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3,59

sur 94 notes
Quel plaisir de lire ce petit roman!
Beaucoup d'émotions jusqu'à la fin, surtout la relation magique, impensable des deux sauteuses(Sue et Tatiana) qui se comprennent , elle paraît impossible mais elle a bien lieu et vous envoûte car l'environnement, en pleine montagne, y participe.Malgré les histoires disparates( des sauteuses et des haltérophiles ) , nous ne sommes pas perdus.Les haltérophiles Randy et Chabdan ont des parcours différents, celui de Randy est plus heureux, il vit une retraite commode avec Heather, son épouse.En revanche Chabdan meurt dans des conditions étranges, dans un goulag sibérien, Yevgeniya se souvient de son mari et leur raconte cette triste fin à Randy et à Heather , venus lui rendre hommage.C'est émouvant...Rien n'est occulté, le dopage organisé par les fédérations respectives suivi des ravages qu'ils occasionnent....Sue souffre d'avoir consommé des médicaments et en meurt ....C'est subtil , aérien, les barres qu'elles passent , les haltères qu'ils soulèvent , les oiseaux qui pépient, les flocons qui tombent .Peu importe la nationalité américaine ou soviétique, les rivalités qui s'estompent,le bonheur est absolu.
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Ce roman traite de la guerre froide mais Jean Hatzfeld prend le partie d'en parler du point de vue des athlètes.
J'ai beaucoup apprécié le style d'écriture. J'ai aussi appris de la géopolitique et politique de l'époque : On suit quatres athlètes de deux pays différents (Kirguizes et américains). L'auteur nous parle de leur vie mais aussi de la politique de l'époque. Certains de ses athlètes vont être amenés à se croiser.
le Kirguizistan n'est pas un pays dont on parle souvent. J'ai été captivé par le passé de ce pays méconnu. C'est l'écriture de l'auteur qui distille des informations avec parcimonie qui m'a permis d'apprécier cette lecture.
De plus, celui-ci sait tenir le lecteur grâce à des allers-retours dans le temps. J'ai souvent du mal avec ce style d'écriture et pourtant ici j'ai trouvé que cela servait le récit.
C'était ma première lecture de cet auteur mais je sais déjà que je relirai des roman de celui-ci.
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Jean Hatzfeld, ayant été journaliste sportif, plante le décor de son roman dans la thématique qui lui est chère, et, particulièrement pendant les jeux de 1980 à Moscou et de 1984 à Los Angeles. On suit quatre athlètes, deux femmes, championnes de saut en hauteur et deux hommes, champions d'haltérophilie. Dans chaque discipline, l'un ou l'une est russe et l'autre représente les Etats -Unis. On imagine déjà que la volonté de l'auteur est bien de mêler sport et politique en pleine guerre froide. Mais cela va plus loin car, sont aussi abordés le problème du dopage et des conséquences que cela peut avoir sur les sportifs et les difficultés que rencontrent les minorités au sein de la Russie communiste. Les rivalités sont surtout politiques car les sportifs, même s'ils sont concurrents se respectent et s'admirent réciproquement. Dans la première partie de l'ouvrage, j'ai beaucoup apprécié les descriptions des corps en actions lors des épreuves olympiques et dans la seconde, c'est le dépaysement créé par l'entrée dans l'intimité de la vie, après exploits, des athlètes russes kirghizes. Un roman surprenant entre fiction et réalité, dont on ne saisit pas toujours les frontières. J'ai découvert des univers qui m'étaient totalement inconnus avec intérêt.
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Je découvre avec plaisir l'écriture de Jean Hatzfeld grâce à un roman que j'ai apprécié mais que j'ai du mal à chroniquer parce que je trouve qu'il porte mal son titre. J'ai plutôt envie de l'appeler Qu'avons-nous fait de nos championnes et champions Olympiques ? parce que "Deux mètres dix" fait référence uniquement au saut en hauteur ce qui donne un certain déséquilibre car ce n'est pas la seule discipline évoquée. S'il s'agit bien du portrait de deux grandes sportives de saut en hauteur il y a aussi en échos celui de deux haltérophiles.
Le jeu de miroir met face à face une américaine et une soviétique qui se croisent sur les podiums et idem du côté masculin alors que ce qui rapproche les compatriotes soviétiques c'est leur origine du Kirghizstan, en Asie centrale. Parce qu'au-delà l'intérêt sportif dont l'auteur connaît parfaitement les coulisses, il y a celui du contexte géopolitique puisque cela se passe en temps de Guerre Froide qui se joue aussi sur les podiums.
On comprend que le dopage est pratiqué des deux côtés et que les intérêts du pays, à l'Est comme à l'Ouest, passent avant l'humain. Mais si la situation en URSS est détaillée avec l'envoi au Goulag de l'haltérophile accusé d'être un réfractaire politique pour avoir tenu un drapeau Kirghize sur la plus haute marche du podium, ce n'est pas le cas pour les États-Unis. On ne sait pas ce qui s'est passé pour que la championne américaine se retrouve dans le caniveau, SDF et alcoolique. Certes, on peut l'imaginer mais cela déséquilibre un peu le texte.
J'ai été particulièrement séduite par les descriptions des performances sportives et même époustouflée. Vous savez, c'est comme quand on assiste à une épreuve olympique on reste souvent scotché la bouche ouverte (enfin moi).


