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sur 309 notes
La famille de Gifty vivait au Ghana avant de gagner à la loterie de la carte verte : le couple vient alors s'installer dans l'Alabama dans l'espoir d'assurer un plus bel avenir à leur tout jeune fils, Nana. Leur deuxième enfant, Gifty, nait aux Etats-Unis. Elle est la narratrice du roman ; jeune adulte, elle est chercheuse en neurologie et passe le plus clair de son temps à mener des expériences sur des souris de laboratoire, essayant ainsi de résoudre le mystère de ce qui est arrivé à son frère. Elle doit également s'occuper de sa mère, anéantie par la dépression…
Mon attente était grande vis-à-vis du nouveau roman de Yaa Gyasi, No home étant pour moi un des plus grands romans américains parus ces dix dernières années. Sublime royaume est un roman plus intimiste, se focalisant sur les difficultés à survivre à un deuil terrible. Gifty se livre par petites touches au récit de son enfance, en alternance avec le présent.
Le roman est très touchant, on est ému notamment par l'acharnement de Gifty qui cherche à comprendre grâce à la science les maux de sa famille ; en se livrant à des expériences sur des souris elle cherche la réponse à une question : Pourquoi Nana ne s'est-il pas arrêté ? Pourquoi n'a-t-il pas guéri pour l'amour de nous ? de moi ?
Mais au-delà d'une histoire familiale tragique le roman s'attache à parler de sujets sociétaux. le poids de la religion, le racisme, l'abus de prescription d'opioïdes entrainant vite une dépendance... Autant de sujet traités avec délicatesse.
J'émettrais cependant une petite réserve : Sublime royaume était à l'origine une nouvelle, et il est perceptible que l'autrice a eu besoin de délayer son propos pour en faire un roman. Mais j'ai beaucoup aimé la belle écriture de Yaa Gyasi retrouvée ici avec plaisir.
Une lecture touchante, mais qui n'est pas le coup de coeur que j'attendais.
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Gifty, américaine d'origine ghanéenne est une jeune chercheuse en neurologie. Elle fait des expériences sur des souris pour étudier le fonctionnement du cerveau. Sa mère, qu'elle a accueillie chez elle, est atteinte de forte dépression, elle ne parle pas, reste allongée toute la journée, et se nourrit très peu.

C'est grâce à des allers et retours incessants entre le présent, le passé lointain et le passé plus proche que le lecteur va découvrir la raison pour laquelle la fille a choisi cette voie universitaire. L'addiction, thème central du roman, est le fil qui relie le métier de la fille à la maladie de la mère et la mort du frère.

La mère est profondément croyante et Gifty se pose de multiples questions quant à l'existence de Dieu, la pratique religieuse, et les liens entre son orientation professionnelle et son éducation religieuse.

Le pied planté entre deux manières de voir le monde, Gifty a du mal à se faire une place dans cette société américaine, avec ce racisme latent, présent en filigrane tout au long du texte.

J'avoue n'avoir pas suivi avec grand intérêt les innombrables moments passés au sein de la congrégation, au milieu des prières, et j'ai eu bien du mal à ne pas sauter certains passages. J'ai lu ce roman du bout des yeux, sans être vraiment captivée. Est-ce dû à l'écriture ? Aux situations répétitives ? Aux litanies de la mère concernant Dieu ? A cette narration à la première personne un peu trop lisse à mon goût qui relate des faits ou qui s'interroge sans laisser percer d'émotion ? Au milieu de tant de dépression, on se sent soi-même sans énergie, on suit sans plaisir mais sans déplaisir non plus les réflexions de cette jeune femme qui a bien du mal à communiquer avec sa mère, mais aussi avec son frère.

J'ai attendu son voyage au Ghana en me disant que cela allait apporter un peu de couleurs à l'ensemble, et je suis restée sur ma faim.

Il m'est très difficile de définir précisément les raisons de mon indifférence vis-à-vis de ce texte, l'incommunicabilité, un autre thème important du roman, m'a touchée de plein fouet.

J'avais beaucoup aimé No home, mais là, le charme n'a pas opéré. Je n'ai pas pu accéder au sublime royaume (même si j'ai apprécié certains passages). Quel dommage !


