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Quel bonheur de retrouver la plume et la puissance d'évocation de mon cher Thomas Hardy, sans doute ma plus belle révélation littéraire de ces dernières années !

Ces deux nouvelles ("Le bras estropié" et "Les intrus de la Maison Haute") nous plongent au coeur du Wessex, cette campagne anglaise sublimée par l'auteur, au contact de traditions rurales, dans le contexte très hiérarchisé de l'agriculture du XIXème siècle.

Les descriptions de la lande sont belles et le travail des hommes est mis à l'honneur avec simplicité et intégrité. Une pointe de sorcellerie, une dose de séduction, un soupçon de rédemption et voici deux récits magnifiques qui font voyager très loin en l'espace d'une centaine de pages.

J'étais tellement malheureuse d'avoir lu tous les romans traduits de Thomas Hardy que me plonger dans ses nouvelles me donne envie de les reprendre tous, les uns après les autres.


Challenge XIXème siècle 2020
Challenge RIQUIQUI 2020
Challenge SOLIDAIRE 2020
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Ce petit recueil à deux euros nous fait découvrir le travail de nouvelliste de Thomas Hardy avec deux contes qui mettent en scène, chacun à sa manière, un fermier prospère confronté à son mariage plus ou moins malheureux.

Le bras atrophié (1888)
Dans la laiterie où trayeuses et trayeurs terminent de remplir les seaux, les conversations tournent immanquablement autour de la toute nouvelle et toute jeune épouse du riche fermier Lodge. Parmi les trayeuses, il en est une, Rhoda Brook, que le fermier a délaissée, avec un fils d'une douzaine d'années qu'il n'a pas reconnu. C'est ce fils que Rhoda enverra sur les chemins et à l'église pour obtenir tous les détails sur le physique de la jolie Gertrude. C'est ainsi que « Rhoda était à même de se faire de Mrs Lodge, qui ne se doutait de rien, une image mentale aussi proche du réel qu'une photographie. » Pleine de cette image de la jeune épouse, c'est en rêve qu'elle la voit comme assaillante et, lui saisissant le bras gauche, s'en dégage violemment en la poussant. Un rêve qui lui semble si réel qu'il quittera son côté onirique pour basculer dans la réalité.

Je ne connaissais pas encore Thomas Hardy dans le domaine mi-fantastique, mi-maléfique et j'ai aimé ce conte tout à fait marquant. Sortilège, mauvais oeil, superstitions campagnardes plutôt morbides, il nous offre ici un conte dont le déroulé tend, nous le sentons dès le début, vers un tragique destin. Sa plume, toujours aussi accrocheuse, s'ancre dans des petits détails d'époque, souvent liés à cette campagne du Wessex imaginaire et pourtant si réelle.
Cette confrontation de femmes, malgré elles, car leurs sentiments réciproques ne sont finalement pas du tout entachés de haine, coule inexorablement vers une issue dramatique.

Les intrus de la Maison Haute (1884)
Le fermier Charles Darton et l'un de ses laitiers qui doit être son garçon d'honneur, chevauchent sur une route de campagne interminable, dans l'obscurité hivernale du Wessex. Sans réel amour, ni réel enthousiasme, Charles va épouser Sally. Les raisons, plutôt froides, de son choix sont que Sally sera une femme pratique et simple, raisons que son ami ne partage pas !

Ce conte est bien moins surprenant que le précédent mais il dénonce, ironiquement, la bonne position sociale et financière d'un fermier. Ce beau parti, finalement, ne se verra pas si facilement ouvrir les portes vers un gentil destin matrimonial.
Thomas Hardy s'est attaché à nous livrer ici un personnage féminin déterminé, beaucoup moins inconsistant qu'un richissime fermier.

