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Jean-Baptiste Coursaud (Traducteur)
EAN : 9782847201376
491 pages
Gaïa (25/05/2009)
3.92/5   12 notes
Résumé :
Mattias est né en 1969, la nuit où l’Homme a marché sur la Lune. Il en garde une fascination pour l’espace, le lieu de tous les possibles, mais surtout pour le vrai architecte de la mission Apollo 11, non pas Armstrong mais Buzz Aldrin, celui qui le second mettra le pied sur la Lune. Comme l’astronaute, Mattias refusera d’entrer dans la lumière ou dans la légende, il sera celui qu’on ne repère pas en classe, celui dont on ne se souvient pas vingt ans après, il devie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Matthias, qui mène une petite vie tranquille avec son job de jardinier et la même copine depuis plus de dix ans, voit pourtant tout s'effondrer autour de lui quand il perd presque en même temps le job et la copine en question. Alors qu'il est en voyage avec des amis, il se retrouve sans souvenir aucun sur une route des Îles Féroé, avec un tas d'argent en poche. Il ne sait pas comment il est arrivé là mais ça lui convient très bien parce qu'il n'en peut plus, il veut qu'on l'oublie encore plus, lui qui s'est toujours évertué à ne pas attirer l'attention. Il est récupéré par Havstein, directeur d'un havre de paix bien particulier...

Mais... il ne se passe rien dans ce roman !!! Enfin... presque on va dire. Et c'est bien dommage, car la description absolument inutile de la vie du héros sur place et les dialogues pour la majorité totalement superflus se fondent dans une écriture remarquable, proche parfois d'une oralité littéraire dans laquelle je me retrouve, doublée d'un travail de traduction incroyable à la langue hyper fraîche et vraie (on ne souligne jamais assez le travail des traducteurs, surtout quand il est impeccable).
Et ce mélange d'inutilité et de qualité narrative a de quoi déboussoler un peu, alors que ce n'est semble-t-il pas l'effet recherché par l'auteur.
On attend, beaucoup, et on apprend, peu. La fin tarde largement à venir et l'on ne comprend pas vraiment pourquoi Matthias se perd à ce point-là, est épuisé à ce point-là, se contente du vide à ce point-là, s'éloigne de tout à ce point-là. Sa recherche de la deuxième place (comme Buzz Aldrin) qui plus est ne se révèle jamais vraiment fructueuse, lui qui se rend intéressant dès qu'il ingurgite trop d'alcool, ou prend le leadership d'une troupe cabossée. C'est un paradoxe qui a du mal à passer tout au long de la lecture, il y a comme une chose qui ne colle pas.
Quelques menus mystères ponctuent le récit ici ou là mais sans non plus rendre le bouquin intéressant. le seul passage marquant (tardif pour le coup) sera peut-être le passage en toute fin d'ouvrage où le personnage de Carl raconte son expérience traumatique en Bosnie pendant et après la guerre. Donc pas grand chose à voir avec le héros en somme.
C'est une lecture longue, qui apporte peu au final. Car si les personnages semblent se chercher et pour certains plus ou moins se (re)trouver dans cette Usine où Matthias réside, le lecteur, lui, se perd, s'est perdu au cours du texte. Et cette attente d'une éventuelle action ou d'un éventuel rebondissement n'ont rien à voir avec une expérience de lecture particulière puisque le narrateur prend le lecteur à témoin, non ne lui propose de vivre son expérience. On est loin d'un effet à la Désert des Tartares de Buzzati, qui, lui, mêlait pleinement le lecteur au sort de son personnage principal.
Y a pas vraiment de raison de lire ce livre (et c'est bien triste vu les talents d'écriture de l'auteur). Si vous vous sentez paumé et seul, vous vous sentirez encore plus paumé et seul après ça. Peut-être, seulement et avec du recul, ce livre nous apprend-il qu'il faut du temps pour guérir et que chacun a ses propres traumatismes ; voire que singularité ne rime pas forcément avec folie... Mais trop de phrases et de dialogues menant nulle part ruinent le peu d'intérêt dégagé.