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un couple désargenté s'exile du Ghana aux EU, une petite fille naît alors que son frère, né au Ghana est encore petit; ils sont toujours pauvres et le père repart au pays dont il ne reviendra jamais...la mère élève seule ses deux enfants avec sévérité. Les anti douleurs prescrits après un accident de sport conduisent à une dépendance, le jeune homme, après une cure de désintoxitation replonge et meurt d'une over dose; soeur et mère perdent pied; la jeune fille est envoyée un temps au Ghana où elle découvre que son père est indifférent à la mort du fils et à la tentative de suicide de son ex-épouse. Etre noire aux UE, être une femme brillante dans ses recherches n'est pas simple; elle travaille sur le cerveau des souris (auxquelles elle est attachée); elle a aussi une vie religieuse compliquée, très pieuse, elle écrit à son "cher dieu" avant de perdre la foi.
J'ai aimé l'écriture et les questions que se pose la jeune femme par rapport à la religion, son frère et sa mère. On vit ses tourments!
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Un beau roman sur les rapports mère fille, sur la maladie mentale qui pousse l'héroïne à entreprendre des études scientifiques afin de comprendre l'addition qui a emporté son frère.
Beaucoup d'émotions mais Sublime royaume parle beaucoup de la dépression et la tristesse est très présente. Une réflexion aussi sur la science face à la religion !
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Née en Alabama d'un couple qui a immigré du Ghana avec un petit garçon dans les bras, Gifty termine son doctorat en neurologie.
Difficile pour elle, scientifique et croyante, de s'intégrer au milieu universitaire d'Harvard qui a écarté Dieu de ses préoccupations depuis longtemps.
Ses recherches sur l'addiction et la quête du plaisir ne lui permettent pas non plus de comprendre la dépression qui touche sa mère mais elle tente néanmoins de l'aider en l'accueillant chez elle à Boston.
Car malgré sa naissance aux Etats-Unis, Gifty garde en elle sa « ghanaéité » et, oscillant entre science et croyance, elle veut arriver à concilier la religion avec ses études, même si c'est souvent un déchirement pour elle.
Son questionnement permanent sur Dieu et sur la maladie de sa mère m'ont paru éluder les problèmes raciaux pourtant sous-jacents. de plus ses expériences sur le cerveau des souris, si l'on arrive à écarter la cruauté de ces pratiques, n'ont jamais réussi à m'intéresser.
J'ai trouvé le personnage de Gifty austère et très déconnecté des problématiques contemporaines et son manque d'envergure est assez démobilisant.
Seul son petit frère, Nana, plus « américain » qu'elle, m'a beaucoup touchée et m'a semblé apporter une touche plus réaliste à ce récit.
Je regrette la magie et le grandiose de No home qui avait une dimension historique et culturelle exceptionnelle. Et le plaisir que j'avais eu à le lire m'empêche aujourd'hui de tourner le dos à Yaa Gyasi.
Pourtant ce roman m'a paru bien ennuyeux et j'ai eu du mal à le terminer.
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Gifty, 28 ans, la narratrice du roman, est une brillante chercheuse en neurosciences, d'origine ghanéenne, installée à Stanford en Californie.
Un jour, elle reçoit sa mère, âgée de 68 ans, venant de l'Alabama, dépressive à nouveau.
Avant la venue de sa mère, Gifty avait une vie monotone, plate, absorbée qu'elle est par ses travaux de recherche. Elle passe plus de temps avec les souris de son laboratoire qu'avec les gens.
Durant le séjour de sa mère chez elle, leurs relations jusque là tièdes, complexes, se réchauffent. C'est l'occasion pour elle de replonger dans son passé souvent douloureux, parfois tragique.
Ses parents et son frère Nana ont émigré aux USA, avant sa naissance. Son père n'ayant pu s'adapter, abandonne la famille et rentre définitivement au Ghana. C'est la première fracture dans la famille. Gifty n'a que 4 ans.
Nana, son frère aîné, la dépasse de 6 ans. C'était le chouchou de la famille et de l'équipe locale de basket. Il meurt prématurément d'une overdose d'héroïne. C'est la deuxième fracture dans la famille.
Sa mère est une fervente croyante, l'église est son deuxième foyer. Elle travaille comme aide-soignante à domicile. Après le suicide de son fils, elle déprime et tente de se suicider. Elle ne se remettra jamais de ce chagrin.
