A la moindre occasion, ma vie émotionnelle ridiculise mes efforts; ainsi, lorsque j'émerge de mes bouquins et de mes notes, je suis écoeuré. Je sors sur la véranda du chalet et soudain un simple moustique, le dernier rescapé de l'automne, me paraît beaucoup intéressant que la plus prétentieuse de de mes cogitations, et puis la présence de la rivière est si forte que mes sens laissent mes pensées en plan, loin derrière moi, là où je commence à croise que se situe leur vraie place.
"Après tout, dit-il, le fait de la mort est la chose la plus brutale que nous autres humains sommes contraints d'accepter."
Il est difficile de comprendre ses peurs.
Je me demandais si une partie de notre esprit peut rester dans un endroit.
David était un vrai toqué des livres, qui allait jusqu'à expédier au Mexique des cartons entiers contenant une réplique à l'identique de sa propre bibliothèque.
A l'école primaire on nous a appris que l'Amérique était un melting pot, un grand faitout, ce qui est bien difficile à comprendre quand on est gamin, car dans notre cabane nous avons une énorme marmite utilisée pour ébouillanter les cochons de manière à leur enlever les poils.
"Je ne dis pas que tu devrait m'épouser si je suis enceinte"...
"Suffit que tu me le demandes.
-J'ai vraiment pas envie d'avoir deux gosses en même temps.
Cynthia me dit que sur leur île lointaine les Islandais n'inculquent guère de préjugés à leurs enfants.
Dans un motel d'Iowa City j'ai relu le journal de mon premier jour et demi de voyage. J'ai appris à y noter certaines choses que j'ai vues, plutôt que les pensées banales qui ne supportent pas la relecture : lorsqu'on les relit, l'âme baille d'ennui.
Je me suis souvenu que ma grande question fondamentale " comment vivons-nous avec ce que nous savons" ne couvrait pas tout et ce que je pouvais désormais lui ajouter non sans humour celle-ci : "Comment vivons-nous avec ce que nous ignorons ? "