Challenge Solidaire 2022
Challenge ABC 2022-2023
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Autour de 4 athlètes, Jean Hatzfeld reconstitue les conséquences de la guerre froide dans le monde du sport : 2 gymnastes, 2 haltérophiles, 2 Russes, 2 Américains qui participent aux jeux olympiques. C'est aussi l'histoire d'un pays, le Kirghizistan sous domination russe à ce moment-là. Et bien sûr, les contraintes des entraînements, l'exaltation des concours et pour les Russes, la présence continuelle du KGB. Ces 4 sportifs au parcours différent sont décrits dans leur complexité, leurs contradictions, leurs espoirs et leur déconvenue.
On suit surtout les 2 jeunes femmes, Sue et Tatyana, au corps détruit par les traitements hormonaux pour l'honneur de leur nation. On songe bien sûr aussi à "la petite communiste qui ne souriait jamais ".
Elles se retrouveront des années plus tard au Kirghizistan, entourées d'une nature sauvage et de troupeaux de moutons qui les aideront à se reconstruire.
Lecture très intéressante et d'actualité !
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Sue est une ancienne championne américaine de saut en hauteur, un peu en perdition. Elle reçoit une lettre de Tatyana, une autre championne de saut en hauteur, kirghize d'origine koryo-saram, qui lui demande de venir la rejoindre chez elle au fin fond du Kirghistan. Les deux femmes se retrouvent dans ces montagnes paisibles peuplées de moutons et évoquent leurs années de compétition, les autres athlètes de l'époque, le dopage, la répression du peuple kirghize et les années de guerre froide. Un livre que je n'aurais pas lu si j'avais regardé la quatrième de couverture, mais que j'ai trouvé très joliment écrit, très touchant et très instructif.
Lien : https://redheadwithabrain.ch..
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Deux mètres dix, c'est la limite encore jamais franchie en saut en hauteur féminin.
Dans le monde du sport de haut niveau des années 80, le roman fait le portrait de quatre athlètes : deux sauteuses en hauteur et deux haltérophiles. A chaque fois, l'un des deux est soviétique, l'autre américain. Les exploits sportifs y sont partie prenante de la guerre froide entre les deux blocs, mais sans jamais passer devant les objectifs patriotiques. Les boycotts des Jeux de Moscou puis de ceux de Los Angeles ont donc des conséquences sur les victoires et les défaites des uns et des autres, bien davantage que les performances sportives. L'auteur montre bien aussi les rivalités à l'intérieur même des républiques soviétiques, entre celles d'Europe et celles d'Asie.
Après leurs carrières respectives, Tatyana contacte Susan pour l'inviter chez elle au Kirghizistan et Randy part sur les traces de Chabdan Orozbakov, lui aussi kirghize.
La narration s'attache à chaque personnage et le suit des origines jusqu'à la fin de sa carrière et même encore après, lorsque le corps se souvient des excès, du dopage, et les fait payer, et lorsque la guerre froide n'est plus pour chacun qu'un souvenir qui pourrait presque être devenu insignifiant.
J'ai particulièrement apprécié le décor historique et géographique, mais j'ai aussi trouvé un peu dommage que les liens entre les quatre personnages ne soient pas davantage montrés, et que les échanges entre eux soient finalement trop rares.
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En lisant le résumé, je m'attendais à un roman qui parlait exclusivement de sport et de compétition mais je me suis trompée et j'en ai été agréablement surprise.
Jean Hatzfeld nous offre le récit d'adolescents repérés pour leurs qualités sportives, entraînés pour arriver le plus haut possible, atteindre la gloire, monter sur le poduim olympique, battre des records. Sue, Tatyana, Randy et Chabdan sont des virtuoses dans leur discipline.
Les "affrontements" ont lieu dans un contexte de guerre froide ce qui rend la compétition tendue. du côté russe, la pression est forte. Les athlètes ne peuvent se permettre le moindre écart sous peine d'être considérés comme antipatriotiques et d'être arrêtés par le KGB. Toutefois, une connivence naît entre Sue et Tatyana.
Des années plus tard, la gloire est loin. Sue est tombée de son piédestal, devenue alcoolique passant d'hommes en hommes quand elle n'est pas terrassée de douleurs dues au traitement suivi pour améliorer ses performances.
Quand Tatyana reprend contact, elle hésite et puis va la rejoindre au Kirghizistan.
Randy ,lui, regrettant son comportement des années avant envers Chabdan, part en pélérinage avec sa femme.
J'ai aimé ce récit très humain. L'auteur explore les conditions de vie des Kirghizes, peuple qui a subi de nombreuses oppressions de la Russie, leurs conditions de vie.
Une lecture très riche et pleine d'enseignement.

