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3,83

sur 171 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Etre riche à millions et se retrouver seul avec sa famille et un couple de domestiques sur une île éloignée, sans plus aucun contact avec le reste du monde, tout simplement parce qu'il n'y a plus de monde…Ce n'est pas à exactement parler le rêve !
D'autant plus que la famille de Fred se compose d'une femme complètement déprimée par la situation et deux adolescents complètement en désaccord avec les parents.

Alors on se raccroche à ce qu'on a été, on essaie de « faire comme », mais c'est compliqué, quand même, de se retrouver dans une situation post-apocalyptique !
Thomas Gunzig, en tout cas, s'en est donné à coeur joie, il pousse chaque personnage dans ses retranchements pour leur faire cracher le noyau qu'il y a à l'intérieur d'eux, le noyau vital.

Le roman commence « aujourd'hui », après moultes guerres et épidémies dues essentiellement au fonctionnement des humains, à leur pensée à court terme, et ce depuis toujours. le réchauffement climatique, énorme conséquence de cette idiotie de manière de vivre, engendre des catastrophes, à commencer par les virus.
Et puis le roman retourne 5 ans en arrière, au moment où la famille s'installe sur l'île.
Et puis revient aujourd'hui.
Nous avons donc la possibilité d'analyser la différence (ou l'évolution) des comportements et des visions de la vie à travers chacun des 4 personnages.

C'est noir, c'est désespérant, mais ça pourrait devenir réel ! Au secours ! Je ne veux pas me retrouver sur ce dernier rivage, en compagnie ou pas de Rocky !
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« L'entropie, l'inéluctable évolution de toute chose vers le désordre, n'oubliait personne.
Jamais.
Nulle part. »

Fred, grâce à l'aide de son immense fortune, pensait avoir tout prévu. Il espérait avoir mis sa famille à l'abri du monde extérieur, en totale pandémie, en fuyant sur l'île qu'il avait achetée. Île où il y avait construit une immense propriété dotée de toutes les technologies et abondances nécessaires à leur survie de personnes aisées. Il avait même engagé deux personnes pour répondre à leurs besoins. Il pensait que l'exil ne serait que temporaire. Mais 5 ans ont passé. Ils sont désormais les seuls survivants sur une planète dévastée par la bêtise des hommes et reconquise par la nature ayant repris ses droits.
Un événement va aggraver le tout : plus rien sur les ordinateurs, sauf le film : Rocky.
En plus de l'isolement insulaire, ils deviennent piégés dans leurs esprits. Fred ne sera plus l'homme d'affaires puncheur. Hélène, sa femme, n'aura plus l'occasion de sortir au restaurant habillée de vêtements de luxe. Leurs enfants, Jeanne et Alexandre, ne connaîtront jamais l'amour.

Fallait-il fuir ou se battre ? Fallait-il garder ce luxe et cette sécurité pour éviter de ne plus ou de ne pas devenir soi ? Toutes ces questions vont gangréner nos personnages et les inciter à réaliser des actes insoupçonnés.

Thomas Gunzig, auteur que j'apprécie depuis des années, nous plonge de cette histoire aux relents de fin du monde et de déchéance de l'Humanité. Avec tout le cynisme et certainement toute la lucidité qu'il observe de notre civilisation. Celle qui préfère détruire plutôt que de vivre simplement. Cette civilisation qui se complait d'évoluer vers le vide au lieu de se remettre en question sur un futur où l'humain et la Terre ne seraient plus en danger.

J'ai beaucoup aimé cette lecture, même si, je dois l'avouer, la fin me semble un petit trop cliché.

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Si mon premier Thomas Gunzig (La vie sauvage) était une lecture en demi teinte, Rocky, dernier rivage m'a vraiment emportée. Bien sûr, c'est une dystopie et c'est un genre que j'aime beaucoup mais, au-delà de ça, c'est avant tout une analyse implacable de la société et des rapports humains. C'est très bien écrit, l'humour, souvent grinçant, est un plus, la psychologie des personnages est parfaitement cernée, le langage est moderne et l'histoire pleine de rebondissements. Ça se lit comme un thriller, on ne lâche pas le livre. Un huis-clos réussi !

