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EAN : 9782253107347
192 pages
Le Livre de Poche (09/03/2022)
4.28/5   724 notes
Résumé :
Cour d’Assises de Rennes, juin 2020, fin des débats (auxquels le lecteur n’a pas assisté) : le président invite les jurés à se retirer pour rejoindre la salle des délibérations. Ils tiennent entre leurs mains le sort d’une femme, Mathilde Collignon. Qu’a-t-elle fait ? Doit-on se fier à ce que nous apprennent les délibérations à huis-clos, ou à ce que révèle le journal que rédige la prévenue qui attend le prononcé du jugement ?

Accusée de s’être ven... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (234) Voir plus Ajouter une critique
4,28

sur 724 notes
Derrière cette étrange couverture, qui me fait penser à celle de « La vie de Norman », l'excellente bande dessinée de Stan Silas, la femme en colère se nomme Mathilde Colignon. Agressée trois ans plus tôt par deux « hommes », elle s'est fait justice elle-même. En tant que médecin gynécologue, elle savait très bien où allait aboutir sa plainte et n'avait aucune confiance en la justice. du coup, c'est elle qui se retrouve sur le banc des accusés, risquant vingt ans de réclusion pour acte de torture et de barbarie, face à deux agresseurs transformés en victimes.

« Femmes en colère » est un roman #MeToo qui se déroule aux Assises de Rennes en juin 2020 et qui débute à la fin du procès, à l'heure des délibérations. le lecteur se retrouve en alternance dans le huis clos de la chambre des délibérations, où il assiste aux coulisses de ce procès d'assises, et dans la cellule de Mathilde qui, en attente du verdict, partage ses émotions et sa vérité.

À l'instar de « Un fils parfait », Mathieu Menegaux met en avant le combat de nombreuses femmes, impuissantes face à leurs agresseurs, et dénonce à nouveau les failles d'un système juridique français qui a tendance à se retourner contre les victimes d'abus sexuels. Au fil des pages, le lecteur découvre non seulement l'ampleur de la vengeance de Mathilde, mais également les actes immondes dont elle a été victime. À travers l'histoire de cette femme, Mathieu Menegaux invite à réfléchir sur une justice qui ne s'obtient pas uniquement dans les tribunaux, mais également dans les médias et sur les réseaux sociaux et donne surtout la parole à des femmes qui ont toutes les raisons d'être en colère tant que l'égalité n'est pas acquise.

Si vous aimez les procès, lisez également l'excellent « Article 353 du code pénal » de Tanguy Viel.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Palais de justice de Rennes, 25 juin 2020. Après quatre journées de débats animés, Clément Largeron, le président de la cour d'assises de Rennes, met un terme aux débats. Chaque partie a défendu, autant que faire se peut, ses clients. du côté des parties civiles, les deux avocates sont confiantes en ce qui concerne la culpabilité de Mathilde Collignon. D'autant qu'elles sont presque sûres que le président et ses deux assesseurs feront pencher la balance en faveur de la culpabilité. Ce qui suppose alors que seuls trois jurés votent aussi pour. Une formalité selon elle. Si l'avocat général a requis une peine exemplaire, soit vingt ans, elles en espèrent quinze. Me Delannoy, l'avocat de Mathilde, déplore, quant à lui, le fait que sa cliente n'ait pas, au terme de sa déclaration, exprimé des regrets. Dans la salle de délibération où prennent place le président, ses deux assesseurs et les six jurés, chacun devra voter en son âme et conscience : Mathilde Collignon s'est-elle rendue coupable d'actes de torture et de barbarie ?
Pendant ce temps, celle-ci, dans la cellule des accusés, revient sur ce qui l'a conduite sur le banc des accusés...

