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Si vous aimez les romans dans lesquelles prime l'action, celui-ci n'est pas pour vous. En revanche, si vous aimez les textes dans lesquels un personnage se livre à une longue introspection, alors celui-ci a toutes les chances de vous plaire. le récit de Hella S. Haasse, porté par une écriture éblouissante de poésie, fait la part belle aux états d'âme de Jurjen, dont le couple bat de l'aile à cause, croit-il, du rejet de sa femme de tout ce qui relève de l'émotion. Mais en découvrant la stupéfiante histoire de sa belle-mère, Jurjen s'approchera un peu plus du coeur de son épouse. Je ne peux que conseiller la lecture du roman le lac noir de la même auteure.
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En fait l'écriture poétique avec des sentiments confus, troubles, ces messages cachés et transmis, des descriptions à la fois concrètes et aériennes, du lourd dans une patte légère qui pèse sur le dos des personnages, tout cela, c'est à la fois bien, joli, bien pensé, mais terriblement déjà fait et refait, lu et relu.
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De ce roman une fois refermé, il reste une atmosphère faite d'ombres et de ruissellements de lumière, de feuillages bruissants et d'herbes gorgées de pluie, de portes qui grincent et de photos jaunies qui distillent des histoires de vies et des souvenirs, de présences frôlées et de souffles partagés...

Le personnage principal en est cette demeure - Breskel - perdue au milieu d'une clairière boisée que Jurgen vient visiter et vider de ses derniers vestiges de papiers pour la mettre en vente au nom de sa femme qui en est l'héritière.
De son enfance, elle ne lui a consenti que quelques souvenirs, et cette rigidité de caractère et cette absence d'émotions qui en ont germé. Aussi est-il rempli de curiosité quand il pénètre les lieux, gardiens d'une mémoire qui ne s'est point ouverte à lui, qui continue de recéler des secrets et des silences.

Au fil des conversations avec les habitants du bourg, avec les voisins de la propriété, au fil de son imprégnation des lieux, sa perception évolue et son âme s'entrouvre.

Jurgen se laisse bercer par cet endroit qui lui parle et qui le fait méditer sur le passé et surtout l'enfance de celle dont il partage l'existence sans trop la connaître et, sur sa propre enfance, ses choix de vie, ses engagements et ce que son existence à lui pourrait être s'il cessait de museler ses émotions et abattait les barrières qui se dressent entre lui et celle pour qui il est à Breskel.
En faisant revivre ceux qui ne sont plus ou qui se sont éloignés, en évoquant et s'imprégnant de la présence d'Eline dans ces pièces, Jurgen redonne pour un instant vie à ces lieux, qui continuent envers et contre tout de garder l'essence de ceux qui ont foulé ces marches et ces sentiers. Eline ou celle qui incarnait l'âme de Breskel et qui, en disparaissant, a déposé un voile sur le lieu et sur les pensées de ses habitants éteignant à jamais l'éclat de l'endroit.
De ses errements dans une demeure qui a su l'ensorceler et en forçant la serrure de Breskel, ce sont ses propres verrous de l'âme que Jurgen fait céder tout autant que ceux qui l'empêchent de vivre en parfaite communion avec celle qui est l'ultime descendante des lieux. Il porte désormais un autre regard, un autre jugement sur sa vie passée et à venir, sur les certitudes qu'il croyait siennes...

Tout l'univers de Hella Haasse apparaît au fil de ces pages, la nature et ses enchantements, ses sortilèges, le poids du passé et le temps consenti à cheminer auprès de ceux qui ne sont plus, comme des éclaireurs de notre propre humanité, comme des indices des décisions à trancher, comme des compagnons qui, toujours présents, ne se manifestent seulement que s'ils sont sollicités même à l'insu de celui qui cherche compréhension et clairvoyance.

Parce qu'il a visité les pièces vides, parce qu'il a cheminé au fil des sentes boisées, parce qu'il a feuilleté les papiers, notes, dessins et partitions entassés dans le greniers, la maison a dessillé les yeux de Jungen un peu comme s'il lui était donné la possibilité de renouveler son jugement sur tout être et sut toute chose.



