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3,76

sur 420 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Roman qui parut en 1930, fut traduit en français en 1936 et dont le titre changea quelques années plus tard en le célébrissime le faucon maltais (le titre original est The Maltese falcon). Passé à la postérité en 1941 grâce au film de John Huston avec Humphrey Bogart en Sam Spade. Malgré cela, je ne l'avais pas lu et le film est très lointain dans ma mémoire.

Le faucon de Malte est le troisième roman des six qu'écrira Dashiell Hammett après avoir publié pas mal de nouvelles. C'est lui qui révolutionna le genre policier. Il n'y a plus ni bien ni mal, Sam Spade est un détective qui cherche certes la vérité, mais peut s'en arranger si ça l'avantage. Grand buveur, bagarreur, dragueur, il n'hésite pas à se servir des autres pour parvenir à ses fins. C'est aussi l'apparition des femmes qui ne se cachent pas, entre femme-enfant et vamp, Effie Perine, la secrétaire de Sam est ainsi décrite : "La jeune fille, bronzée, grande -une fausse maigre, portait une robe de lainage mince qui moulait ses formes comme un drap mouillé. Ses yeux bruns riaient dans un visage enfantin."

Régulièrement classé dans les polars marquants, je vais -une fois n'est pas coutume- dans le sens commun. Court, rapide, incisif dans les dialogues, noir, tout est excellent. Personne n'est tout noir tout blanc sauf peut-être Effie Perine. On s'attend à tout moment à un bouleversement. Les personnages sont brièvement décrits, le reste, il faut le chercher entre les lignes, dans les réparties et c'est assez aisé. Pour l'intrigue, Dashiell Hammett distille des indices sans les expliquer, ça intrigue, évidemment. Les explications suivent quelques pages plus loin et tout s'emboîte parfaitement, jusqu'à la fin.

Ce roman mythique débute ainsi révélant d'emblée l'ambivalence du personnage principal : "Sam Spade avait la mâchoire inférieure lourde et osseuse. Son menton saillait, en V, sous le V mobile de la bouche. Ses narines se relevaient en un autre V plus petit. Seuls, ses yeux gris jaune coupaient le visage d'une ligne horizontale. le motif en V reparaissait avec les sourcils épais partant de deux rides jumelles à la racine du nez aquilin, et les cheveux châtain très pâle, en pointe sur le front dégarni, découvrant les tempes. L'ensemble du visage faisait penser au masque sardonique d'un Satan blond."
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Je l'avais déjà lu au collège, mais je ne me souvenais que d'une chose : "Ouah, c'est trop cool" (Même à l'époque je ne m'exprimais pas en ces termes). du coup, cette nouvelle lecture est à mi-chemin entre la découverte et les retrouvailles.

Je reste sur mon impression initial, veille de 15 ans (environ), ce livre est un polar de très très grand niveau. Un polar comme on les aime, on imagine Bogart, la galurin sur l'oreille, le sourire en coin, le flegme face aux beautés fatales, toutes manipulatrices, usant et abusant de leur charmes pour convaincre Spade d'entrer dans son camp.
Un suspens maintenu de bout en bout, et surtout une intrigue bien ficelée, où le lecteur se perd en conjecture, se demandant surtout si Spade a réellement un train d'avance, ou s'il prêche le faux pour savoir le vrai.

Un seul point pêche dans cette lecture, la traduction, parfois on a cette impression de manque (il ne manquerait pas un nom, un pronom, une lettre), ensuite est-ce un problème de typo ou de traduction, je ne sais pas, mais cela peut gâcher légèrement la lecture.
Lien : http://valentinef.canalblog...
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Un "vieil" enqueteur façon privé, met la main dans un complot qui mele des personnages troublent et voilà une bonne enquete qui commence au creux de la nuit dans les ruelles .... un vieux chat sur un couvercle de poubelle, un vieil imperméable, une belle plate .... un retour au bon vieux polar.
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Le polar "noir" type des années 30. La lecture de ce roman projette à la perfection le lecteur vers les souvenirs qu'il peut avoir du film de John Huston. Corrélativement, le personnage de Sam Spade prend aussitôt les traits et les attitudes comportementales d'Humphrey Bogart dans cette oeuvre mythique.

Des personnages aux traits de caractères marqués, caractéristiques de la vision des bons et des méchants des années 30, qui se croisent et s'affrontent dans la recherche du faucon maltais, statuette de l'Ordre de Malte. le personnage principal, le détective Sam Spade, se démarque des autres de par son attitude de "dur à cuire" évoluant toujours sur le fil ténu de la légalité et de la morale.

Une intrigue simple mais efficace très loin des enquêtes des romans policiers contemporains qui sont souvent sans saveur. le style de Dashiell HAMMETT est percutant du fait de phrases courtes constituée de termes simples particulièrement choisis pour conduire le lecteur a imaginer exactement les scènes décrites autour des personnages et non autour de leur décor.

Un classique de la littérature "noire" qu'il faut avoir lu.
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L'inconvénient quand on lit les classiques après tout le monde est que tout a déjà été dit. Pas d'autre chose que d'improviser. Quelle chance, c'est ma spécialité. Je vais donc vous résumer le livre en une seule phrase.

C'est l'histoire d'un détective privé qui se retrouve entraîné dans une folle histoire où se trouve, pêle-mêle, demoiselle en détresse, flics butés et pas fûtés, des gangsters et un mystérieux oiseau noir.

