Sherri a tué son amant à coup de radio sur la tête, a été acquittée, et a décidé de sortir de la marginalité. Ancienne barmaid et strip-teaseuse, elle trouve un boulot de lavandière au Miami Purity, une blanchisserie gérée par Brenda et son fils Payne. Le jeune homme est séduisant... C.Q.F.D.
Miami Purity n'a de pur que le nom. Les journées n'y sont guère plus belles que les nuits passées autrefois par Sherri dans les bars glauques.
Au Miami Purity on lave certes plus blanc, mais les fantasmes, la violence, l'attirance, la répulsion, rendent vite l'atmosphère irrespirable. L'auteure joue sur l'ambiguité des personnages, qui se répercute sur l'intrigue poisseuse à souhait.
La plume de Vicky Hendricks déroute, le roman est cru, on pense à Despentes qui aurait écrit une nouvelle version du Facteur sonne toujours deux fois.
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Personnages charismatiques. Ambiance pesante. Une franche réussite.
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Le soleil rouge peut bien continuer de briller sur Miami, et de faire étinceler les yeux bleus emplis de promesses destinées à quelqu’un d’autre. Il n’y a pas de soleil à Baltimore. Le ciel est dense et froid, comme un cœur qui aurait cessé de battre.
Il n’y avait pas de whisky ou de schnaps, rien que du vin. J’avais fichu tout le reste en l’air. À ce moment-là, je pensais avoir quelqu’un qui valait la peine que je renonce à tout ça. J’ai empoigné la bouteille de vin, et j’ai claqué la porte du placard. Mon estomac brûlait. J’avais envie de hurler, de pleurer, de vomir. Mais je ne le ferais pas.
Parfois, les lois de la gravité ont une fâcheuse tendance à vous déprimer. À vous tirer vers le bas.
Tout le profit de l’avenir réside dans le passé.