Fred et Hélène sont de jeunes entrepreneurs talentueux, qui ont réussi leur carrière. Ils ne se privent de rien et vivent dans le luxe. Ils ont deux enfants, Alexandre et Jeanne, des ados. Quand le monde commence à changer et que la situation devient inquiétante, Fred, en bon père de famille, décide de mettre sa famille à l'abri. Il construit, sur une île, dont la situation géographie a été, bien sûr, étudiée, une maison complètement équipée de la plus haute technologie. Il la remplit de ce qu'il estime être essentiel à leur survie: nourriture, boissons, vêtements, outils, bibliothèque, cinémathèque... Un couple de retraités est même engagé pour les servir.
Mais peut-on tout prévoir, tout acheter ?

Une histoire qui vous amènera à vous poser la question sur ce que vous auriez fait, vous, si... et sur ce qui est vraiment essentiel.


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J'ai bien aimé ce livre, je me suis laissée emporter par cette histoire de Robinson Crusoé de luxe, qui pensait que l'argent le sauverait de l'apocalypse.
L'auteur réussit à nous tenir en haleine alors qu'il ne se passe quasiment rien au présent. le récit est un mélange de flash-back de différentes époques (le monde d'avant, l'arrivée sur l'île...) et le lente agonie mentale des membres de cette famille. C'est un illusoire abri que leur procure la maison ultra équipée et le stock de nourriture pour des dizaines d'années, car confrontés a l'ennui, l'isolement, le manque d'objectifs et de relations sociales, ils vont sombrer dans la folie.
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Un titre énigmatique pour un livre assez original !
Fred est un homme riche, très riche. Sa femme Hélène est une femme qui assure ! Super job et deux enfants...les enfants ont une nurse.
Ils sont heureux parce qu'ils ont tout ce que l'on peut posséder.
Mais il y a un hic....la planète ne va pas bien, mais alors pas bien du tout, du tout.
Fred , prévoyant a acheté une île où il pourrait se réfugier en cas de catastrophe avec sa petite famille.
La catastrophe arrive, ils atterrissent sur l'île bientôt rejoints par Ida et Carlo un couple à tout faire (ménage, entretien, cuisine...) disponible vingt quatre heures sur vingt-quatre.
La vie sur l'île peut durer des dizaines d'années en parfaite autonomie (nourriture, eau, électricité, séries télé en tous genres, médicaments, alcool etc...)
Au début tout est idyllique.
Fred fait du sport, Hélène se pomponne et se gave de séries et les enfants s'adaptent petit à petit.
Mais à part Fred, personne ne prend la mesure de l'étendue du chaos. Si au début les nouvelles ne sont pas bonnes, assez vite il n'y a plus de nouvelles. C'est le silence radio parce qu'il ne reste plus rien ni personne dans le monde.
Donc être riche ne sert plus à grand-chose, les Louboutin de madame n'ont plus de raison d'être, les selfies de la fille ne seront plus vus et le fils peut faire une croix sur son premier amour à peine commencé.
Alors à quoi sert de vivre avec tant de richesse quand on est seul ?
Que fait-on quand une vie entière est construite sur les apparences quand il ne reste plus personne devant qui paraitre ?
Que faire quand ce qui ressemble à une famille de rêve n'est en fait qu'un assemblage d'individus superficiels ?
Je ne vous en dit pas plus. Lisez ce bouquin très bien construit, parfois glaçant, parfois drôle, violent ou absurde !
De rebondissements en rebondissements l'auteur nous entraîne vers une fin ... logique !
Thomas Gunzig, Antoine Wauters, Adeline Dieudonné, Barbara Abel, Lize Spit, Alain Dautinne...les points communs de ces auteurs ? Ils sont tous belges, leurs romans sont originaux, toujours très différents, l'humour subtil, grinçant est toujours présent. Vous l'aurez compris, ce que je connais de la littérature belge me plaît.
Je vois un ami Babeliot belge, prénommé Patrice opiner du chef en souriant !

