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EAN : 9782313000281
Chemins de tr@verse (03/09/2010)
4/5   6 notes
Résumé :
Yôko est l'histoire d'un homme qui reçoit en cadeau une poupée gonflable dont la particularité est qu’elle est indégonflable...

Lui qui voulait s'en débarrasser au plus vite devra vivre avec cet objet sexuel qui, lentement, va s'humaniser au point de devenir une compagne indispensable.

L'enlèvement de Yôko conduira le héros de ce roman jusqu'aux portes d'une sorte de maison close où les prostituées sont des poupées gonflables à l'effigi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Yôko / Pierre Hel

Plus une tranche de vie qu'un véritable roman, l'histoire nous entraine dans les amours platoniques d'Yves et de Yoko. Chose plus que banale dans la vie de tous les jours. Excepté que Yôko se trouve être une poupée gonflable indégonflable offerte par ses collègues de travail.
On suivra donc l'histoire d'Yves qui bien qu'embêté par ce cadeau encombrant va peu à peu y trouver une confidente, une amie, une complice de latex avec qui il va vivre sa vie dans son petit appartement. Seul gros problème, il ne veut pas qu'alentour cela se sache, ni par sa femme de ménage, ses collègues, sa voisine trop curieuse et surtout par son ex petite amie dont il est toujours épris.
Question : que va-t'il faire lorsque Yôko se fera kidnapper ?

Les poupées gonflables sont un sujet souvent jugé vulgaire ou provocateur, mais ici l'auteur réussi à nous faire oublier tout le possible et facile « scabreux » de la situation. Il nous apprend qu'avec les nouvelles technologies, une poupée devient bien plus qu'une poupée et nous apporte le «pourquoi» certaines personnes s'achètent ces femmes. Et je dis bien « femmes » et non objets sexuels.

Avec une écriture simple, facile et sans fioriture, cette tranche de la vie d'Yves nous est transmise avec délicatesse et nous parle de ce besoin d'amour et de tendresse que tous nous recherchons en l'autre. Bien que les tranches de vie ne soient pas ce que je lis d'habitude, je me suis aperçu que j'avais envie de savoir un peu plus sur leur histoire… peut-être simplement pas curiosité.
Certes pas un grand roman qui restera marquant mais qui je pense nous fera poser un autre regard sur ces objets de désir que sont les poupées gonflables.

Il est amusant que 2 jours avant de recevoir cet ouvrage, je tombe sur un article du Web parlant de ce sujet que je vous livre ici
http://www.koreus.com/modules/news/article18955.html

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Pierre Hel, journaliste de formation, nous livre là un intéressant et passionnant roman (je l'ai dévoré avec une certaine rapidité qui m'a surpris. Bon cela dit, c'est court) qui n'est pas sans faire penser à Air doll de Hirokazu Kore-Eda. Dans son film, le réalisateur faisait vivre littéralement la poupée pour la faire déambuler dans le monde si étrange et crû des humains avec le dur constat que si l'homme avait besoin de tendresse, elle ne lui était pas forcément rendue de la meilleure manière en retour, la poupée et l'humain étant trop proche mais aussi trop séparés de par leurs conceptions et leurs formes physiques. En cela, le film personnifiait frontalement la poupée comme vecteur des rapports hommes-femmes que de l'étude de la tendresse et de l'amour sous des degrés plus ou moins crûs/cruels.

Le roman de Pierre Hel lui, s'avère plus subtil et distancié dans son traitement du rapport de l'homme et de la poupée. Si la poupée est certes iconisée et personnifiée, ce n'est pas en la faisant vivre comme un être humain directement mais en la rendant vivante de par les yeux de son narrateur et du rapport qu'il instaure avec elle. En la traitant donc comme une humaine avec douceur et non plus comme l'être inanimé qu'elle est, la tendresse s'installe avec nous. C'est donc un héros passablement intrigué, puis charmé qui traite la poupée comme une invitée de marque avec le même respect qu'il aurait face à une femme de chair et de sang.

