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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Myrtle Dunnage, qui se surnomme Tilly, revient à Dungatar après vingt ans d'absence pour s'occuper de sa mère malade, Molly Dunnage. Un malaise s'installe dans la petite ville jusqu'à que les habitants se rendent compte que Tilly a des fabuleux talents de couturière.
Je n'avais jamais entendu parler de ce livre mais la photo de la couverture m'a interpellé avec le jeu de mots. J'ai été un peu déstabilisée par le début du livre : une foule de noms de personnages, sans compter les surnoms, des dialogues étranges, des personnages excentriques… j'ai bien cru que j'allais abandonner. Mais finalement, je retiens quelques noms et métiers pour arriver à avoir une idée générale de cette drôle de ville.
On sait qu'il s'est passé quelque chose, il y a vingt ans, on le découvre au fil des pages. Tilly, cette jeune fille qui s'accroche à sa mère, qui reste dans sa coquille, refuse les avances de Teddy, la star locale de Dungatar. Mais petit à petit, les choses changent…
J'ai bien aimé l'histoire de cette ville, de ses personnages truculents, des situations cocasses... et de cette Tilly même si parfois, j'aurais aimé une histoire moins rapide et plus posée, qui développe un peu plus ses personnages et me fasse découvrir leurs pensées. Mais je n'hésiterai pas à lire un autre de ses livres, on passe un bon moment même s'il ne faut pas oublier de prendre un crayon et une feuille pour noter les nombreux personnages...
Paru en 2000, Plates coutures a reçu le prix du meilleur livre attribué par les librairies, en Australie.
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J'ai choisi ce livre par hasard à ma médiathèque. Cette médiathèque me fait lire des livres auxquels je n'aurais pas touché en temps normal, et ça est super chouette! Dommage que je ne me sois pas inscrite avant!!

Bref ce n'est pas le sujet, je l'ai choisi notamment pour le thème de la couture que j'ai commencé pendant le confinement et qui me fait désormais perdre beaucoup d'heures de lecture. Alors il est vrai que le livre est long a démarré. L'auteur y plante le décor pendant longtemps lais de là à dire qu'il ne s'y passe rien, je ne suis pas d'accord. La couture finalement n'est pas le sujet principal de l'ouvrage. Il en prend une grande part mais finalement c'est le personnage principale et sa mère, le sujet du livre. On comprend peu à peu le parcours de cette jeune femme. Et on se désole pour les coups que lui donne le destin. Mais finalement, la vengeance, ce plat que l'on sert froid, devient brûlante en toute fin de roman.

Il ne restera pas dans les annales au niveau de la lecture, c'est vrai que celle-ci était un peu laborieuse avec les descriptions de début de roman mais finalement, je ne regrette pas de l'avoir lu.
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Contrairement à l'image erronée de bluette vintage diffusée par les éditeurs français, "Vengeance haute couture" ("The dressmaker" en VO) est un roman relevant du genre Australian gothic. Car oui, s'il parait difficile d'associer les codes du gothique aux paysages arides de l'Australie, c'est aussi parce que le sixième continent a réussi à se les réapproprier pour créer un genre qui lui est propre. Dans le cas de "The dressmaker", l'aura gothique vient essentiellement du traitement féroce que l'auteure fait de ses personnages et de son intrigue, mêlant à la façon d'une tragédie romance, émotion, et noirceur. Ce qui empêche le livre de tomber dans le pathos, c'est son humour : un humour qui oscille entre l'ironie légère et le sarcasme grinçant mais jamais lourd, principalement provoqué par le regard très distancé posé sur les habitants de Dungatar, rhabillés (dans tous les sens du terme) pour l'hiver d'une plume aiguisée et tranchante. En mélangeant les genres avec un rare brio et malgré un style parfois cru, Rosalie Ham parvient à nous arracher des fou-rires inattendus entre deux descriptions de tissus ou de toilettes d'une élégance à couper au couteau.

L'atmosphère et les thèmes évoqués peuvent rappeler les sujets de prédilection de romancières comme Alice Hoffman (dans sa description des petites bourgades et du sectarisme de ses habitants) ou Joanne Harris (particulièrement son roman "Chocolat" et son personnage d'héroïne qui provoque le scandale autant que la curiosité d'un village en y pratiquant un art à part), si ce n'est que Rosalie Ham y ajoute tout le piquant propre à la culture australienne. L'auteure manie avec talent l'art de raconter, en quelques lignes, l'enchainement des gestes et des paroles qui font d'un passage ou d'un dialogue une scène saisissante de vie, savoureuse. Cette écriture, très visuelle, participe à la réussite du roman et permet d'affiner les caractéristiques des (très) nombreux protagonistes, hauts en couleurs. On se régale ainsi de petits détails qui font le sel de l'histoire : le pharmacien atteint de Parkinson que les habitants "lancent" et réceptionnent d'un bout à l'autre de la rue principale lorsqu'il doit s'y déplacer, les employées de la poste qui ouvrent et fouillent les colis (à leurs risques et périls), ou la first lady de Dungatar qui, atteinte d'une maniaquerie tenace, astique jusqu'aux poignées de porte après leur utilisation. Quant à l'adorable sergent Pratt, eh bien... je vous laisse découvrir vous-même son petit secret inavouable...

La "vengeance" du titre, s'il y en a une, n'est finalement pas la motivation première de l'héroïne. Même, elle n'est pas totalement de son fait et s'avère le fruit d'un hasard dans l'enchainement des situations (qui prennent parfois des virages à 180 degrés, il faut l'admettre, mais que c'est jouissif!) en fin de roman. Une fois cette "machine infernale" lancée, on pourra parfois reprocher à l'auteure de malmener certains personnages auxquels ont s'est furieusement attachés (surtout un en particulier, moi-même je ne m'en suis pas encore remis). C'est là que les accents gothiques du récit se rappellent au lecteur : une suite d'événements malencontreux conduit tout ce vaniteux petit monde à monter une nouvelle version de "McBeth" , clin d'oeil des plus amusants à la thématique de la vengeance puisque l'issue du spectacle verra effectivement, dans un certain sens, Tilly battre la petite ville de Dungatar à plates coutures.

En bref : A ceux qui attendent ou qui craignent une romance de gare : don't judge a book by its cover. A la fois diabolique et émouvant, "The dressmaker" dresse le portrait au vitriol d'une bourgade australienne des années 50 que le hasard confronte à sa Némésis. Rosalie Ham parvient à mêler avec talent différents genres en passant de la satire au drame non sans quelques détours par l'humour. La lecture de ce roman haute couture saturé d'élégance est d'une jouissance inattendue!
Lien : https://books-tea-pie.blogsp..
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