Un jour, ce type grimpe sur un poney remuant qui se met à piquer du nez pour manger un peu d'herbe et voilà notre New Yorkais qui dégringole.
Il atterrit la tête la première sur une souche et il ne manifeste pas la moindre intention de se lever. On l'allonge sous un tente et il commence à avoir l'air plus ou moins mort. Alors Gideon Pease selle son cheval et file comme l'éclair à Dogtown, un patelin à cinquante kilomètres où habite Sleeper, le toubib.
Le docteur arrive et il sonde le patient.
Les gars, vous feriez aussi bien de jouer sa selle et ses habits aux dés parce qu'il a une fracture du crâne et que s'il tient encore dix minutes, ce sera un cas de longévité remarquable, il nous dit.
Je n'ai jamais vu quelqu'un sur le point d'avaler son extrait de naissance prendre les choses aussi paisiblement que ce type là. Il avait les yeux fixés au loin et il divaguait gentiment; il se parlait tout seul de belle musique, de jolies rues et de formes vêtues de blanc et il souriait comme si mourir était un plaisir.
Il est fichu, a dit le toubib. Quand ils commencent à se croire au ciel, c'est la fin.
Ben j'veux bien être pendu si ce type de New York s'est pas assis dans son lit quand il a entendu le toubib dire ça.
Dites voir, qu'il fait, un peu déçu, c'était le ciel? Mince alors et moi qui pensais que c'était Broadway.
O Henry : Attaque de train mode d'
emploi- C'est dans le bar " Blue Bayou" dans le 11ème arrondissement de Paris, qu'
Olivier BARROT dresse la
biographie d'un
princeaméricain de la nouvelle, O. HENRY (pseudonyme de William PORTER), puis parle de "Attaque de train mode d'
emploi" que l'auteur a composé.