour Twyla ? Mais combien de temps supporterais-je encore de jouer les pis-aller ? Je me réconfortais en me disant que c’était bien de quitter la maison, de me mettre à l’épreuve ; que ce voyage me permettrait de découvrir la légendaire île de la révolution ; que je reviendrais en professeur déjà chevronné, qu’avec l’expérience acquise je pourrais commencer à gagner ma vie en donnant des cours. Et surtout, je me répétais que je ne m’absentais de New York que pour un an et qu’au retour je retrouverais tout exactement pareil. La seule différence serait qu’en un an j’aurais arrêté de souffrir à cause de Twyla et que je pourrais me remettre à rêver et me frayer d’autres chemins. Je pourrais recommencer ma vie d’avant, préparer un mole pour mes amis comme avant, reprendre des cours comme avant.
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Caractérielle et brillante, Martha était la chorégraphe la plus reconnue au monde pour avoir, depuis les années 1930, révolutionné non seulement la danse, mais le théâtre : son usage de la scénographie et des costumes avait chamboulé toutes les idées sur ce qu’il était possible de faire, et de transmettre, dans un théâtre. Sa recherche d’un langage corporel qui reflète les conflits les plus profonds de l’être humain, comme la façon dont elle a utilisé ces gestes et mouvements pour mettre en scène de grands mythes en les centrant sur l’univers intérieur d’une femme – Médée, Jeanne d’Arc, Ève : en fin de compte elle-même, chaque fois –, lui a valu des admirateurs et des disciples issus de toutes les branches artistiques. Elle fut, en outre, la première créatrice de danse moderne qui élabora une technique réellement universelle fondée sur les mouvements qu’elle concevait pour ses chorégraphies : la technique Graham. C’est dans cette discipline que je m’étais formée au Mexique, et il m’avait semblé naturel, en arrivant, d’aller au studio de Martha dans la 63e Rue aprofondir cette technique que j’avais apprise.
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