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EAN : 9782072950926
176 pages
Gallimard (09/09/2021)
0.75/5   2 notes
Résumé :
Le phénomène "trans" est en expansion. En nombre croissant, des enfants et des adolescents expriment ce qui était naguère inexprimable, inaudible, insensé : la conviction d'être nés dans le mauvais corps. A la surprise des praticiens, les filles sont à présent majoritaires dans la demande de transition. Ce sont les tenants et aboutissants de ce phénomène émergent qu'interroge Claude Habib. Elle ne prétend pas en donner une interprétation, elle s'efforce d'en circons... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Argumentaire terriblement bancal.

Les questions posées sont certes intéressantes. Mais pour alimenter la discussion, il faut des faits, du concret. Qu'a-t-on ici ? Des témoignages d'inconnus, des pourcentages provenant d'études non citées, des catégorisations psychiatriques obsolètes depuis plusieurs décennies, quand ce ne sont pas des affirmations appuyées par aucune preuve, ou des tentatives d'humour gênantes.
Je ne trouve pas cela sérieux.

Si l'on en croit la quatrième de couverture, ce livre ne prétend pas « donner d'interprétation » du « phénomène trans ».
Le but est donc de soulever des questions, et non d'y apporter des réponses. Soit, j'adhère au concept.
Mais très vite on se rend compte que nombreuses de ces questions ne sont que rhétoriques. Quitte à avancer des idées, il aurait fallu utiliser l'affirmative et les étayer avec de véritables arguments.

De plus, si l'on veut s'en tenir aux questionnements, il est malvenu de glisser des jugements de valeur sur des termes avant même de les définir, par exemple pour « non-binaire » ou « culture du viol ». Concernant ces deux notions, j'ai l'impression que l'auteur semble ne pas les avoir bien saisis, car ce qu'elle en dit s'apparente plus aux déformations simplifiées faites par certains médias militants, ou plus vraisemblablement à ce qu'en disent les critiques. Comme l'auteure ne développe pas pourquoi ces concepts ne décrivent pas la réalité selon elle, le lecteur doit s'en tenir à ces quelques piques gratuites.

Les détracteurs du « phénomène trans » sont bien nommés, cités, et remis dans leur contexte, tel qu'on s'y serait attendu pour toute personne dont les propos sont repris.
Mais il n'en est pas de même pour « les (activistes) trans », rassemblés sous une seule bannière comme s'il s'agissait d'une entité unique et homogène. de même pour « les féministes », avant qu'on ait le droit à quelques nuances bienvenues plus loin dans l'essai. Mais de qui parle-t-on exactement ? Il existe une pluralité de courants, de revandications, de philosophies et de modes d'action, dont beaucoup peuvent être contradictoires.
On en arrive à des extrémités pour lesquelles mes capteurs de mauvaise foi s'alarment. le chapitre 5 entier consiste à décrire ironiquement une vision du monde, et je n'ai sincèrement aucune idée d'où l'auteure a entendus de tels propos alors que je consulte moi-même régulièrement des médias militants LGBT+. L'auteure grossit énormément le trait au point que cela devient une caricature. Bien sûr que je m'insurge contre cette vision du monde ridicule qui est décrite ! Mais existe-t-il ne serait-ce qu'une seule personne au monde qui croit sérieusement à la supériorité des trans sur les cis, et s'il y en existe, sont-ils représentatifs ? Ont-ils tant d'influence que cela ? Je n'en ai vraiment pas l'impression.
Tout cela me semble assez malhonnête, c'est un véritable argument de type « homme de paille », et on ne sait toujours pas qui est la cible de ces attaques.
Il y avait pourtant bien des critiques à faire concernant les dérives du militantisme trans actuel. Mais pour combattre son ennemi, il faut le connaître et le comprendre. Cela ne sert à rien d'amalgamer tout et n'importe quoi, à part si le but est juste de chercher à s'épouvanter.

