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Roman poignant, coup de poing, qui prend aux tripes et qui laisse un goût amer. Tant de jeunesses gâchées, meurtries, mutilées.
Cependant, la fin m'a complètement déroutée et je suis passée à côté. Quel dommage.
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J'ai eu l'impression de lire un long cauchemar entrecoupé de brefs moments d'accalmie.
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Le seul problème de ce livre est qu'il est tellement bien écrit que, du coup, je me perd, je m'oublie dans ces mots si bien associés, et que j'oublie l'histoire, pourtant tellement folle et choquante. Ou quand la littérature peut manquer servir son sujet... J'ai été happé par le début, je me suis perdu en cours de route. Partiellement. Je donne dès lors un cinq étoiles partiel, soit 3,5.
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Quand le médecin de la croix rouge tomba sur Alam, le petit afghan avec ses trois cicatrices de même magnitude alignées comme le baudrier d'Orion, voilà ce qu'elle rapporta : « vêtu des hardes ordinaires aux bergers illettrés des montagnes, celui-là portait curieusement de solides sandalettes de cuir. Les yeux clos, il saignait du nez et des lèvres ; une expression d'infini détachement flottait sur ce beau visage près de se transformer en masque de poussière ». Comment un enfant de onze ans peut-il se résigner à la mort aussi facilement? Quelle folie peut amener les hommes à faire le sacrifice de leurs fils ? Pour y répondre, Hubert Haddad nous conduit d'abord à Kandahar, là où le petit Alam a fait connaissance avec la guerre. Dans la chaleur et les cailloux, sa famille décimée veille sur lui tant bien que mal. C'est encore un innocent, un petit être émotif qui tombe dans les pommes le jour de sa circoncision, ce qui lui valut le sobriquet de « l'évanoui ». Il ne somnolera pas longtemps. Il semble qu'en temps de guerre la violence s'immisce en chacun, comme un virus, et que les enfants ne sont plus que des jouets ou des accessoires : « comme partout où l'économie de guerre encourage les pires trafics, la pusillanimité des adultes s'appuyait largement sur cette main d'oeuvre privée de recours. Les cohues juvéniles courant en tous sens ou hélant le chaland donnaient aux rues un air de fausse gaité ; cette explosion de jeunesse affairée à suivre sous l'oeil d'ancêtres aux allures de momies n'avait d'autres circonstances que l'intangible vitalité d'un peuple ». Tel le poilu d'une autre époque, que la mutilation précoce sauvait d'une mort certaine, Alam doit son salut à sa vilaine blessure. Il quitte son pays de malheurs, traverse l'Europe et rejoint la France, sa nouvelle terre d'accueil. Une douille et une émeraude en poche, des cicatrices à l'âme, il se cherche une famille parmi ses mauvaises fréquentations dont Poppy, la tendre camée, est la figure maternelle et dérisoire.
Le roman de Hubert Haddad est un plaidoyer pour ces enfants soldats qui furent les témoins et les acteurs de combats qu'ils ne devraient connaître – et encore - que par la virtualité du jeu vidéo.
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enfant soldat
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Hubert Haddad est un écrivain, poète, romancier, historien d'art et essayiste français d'origine tunisienne.

Opium Poppy, publié en 2011 aux éditions Zulma conte l'histoire tragique et bouleversante d'Alam l'Evanouï, un enfant afghan victime de la cruauté des hommes. Alam, enfant de la guerre, comme l'appelle l'auteur, est bousculé de part-et-d'autre par les conflits armés, venant d'un occident malfaisant, de groupes terroristes, ou de trafiquants de drogue et d'armes. La violence perpétrée par ces acteurs anéanti l'innocence de cet enfant qui n'aspirait qu'à l'amour.


L'histoire : Vivant à la campagne avec son père paysan, sa mère, et son frère, il est grièvement blessé lors d'un conflit armé. Il est soigné par les médecins d'une ONG puis il s'enfuit et tente de s'en sortir en partant pour la France. Mais ce périple aux frontières de la mort le mènera à Paris ou il ne trouvera que l'indifférence et l'égoïsme de ses habitants – mis à part ce retraité qui cherche la compagnie de cet enfant et lui procure des vêtements et un abri. Il finira par renouer avec la misère et la violence au sein des banlieues les plus dangereuses de la région parisienne, et sera à nouveau instrumentalisé par des adultes déviants.

