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Citations sur La Faim (103)

En ce qui concernait le vieillard, un vieillard était un vieillard. Peut-être ne le voyait-il même pas, peut-être qu’il dormait assis ; Dieu sait même s’il n’était pas mort. Cela ne m’étonnerait pas qu’il fût assis et mort. Et je ne m’en faisais pas un cas de conscience.
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Quelle merveilleuse jouissance de se retrouver dans une maison humaine, d'entendre le tic-tac d'une pendule, et de causer avec une jeune fille pleine de vie, au lieu de causer avec soi-même.
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Je ne pleurais pas, j'étais trop fatigué pour cela.
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Elle n'avait plus qu'une dent de devant. Nerveux et impressionnable comme je l'étais devenu ces derniers jours, le visage de la femme me causa soudain une sensation de dégoût. Sa longue dent jaune avait l'air d'un petit doigt qui lui sortait de la mâchoire, et son regard était encore tout chargé de saucisses quand elle le tourna vers moi. Du coup je perdis l'appétit et le coeur me leva.
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L’adversité avait pris le dessus, elle avait été trop rude ; j’étais extraordinairement délabré, je n’étais plus que l’ombre de ce que j’avais été jadis. Mes épaules s’étaient affaissées, toutes déjetées sur le côté, et j’avais pris l’habitude de marcher complètement courbé pour protéger ma poitrine du mieux que je pouvais. J’avais passé l’inspection de mon corps quelques jours plus tôt, un après-midi dans ma chambre, et j’avais pleuré sur lui durant tout ce temps. Depuis bien des semaines, je portais la même chemise, elle était roide de vieille sueur et m’avait rongé le nombril. Il sortait de la plaie un peu d’eau sanguinolente, ce n’était pas douloureux, mais c’était affligeant d’avoir cette plaie au beau milieu du ventre. Je n’avais pas de remède là contre et la plaie ne se refermait pas toute seule ; je la lavai, l’essuyai soigneusement et remis la même chemise. Il n’y avait rien à faire…
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La seule chose qui me gênât un peu, c'était, malgré mon dégoût de la nourriture, la faim quand même ? Je commençais à me sentir de nouveau un appétit scandaleux, une profonde et féroce envie de manger qui croissait et croissait sans cesse. Elle me rongeait impitoyablement la poitrine ; un travail silencieux, étrange, se faisait là-dedans. On eût pu croire à une vingtaine de fines petites bestioles qui penchaient la tête d'un côté et rongeaient un peu, penchaient la tête de l'autre et rongeaient un peu, restaient un moment tranquilles, recommençaient, se frayaient un chemin sans bruit et sans hâte et laissaient des espaces vides partout où elles avaient passé...
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Et toujours pas un bruit qui vînt me déranger; la clémente obscurité avait caché l'univers à mes yeux et m'avait enseveli dans un calme introublé... Seule la monotone rumeur assoupie du grand silence vide se tait à mon oreille.
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Le fait est que ma pauvreté avait aiguisé en moi certaines facultés au point de me valoir de véritables désagréments, oui je l’assure, de véritables désagréments, hélas ! Mais cela avait aussi des avantages, cela me venait en aide dans certaines situations. Le pauvre intelligent était un observateur bien plus fin que le riche intelligent. Le pauvre regarde autour de soi à chaque pas qu’il fait, épie soupçonneusement chaque parole qu’il entend dire aux gens qu’il rencontre ; chaque pas qu’il fait lui-même impose à ses pensées et à ses sentiments un devoir, une tâche. Il a l’oreille fine, il est impressionnable, il est homme d’expérience, son âme porte des brûlures.
Et je parlai fort longtemps de ces brûlures que portait mon âme.
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Au milieu de ces stériles efforts, le désordre commençait à revenir dans mes pensées, je sentais littéralement des ratés dans mon cerveau, ma tête se vidait et finalement elle était sur mes épaules légère et dépourvue de contenu. Je percevais avec tout mon corps ce vide béant de ma tête, je me faisais à moi-même l'effet d'être évidé du haut en bas.
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Nous nous mîmes à rire et à plaisanter, nous parlions sans arrêt, tout le temps, je ne savais pas ce que je disais, j'étais joyeux. Elle raconta qu'elle m'avait vu une fois avant, il y avait longtemps, au théâtre. J'étais avec trois camarades et j'avais fait le fou , très certainement j'étais ivre aussi cette fois-là, elle en avait bien peur.
"Pourquoi croyait-elle cela ?
- J'avais tellement ri.
- Oui-da. C'est vrai, je riais beaucoup dans ce temps-là.
- Mais plus maintenant ?
- Oh ! si, maintenant aussi. C'était si magnifique d'exister."
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