Peut-on faire justice soi-même dès lors que l'on ne croit plus en la justice de notre pays ? Comment Mathilde Collignon, gynécologue de profession, divorcée et mère de deux filles, est-elle passée de l'état de victime à celle de bourreau ? C'est ce que nous révèle, dans ce court roman, Mathieu Menegaux, qui nous fait découvrir, au fil des pages, les raisons de ce procès très médiatique. Dans le post #metoo, l'auteur revient, avec force et fracas, sur un sujet sensible, à savoir la violence faite aux femmes. Il aborde, avec intelligence, tous les tenants et aboutissants d'un procès qui mènent au verdict et donne la parole aussi bien à Mathilde, aujourd'hui sur le banc des accusés, qu'aux personnes dans la salle de délibération. L'on assiste, ainsi, aux réflexions, au débat, au vote de chacun, tandis que l'on découvre, atterré, les raisons du geste dit barbare de la jeune femme. Un roman haletant, captivant, intelligemment construit, instructif mais aussi poignant qui met en lumière nombre de problèmes sociétaux. Un dénouement en joli pied-de-nez...
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20 ans de réclusion, c'est la peine requise par le Procureur de la République aux Assises de Rennes en ce beau jour de juin 2020. Mathilde, agressée trois ans plus tôt par deux hommes, est l'accusée, les deux hommes en question sont sur le banc des parties civiles en tant que victimes. le monde à l'envers ? C'est le noeud du problème : Mathilde, par ailleurs mère et médecin bien sous tous rapports, s'est fait justice elle-même, convaincue que ni la police ni la machine judiciaire ne feraient leur travail.

L'heure du délibéré a sonné, et pendant que les jurés se retirent à huis clos pour décider de la culpabilité ou non et de la peine éventuelle, Mathilde se morfond dans une cellule du Palais de justice. Pour tromper l'attente et son angoisse, elle couche son ressenti sur le papier. Dans la salle du délibéré, un jury composé de trois magistrats et six jurés non professionnels tirés au sort (quatre hommes et cinq femmes) entament les débats. Mathilde a reconnu les faits, certes, encore faut-il qualifier ceux-ci, s'accorder sur leur nature, et déterminer la peine qui leur correspond. Juger en âme et conscience, selon son intime conviction, sur base des faits et rien que des faits, en faisant abstraction de l'émotion planétaire suscitée par cette affaire sur-médiatisée qui a déchaîné les passions et les réseaux sociaux, la mission est délicate et ne laissera personne indemne.

Dans la foulée du mouvement #metoo, ce roman développe toute la gamme des points de vue, des plus tranchés aux plus nuancés, montre les luttes d'influences au sein du jury, la pression médiatique et les réputations à perdre ou à gagner pour les professionnels de la justice, la difficulté de séparer l'affect et le factuel, oppose les émotions individuelles à la froideur du Code pénal. Faut-il préserver le droit et la morale et infliger une peine exemplaire ? Ou faut-il laisser parler la compassion au risque de valider la vengeance personnelle et la loi du talion et donc d'entériner l'échec de l'institution judiciaire ? Mais surtout : pourquoi en est-on encore là ? Pourquoi la voix des femmes victimes de violences n'est-elle pas davantage écoutée ? Pourquoi est-il si compliqué pour une femme d'affirmer qu'elle aime le sexe ? Pourquoi certains hommes ne comprennent-ils pas que "non, c'est non" et pas autre chose ? Pourquoi la liberté et la peur sont-elles si mal réparties entre hommes et femmes ?

Le déroulement du délibéré est expliqué de façon limpide, le suspense est savamment distillé, le texte se lit d'une traite et le twist final m'a fait sourire. Mais malgré la libération progressive de la parole et des corps, ce roman montre que l'égalité n'est pas acquise, et que les femmes n'ont pas fini d'être en colère.

En partenariat avec les Editions Grasset via Netgalley.
#Femmesencolère #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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J'apprécie en général la plupart des romans lus de Mathieu Menegaux. Pour ce dernier opus, je suis sceptique.

Les passionnés de tribunaux, cour d'assise, jury et tout le ramdam en coulisse d'une délibération vont être servis ici. Car en somme c'est l'autopsie clinique exemplaire de ce qui se joue quand vous attendez un verdict de condamnation.
Sur Mathilde, on en apprend très peu. Elle aime le sexe et l'assume et est mal tombée un soir. La mère de famille s'est vengée. Son récit qui m'a de loin bien plus passionnée que ces sempiternelles délibérations est bien peu fourni. L'auteur a clairement voulu mettre l'accent sur cette sale de jury. Il y a bon nombre de descriptions sur l'architecture et le décor alentour et très peu de fond dans ce texte. L'empathie et l'émotion m'ont également manqué. Ça glisse avec un twist final un peu facile sur le viol de beaucoup de femmes. C'est du vu et revu. Dans un style bien trop factuel pour moi. Rien de neuf ici pour m'ébahir et m'émouvoir.
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Ce roman constitue en quelque sorte une réponse au de mon plein gré de Mathilde Forget.