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Excellente histoire d'une famille brisée qui met en scène la folie des hommes et l'absurdité de leur civilisation. Un récit juste et psychologique qui s'amuse à écrire, révéler et mettre en évidence des mécanismes de pensée qui mènent l'individu et le collectif à mettre fin à un monde privé de sens.
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Thomas Gunzig - Rocky, dernier rivage – 1er novembre 2023 - ****

Livre lu dans le cadre du prix étudiant de France Culture, donc sur tablette. Où je me rends compte que la lecture sur tablette me permet d'aller beaucoup plus vite, mais aussi de ne rien retenir de ce que j'ai lu…une sorte de fast-food littéraire.

En l'occurrence et après avoir été relire quelques pages du livre, je me le suis remis en bouche : on est dans une situation post-apocalyptique, sur une ile déserte…un mélange en quelque sorte de Ravage de Barjavel, de Lost (la série) et de Sa majesté des Mouches de William Golding. Toutes les questions qui se posent sur ce que chacun ferait dans un monde qui n'a plus de sens (car potentiellement il n'existe plus), sur le maintien des hiérarchies sociales dès lors qu'il n'y a plus de salaire, et donc plus d'employés, sur la panne informatique géante qui va entraîner le désastre final et la touche d'espoir sur la reconstruction possible une fois qu'on a plus rien.

Beaucoup de symboles dans ce livre, parfois un peu trop, mais une belle allégorie de notre quotidien.
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Livre lu dans le cadre de la sélection du Prix France Culture Étudiant.

L'histoire aborde plusieurs thèmes comme la fin du monde, l'ennui, l'abondance - matérielle et financière, les relations familiales et professionnelles, etc…

Beaucoup de sujets intéressants et méticuleusement bien traités par l'auteur dans ce livre. J'ai aimé l'histoire de cette famille ultra riche qui s'exile sur une île pour fuir l'apocalypse.

Les personnages sont caricaturaux et détestables à souhait. Il y a Hélène, la mère qui représente le « je m'en foutisme », Alexandre, le fils avec la nostalgie, le père qui est symbolisé par la colère et la fille, Jeanne représente le déni.

L'alternance des points de vues permet aussi de visualiser la fracture totale de cette famille. Ils sont seuls, isolés de l'extérieur et pourtant ne se parlent même plus sur leur île.

Pour ce qui est de l'abondance des listes de marques, séries et exemple - personnellement - ça ne m'a pas tant dérangé. Thomas Gunzig dénonce le trop et inscrit le roman dans son époque.

Le bémol serait plutôt au niveau de l'écriture. J'ai trouvé que l'auteur ne maniait pas subtilement la langue. Il y a énormément de répétions, parfois dans la même phrase. J'ai trouvé ça dommage, comme un sentiment de pas assez travaillé ou remanié… alors qu'à l'évidence vu la qualité du fond, le texte l'est.

Enfin pour ce qui est de la fin du livre, j'ai adoré. Pour moi, ça ne pouvait pas être mieux.



Le but du récit est que les personnages subissent une évolution, que la fin du monde les oblige à changer et à revoir leurs points de vue. Et j'ai refermé ce livre en ayant ce sentiment !

Pour conclure, j'ai beaucoup aimé l'histoire en elle-même, les personnages sont détestables mais c'est ce qui fait que le roman fonctionne. Malheureusement les répétions faussent un peu mon impression générale.
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Le pitch :
Notre planète est frappée par une succession de catastrophes : réchauffement climatique, épidémies mortelles, conflit mondial, explosions nucléaires, pénurie de vivres et d'eau potable,…
Ce tableau apocalyptique génère l'anarchie. Chacun fait ce qu'il peut, selon ses moyens, pour se préserver… mais les jours sont comptés.
Fred, un homme d'affaire qui a « réussi sa vie », achète une île pour y mettre sa famille à l'abri. Il a tout prévu en termes de nourriture, approvisionnement en eau potable et en électricité, data center contenant des milliers de films, séries, musiques, … et engagé un couple de domestiques.

