Qui êtes-vous ? Des criminels ? Est-ce que vous êtes fiers de vous ? Fier de braquer des coffres-forts et de tricher aux cartes ? Des choses dont vous pourriez aussi bien rester éloignés. Vous n'auriez pas à faire tout ça si vous teniez une affaire propre ou si vous travailliez. Si vous n'étiez pas une bande de sales paresseux.
Il y a deux genres d’intrigues policières, disait Fritz Lang dans une lettre à Lotte Eisner. Le premier genre, que je n’ai jamais aimé, consiste à donner au lecteur des énigmes à résoudre, et à ne révéler qu’à la fin, en de longs chapitres ennuyeux, la clé de l’action et l’identité du coupable. Le second genre montre les deux côtés, celui des criminels, aussi bien que ceux qui les combattent. J’ai toujours trouvé plus intéressant de montrer, comme dans une partie d’échecs, coup par coup, les mouvements des deux adversaires, et comment, par un mécanisme logique, un mouvement détermine la riposte, l’une des parties en présence préférant avoir recours au raccourci de la violence. Mais ce combat mental – au sens propre – de deux cerveaux doit-il être traité en termes psychologiques ? C’est plus que douteux…