En jetant un regard sur la quatrième de couverture, certains grands lecteurs auront peut-être en tête la formidable encyclopédie "
Les fées" de
Brian Froud chez Albin Michel Jeunesse ( 1994).
Non seulement, nous en avions pour notre argent avec un catalogue fabuleux de créatures des bois diverses et variées, toutes curieuses, fascinantes ou inquiétantes- croquées sous la plume d'
Alan Lee- , mais en plus à la fin du volume on nous offrait quelques vieux clichés noir et blanc truqués nous faisant douter qu'elles n'existaient pas.
Il était difficile de discerner les trucages mais de toutes manières, même si la magie ne dépassait l'enceinte du livre, nous avions envie d'y croire.
"
L'affaire des Fées de Cottingley" reprendra un fait divers tiré de la vraie vie et se rapportant à ce sujet.
Bienvenue en Angleterre, en 1914.
L'escroquerie prendra racine au sein d'une complicité toute neuve entre cousine.
Frances, 9 ans, arrive d'Afrique du Sud et sa cousine Elsie, 16 ans, devra la distraire et lui faire oublier les tristes moments de l'instant qui mobilise tous les hommes valides dans le monde.
Nous sommes rapidement mis dans le bain avec l'écart d'âge entre les jeunes filles difficile à combler et la passion d'Elsie pour la photographie qui ne peut pas se développer à cause d'une enfant qu'on lui a mis entre les pattes.
C'est contre toute attente la photographie qui les réuniera et qui nous fournira un sujet de choix.
Non, nous ne nous éterniserons pas sur les affres de la guerre, il y aura plus excitant à raconter aux lecteurs ados pour cette occasion.
L'auteure
Natacha Henry nous confie que la culture du village de Cottingley était très imprégné des légendes, ils croyaient tous à l'existence des farfadets et des fées, d'une vie invisible à nos yeux.
Même si nous n'y croyons pas, nous pouvons respecter la sincérité de cette foi si elle est personnelle et ne fait de mal à personne.
Nous aurons le droit de sourire.
Le canular du roman partait d'un bon sentiment et l'idée première était bel et bien de distraire l'esprit de Frances très orienté par le départ de son père et les probables pertes humaines sur le champ de bataille.
Quelle surprise pour les lecteurs en lisant et se rendant compte que l'idée vient en fait de Frances elle-même.
Nous laisserons le plaisir et le soin aux lecteurs ados de découvrir les circonstances qui l'obligeront à sortir l'énormité devant le cercle d'adultes familial et pourquoi Elsie suivra le mouvement pour abuser leurs adultes chéris.
La petite supercherie, qui les dépassera un peu par la suite, sera l'occasion de célébrer la propre " magie" de l'art photographique.
Cette science sera magique, avec ses composants, ses verres d'impression, ses fixateurs, ses exacts proportions et un peu de patience.
Notre chaudron se trouvera dans la chambre noir de développement.
Le canular photographique apportera un peu de légèreté durant cette dure période où l'on commencera à connaitre la pénurie et à manquer d'un peu de tout. Difficile décision que d'envoyer tous les hommes batailler puisqu' il ne vous restera plus grand monde pour maintenir l'économie, c'est ce qu'il faut comprendre, jeunes lecteurs.
Nous vous renvoyons rapidement pour ce point intéressant vers d'autres romans captivants qui répondront à vos questionnements et développeront cet exploit des hommes non-valides et des mères au foyer reprenant au pied levé les commerces et les activités laissés vaquants.
À voir par exemple "Suzie la rebelle, le tome1: les années guerre" de
Sophie Marvaud chez l'éditeur Nouveau Monde.
L'auteure n'insistera pas là dessus mais cela transparait très clairement dans cette histoire.
Les âmes terrorisées s'accrocheront à un miracle, à une force plus grande qu'eux qui pourrait tout changer.
La plaisanterie sera t-elle bien accueillie à son dénouement.
N'est-ce pas un peu cruel que de jouer de la cruauté des gens?
C'est un peu ce qui occupera tout du long l'esprit d'Elsie, forcément plus mature que Frances.
Nous vous laisserons avec cette question lue dans un album pour enfants qui posera, selon nous, la condition du mensonge honteux, chers jeunes lecteurs: Mentir pour éviter de faire souffrir autrui et sans y prendre du plaisir fait-il du tort?