Mais dans cette prison dorée, l'oisiveté et l'inquiétude face à l'avenir « détraquent » les comportements et redistribuent les cartes. Car l'argent n'achète pas tout.
🎶🎵 “Aïe on nous fait croire
Que le bonheur c'est d'avoir
De l'avoir plein nos armoires” 🎵🎶

Et en regard de tous leurs biens de consommation, le stock d'amour entre les quatre membres de cette famille est plutôt mince.


Sous son apparente légèreté, le roman soulève des questions philosophiques :
Qu'est-ce qui fait de nous des êtres “civilisés” ?
Que se passe-t-il quand nos plus vils instincts (même dictés par la peur) prennent le pas sur le respect et la bienséance ?

L'Homme peut difficilement se contenter de vivre dans l'instant, du moins pas à long terme. Son équilibre psychologique repose sur ses projets, sur la possibilité d'un ailleurs.


Par son côté déjanté, ce roman post apocalyptique m'a évidemment fait penser aux films Parasite (Palme d'Or 2019) et Triangle of sadness/ Sans filtre (Palme d'Or 2022).
Si vous avez aimé ces films, il y a fort à parier que vous apprécierez Rocky dernier rivage.


Le roman de Thomas Gunzig est un (plus que) sympathique « page turner », dont je te recommande la lecture.
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Le monde est mort, mais survit une riche famille sur son île qui a su s'échapper et s'isoler à temps. Voilà le pitch en une phrase. Sauf que c'est plus compliqué que ça... Premier livre sélectionné lu pour le Prix du roman des étudiants, et très bonne découverte qui a su complètement me happer et me questionner.

On rencontre tout d'abord la famille au grand complet. Sauf que dans cette famille, chacun possède sa face sombre et j'ai beaucoup apprécié le fait que l'auteur nous les fasse découvrir à sous leurs mauvais jours. le père Fred, l'autoritaire, le père de famille alpha avec ce fond de violence résidant en lui ; la déchéance de la mère, Hélène, qui se plonge dans les médicaments ; le fils Alexandre qui continue à vivre dans le passé à travers des baies et de l'alcool et enfin Jeanne qui a l'impression qu'on lui a volé sa jeunesse et se plonge dans les séries américaines pour la vivre en substitution. On découvre donc tout ces personnages, tous noirs, tous loin les uns des autres, tous égoïstes.

Et puis au fur et à mesure du roman, on découvre ce qui s'est passé avant. Que s'est-il passé avec Ida et Marco, leurs "employés" sur l'île ? Que s'est-il passé pour que le monde tombe en ruine ? Plein de questions se posent, et nous avons la constante envie de tourner les pages afin de comprendre ce qui s'est passé. Et nous ne sommes pas déçus ! Les réponses apportées permettent de révéler davantage les personnages et de se plonger plus profondément dans leurs psychologies.

L'auteur par ailleurs avait cette volonté de condamner la vie des riches, leurs manières de faire, de penser. C'est caractérisé notamment par le détail que l'auteur apporte dans l'explication des mesures de survie sur l'île : le nombre de plats, de divertissements, de technologies créent, achetés, téléchargés. Gunzig nous présente un travail anatomique, particulièrement intéressant et précis. Mais surtout, cette critique est retranscrite à travers la personnalité et la psychologie matérialiste et autoritaire des personnages qui font d'eux des "élus", des figures de suprématie à leurs yeux, un sentiment de fierté devant le fait d'être les seuls à avoir survécu grâce à leurs richesses et de continuer à vivre dans le luxe malgré le monde décadent et ensanglanté (tout du moins au début ...).

J'ai beaucoup aimé la fin, que j'ai trouvé en accord avec le récit, j'ai trouvé que c'était une bonne morale et une belle continuité sur la condamnation de la sur-richesse apportés au sein du roman.
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