Deux petits contes, vite lus, dans lesquels j'ai encore une fois pu déguster l'élégante plume de cet auteur.
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Dernière oeuvre de Hardy que j'ouvre et que j'ai pu savourer au mieux, et je sais toujours à l'avance que mon auteur fétiche ne me décevra pas.
Qu'il y ait aucune action ou que l'histoire soit plate et ennuyeuse, je profiterai tout de même de la description de la lande d'Egdon avec une profonde admiration.
Dans ce recueil de 2 nouvelles, "Le bras atrophié" et "Les intrus de la maison haute" publiées en 1884, il est toujours question de mariages de convenance à venir, les femmes anglaises toujours aussi à l'affût et à la merci de ces hommes qui manquent telllement d'élégance face à l'Amour tel qu'il pourrait être.
Et pourtant la Beauté est là mais le destin chez Hardy est toujours le vainqueur, les coups du sort bien présents, on s'attend toujours à un petit côté romantique sur la fin mais notre auteur nous réserve son côté tragique et c'est là que le bât blesse et c'est ce qui résulte de sa magnifique plume.
Hardy le maître du courant naturaliste en Angleterre à la fin du XIXe reste donc mon auteur préféré, et même si j'en ai fini avec ses oeuvres je n'hésiterai pas à relire ses belles oeuvres dès que j'en ressentirai le besoin.
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Même en format mini, comme le Hardy est joli :-)
En retrouvant Thomas Hardy dans ces deux nouvelles au hasard d'un petit Folio 2€ chiné en brocante, je me rends compte à quel point cet auteur a une patte singulière et délicieusement plaisante : sa capacité à peindre les couleurs grasses de la campagne anglaise, la bonhomie du style qui révèle une véritable empathie pour ses personnages, la simplicité avec laquelle il sait rendre la profondeur du drame , tout cela emporte naturellement l'adhésion du lecteur, ensorcelé par un charme bienveillant.
Je recommande ce petit opus, jolie porte d'entrée à ceux qui voudraient le découvrir.
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Deux nouvelles de Thomas Hardy qui dépeignent l'Angleterre du début du XIXème siècle, pas celle de l'industrialisation naissante mais celle de la campagne où se côtoient des commerçants aisés, des paysans ayant fait fortune et d'autres moins chanceux mais tout aussi riches de sentiments. La première nouvelle "Le bras atrophié" s'imprègne de l'importance des superstitions et autres sortilèges dans cette Angleterre encore rurale et met en scène une jeune mariée dont le mari a auparavant délaissée une femme et l'enfant qu'il a eu d'elle; cette dernière jalouse va provoquer une sorte de sortilège qui aura une issue tragique pour l'ensemble des protagonistes. La deuxième nouvelle "Les intrus de la Maison Haute" évoque, lors d'un mariage imminent, la rencontre entre 2 personnes qui se sont connues et aimées quelques années auparavant mais qui sont engagées à d'autres.
Dans les 2 nouvelles, les êtres sont les jouets du destin ou dominés par une puissance qu'ils ne peuvent vaincre et qui, entre respect des moeurs et soumission à leur milieu, ne peuvent pas toujours affirmer leur propre volonté.
Ma curiosité et mon envie de lire Thomas Hardy ont été encouragées par l'ensemble des commentaires sur le site et je ne suis pas déçue; Thomas Hardy sait décrire les sentiments au détour d'un regard, d'un geste ou d'un mouvement, il analyse avec beaucoup de finesse et de psychologie ces personnages, toujours dignes, quelle que soit leur condition sociale.
Il fait preuve d'avant-gardisme à mon avis en apparaissant féministe avant l'heure, une position sans doute rare à l'époque.
Un belle écriture une peinture psychologique fine, je suis heureuse d'avoir cédé aux sirènes des babeliautes qui promeuvent à raison cet écrivain majeur.
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Ce court ouvrage regroupe deux nouvelles de Thomas Hardy, publié dans Les contes du Wessex... Nous sommes donc en plein campagne anglaise au 19e siècle. Thomas y dépeint la vie de campagnards : paysans, marchands, artisans, gens fortunés de naissance et d'autres qui se sont créés eux-mêmes.