Gifty évoque aussi le racisme sournois, présent au quotidien dans le voisinage, à l'école et même à l'église. Ses rapports sont conflictuels avec la religion et les gens de l'église. Enfant, elle était très croyante et tenait un journal dans lequel elle communiquait avec Dieu. Elle perdra la foi progressivement à la faveur des drames familiaux, et au fur à mesure qu'elle s'imprègne de science.
Ce roman puissant, très profond, confirme tout le bien que je pensais de Yaa Gyasi après avoir lu le magistral ‘No Home'.
Je lirai son prochain roman, promis.
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Deuxième roman d'une jeune auteure américaine d'origine ghanéenne. Traduction de Jeanne Damour.
Gifty est une jeune neurologue, chercheuse très brillante sur le mécanisme de la dépendance et la quasi impossibilité d'en sortir. le roman commence au moment de l'arrivée de sa mère qui vient trouver refuge dans le petit appartement d'étudiante de sa fille à Stanford, après des années de dépression. le roman est un constant va-et-vient entre le passé familial et son présent fait de longues journées de recherches dans un laboratoire où elle passe son temps avec des souris auxquelles elle fait subir des tortures pour faire avancer la science.
Dieu à travers les pratiques évangélistes, tient une place prépondérante tout au long de la vie de la narratrice et donc dans la lecture de ce roman. Pourtant il n'en est pas du tout fait mention dans la quatrième de couverture alors que c'eut été pour moi rédhibitoire pour sa lecture. Malgré le fait que la romancière narre par le menu ce qui l'a éloigné de sa foi.
Bien sûr, il est également question de l'amour qu'elle porte à son frère, être magnifique, qui comble sa communauté, ses parents et sa soeur par sa gentillesse, son charisme et ses talents sportifs. Puis de la longue descente aux enfers de celui-ci qui plonge sa mère et sa fille dans l'angoisse. Il est fait mention de l'abandon du domicile familial du père quand celui-ci ne trouve pas sa place en Amérique. L'on évoque aussi le travail harassant de la mère auprès de personnes âgées dépendantes dont la famille se décharge. Il est question également de la place du second enfant non désiré qui profite du peu d'intérêt de son entourage pour trouver sa voie et devenir une étudiante et une universitaire brillante au détriment d'une vie sociale et amoureuse très pauvre. Et bien sûr la question raciale est aussi présente aussi bien dans la communauté religieuse mais aussi scolaire et universitaire.
Mais, ce que je retiens de cette lecture, aux passages soporifiques, c'est la quête mystique de la narratrice qui est la colonne vertébrale de ce roman.
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Un Sublime Royaume multiple ou démultiplié : le Royaume de Dieu qui est celui qui obsède la mère de notre protagoniste, et celui de sa fille, Gifty (prénom proche de "gifted", "douée") qui elle se tourne vers le domaine de la science afin de tenter de trouver des réponses à ce qui pousse les êtres à s'auto-détruire.
Prières de l'une, recherches et expérimentations pour l'autre : deux appels à comprendre, deux côtés d'une même tentative de déchiffrer la création divine et, plus intimement, leur drame familial. Finalement une même démarche au-delà des divergences ? Quête de réponses, quête de sens...
Royaume qui, d'ailleurs, questionne Gifty, qui la torture presque.
Une vie qui se tourne vers ce royaume mais aussi celui des origines "perdues", oubliées, aux airs de Jardin d'Eden, de Parasis Perdu.
Tout, dans cet ouvrage, nous ramène au divin : même les recherches en neurosciences de Gifty, qui, le temps de ses expériences, se transforme en un dieu des souris, un dieu dur mais bienveillant, aimant malgré tout, une sorte de métaphore / allégorie de l'amour de celle qui a toujours été, en apparence, rejetée.
Un texte fort sur la différence et son acceptation, le racisme et son absurdité, les marques indélébiles qu'il laisse dans le coeur des victimes de ce fléau, sur le déchirement que provoque l'appartenance à deux pays (celui d'origine et celui d'adpption), deux cultures, deux traditions.
Un roman étonnant, différent, extrêmement touchant !
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« No home » a fait pas mal parlé de lui. Avec « Sublime royaume », Yaa Gyasi signe un second roman qui, comme le premier, intègre ces racines ghanéo-américaine.