En ce qui me concerne, je me retrouve aujourd'hui avec ce livre entre les mains parce que c'est moi, il y a dix ans, qui ai trouvé ces images pour la couv' et la quatrième de couv', moi la petite stagiaire (j'aurais voulu faire rimer avec "pas chère" mais non, gratuite la stagiaire, comme d'hab à l'époque et encore trop souvent aujourd'hui). Et pour le coup, j'en étais fière, elle est class cette couverture. Mais je n'avais pas lu, pas le temps. Je sais aujourd'hui dix ans plus tard que cette couverture n'a rien à voir avec le texte. Et pourtant, les éditrices étaient super enthousiastes quand elles ont vu mes propositions, elles qui avaient lu le livre. Allez comprendre... Tout ça pour dire que le plus intéressant finalement dans cet ouvrage, c'est sa gueule. Dommage on a dit...
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Ce titre de l'auteur est le premier traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud en 2009. Je ne me souviens plus comment j'ai été attirée par ce pavé de près de 500 pages, assez mal commode à tenir à cause d'un brochage trop rigide, que j'avais dévoré et dont je ne me souvenais plus du tout du contenu, excepté le fait que le narrateur était un jeune homme à la personnalité un peu atypique surtout à notre époque où des gens sont près à commettre des meurtres spectaculaires pour devenir célèbres. Je me souvenais que le récit se situait aux Iles Féroé. C'est cette lecture qui m'a donné l'envie de découvrir ses contrées nordiques éloignées, presque féériques dans mon imaginaire… Et qui m'avait incité à me plonger dans la littérature nordique dans son ensemble, enfin celle traduite en français bien sûr.
Mais voilà, dernièrement je me suis remise à rêver aux Féroé en trouvant une brochure magnifique de croisières maritimes étonnantes, dont une en partance d'Islande et arrivant aux Orcades à la pointe de l'Ecosse et faisant escale aux Féroé. Aussitôt je décide de relire Johan Harstad, Buzz Aldrin mais où donc es-tu passé ? qui m'avait tant marqué en 2009. Et là, ma surprise est grande, pour ne pas dire immense car je me rends compte que je n'avais strictement rien retenu du sujet du roman, seulement son cadre géographique !
Il est question d'un jeune homme assez spécial, qui ne veut pas être sur le devant de la scène dans tous les domaines de sa jeune vie, il passe une jeunesse en retrait de ses condisciples, passionné par des sujets peu communs comme l'astronomie et particulièrement du rôle de Buzz Aldrin, le DEUZIEME homme à avoir mis le pied sur la lune, que l'on oublie toujours dans la narration de l'épopée humaine qu'à représenter cet épisode historique. Jusqu'à sa rencontre avec un camarade passionné de rock qui monte un groupe avec deux autres adolescents. Sa phobie sociale est un frein à son plaisir d'avoir enfin des amis car malgré un don avéré pour le chant, qu'il pratique avec une prof, il refuse de chanter en public jusqu'au jour où il tombe éperdument amoureux d'une jeune fille qui a nouvellement intégré leur classe et qu'il n'ose aborder. Ce sera lors de sa première cuite mémorable à l'occasion d'un bal costumé, lui étant déguisé en cosmonaute, qu'il monte sur scène en fin de soirée, et révèle à l'assistance médusée, sa voix étonnamment puissante. Cette démonstration imprévue subjugue la jeune Helle qui devient sa petite amie et qui le restera durant 12 ans. Il devient horticulteur, ils vivent ensemble et Mathias est parfaitement heureux, il pense qu'elle l'est aussi. Plusieurs fois au cours de leur vie commune il lui demande de formaliser leur amour mais elle refuse prétextant que ce n'est pas le moment.
Les choses se gâtent pour Mathias. Son travail, qui lui convient si bien, perd de plus en plus de clients jusqu'au jour où son employeur doit fermer boutique et le licencie. Simultanément Mathias fait une énième demande à son aimée et cette fois elle lui répond que NON, cela ne se fera pas car elle en aime un autre et que leur histoire est finie !
C'est la descente aux enfers pour Mathias qui se retrouve une nuit d'hiver sous la pluie et le vent qui battent quotidiennement les iles Féroé, il est désorienté, il ne sait où il se trouve, quel jour il vit, ce qu'il fait à cet endroit, quelle heure il est, depuis combien de temps il n'a rien avalé. Il sait que son ventre gronde, qu'il est frigorifié, qu'il a mal partout, qu'il est imbibé de pluie, sans force, allongé sur une route, il ne sait pas depuis combien de temps il est installé là et n'a juste plus l'énergie d'en bouger.
