Enfin, oui enfin, après plus 30 ans, j'ai enfin pu relire ce roman qui ne m'avait pas laissée indifférente alors.
Et non seulement, j'ai pu le relire mais j'ai pu le remettre à sa place dans ma bibliothèque, place qu'il n'aurait jamais dû quitter en fait. Et donc, avant de faire ma petite critique, je vous donne un petit conseil, ne prêtez pas vos livres aux personnes qui ne les respectent pas, famille ou amis, au risque de ne jamais les revoir !
Bon, retour au roman, et bien, c'est pareil qu'il y a 30 ans, j'ai adoré.
L'auteure d'une plume riche et fluide nous conte l'histoire d'un amour impossible qui pourtant a duré toute une vie, la vie tumultueuse de Robert Dudley, premier comte de Leicester. Super bien documentée, l'auteure nous plonge dans les racines de cet amour de jeunesse, dans l'éclosion de cet amour passion qui mènera bien plus tard à une relation tissée d'amitié, de fidélité, de tendresse et de confiance.
Et non seulement nous suivons pas à pas la jeunesse du jeune Robert mais aussi celle d'Elisabeth d'Angleterre, fille d'une grande beauté, très cultivée, et d'une intelligence politique surprenante pour une aussi jeune personne.
Et si dans beaucoup d'autres romans, le sieur Robert apparaît souvent comme un être méprisable, vicieux, orgueilleux au-delà du possible, brutal et méchant, il est décrit ici comme un jeune homme cultivé, raffiné, généreux qui malheureusement tombe fou amoureux d'une jeune fille belle comme le jour mais à la cervelle d'oiseau ce qui le rapprochera de son amie Elisabeth qui deviendra vite son seul vrai amour.
Un roman riche sur une période difficile de la royauté anglaise à savoir la succession d'Henri VIII et les péripéties souvent sanglantes qui ont suivi !
Commenter  J’apprécie         90
Pourquoi ne pas admettre tout de suite que la femme qu'il voulait n'était autre qu'Elisabeth, non pas parce qu'un sang royal coulait dans ses veines ni parce qu'un jour elle serait reine, encore que cela comptât, certes, mais parce qu'elle représentait ce qu'il cherchait dans une femme. Ardente, volontaire, infiniment cultivée, elle pouvait lui en remontrer par son savoir et son corps aux fines attaches possédait pour lui un attrait qui n'était pas uniquement physique.
En un bref éclair d'intuition, elle comprit ce qu'elle avait fait. Elle l'avait rendu ridicule devant sa brillante famille, oui, ridicule de l'avoir choisie contre le gré du comte, d'avoir parlé d'elle, de s'être peut-être vanté d'elle aussi. Elle lut tout cela sur le fier et beau visage, sur la moue des lèvres si joliment ourlées. Un instant, en proie au désespoir excessif de la jeunesse, elle eut envie de mourir. Comme elle se sentait malheureuse.