Le Bras atrophié :
Nous suivons, dans cette nouvelle, l'histoire de cette femme qui s'est fait larguer par son mec et qui voit la nouvelle concubine arrivée au village... Une véritable beauté, mais bon, c'est que l'homme aime les femmes parfaites, sans défaut et toute lisse... Mais voilà qu'un soir, la femme laissée fait un étrange songe : le fantôme de Gertrude, la nouvelle, lui apparaît et pour se défendre, elle la blesse au bras... Songe ? Apparition ? le plus étrange est, que le lendemain, Gertrude a vraiment des ecchymoses et ça ne plaît pas du tout au fermier Lodge. Les deux sympathisent et décident d'aller consulter un étrange personnage. Mais toutes les crèmes, potions et sorts ne parviennent pas à bout de cette infirmité. Quelques années plus tard, plus malheureuse encore qu'à la première consultation, Gertrude retourne chez le sorcier. La solution : frotter son membre atrophié sur le cou d'un pendu. Ce qu'elle fera, à son plus grand détriment. Un conte macabre, sur le mythe de la beauté et les bassesses que nous sommes prêts à faire pour atteindre son but.

Les Intrus de la Haute Maison :
Alors que Sally et sa mère attendent sur le balcon de leur Maison Haute, des pas sur les racines de sycomores se dont entendre au loin. Excitées, elles pensent forcément que c'est le gentleman-farmer que doit épouser Sally qui arrive... Que nenni !!! Voilà que le fils disparu depuis quelques années, parti chercher fortune en d'autres lieux, revient. le visage creux, les yeux creusés par les cernes, délabré, avec une vilaine toux ; il est au plus mal de sa forme. Il sent qu'il ne tombe pas à pic, mais sa mère et sa soeur le réconforte : qui est de leur sang mérite largement de rester auprès d'elles. Mais ce fils n'est pas venu seul ; sa femme et ses enfants sont avec lui, cachés dans l'étable, aussi mal en point que lui. Qu'est-il donc arriver pour qu'ils soient dans un état pareil ? Et vont-ils troubler à jamais les projets matrimoniaux de la belle Sally ? Quel coup du destin se fera-t-elle jouer ? Un conte qui raconte de belle façon que rien n'arrive pour rien dans la vie et qu'il est bon de se laisser porter par elle... Mais également qui illustre à quel point il est pertinent de s'écouter....
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Quel plaisir de retrouver la plume de Thomas Hardy que j'avais découverte l'année dernière avec le fabuleux Loin de la foule déchaînée qui avait été une de mes meilleures lectures de 2019. N'ayant pas beaucoup de temps entre plusieurs livres que je dois rendre prochainement, mais voulant tout de même honorer cet auteur pour le challenge solidaire, je me suis naturellement tournée vers ce recueil de deux nouvelles, format que j'aime beaucoup en prime.

La première nouvelle, le bras atrophié, nous replonge dans l'Angleterre rurale si chère au coeur de Thomas Hardy, au milieu de ces riches fermiers et autres laitiers et laitières.
Une jeune mariée se réveille un matin avec des marques sur le bras, marques qui s'aggravent avec le temps. Dépitée car ayant l'impression que son mari se désintéresse d'elle depuis qu'elle a perdu en perfection, les médecins ne pouvant apparemment rien faire pour elle, elle finit par se tourner vers un ermite "guérisseur" qui lui dit que quelqu'un lui a peut-être jeté un sort. Jusqu'où sera-t-elle prête à aller pour retrouver sa splendeur?

La seconde, Les intrus de la maison haute, nous plonge dans la société de la bonne bourgeoisie, toujours dans cette chère campagne anglaise, où l'arrivée inopinée de son frère, rentrant d'Australie, pourrait bien bouleverser les plans de mariage de Sally.

J'ai beaucoup aimé ces deux histoires, teintée de mystère et d'ésotérisme pour la première tout en restant très réaliste dans son fond, et, surtout, j'ai beaucoup aimé la force de caractère de Sally dans Les intrus de la maison haute. La plume de monsieur Hardy est un délice, j'adore me retrouver dans le foin et la nature avec lui.
Le seul bémol que j'ai vient du traducteur qui, dans une note explicative de bas de page, a tout simplement spoilé la fin du chef d'oeuvre de Thomas Hardy, Tess d'Urberville, que je n'ai pas encore lu… Un lecteur averti en vaut deux!