Au delà de cela, ce ton ironique a même finit par nuire à ma compréhension. En lisant une phrase aberrante, j'en arrivais à ne pas savoir s'il s'agissait de ce que pense vraiment l'auteure, ou si ce sont encore des propos rapportés d'autres personnes non citées. Il a fallu que je relise certains passages pour comprendre que c'était bien du premier degré.
Exemple parmi d'autres, au chapitre 6 : « La vue d'une prothèse donne toujours des hauts-le-coeur aux personnes en bonne santé. »
Je n'ai jamais ressenti de dégoût envers les prothèses de jambes artificielles, sans doute car j'ai été sensibilisée très tôt au handicap (et je suis en excellente santé si vous vous en inquiétez). Ce qui a plutôt tendance à me faire penser que l'environnement social modèle ce qui nous semble normal ou non, c'est-à-dire tout le contraire de ce qu'arguait l'auteure...

Je vais sans doute enfoncer des portes ouvertes, mais le plus important dans tout débat est de bien définir les termes employés, surtout ceux pour lesquels on sait qu'il y a risque d'ambiguïté. Lorsqu'on entre dans le sujet de la transidentité, les termes de « femme », « homme », « genre » et « sexe » doivent absolument être définis sous peine que personne ne sache de quoi on parle : génétique, physiologique, comportement social, psychologique, sentiment d'identité, genre administratif, droits juridiques ?
Il est donc regrettable que la définition du genre selon l'auteure n'arrive qu'au chapitre 9, le tout dernier.
Ses explications sur ce qui fait fondamentalement d'une femme une femme sont d'un ridicule... Cela consiste en l'analyse psychanalytique d'un extrait de roman. C'est au delà de gênant lorsqu'on y lit que le désir féminin est indissociable de la passivité et naît grâce au désir sexuel du père pour sa fille... L'Oedipe freudien est pourtant une thèse pseudo-scientifique maintes fois invalidée. Je ne comprends pas que des inepties pareilles soient encore proférées de nos jours : non, ce n'est ni normal ni sain qu'un père ait du désir pour son enfant ; et, oui, arrivées à un certain âge, les femmes aussi ont des désirs.
Puis, toujours chapitre 9, on apprend que « Savoir choisir un amant, telle est la principale fonction de l'intuition féminine ou de l'empathie, qui est son nom contemporain. » Tout est dit.

On nous explique ensuite qu'il ne faut pas chercher de réciprocité dans les relations homme-femme mais une « symétrie » : les hommes sont des sujets de désir et les femmes des objets de désir. C'est donc logique que les hommes aient des pulsions aggressives, et il ne faudrait pas que les femmes attendent d'eux de savoir se tenir, car contrairement à elles qui ne ressentent aucune envie, ces messieurs n'en sont pas capables. (J'ai tenté de résumer le raisonnement sans le déformer !)
Le passage sur les stratégies de diminution des agressions sexuelles, en supprimant la mixité ou en poursuivant en justice, est intéressant, mais le parti pris sans argument n'a pas permis de développer les idées — digression assez hors-sujet d'ailleurs.

En conclusion, l'auteure n'a pas du tout l'air d'être une spécialiste du sujet, à en juger par sa manière décousue de l'aborder et après vérification de son CV (littérature du XVIIIème siècle). N'importe qui d'un peu informé peut se poser des questions pertinentes. Mais de là à en écrire un livre ?
Comme aucune preuve sourcée ne soutient l'immense majorité des affirmations, on ne peut qu'être d'accord ou pas d'accord, et ce n'est pas ce livre qui va réussir à nous faire changer d'avis ni même nous enrichir d'un point de vue autre. C'est donc un essai qui prêche du convaincu, et réussit à mal le faire. Car toute convaincue que j'étais sur ces enjeux de société, ce livre m'a semblé n'être rien d'autre qu'une opinion soutenue par un argumentaire vérolé de biais — lorsqu'il se donne la peine d'en avoir un, d'argumentaire.
Eh bien, l'opinion de l'auteure vaut autant que la mienne, c'est-à-dire bien peu de choses.
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critiques presse (1)
NonFiction
17 avril 2022
Le trouble dans le genre est aujourd’hui tel que toujours plus d’individus semblent disposés à changer de sexe. Claude Habib porte le regard du sens commun sur un phénomène social déroutant.
Lire la critique sur le site : NonFiction

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