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EAN : 9782081646384
182 pages
Flammarion (15/10/1999)
3.45/5   21 notes
Résumé :
A Quimper règne Gradlon; il aime passionnément sa fille Dahut. Fière et indépendante, la belle refuse de se soumettre à la loi de l'Eglise. Par amour pour elle, Gradlon construit la ville d'Ys. Pour Corentin, l'évêque de Quimper, c'est un vrai défi. Entre les deux hommes, la lutte s'engage.
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Le roi Gradlon règne sur la Cornouille et se meurt de langueur car il pleure feue Malgwen, son épouse bien aimée. Satisfaire les caprices de sa fille bien aimée, la belle Dahut est sa seule consolation, pour elle il fera naître une ville, Ys, sur laquelle Dahut estime régner en maître excluant tout représentant du Dieu des Chrétiens, offrant la richesse aux habitants. La ville devient aux yeux des autorités religieuses un lieu de débauche, de luxure, et Corentin, St patron de la ville de Quimper veille et promet par l'intermédiaire de St Guénolé, ascète breton, le châtiment aux habitant d'ys s'ils refusent de se repentir…

Cet écrit de Charles Guyot date de 1926, la légende la plus ancienne que l'on connaisse sur la ville engloutie date du XVème siècle, elle fait donc certainement partie des histoires populaires racontées alors pour obtenir l'adhésion des populations à la foi chrétienne.

Deux mondes s'opposent tout au long du récit : celui des saints, des ermites, de l'austérité grâce laquelle on est sensé gagner le paradis et celui des celtes en communion avec les éléments (ici la mer), celui des créatures, notamment les korrigans et les sènes, prêtresses du culte ancien d'Armorique qui servaient un oracle sur l'île de Sein.

Je n'ai pas eu la chance de voir la version de Pierre de Baud (version du XV ème siècle) certainement très difficile à lire, mais je tombe en pamoison à la lecture de ce texte de Charles Guyot qui m'a bercée plusieurs jours durant. Les personnages de Malgwen et Dahut et le cheval de Gradlon, Morvac'h (cheval de mer en breton) y ont été rajoutées en 1926 mais qu'importe, l'écriture est magnifique, le lire à nouveau sera pour moi grand plaisir !
Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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Challenge Petits Plaisirs 2014/2015

Un petit livre qui reprend la légende de cette ville bretonne qui aurait été engloutie par les flots voilà quelques siècles déjà. Ys fait partie de ces cités mythiques qui ont connu un évènement catastrophique majeure entrainant leur disparition.
C'est l'histoire du roi de Cornouailles, Gradlon, qui est malheureux depuis la disparition de sa bien aimée. Depuis, il n'a plus qu'un seul trésor, qu'une joie dans sa vie : sa fille Dahut. Il l'aime tellement qu'il ne peut rien lui refuser. Elle est sa force mais aussi sa faiblesse. Gradlon met tout en oeuvre pour satisfaire les envies de sa fille. Ainsi, va être dressé en peu de temps la ville d'Ys au milieu des flots.

Le texte ci-présent nous ramène à une époque où le christianisme étend sa domination sur l'Europe et en repousse les croyances païennes. Comme dans d'autres légendes, les mondes féériques/païens et chrétiens s'affrontent dans une guerre de croyances. Dahut représente le péché et même les péchés. Elle les cumule, les multiplie, les encourage dans sa ville. Les habitants l'adore pour sa capacité à résoudre tout leur problème en un rien de temps. Tous vivent dans l'opulence et ne se prive pas de certaines pratiques mal vues du clergé.

Dahut a un réel problème avec la monté du christianisme. Ys en est la première preuve puisqu'elle désirait une ville qui ne soit qu'à elle, loin des dévots. Quand son père est contraint d'ériger un temple à la gloire de Dieu au coeur d'Ys, elle ne peut s'empêcher de quérir les korrigans pour rivaliser de splendeur et diminuer l'importance de ce temple. C'est un peu à qui a la plus grosse. Elle s'attire à elle la colère de Dieu en personne (eh oui c'était à l'époque où il se baladait encore dans nos vertes contrées et où il ne déléguait pas son boulot…)

Cet affrontement entre les deux camps n'améliore en aucun cas leur image respective. D'un côté les chrétiens qui malgré leur beaux discours finissent par exiger or et autres splendeurs (Dieu il a bon dos !) sans compter leur vilaine tendance à juger tout le monde selon leurs critères et à demander à ce que tout le monde fassent comme ils disent (quand religion est synonyme d'intolérance et de dictat…) sous peine de balancer un raz-de-marée dans la gueule des infidèles (heureusement, ils se sont un peu calmés aujourd'hui…). On pourrait penser que les croyances ancestrales soient alors un peu plus attirantes notamment avec ces incroyables prouesses et la facilité à laquelle tout voeu est exaucé mais si on regarde bien, c'est pas joli joli non plus. Les gens deviennent arrogants et méchants bien qu'au final ils soient tous heureux et riches. La superficialité règne en maitresse mais c'est la fête tous les soirs ! Dahut collectionne les amants (un par soir), bon elle a bien le droit de faire ce qu'elle veut dans son lit. Chacun ses plaisirs. Mais de là a devenir une mante religieuse y'a des limites !