En résumé, un petit plaisir à consommer sans modération


Challenge Riquiqui 2020
Challenge Solidaire 2020
Challenge XIXème siècle 2020
Challenge Coeur d'artichaut 2020
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Le bras atrophié – le fermier Lodge rentre chez lui avec sa jeune et jolie épouse, Gertrude, ce qui ne manque pas de blesser Rhoda Brook, laitière abandonnée par le maître des lieux. Rapidement, le bras de la jeune mariée s'abîme et s'affaiblit. « C'est comme si quelque sorcière, ou le diable lui-même, m'avait attrapée là et flétri le bras. » (p. 28) Si on ajoute le passage d'un spectre, un rêve aussi troublant que prémonitoire et un procédé de guérison tout à fait macabre, nous avons là les ingrédients d'un drame fantastique du meilleur tonneau.

Les intrus de la Maison Haute – Accompagné de son témoin, Mr Darton est en chemin pour rejoindre sa fiancée, Sally Halls. « La raison pour laquelle j'ai décidé de l'épouser [...] n'est pas seulement qu'elle me plaît, mais que je ne pourrais trouver mieux même d'un point de vue essentiellement pratique. » (p. 67) de son côté, la jeune femme attend son futur époux et une robe qui est un cadeau de mariage. Or, celui qui passe la porte n'est pas le fiancé, mais Philip Halls, le frère de Sally revenu inopinément d'Australie, et la robe escomptée est portée par l'épouse de ce revenant inattendu. Voilà qui bouleverse pour longtemps, voire toujours, les projets matrimoniaux établis.

J'apprécie depuis longtemps les romans de Thomas Hardy : il y déploie des personnages forts et des intrigues complexes, toujours nouées de tragédies, de dilemme et d'honneur malmené. Ses nouvelles – ou contes – sont du même niveau. En peu de pages, avec une remarquable économie de moyens, mais une parfaite maîtrise du principe romanesque, Thomas Hardy offre là deux histoires saisissantes. Il me tarde de lire ses autres contes du Wessex.
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Ces "contes" nous plongent dans l'atmosphère classique des romans anglais du 19e siècle par les descriptions, par les personnages, leurs liens sociaux et leurs réactions ; il y a donc un côté jubilatoire pour l'amateur de ces romans, lorsqu'il commence sa lecture. Mais Thomas Hardy y ajoute vite cette oppression, cette douleur, ce pessimisme qu'ont tous ses livres. Si contes il y a, ce sont des "contes" de la réalité telle qu'elle est, sans espoir d' un quelconque dénouement heureux, pour aucun des personnages. Et toujours, chez Hardy, me semble-t-il, un soupçon de tentation moralisatrice, mais si peu, car même si les fautifs finissent par se rendre compte de leurs erreurs, le mal qui a été fait ne peut être défait.
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Je m'étais engagée à lire un autre roman de Thomas Hardy pour un autre forum pour le mois de septembre. Et puis, manque de temps, j'ai décidé de me reporter sur ce recueil de deux contes du Wessex.

Le Wessex est un comté imaginaire où se déroulent toutes les fictions de Thomas Hardy.

Le premier conte "Le bras atrophié" relate l'histoire d'un riche fermier marié à une ravissante jeune femme. Celle-ci va avoir son bras atrophié. Cela aurait-il un rapport avec un sort jeté par une précédente conquête du fermier?

Le second conte "Les intrus de la Maison Haute" évoque l'histoire d'un fermier se rendant chez sa fiancée. Ses projets de mariage vont être bouleversés par la venue de la famille de sa promise.

Bcp de points communs entre ces deux contes : une peinture réaliste du monde rural, les superstitions locales, la résurgence du passé. Ceci-dit, Thomas Hardy réussit à surprendre le lecteur en tissant des intrigues concises aux personnages bien campés et aux dénouements étonnants.

Aux lecteurs qui ne connaîtraient pas les oeuvres de Thomas Hardy, ce recueil peut donner un aperçu de son univers. Personnellement, si j'ai trouvé ces contes intéressants, je leur préfère d'autres romans comme "Le maire de Casterbridge" ou "A la lumière des étoiles".
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