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Un grand merci aux Éditions de Minuit et à Masse Critique de Babelio.

Ce qui est arrivé à Paul ce jour là, peut arriver à n'importe qui. Un accident, un fait divers, une scène qui nous cloue sur place et qui trotte ensuite dans notre cerveau. Plus rien ne sera pareil. Paul est Professeur, il ne fera pas sa rentrée des classes et quittera femme et enfants. Il part de Lorient roule un peu au hasard avec sa voiture remplie de cartons mais finit par se diriger vers Nantes où un ami habite. Il trouvera rapidement un appartement, s'achètera un poisson rouge et devra vivre avec son mal être révélé par ce fait divers un matin. Il essaye de tout recommencer, au moins il essaye. Soutenu par la mère de ses enfants et son ami, il frôlera le pire avant le retour à l'ordre des choses où plus paisible il reprendra le cours de sa vie. C'est une histoire dérangeante avec ce mal être et le doute que l'Auteure arrive à distiller à ses lecteurs. le style est brillant, les mots percutent, rien de trop dans ce récit. Juste une question Marion si vous passez par là : “surtout pas Saint-Nazaire” : pourquoi ? J'ai cherché la réponse dans l'article de Presse Océan en vain et j'avoue que j'aimerais vraiment connaître les raisons de Paul (ou les vôtres).
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Même éditeur, même couverture, même parfum d'évasion... Pour aborder ce Changer d'air, il a fallu que je m'efforce de ne pas penser au Je m'en vais de Jean Echenoz. Si les deux romans sont similaires dans leur point de départ - un changement brusque de trajectoire -, la comparaison s'arrête là. Chez Echenoz, il était question d'une fugue qui prenait la forme d'une parodie de roman d'aventures tandis que nous sommes ici dans quelque chose de plus intimiste, un questionnement sur la façon dont on se sent plus ou moins acteur et maître de sa vie.

Dès les premières pages, le narrateur donne le ton : "J'avais tout de suite demandé son avis à Aude, pour éviter de trop réfléchir au mien". Ce poste de professeur dans un lycée de Lorient, ce n'est pas lui qui a pris la décision de l'accepter ; l'opportunité de quitter Paris, de s'installer au calme sur une presqu'île bretonne avec leurs deux enfants, ils l'ont saisie ensemble mais c'est Aude qui a tranché. Tout comme elle assume l'ensemble des décisions liées à leur famille, faute de trouver en lui une volonté suffisante. Alors le déclic qui se produit ce matin-là, le matin de la rentrée scolaire pourrait être lié à cette faiblesse dont il a toujours fait preuve. En assistant à un événement totalement fortuit alors qu'il attend le ferry pour effectuer sa courte traversée jusqu'à Lorient, il a soudain conscience d'être malheureux, sans trop savoir pourquoi, malgré la présence à ses côtés d'une femme qu'il aime. Il décide donc de ne pas faire sa rentrée, il quitte son domicile et s'installe à Nantes, d'abord chez un ami puis à l'hôtel et enfin dans un petit appartement en compagnie d'un poisson rouge.

Un parcours assez étonnant où le narrateur semble faire du sur-place, tout en avançant pas à pas sur les chemins de l'apprentissage d'une certaine indépendance. Paumé, il se raccroche à des rituels à la limite de l'absurde, tente de reconstituer un semblant de vie sociale, s'attache à un poisson, sans que l'on comprenne bien le sens de tout ça. L'auteure parvient ainsi à rendre la confusion qui règne dans son esprit, sans pour autant susciter l'empathie.

Alors de quoi s'agit-il exactement ? Un burn out ? Une parenthèse nécessaire ? Une crise de la quarantaine ? Ou bien tout simplement le besoin d'être sûr que la vie dont il a laissé les autres décider pour lui est bien celle qu'il a envie de vivre ? Un peu de tout ça certainement.

J'ai apprécié l'écriture précise au service d'un fil narratif tendu, qui est un peu la marque de fabrique de cette maison d'édition. Mais je ne me suis jamais sentie proche du héros dont les motivations restent assez floues et les états d'âmes semblent assez vains compte tenu du peu d'indications sur son passé, son histoire ou sa psychologie, hormis sa faiblesse - mais n'est-ce pas le cas de beaucoup ?