C'est tout? Non, ça ne peut pas s'arrêter là?
Bien sûr que non. le faucon de Malte (bien que je préfère le Faucon Maltais, beaucoup plus...Bref, je préfère et c'est tout) ne se trouverait pas dans le classement des meilleurs polars de tout les temps, si c'était le cas.
C'est le genre de livre où l'on se fiche totalement de l'histoire. Mais pas des personnages, qui construisent une histoire à eux seuls. Parce que clairement, cette statue de faucon, on s'en tamponne le coquillard. Mais les personnages....Whaou! Ils sont tellement bien décrits qu'ils en paraissent presque palpables. Presque réels.

Je pense que ce livre fait partie de ceux qui ne peuvent aller que dans deux catégories : ou on aime, ou on déteste. Mais en aucun cas, on ne peut rester indifférent. C'est impossible. Inconcevable, comme dirait Vizzini.

Tout ça pour vous dire, que je vous conseille vivement de lire cette oeuvre. Et au galop.
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En fait, à cause du film de John Huston, je ne sais plus si j'ai lu le roman.
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Un roman sombre, froid, intense, qui pose les bases du roman noir américain. Incontournable.
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Grâce à la librairie Gallimard, nous connaissions déjà par des traductions deux livres de Dashiell Hammett : la Clé de verre (The Glass Key) et la Moisson rouge (Red Harvest). Nous en avons ici-même indiqué les mérites. Grâce à The Albatross Continental Library, qui fait concurrence à Tauchnitz, nous avons maintenant à notre disposition le texte anglais d'un troisième livre du même auteur pour le prix relativement modique de 12 fr. Il n'est pas moins remarquable que les deux autres. Sans doute The Maltese Falcon [le Faucon maltais] est un livre de début ; cela se voit à certaines gaucheries dans le récit et dans les descriptions mais peut-être à cause de cette gaucherie même, le roman semble encore plus près de la vie, de la cynique et brutale réalité américaine, que les deux autres. On nous épargne le dénouement conventionnel et postiche rajouté à la Clé de verre et la moralité factice de Red Harvest, où les différentes bandes, en se détruisant les unes les autres, semblent faire triompher une sorte de justice distributive. Dans le Faucon de Malte, tout le monde est immoral, crûment, froidement immoral. Une seule chose compte : l'argent, les dollars. le détective lui-même, Spade, le héros du récit, ne vaut pas mieux que les autres, les criminels qu'il poursuit. D'ailleurs il le sait et ne s'en cache pas. Il n'a aucune illusion, ni sur lui-même, ni sur la justice au nom de laquelle il travaille, ni sur la police officielle, ni sur ses propres collaborateurs. Son associé, Miles Archer ayant été tué au début (c'est le premier crime) il répond à une cliente apitoyée qui s'informe si Archer était marié : « Mais oui, avec pas d'enfants et dix mille dollars d'assurance et une femme qui ne l'aimait pas. Alors, comme vous voyez, ça va. » Il est bien placé pour parler ainsi, du reste car il était l'amant d'Iva, la femme d'Archer. S'il en a du regret par la suite, c'est uniquement parce qu'Iva se conduit en véritable crampon et veut à toute force l'épouser, ce à quoi il ne tient guère. Ce Spade, rusé, méfiant et féroce, est un véritable Canaque en complet veston. Il est toujours prêt à lancer son poing dans la figure des hommes et sa main sur les fesses des femmes. Lorsque celles-ci protestent, il s'excuse en disant : « Je ne sais pas parler autrement aux femmes. Je ne sais que leur dire. » Au reste s'il est sensuel et capable de violentes flambées de désir et même de passion, Il ne perd jamais de vue ses intérêts. L'action court de mensonge en mensonge, de meurtre en meurtre et de trahison en trahison jusqu'à la scène finale, la plus cynique de toutes, et presque grandiose à force de cynisme. Il faut voir comment Spade explique à sa cliente, une belle jeune fille qui est devenue sa maîtresse, que c'est elle la criminelle, qu'il s'en est douté dès le début, et que ça ne l'a pas empêché de l'aimer, mais que leur amour ne l'empêchera pas non plus de la livrer à la police et de l'envoyer à la potence ou à la prison perpétuelle. — Bien sûr, ma chérie, lui dit il, tu es richement gentille, et je suis fou de toi, et on a couché ensemble, et tout ça, mais ça n'est pas une raison pour te laisser partir. Et il lui énumère froidement, méthodiquement, les huit bonnes raisons qu'il a de la faire condamner : d'abord, ne pas faire condamner l'assassin de son associé serait maladroit ; ça nuirait au business. Ensuite il pourrait être soupçonné de complicité, si jamais on découvrait le pot aux roses. Et puis, puisqu'elle a tué Archer, elle pourrait bien s'aviser de le tuer, lui, Spade, pour l'empêcher de parler... Et ainsi de suite. Et sa main, crispée sur l'épaule de sa partenaire pour une dernière caresse, s'ouvre pour la pousser dans les bras des policiers officiels, qui frappent à la porte... Évidemment, après ça, Spade aura des regrets, car cette Brigid était rudement gentille. Mais ce ne sera que quelques mauvaises nuits à passer. Tandis que vingt ans dans la prison de San Quentin... Comme nous voilà loin, n'est-ce pas, des détectives gentlemen et chevaleresques et des ingénues ravissantes qui savent demeurer pures au milieu des pires souillures. L'auteur, qui a été au service de l'agence Pinkerton pendant des années, sait de ce dont il parle, et ses livres resteront comme un témoignage, accusateur, impitoyable et précis sur l'Amérique de notre temps.
Régis Messac
Les Primaires, n° 42, juin 1933

Lien : https://www.regis-messac.sit..
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