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Je dois cette lecture à Gwen21 dont le billet m'a donné furieusement envie.
Et aussi le thème de départ qui allie plusieurs de mes passions, l'histoire, et particulièrement la période de la guerre froide, et le sport. Si je suis assez sportive (j'ai longtemps pratiqué la natation, je fais régulièrement de la gym suédoise depuis plus d'une décennie et je cours toutes les semaines), je suis surtout une sportive du dimanche, comme on dit, ne cherchant pas la performance, même si je l'admire, mais aimant plutôt l'effort qu'exige la pratique sportive. Et un de mes plaisirs, tous les quatre ans, ou plutôt tous les deux ans depuis l'alternance, est de regarder les jeux olympiques. Je peux passer des heures avec le téléviseur allumé, regardant des disciplines aussi diverses que le tir à l'arc, la gymnastique, le plongeon ou l'athlétisme.

Dans ce récit, il est question d'athlètes de très haut niveau, des athlètes olympiques, deux sauteuses en hauteur, deux haltérophiles, les quatre oeuvrant au début des années 80, l'une des sauteuse étant américaine, l'autre kirghize concourant pour l'URSS; l'un des haltérophiles étant lui aussi américain, l'autre kirghize. Mais que s'est-il passé au début des années 80 et qui a pu bouleverser ces athlètes ? le boycott des Jeux de 1984 à Los Angeles du bloc de l'Est en réponse au boycott des Jeux de 1980 à Moscou des Américains. La carrière d'un sportif est relativement courte, quatre ans c'est très long.

Mêlant les petites histoires dans la grande, la grandeur d'un pays se mesurant également à la performance de ses athlètes, quel qu'en soit le prix, Jean Hatzfeld nous dépeint dans ce récit les vies tantôt réussies tantôt brisées de quatre sportifs dont on ne voulait voir que les performances et les sourires, sans penser qu'il y avait, derrières ces athlètes, des hommes et des femmes faits de fêlures, de chair et de sang. du dopage d'État aux hauteurs du Kirghizstan, l'auteur explore les failles de ces hommes et de ces femmes au service d'une propagande plus ou moins affichée, qu'on n'hésite pas à lâ(yn)cher une fois qu'ils n'ont plus d'intérêt.

Le roman offre des moments de vie de ses héros, naviguant entre passé et présent de manière plutôt morcelée ce qui peut être assez déroutant puisque le sentiment d'unité qu'on attend généralement d'un roman peut sembler absent. Ce fut pourtant pour moi une très bonne lecture, la découverte d'une plume et d'un écrivain.

Lu en avril 2022
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Quatre sportifs au zénith de leur discipline . Deux haltérophiles , deux sauteuses en hauteur . Deux kirghizes, concourant pour la bannière CCCP et deux américains.

Voilà les quatre portraits que nous dresse Jean Hatzfeld, très bon conteur d'histoires sportives .
Le livre est foisonnant de thèmes : La quête du Graal sportif (on n'est pas sur des amateurs du dimanche mais sur des champions olympiques) , la guerre froide à travers le sport , les effets secondaires du dopage , le dévastation morale de l'après compétition.
C'est très bien fait, les destins s'entremêlant, et l'auteur est un virtuose quand il s'agît de décrire l'acte sportif, que ce soit la course vers la barre ou l'arrivée face à la barre, l'autre , celle des hommes forts.
On ajoute un peu d'exotisme avec la vie en Kirghizie , quelques belles scènes de nature et l'on a un roman dense , plein de finesse et très touchant par ces portraits qu'il nous livre.
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