Ce qui explique certainement l'impression mitigée qui me reste après cette lecture. Pas inintéressante mais pas totalement convaincante. Comme s'il manquait quelque chose pour mettre le lecteur de son côté et emporter le morceau. Un sentiment d'inachevé... Néanmoins, la qualité de l'écriture m'incite à lui souhaiter de trouver son public, des lecteurs dont il saura faire vibrer cette petite fibre qui chez moi a résisté.
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Un matin de rentrée des classes, Paul, le narrateur, décide de ne pas se rendre au lycée où il enseigne. Il quitte Aude, sa femme, et ses deux petits garçons et il part pour une autre ville. Il s'installe seul dans un appartement et raconte par le menu ses infimes décisions, tous les minuscules détails de sa vie brutalement vacante.
Sincèrement, je n'ai guère éprouvé d'intérêt pour cette histoire ténue, ni pour ce personnage dont les motivations me sont restées étrangères et opaques. L'écriture m'a semblé rocailleuse, heurtée, dessinant un parcours d'obstacles injustifiés.
J'ai éprouvé le même ennui que le poisson rouge tournant sans fin dans son bocal ou que Paul dans son appartement.
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Où comment faire de 172 pages la longue et minutieuse description d'une courte période de la vie d'un homme qui abandonne métier, femme et enfants à la faveur d'un événement insignifiant. Où la longueur des phrases concurrence la vacuité de l'existence du personnage. Où les deux événements clés sont la vision de la chute sans gravité d'une inconnue dans un port et l'agonie consentie d'un poisson rouge hors de son bocal. Trop d'états d'âme sur une situation que le personnage s'inflige de son plein gré. C'est lent, auto-complaisant et surtout sans intérêt, si ce n'est le cadre nantais. Citation : "J'ai toujours du mal avec les noms, avec l'histoire aussi. Dans l'idéal, j'aime mieux quand il ne se passe rien." Pas moi. Autant passer son chemin.
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Tout d'abord merci à Babelio et aux Editions de Minuit de m'avoir attribuée la lecture en avant première du roman Changer d'air de Marion Guillot.

Nouveauté de cette rentrée littéraire, première oeuvre publiée de cette jeune femme française. Parue aux Editions de Minuit reconnaissable à ses couvertures sobres et minimalistes: livre blanc, rectangle bleu avec titre, auteur, et logo de la maison d'édition. aucune illustration pour attirer l'oeil seul le texte compte.
Ouvrage court 173 pages divisé en 8 chapitres. voilà pour la forme.

Roman écrit à la première personne. Nous faisons la connaissance de Paul Dubois un homme tout à fait ordinaire jusqu'à son nom de famille.
45 ans,marié, 2 enfants, professeur de lettres muté depuis deux ans à Lorient situation stable donc.
Mais un incident va chambouler ce personnage le jour de la rentrée des classes: un fait divers auquel il assiste seul: une jeune femme trébuche et tombe à l'eau. Cette scène ne lui provoque aucune réaction, aucun émoi:
il ne rigole pas, ne cherche pas à venir en aide à la jeune femme. Rien.
Il se sent juste seul devant cette scène et ressent le besoin irrationnel de fuir.
De la il plaque tout: il prend un congé sabbatique, quitte sa femme, prend quelques cartons et part avec sa voiture à Nantes où vit l'un de ses amis Rodolphe.

Bon maintenant que faire ? Paul devrait être soulagé mais non l'un des problèmes c'est qu'il n'a jamais vraiment pris de décision dans sa vie:
Son métier de professeur de lettres ? il l'a choisi sans réelle conviction pas de vocation: il ne voulait pas que sa femme écrivain soit la seule à subvenir à leurs besoins c'est tout.Lui il avait juste comme défi de lire l'intégralité de l'oeuvre de Platon !!!
Idem pour sa mutation de Paris à Lorient il a laissé Aude prendre la décision pour eux etc... le voilà donc paumé à présent.
Ce que l'on comprend nous et lui pas c'est qu'il est en train de perdre pied.
Il voulait être seul mais ne sait plus trop pourquoi et n'a aucun objectif.

Au fil des pages, ses propos deviennent incohérents, Il fait des phrases interminables. s'accroche à des petits rituels insignifiants, fait des cauchemars
Il trouve un appartement certes mais y végète en compagnie d'Henri un poisson rouge.
le passage de la mort de cet animal, on ne sait pas trop s'il faut trouver cela triste, grave ou ridicule ! Je vous laisse découvrir la suite

Pour le style: on a du mal au début avec toutes ces phrases à rallonges et ces descriptions indigestes c'est lourd ( celle du rituel du café par exemple ) mais on s'y habitue car on comprend qu'elle reflète l'état d'esprit de Paul.