La légende de la ville d'Ys c'est au final l'histoire d'une gamine capricieuse mais généreuse qui va tellement mettre Dieu en rogne qu'elle va s'attirer ses foudres. le parallèle avec Sodome et Gomorrhe, que ce soit dans les moeurs dissolus des habitants, la colère divine ou encore la punition de Dieu se fait naturellement. On pourra faire un rapprochement également avec l'Atlantide puisque Ys est engloutie par les flots et qu'elle est bâtie sur un rocher dans la mer.

Pour conclure, le texte est écrit dans un langage soutenu voire légèrement vieillot. C'est plutôt pas mal et ça colle tout à fait avec l'époque de la légende et le côté légende du texte. Après, est-ce accessible aux enfants ? Avec un peu d'aide peut-être pour certains mots de vocabulaires (c'est édité par Flammarion dans la collection Castor Poche). Bon, c'est quand même adressé aux 11/12 ans et plus…

Je terminerai sur la mention des jolies enluminures de chaque chapitre. Il manquerait plus qu'une belle édition reliée et ce serait parfait !
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Maudit fut Gradlon, roi des Cornouailles, de ramener en son château de Quimper Dahut, la fille qu'il conçut lors d'une expédition lointaine et faible fut-il de céder à tous ses caprices quitte à ruiner son royaume en lui construisant la somptueuse ville d'Ys qui, malgré l'intervention de l'abbé Guénolé, sera finalement engloutie.
C'est vif, imprévisible, ça décoiffe!
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Le roi Gradlon, qui règne sur la Cornouaille, bâtit Ys par amour pour sa fille Dahut. La ville cernée par l'océan est protégée par des digues aux portes d'origine magique. le roi, converti au christianisme, vit dans le palais de sa fille, qui est restée fidèle aux anciennes croyances. Les habitants d'Ys, par leur manque de foi et leur mode de vie, provoquent la colère de Dieu, qui va leur infliger un terrible châtiment.

Cette légende est le récit symbolique de la lutte entre les anciennes croyances païennes et la foi chrétienne. Elle est racontée par les vainqueurs (les moines catholiques) et présente donc Dahut et ses sujets comme des gens monstrueux et dévoyés, aux moeurs cruelles et méritant la punition qui les attend. le lecteur d'aujourd'hui y verra à quel point la religion chrétienne y est intrusive, faite d'interdits et d'intolérance et pourra comprendre pourquoi les non-convertis ont tenté d'y résister.

(...)Pour ce qui est du style, Charles Guyot nous raconte l'histoire en utilisant des tournures « anciennes », qui alourdissent le texte. On finit par s'y habituer, mais la lecture n'est pas toujours très fluide.

La légende est pleine de magie et de merveilleux, comme la plupart des contes bretons ou celtiques. Une bonne partie du symbolisme accolé à certaines parties du texte est perdue pour nous et je regrette que cette édition ne contienne pas au moins une brève analyse du récit, ne serait-ce que pour remettre la légende dans son contexte historique et sociétal. Reste une histoire belle et tragique dans laquelle la sublime couverture donne envie de se plonger. (...)
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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J'ai lu ce livre pour connaître la légende originale sur laquelle est basée la tétralogie de Poul Anderson intitulée le Roi d'Ys.

Que cela m'a semblé fade après avoir lu ce que Poul Anderson en avait fait. A classer dans les lectures ennuyeuses notamment pour le style particulier que je n'ai pas du tout apprécié.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Lors les Sènes, s'étant levées, tendirent le bras vers le firmament où s'avançait la lune claire, et elle parlèrent ainsi à la princesse :
- Redis après nous les paroles que voici : "Je vous appelle, génies de l'air et de la terre, esclaves ailés des dieux, et vous, esprits souterrains ! je vous requiers, korrigans industrieux, elfes rapides ! accourez, obéissez à mes ordres.
Que, pendant la nuit, vos mains habiles élèvent la digue infranchissable, creusent le large bassin, posent sur le rocher d'Ys le beau castel de Dahut !"
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Lorsqu'il eut prié, il reporta sa pensée vers Dahut, sa fille bien-aimée, dont l'Océan sauvage avait éteint les yeux et le sourire, et déchirait le beau corps aux récifs. Et le vieux roi, pleurant amèrement, se dressa contre la falaise pour regarder la place où naguère s'étalait l'opulente et bruyante cité d'Ys : il ne vit plus que le ciel calme soudain et libre de nuages, et au-dessous une baie tranquille comme un lac où se reflétaient les feux pâles des étoiles.
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Mais Dahut ne plia point;
_Naguère, s'écria-t-elle, on trouvait en Quimper aise et liberté ; chacun portait habits et joyaux à sa guise et m'advenait d'y rencontrer figures riantes, coiffures de fête, bandes joyeuses. Aujourd'hui ce ne sont que robes de bure, crânes ras, grises mines ; les jeunes gens ressemblent aux vieillards ; gaieté n'a plus d'asile, et vos moines, seigneur, la mèneront en terre avant logtemps, au chant funèbre des litanies.
p. 49
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La légende, on le sait, s'enracine dans l'histoire des hommes, elle se donne comme véridique, à la différence du conte qui se présente dès l'incipit ("il était une fois") comme une pure fiction. (Extrait de l'avant-propos)
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