Certain(e)s pourraient trouver ça dérangeant, au contraire, celà ne permet que de mieux dresser en structure le mal d'amour dont souffrent nos sociétés à une ère où, parce que nous serions tous connectés, le contact en serait que plus facile (alors que nous ne faisons que nous éloigner). D'autant plus que Hel a posé dès le départ les bases de son héros-narrateur comme un homme un peu frustré, mélancolique, doux mais un brin déprimé suite à une rupture et non en en faisant un pervers, pas plus qu'il ne le deviendrait d'ailleurs sous prétexte qu'il aurait une poupée pour assouvir certains penchants. D'ailleurs le roman, tout placé sous le signe de la douceur prend le contrepied de ce qu'en temps normal nous pourrions penser d'une poupée de par son utilisation qui en est régulièrement faite vu qu'ici comme écrit précédemment, elle est traitée comme une invitée de marque, avec tous les honneurs qui lui sont dûes.

Et plus le roman avance, plus il interroge subtilement le rapport que nous entretenons dans nos relations amoureuses avec une certaine profondeur (les dialogues avec le créateur de l'usine de poupée, fascinant) mais aussi la société (les collègues de bureau étant jouissivement épinglés). On pourrait le souligner mais dans son écriture, il semble que l'écrivain ait été influencée par Yôko, et pas que par le simple fait que le nom soit japonais mais par une certaine image de traditions et d'arts de vivre pas forcément justes (l'image même de la poupée asiatique relève d'un fantasme de mâle occidental vis à vis de l'Orient --qui aurait trait à une certaine idée de la soumission de telle ou telle femme--, je pense que nous serons tous d'accord sur ce point) mais qui ici peuvent se nicher dans les structures du livre, cette écriture fine et juste qui semble toucher au but en même temps que l'épure. Court roman mais qu'on termine trop vite donc, qu'on voudrait qu'il dure plus. Non pas par attachement envers le personnage principal (encore que le dernier chapitre m'a radicalement pris par surprise, aussi brillant que tout le roman) mais parce que de sa justesse se dégage un bonheur de lire, de faire plaisir à son lecteur et de se faire plaisir et ça, on ne le dira jamais assez, au delà de toutes les incongruités et thèmes étranges qu'on peut avoir dans un roman comme celui-ci qui s'inscrit hors catégories, ça fait du bien !
Lien : http://dvdtator.canalblog.co..
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En passe, avec déjà une demi douzaine de romans publiés, de pouvoir revendiquer le titre de spécialiste patenté des intermittences du sexe, Pierre Hel relève le défi dans son nouvel opus, de donner corps et (presque) vie à la femme idéale de nos pensées à tous, pauvres hommes plus ou moins frustrés.

Cadeau d'abord jugé encombrant, vite embrassé comme véritable don du ciel, Yoko donc dans le genre « canon », fait mouche sur tous les tableaux : beauté parfaite et inaltérable ; éternelle jeunesse ; disponibilité et soumission totales ; regard admiratif et langoureux porté en permanence sur le nombril (à tout le moins) de son partenaire ; elle s'offre en outre aux fantasmes les plus épicés.

Seul bémol consenti au détour par Pierre Hel : l'acquisition d'un lot aussi enviable nécessite que l'on emprunte un chemin de traverse (publicité gracieuse à l'éditeur). C'est ainsi que la femme naturelle de chair et de sang, souvent inconstante et fatalement décevante au déduit, se trouve ici supplantée par une poupée gonflable, merveille absolue des technologies les plus avancées.

Hélas. Pas plus que la bonne littérature ne se fait avec des bons sentiments, il n'y a pas d' histoire d'amour qui tienne sans que survienne à un moment donné, quelque maudit grain de sable qui vient tout remettre en question. Comme par exemple ce vol suivi d'outrage qui raye soudain Yoko de la carte du tendre si bien ébauchée.

Certes, Pierre Hel conçoit-il aussitôt une parade sous la forme d'une réplique de Yoko encore plus envoûtante, car empruntant les traits du grand amour dans la vraie vie. Mais patatras derechef ! le grain de sable, totalement imprévisible celui-là, étant logé au coeur même du dispositif.

Quel est donc ce coup de Trafalgar révélé in extremis ? On ne commettra pas ici le crime d'en révéler prématurément le sel. Pierre Hel, orfèvre et pince sans rire, a monté son affaire avec tellement de malice et de subtilité. On ne va pas risquer de couper l'élan de curiosité du lecteur, tant est grand le plaisir pris à ce roman savoureux.