Un roman à relire pour pénétrer à nouveau cette ambiance singulière et propice à la réflexion et avoir le plaisir de parcourir ces sentiers comme baignés par une nature secrète et tout autant bousculante.
Une écriture toujours très belle dont on ne se lasse pas.
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Jurgen profite d'un arrêt maladie pour aller découvrir la maison de famille de sa femme, la maison Breskel. Au coeur des bois, ce qui ne devait être qu'une balade pré-mise en vente prend une tournure inattendue. Il entretient ponctuellement une correspondance avec sa femme Rina. Il rencontre Meinderts, un docteur obsédé par le passé de la mère de sa femme et petit à petit est ensorcelé par la maison. Breskel est personnifiée tout le long du récit.
C'est une propriété abandonnée qui laisse au narrateur le sentiment d'être habitée et vivante. Elle aurait des comportements sous entendant si on est le bienvenue ou non par exemple. Cette propriété isolée crée chez le narrateur un sentiment de plénitude qui lui était inconnu auparavant. Si Jurgen cherche à comprendre le passé de la famille de sa femme, ce texte est avant tout contemplatif et se présente comme une succession de pensées. On est face à un récit intimiste qui ne peut fonctionner que si on accroche au mode de pensée de Jurgen. Il décrit les paysages et la maison d'une manière romantique et fleurie. Si le texte est beau, ce n'est malheureusement pas ce qui me plait, il y a beaucoup trop de minauderies à mon gout. Malgré cela j'ai apprécié le contraste avec la façon de s'exprimer de Rina. Dans ces lettres, on découvre une femme hyper pragmatique, en complète opposition avec la vision du monde de son mari. C'est aussi un point de vue qui me parle plus. Les passage où le docteur se livre sont aussi intéressant. Il y a un effet haletant qui colle au fait qu'il essaie d'en dire le plus possible le plus rapidement possible.
Si je suis passée à côté de ce texte, je dois reconnaitre que j'ai été bluffé par la capacité de l'autrice à adapter son style d'écriture à 3 personnages au caractère très différent. Je pense que je tenterai un autre titre de l'autrice car sa plume m'a interpellée mais ce roman n'était pas pour moi.
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"La Source cachée" d'Hella S.Haasse est un court roman poétique, onirique et mystérieux. le lecteur se laisse guider, tout comme le héros Jurgen, dans les dédales de cette grande maison abandonnée, riche de souvenirs, d'objets, d'âmes et de secrets. Encerclé de cette végétation et de cette forêt denses comme un sanctuaire à l'abri des regards, le lecteur est taraudé entre la curiosité et la crainte ; car il est bien connu que ce genre de lieux abritent de lourds secrets qu'il ne vaut parfois mieux pas déterrer. La plume hautement poétique de l'auteure néerlandaise plonge le lecteur dans une parenthèse onirique où rêve et réalité s'entremêlent. le mythe de la source cachée se combine au funeste destin de la belle-mère de Jurgen, offrant à la fois réponses et doutes. Un petit roman léger, sans aucune prétention et qui fait simplement décoller le lecteur du sol... Reposant et bienfaiteur.
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Incroyable petit livre. le récit de Jurgen qui pour des raisons de santé se retrouve à Breskel, maison de famille de feue sa belle-mère que ni lui ni sa femme non jamais connue.
Au travers de sa découverte de la superbe maison abandonnée et de son jardin bucolique, se dressent deux portrait celui de la fantasque Eline et celui de Rina, sa rigide épouse.
Un roman mystérieux à la langue poétique qui captivera ses lecteurs les jours de pluie.
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Breskel est une vieille demeure cachée au milieu des bois dans laquelle le personnage principal et narrateur à la première personne, Jurgen, va passer quelques jours sans sa femme, à la suite d'une maladie. C'est dans cette maison que sa femme Rina a passé sa petite enfance. le charme de Breskel agit immédiatement sur Jurgen (et sur le lecteur ! j'ai pensé aux description de Manderley dans Rebecca, par exemple) et c'est l'occasion pour l'auteur de longues, poétiques et magnifiques descriptions tout en finesse sur ce lieu qui semble habiter encore l'esprit de la mystérieuse Eline, mère de Rina morte dans des circonstances inconnues de Jurgen alors que Rina était encore enfant.

Dans une écriture très subtile, profonde, lyrique, poétique et puissante, Hella Haasse suit les méandres de l'âme tourmentée de Jurgen qui recherche, avec l'aide du docteur Meinderts qui a connu Eline, les secrets de cette famille, et donc de sa propre femme dont il s'est éloigné, mais aussi de lui-même « car je suis l'un de ceux qui croient toujours entendre, sous le sol, le murmure d'une source cachée. »
Lien : https://dautresviesquelamien..
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Le narrateur se rend pour se reposer dans la maison abandonnée des grands-parents de sa femme Rina. Il y sent une présence, probablement celle de la mère de Rina, Eline, qui semble avoir été une jeune fille romantique, solitaire, et avoir connu une fin trouble. Quel secret est caché par Rina ?
Un roman très descriptif, très doux dans un premier temps. L'intrigue s'installe tout doucement, au gré des descriptions de lieux et d'impressions. une lecture assez reposante, mais qui pourrait paraître longuette aux amateurs d'action...
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Beau. Haute littérature. Très agréable à lire.
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L'histoire en quelques mots : Jürgen a été malade et est actuellement convalescent. Pendant sa convalescence, il s'est fixé le but de vider la maison des grands-parents maternels de sa femme, Rina, afin que la maison soit mise en vente. Tout le roman se déroule vu par Jürgen : il écrit des lettres à sa femme, qu'il ne lui envoie pas finalement, il écrit dans son journal en nous rapportant ses ressentis, ce que lui dit un des médecins du village…. le docteur Meinderts semble rongé par le souvenir d' Eline, mère de Rina. Cette Eline qui disparaît un jour sur une plage….
On ne connaîtra pas l'avis de Rina.
Rina n'a jamais habité cette maison, elle a été élevée par ses grands-parents paternels après la mort de sa mère, peu après sa naissance, et celle de son père lorsqu'elle avait une dizaine d'années. Jürgen est à un des tournants de sa vie : son mariage avec Rina semble plus que vacillant et en partant à la découverte de la mère de Rina, il se rencontre lui-même. Il fait le point sur ce qu'il est (un scientifique travaillant dans un laboratoire) et ce qu'il aspire à être (un écrivain).
Il s'agit presque d'une enquête sur la raison de la disparition d'Eline : accident ? Suicide ? Fuite ?Les descriptions de la nature environnante et de la maison sont très prenantes et on croirait la maison encore habitée de l'âme d'Eline et de sa difficulté à trouver sa place dans le monde (comme Jürgen).
En conclusion : j'ai énormément apprécié de suivre les pensées de Jürgen, que l'on sent désemparé au début, un peu rassuré ensuite. Il est très ambivalent, son regard sur sa femme est assez froid, son regard sur Eline très indulgent : est il juste ? J'aurais aimé avoir la vision de sa femme sur leur relation.
Lien : http://lajumentverte.wordpre..
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