Au Palais de justice de Rennes, se déroule le procès d'une femme accusée d'actes de barbarie et de torture. C'est du moins ce que le jury devra affirmer ou infirmer. Cette femme qui n'a rien d'une criminelle en série, qui exerçait le métier de gynécologue, et était appréciée autant par ses collègues que par ses patientes, a voulu se faire justice. A la suite d'un viol.

Les chapitres alternent le récit de l'accusée, qui explique comment elle en est arrivée à commettre son forfait, et le déroulé des délibérations.

Le débat est donc celui du traitement de ces affaires de viol dont le nombre est très certainement sous-estimé, tant les femmes évitent de déclarer ce crime. Et on les comprend, puisque déposer une plainte et s'en remettre à la justice est une épreuve insoutenable, avec un flou certain entre le statut de victime ou de coupable. C'est le seul cas où la victime devra prouver qu'elle n'est pas en fait la criminelle ! On passe sur l'humiliation de voir son intimité livrée en pâture sur la place publique.

Le roman est mené avec adresse, une progression dans la narration permet de découvrir peu à peu ce qui s'est passé, et le lecteur assiste au débat des jurés, et c'est l'occasion de mettre en avant les insuffisances de la justice en ce domaine, qui peut explique qu'on en arrive à se faire justice soi -même.

Court et efficace.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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critiques presse (1)
LeSoir
30 avril 2021
« Femmes en colère » décortique une cour d’assises. Le jury en est le véritable héros.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (119) Voir plus Ajouter une citation
L'influence qu'exerce les juges de métier au sein des jurys est considérable. Même si les trois magistrats ne se connaissent pas, au début d'une session, ils ont en commun la maîtrise du droit et l'aura de la robe. (...) Dès leur rentrée dans la salle d'audience, ils sont écrasés par le décorum : le président et l'avocat général parés de leur robe rouge représentent l'institution, le pouvoir, le savoir. Les simples citoyens, se sentent immédiatement relégués à un rang inférieur, ne se permettront pas de contredire les magistrats sur les éléments "techniques" de l'affaire. Voilà pourquoi le plus souvent, le droit prévaut aux Assises.
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Avec le recul, il semble évident que les acquittements de ces deux meurtrières, alors qu’elles avaient avoué leurs crimes respectifs, que les preuves matérielles et les témoignages venaient corroborer leurs aveux, ont fini de convaincre le législateur de ne plus laisser les jurés délibérer seuls : les jurés débattaient entre eux de la culpabilité et n’étaient rejoints par les magistrats qu’au moment de statuer sur la peine. Une loi de 1941 allait modifier le dispositif pour intégrer les magistrats au jury, qui serait confirmée à la Libération. Depuis, de multiples tentatives de professionnaliser les assises ont été repoussées, en référence à cet acquis de la Révolution française qu’aucun gouvernant n’a finalement osé remettre en question : conférer au peuple souverain le pouvoir de juger.
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«  Et si c’était votre fille , votre sœur, là, dans le box des accusés , derrière cette vitre blindée , auriez - vous envie qu’elle soit un symbole ?
Trouveriez - vous juste qu’elle soit condamnée pour l’exemple ?
La JUSTICE vous intime de la condamner lourdement .
L’HUMANITÉ devrait vous conduire à là clémence envers cette femme qui a reconnu les faits et qui a déjà été punie …
Alors que choisiriez - vous ?
Serez - vous des JUSTICIERS ? .
Ou serez - vous JUSTES ? . »
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- Comme de bien entendu ! La démocratie, c'est bien commode dès lors que le petit peuple vote tout bien comme les élites lui ont indiqué qu'il convenait, n'est-ce pas ? Mais si le résultat n'est pas dans la ligne, c'est que le peuple n'a pas compris, que le pouvoir n'a pas fait suffisamment de pédagogie et il convient pour les dominants de trouver d'urgence une entourloupe pour enfumer le peuple. Les femmes se rebellent, affirment qu'il ne s'agit ni de barbarie ni de vengeance mais bien de justice et toc, les hommes s'empressent de retirer le droit de vote aux femmes, c'est bien cela ?
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Je crois que je n'en pouvais plus de me dire que toujours ils demeureraient impunis, intouchables, tout ça parce qu'ils sont dotés d'un pénis et d'une paire de testicules. (...)
J'avais conscience du danger, des risques encourus, mais je ne voulais pas que mes filles vivent avec une femme capable de se laisser violer sans réagir.
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