Avec notamment sa si belle chute (de reins évidemment).

Jean Pierre Helloin
jpc.helloin@wanadoo.fr
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J'avoue que ce roman m'a laissé plus que perplexe... et j'ignore encore aujourd'hui si je l'aime ou non. Ce livre est dérangeant, du début à la fin...

Le style tout d'abord. C'est cru et froid, dans un style littéraire très "parlé" et très actuel. C'est vraiment particulier, mais cela donne une drôle d'impression. le style étant, comme je le disais très froid, les personnages du coup semblent eux aussi très froids et a aucun moment, je n'ai eu d'affinité avec le personnage principal. Je n'ai jamais réussi à m'intéresser ou m'attacher à lui. Pour tout dire, je l'ai même trouvé particulièrement ennuyeux. Et pourtant, j'ai suivi ces aventures sans réussir à lâcher ce roman !

Mais les critiques ne s'arrêtent pas là : l'histoire est parfois très fouillis et brouillon et j'avoue avoir eu du mal à suivre... Mais je n'ai jamais eu l'impression de devoir m'accrocher. C'est cela qui est étrange : un roman que je n'aime pas de prime abord mais que je n'ai pas réussi à lâcher avant de l'avoir fini ! Pourtant, il n'y a pas de palpitations, pas de suspens, juste une histoire qui se déroule et que l'on suit, un peu comme si l'on empruntait un chemin en forêt pour rejoindre quelque chose de l'autre coté. Et l'apothéose de ce roman, c'est sa fin. le dernier chapitre m'a prise par surprise, me permettant de comprendre, tout d'un coup...

Bref, si vous le croisez, lisez le... Mais j'ai très envie de connaitre vos avis : l'avez-vous aimé ?
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Un roman subtil, dans lequel sont parsemés de multiples axes de réflexion. L'homme face à lui même, face au silence et à la solitude. Et puis l'homme qui s'approprie un objet tout à fait impersonnel. Quand j'ai lu le résumé, j'étais intéressée de voir ce qu'un auteur pouvait faire à partir d'une poupée gonflable. J'ai été surprise de cette relation qui, bien qu'anticonformiste, reste tout de même saine. Enfin saine... Jusqu'à un certain point. Je dois avouer que j'ai été déçue par la fin du livre, l'idée de la nouvelle poupée (j'ai trouvé glauque au possible) et même la chute que je n'ai pas tout à fait compris je crois. Bon livre dans l'ensemble, de belles réflexions sur la condition humaine, mais une fin qui nous laisse sur notre faim.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Elle s'était trop intéressée aux choses de l'âme pour ne pas réagir au fait qu'elle m'avait quitté mais conservait encore la clef de l'appartement comme un ultime lien, une manière de partir sans que cela ne soit définitif. Je pensais à une expression qui rendait certainement mieux compte de la réalité que toute explication : elle avait la clef de mon intérieur. Je n'osai pas lui faire part de cette remarque de crainte de l'effaroucher. Avait-elle aussi réalisé que je ne lui avait pas réclamé ce sésame ?

Je lui posai la seule question qui méritait d'être posée après une absence.

_ Est-ce que tu es heureuse ?
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Au lendemain de mon anniversaire et au premier jour de cette cohabitation nouvelle avec Yôko, je redécouvris une sensation que je n'avais plus éprouvée depuis des mois : celle d'avoir envie de rentrer chez moi. Il est vrai que quelqu'un m'y attendait, même si ce quelqu'un n'était que virtuel et qu'en plus je souhaitais m'en débarrasser. Tout de même, cette sensation m'étonna.
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Les femmes aiment les types malheureux sans doute parce qu'elles ont le sentiment qu'elles pourront les aider, gagner leur reconnaissance et qu'ils ne pourront plus leur échapper. Leur but ne serait pas qu'ils les aiment mais qu'ils les jugent indispensables. Elles confondent besoin et amour.
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« Ils ont osé!
Je ne les en aurais pas crus capables. Et pourtant ! Il a bien fallu que je me rende à l'évidence. Cette poupée gonflable au faciès japonais, dans son kimono blanc, assise sagement sur une chaise, les mains posées sur ses genoux, le dos bien droit et un demi-sourire aux lèvres m'était destinée. »
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