Un livre à lire oui à relire peut être pas pour ma part. Bonne lecture







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Tout d'abord merci à Babelio et les éditions de Minuit pour ce premier ouvrage de Marion Guillot dans lequel un professeur, Paul, prend son café au port de Lorient avant de faire sa rentrée des classes. Plouf : il assiste à la chute d'une femme dans l'eau. Pas de désir pour elle, pas de moquerie mais une envie irrépressible de fuir... Adieu femme, enfants, boulot : Paul largue les amarres avec ses livres de philo et quelques affaires.
Lien : http://flolunaire.blogspot.f..
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Le protagoniste du premier roman de Marion Guillot est frappé d'un nom commun, Paul Dubois, et d'ennui ; il souffre sans souffrir, d'un vouloir sans volonté et d'une pensée sans raisonnement ; redoutant "les endroits sans fenêtre, les tunnels, les mouvements de foule" (page 41) ; il est incapable de se situer dans le monde parce qu'il a perdu le rapport même au monde. Changer d'air est le roman de la vision d'une chute puis d'un effacement, ou plutôt d'un égarement suite à cette vision. Paul Dubois est un peu le Belacqua de Beckett, ("sans identité, à l'abri "), ou même Charles Benesteau, l'anti-héros qui choisi de rompre avec sa vie, de quitter la comédie, comme on peut le lire dans le roman d'Emmanuel Bove, le Pressentiment. Mais Marion Guillot ne se contente pas d'accompagner Paul Dubois dans son errance, de lui faire quitter la scène d'une comédie pour une autre, elle lui fait quitter la comédie tout court et, elle nous invite nous aussi à nous perdre avec lui, à nous absenter en quelque sorte ; et cet état d'absence - qui fera peut-être fuir certains lecteurs et en attirera d'autres qui veulent Changer d'air (sortie du roman fin août) - c'est ce que Pessoa décrivait si bien dans le livre de l'intranquillité : "(...) un isolement de nous-mêmes logé tout au fond de nous, mais ce qui nous sépare est aussi stagnant que nous-mêmes, fossé d'eaux sales encerclant notre intime désaccord." - le néant est en fait une promesse d'ailleurs, et c'est déjà beaucoup.
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Marion Guillot a trouvé le lan­gage par­fait pour retra­cer par dévers une his­toire. Celle-ci est racon­tée avec l'extrême pré­ci­sion des som­nam­bules qui marchent sur les toits. Ils ne craignent pas la chute. Si bien que le lumi­neux éphé­mère s'installe face à la nuit. Ce qui ne veut pas dire que tout finisse bien. Mais, tout compte fait, cela est secondaire.
Lien : http://www.lelitteraire.com/..
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Parce qu'il assiste, de loin et sans se manifester d'ailleurs, à la chute d'une femme dans un port breton, Paul, Professeur dans un Lycée de Lorient, ne fera pas sa rentrée. Il quittera Aude, sa femme, Antoine et Brice, ses deux fils, et partira après avoir chargé quelques cartons dans sa voiture…Il s'arrêtera à Nantes, ville où il retrouvera un ami, Rodolphe, fera la connaissance de Simon, trouvera un appartement, achètera un poisson rouge… bref, tentera de changer d'air.
"Changer d'air", c'est justement le titre du premier roman de Marion Guillot. C'est un roman sur une fuite, une disparition, un désir d'ailleurs, d'autre chose, d'une vie nouvelle. C'est un roman sur une incapacité soudaine à continuer sur sa lancée, à poursuivre son quotidien, à prolonger une vie devenue trop mesquine.
Beau sujet s'il en est que cette quête d'un monde meilleur, mais grande déception pour ce qui me concerne. A aucun moment, je n'ai réussi à accrocher à ce récit, ni ressenti la moindre empathie pour le personnage principal dont on connait finalement peu de choses. Ses motivations restent floues et les longues tirades sur l'agencement de son nouvel intérieur bien ennuyeuses, l'histoire du poisson rouge incompréhensible, les sentiments humains peu développés. Je n'ai pas apprécié l'écriture, précise certes, mais froide et sans poésie. J'ai suivi, de l'extérieur les difficultés à surnager de Paul…bref, je n'ai pas goûté ce récit. Il aurait pourtant suffi de presque rien…
Les quelques dernières pages plus attachantes et plus claires sur le mal être de Paul ont commencé à faire bouger les lignes, mais c'était trop tard pour moi.
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Paul a l'impression d'être dans sa vie comme un poisson rouge dans un bocal ... Alors après un incident ,il plaque tout , famille , métier et ... achète un poisson rouge . Non , je blague en réduisant le livre à cela : cette tentative d'un homme qui expérimente la liberté à petit bruit n'est pas inintéressante et l'écriture est très soignée . Cependant je n'ai pas été emballé.
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