📖 Gifty est née aux Etats-Unis de parents Ghanéens.
Ce récit, c'est l'histoire d'une femme qui se bat en silence. Contre la descente aux enfers de son frère, contre la dépression de sa mère, contre l'absence de son père, contre le racisme, contre les clichés, contre Dieu.
Elle est à présent chercheuse en neurosciences après un brillant parcours à Harvard et Stanford et examine ses souris en tentant de comprendre comment fonctionne l'addiction. du jour au lendemain, elle doit accueillir sa mère, cette femme dure, pourtant si croyante, qui n'est plus que l'ombre d'elle-même.

𝗔 𝘁𝗿𝗮𝘃𝗲𝗿𝘀 𝗰𝗲𝘁 𝗼𝘂𝘃𝗿𝗮𝗴𝗲, 𝗻𝗼𝘂𝘀 𝗮𝗹𝗹𝗼𝗻𝘀 𝗽𝗮𝗿𝗰𝗼𝘂𝗿𝗶𝗿 𝗹𝗮 𝘃𝗶𝗲, 𝗱𝗲 𝗹'𝗲𝗻𝗳𝗮𝗻𝗰𝗲 𝗷𝘂𝘀𝗾𝘂'𝗮̀ 𝗹'𝗶𝗻𝘀𝘁𝗮𝗻𝘁 𝗽𝗿𝗲́𝘀𝗲𝗻𝘁 𝗱𝗲 𝗰𝗲𝘁𝘁𝗲 𝗳𝗲𝗺𝗺𝗲 𝗾𝘂𝗶 𝗮 𝘁𝗼𝘂𝗷𝗼𝘂𝗿𝘀 𝗲𝘂 𝘂𝗻 𝗰𝗮𝗶𝗹𝗹𝗼𝘂 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝘀𝗮 𝗰𝗵𝗮𝘂𝘀𝘀𝘂𝗿𝗲.
Associé à des recherches poussées et réelles du laboratoire de Stanford, l'autrice tente de comprendre les comportements humains.
La fiction mêle sciences et croyances et c'est brillamment mené.
Car l'essence de cet ouvrage est avant tout la dualité ressentie par notre héroïne. Entre l'envie de comprendre sa mère qui n'a d'yeux que pour la religion, et ce besoin d'accéder à des études scientifiques pour, cette fois-ci tenter de comprendre son frère.

Yaa Gyasi présente avec subtilité et beaucoup de pudeur les difficultés d'une famille d'immigrés aux Etats-Unis (Alabama), le besoin de revenir aux terres pour certains, le refus d'y retourner pour d'autres.
Sans être féministe, ce récit souligne également que les métiers scientifiques sont pour la plupart, occupés par des hommes.

Le parcours de notre héroïne m'a fait penser au récit de Chimamanda Ngozi Adichie : 𝘈𝘮𝘦𝘳𝘪𝘤𝘢𝘯𝘢𝘩 qui m'avait bouleversé.

On rentre facilement dans l'histoire et on s'attache rapidement à Gifty.
On a envie d'un happy-end. C'est ce qui nous pousse à tourner les pages plus rapidement.
Je vous le recommande :)
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Je n'ai pas encore lu son premier roman ("No home"), sur lequel on fait tant d'éloges. Il est prévu un peu plus tard ce mois-ci. J'ai choisi de lire "Sublime royaume" d'abord, en cas de coup de coeur pour le premier et d'être déçue par le second en suivant. Je ne voulais pas avoir la possibilité de le comparer à son premier roman qui est un énorme succès.
D'abord, je voudrai dire que j'aime beaucoup sa couverture. C'est ce qui m'a attiré vers lui en premier. Ne lisant jamais les quatrièmes de couverture, je me suis fié au fait qu'il ait été écrit par la même personne que "No home". Comme d'ordinaire donc, je l'ai commencé sans savoir de quoi il parle.
"Sublime royaume" est un livre qui donne à réfléchir, sur la vie, nos questionnements et nos croyances. Gifty nous raconte sa vie actuelle et son passé familial, en commençant par l'arrivée de sa famille aux États-Unis jusqu'à son penchant pour les neurosciences au détriment des croyances ultra religieuses de sa mère. Difficultés d'intégration, racisme, abandon familial, emprise de la drogue, pauvreté et drames familiaux sont les étapes par lesquelles elle et les siens sont passés.
Ce n'est donc pas super gai, mais intéressant, sans pour autant être passionnant. Les chapitres courts et les retours dans le passé donnent un bon rythme de lecture. J'ai pris plaisir à découvrir la très belle plume de l'auteure. Mais je n'ai pas été plus emballée que ça.
Il se lit très bien, j'ai passé un bon moment, mais voilà voilà, il m'a manqué un je-ne-sais-quoi, un p'tit truc que je n'arrive pas à définir...
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