Le miracle de Vierves

Le village de Vierves est célèbre grâce à Gérard, un cerf majestueux qui attire chaque année des touristes dans ce tout petit village, bien pauvre en distraction par ailleurs.
Gérard serait en effet à l'origine d'une légende locale assez cocasse.
Mais quand un habitant tue accidentellement Gérard, tout part en vrille.
J'ai trouvé plaisante cette histoire de village qui mise tout sur une seule et unique attraction et où tout un tas de secrets vont être révélés à la suite de l'accident fatal de Gérard.
Malgré tout, les faits sont assez attendus et ça s'oublie vite.

J'aime beaucoup l'illustration de couverture rappelant les peintures des Brueghel, peintres brabançons du XVIe siècle. On est quelque part entre la Belgique ou le nord de la France, en fait, il existe bien un village qui s'appelle Vierves, dans les Ardennes Belges, et les paysages de la bande dessinée sont assez ressemblants et pourtant très épurés et naïfs. C'est une histoire autour d'un miracle qui aurait eu lieu, une immaculée conception, une histoire de crédulité, de croyances rurales avec une commune qui vit là dessus. Au fil du récit, on découvre les relations entre les protagonistes qui tissent une trame qu'on ne comprend que petit à petit. Les relations entre les différents acteurs sont faites de dénis, d'aveuglements, de mensonges, de supercheries, mais aussi d'amour. Inne Haine nous propose une vision sarcastique et en même temps pleine de tendresse de ce petit village, on arrive à s'attacher à ses habitants, à son ambiance simple, on arrive à être touché.

Le miracle de Vierves est une comédie satirique pour dénoncer en filagramme les villes qui font le commerce de quelque chose basé sur du vent. Lourdes ne sera pas visée particulièrement. La ville de Vierves n'existe d'ailleurs pas. Il est plutôt fait référence à un mythe païen autour de la fécondité et du cerf dans une joyeuse farce provinciale.

En effet, cet animal sera omniprésent au fil de ce récit. Il y a là encore un secret de famille sur les origines de la paternité qui ne sera révélé qu'au final.

Je n'ai pas accroché plus que cela à cette suite de situations rocambolesques. C'est bien réalisé et le travail est honnête pour une première de l'auteure, belge de surcroît. On pourra relever une certaine approche assez originale tout en se servant du symbole forestier. le style ligne claire assez épuré n'a pas retenu mon attention.

Au final, tout cela reste très sage.

J'ai eu l'oeil attiré par la couverture de cette BD dont les couleurs m'ont évoqué le siècle d'or de la peinture hollandaise (Avercamp en particulier). Je n'ai pas retrouvé cette magie à l'intérieur du roman mais j'ai cependant été surprise de constater que l'auteure était flamande. L'histoire, plus complexe qu'il n'y paraît au premier abord, pourrait être la trame d'un roman à part entière où chaque personnage a un rôle important à jouer. Ils ne sont pas très développés, le genre BD oblige, mais néanmoins attachants. Les planches — quasiment des illustrations d'histoire naturelle— complètent agréablement le récit. du point de vue matériel, les pages et la reliure sont de qualité et, pour résumer, je dirais que cet album est un objet hors du commun et remarquable.

Dans un village belge, toute l'économie du village est basée sur un miracle. Au fur et à mesure, cette histoire a pris une place importante pour le village et nous nous éloignons pour afin vénérer Gérard.
Mais un beau jour, François a un accident et tue Gérard le cerf. Il masque son erreur auprès des habitants afin de ne pas faire couler l'économie du village.
Tout au long de l'album, d'autres intrigues font participer d'autres personnages.
Les couleurs automnales sont bien choisis pour l'ambiance de la forêt, mais on regrette un peu le manque de profondeur émotionnelle dans l'histoire.