Un homme arrête sa voiture devant l'abribus où il se tient recroquevillé, il fait nuit, il lui pose des questions mais Mathias veut dormir il n'a pas envie de parler. L'homme le porte jusqu'à son véhicule et l'emmène à l'autre bout de l'île dans une résidence post-psychiatrique. Ils sont six résidents à occuper ce que l'on appelle là-bas l'Usine. C'est une espèce de structure pour déboussolés de la vie. Les personnes qui y échouent peuvent la quitter quand elles se sentent assez solides pour repartir à l'assaut de leurs démons.
Le roman narre la lente reconstruction psychique de Mathias au milieu des résidents de cette île dans l'île, qu'est ce bâtiment. Il est effectivement question de la nature qui fait la spécificité de ces îles battues par les éléments et des rares habitants qui la peuplent. Mais le vrai sujet du livre est l'écroulement intérieur de cet homme et sa lente remontée vers la vie. Je l'avais complètement occultée à ma première lecture, cela me pose question.
Je traversais moi-même une période très difficile à cette période de ma vie, ma vie émotionnelle était congelée. Cette lecture a eu un écho très net avec ce qui m'arrivait mais pourtant j'ai complètement zappé le contenu du roman pour ne retenir que l'image onirique qu'il avait induit chez moi…
Comme quoi les romans ont quelquefois un impact bénéfique sur leurs lecteurs sans même qu'ils ne s'en rendent compte. Ce fût le cas pour moi…
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Il s'appelait Edwin Buzz Aldrin et arriva sur la Lune en deuxième position. Comment voulez-vous vous remettre d'une telle expérience? le passionnant premier roman du jeune auteur norvégien Johan Harstad nous présente Mattias, né la nuit de juillet 69 où un petit pas pour l'homme etc. Mattias garde de cette date une fascination pour le "rouage" Aldrin en cette mission Apollo 11. Plutôt nanti en une société nordique sans trop de problèmes majeurs Mattias n'aura qu'un but, curieux, une sorte de quête d'un anonymat qu'il pensera trouver aux Iles Féroé, ce confetti en voie de boréal où les arbres s'apparentent plus aux lichens qu'aux séquoias. Mais il n'y trouvera qu'une intranquillité et quelques amis en équilibre instable. Harstad revient régulièrement au destin d'Aldrin, agité lui aussi. Ce parallèle entre le deuxième homme et cet autre homme, Mattias, souffrant d'être le premier pour ses parents par exemple, et même le seul, est extraordinaire de précision et d'intériorisation d'un héros septentrional. On sait depuis les auteurs de polars de là-haut que nuit polaire, soleil de minuit et saunas baltiques n'assurent pas forcément la félicité.

Ce roman, récent, est à ma connaissance peu présent dans les critiques. Je l'ai emprunté par hasard à la Bibliothèque Municipale. Cela m'arrive parfois, au vu de la couverture, du titre, ou de quelques lignes au dos. J'aimerais beaucoup avoir l'avis d'autres lecteurs car il m'a semblé vraiment original tant par sa géographie (peu de romans se passent aux Féroé) que par ses influences revendiquées du côté d'un certain rock un peu désespérant, du côté aussi d'un absurde quelque peu tartaro-buzzatien. Archives psychiatriques au milieu de nulle part. Inquiétant non? Un personnage arrive seul sur un canot, venant de l'Ouest. Plutôt troublant. Normalement on fait naufrage dans une île du Pacifique Sud.
Visiblement ce passionnant roman m'a tourneboulé.
Perdrez-vous un peu la boussole, vous aussi?
Et si oui mais où serez-vous donc passés?
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Généreux et humaniste....
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
tout le monde ne veut pas diriger une entreprise. Tout le monde ne veut pas figurer parmi les sportifs les plus doués de la nation, siéger au sein de différents conseils d’administration, tout le monde ne veut pas avoir les meilleurs avocats dans son équipe, tout le monde ne veut pas se réveiller le matin avec les réjouissances ou les catastrophes claironnées par la une des journaux.
Certains veulent être la secrétaire qui reste toute seule après que les portes de la salle de réunion se sont fermées, certains veulent conduire une benne à ordures, même le jour de Pâques, certains veulent autopsier le corps du garçon de 15 ans qui s’est suicidé un matin de janvier et a été retrouvé une semaine plus tard dans le lac.[…]
Certains veulent être un rouage.
Non pas parce qu’il faut bien que certains le fassent, mais uniquement parce qu’ils veulent le faire
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Pour quelle raison Mia a t- elle choisit t elle de participer à ce voyage après avoir été tirée au sort?

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