On ne peut évidemment sur un sujet aussi pesant et grave porter un jugement négatif, quand bien même ce ne soit qu'à propos de l'écriture. Peu importe, Hubert Haddad écrit prodigieusement bien. Il manie les mots avec une délicatesse sans égale et le sujet avec tact.
Lien : http://chrisylitterature.jou..
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une histoire complexe ou les rapports humains font exploser les nécessités politiques.
C'est une belle histoire
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L'Evanoui : petit Afghan presque sans nom, ou plusieurs fois mal nommé, ou peut-être pas si mal : c'est selon que l'on prenne son nom pour un héritage ou par défaut...
Petit garçon, toujours entouré du pavot et de sa résine mortifère, presque sans parole, ou porteur d'une seule parole de fuite pour sa troisième sirène, impossible amour de junkie...
Petit enfant-soldat, trois fois sous les tirs, à l'assaut à l'arme lourde...
Petit Taliban, fratricide de son frère Taliban...
Petit à l'oreille mutilée ayant pour talismans un cristal d'émeraude et une douille, enfouis dans une poche d'anorak.

Un roman de migration et de guerre qui a tout pour m'enchanter : un éclairage inhabituel sur notre triste monde si incompréhensible et surtout sur ses aspects les plus déchirés et déchirants, un langage, une structure de récit, un style inattendus - Hubert Haddad ne m'a encore jamais déçu - une profonde justesse de l'émotion provoquée.

... Car enfin, l'Evanoui, petit assassin de sang froid, tu n'es pas là pour nous attendrir, ni même pour nous plaire.
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Découvert par hasard car il était classé, sur Babelio, comme ressemblant à Maxence Fermine, ce fut un bonheur de découvrir, via Opium Poppy, Hubert Haddad. Habituellement, je me méfie de ses comparaisons hâtives entre tel et tel auteur, mais je dois bien avouer que, sur ce coup, le parallèle était justifié voire inévitable. Tout d'abord au niveau du style:Hubert Haddad possède, à l'instar de Maxence Fermine, la clé de ce lyrisme, de cette poésie qui évolue entre simplicité, pureté et efficacité. Mais sur les thèmes des oeuvres aussi, je fut surpris de découvrir des thèmes similaires: "Opium/Opium Poppy", "Neige/Le Peintre d'éventail"... Ils développent tous les deux très bien cette poésie du voyage, qui embarque avec joie les lecteurs dans d'autres univers. Dans Opium Poppy, nous sommes transportés entre Paris et l'Afghanistan en suivant deux jeunes frères fuyant ou affrontant la guerre qui dévaste l'Afghanistan, en suivant le destin tristement réaliste d'un enfant soldat qui mène sa vie entre la mort, le malheur et la poussière.
Je recommande évidemment ce livre ainsi que, si mon intuition est bonne, l'ensemble de l'oeuvre de Hubert Haddad tant sa plume est belle, dans ses histoires sont enivrante, tant le voyage est complet.
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A travers le regard d'Alam, un enfant afghan, Hubert Haddad nous fait découvrir la vie des paysans afghans, l'absurdité et les horreurs des actions punitives, l'exil et la condition d'émigré clandestin. Et à travers ses fuites et ses découvertes, de Kaboul jusqu'aux banlieues parisiennes, c'est la drogue, du producteur au consommateur, le trafic d'armes et la violence qui partout se révèlent à nos yeux et mènent la danse. Ce pourrait être n'importe où, n'importe quel autre gamin de douze ans, déchiré entre l'envie d'apprendre et la nécessité de se corrompre pour survivre, entre la douceur de l'enfance et l'absurdité du monde des adultes. Désensibilisé par les événements qu'il subit et sa vie d'enfant soldat, l'Évanoui transporte partout avec lui la violence qui l'a détruit. Et les efforts méritants là-bas ou ici, du personnel médical, humanitaire ou social qui tentent de l'en sortir se heurtent à un mur infranchissable. Plus de place, chez un Zia, un Alam ou un Évanoui dans le regard duquel la mort a pris place, pour l'espoir.

Formidable livre, poignant, bouleversant, dépaysant.
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