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sur 1222 notes
Lors de la parution des Enfants de Dune, certains lecteurs avaient fait la moue : peut-être parce que l'absence de Paul d'Atréïdes ne faisait pas de Dune une série où rebondissements fertiles, complots perpétuels auraient lancé le héros vers de nouvelles aventures. L'Empereur-Dieu de Dune confirma en quelque sorte cette désaffection du public, quittant les sentiers battus du roman-fleuve, de la saga interminable se poursuivant génération après génération : trop de distance temporelle (quelques milliers d'années plus tard...), un univers à nouveau différent (alors qu'on venait enfin de s'installer dans le précédent), et une action diluée dans les bavardages incessants des intrigues de palais.
Cependant, c'est toujours à une réflexion sur le pouvoir que Frank Herbert nous convie. Après la domination tyrannique (mais nécessaire) de Leto II, voici le pouvoir fractionné : la conscience de l'Empereur-Dieu se retrouve fragmentée dans les vers géants et Rakis (en ces temps encore plus lointains, le nom a changé) s'équilibre autour des diverses forces en présence. Outre celles figurant dans les volumes précédents, apparaissent les Prêtres de l'Empereur-Dieu, les Honorées Matriarches, descendances des Truitesses. Mais voici que les prostituées ont développé une arme que les Bene Gesserit se refusent à utiliser : le sexe. Ainsi, après avoir joué sur des rapports de force, la politique utilise la séduction.
Mais la séduction n'est qu'une façade destinée à masquer les choses essentielles, et la véritable structure du pouvoir. Dans ce roman foisonnant de personnages singuliers, les rebondissements vont bon train. La religion instaurée par Paul se dissout,. Dune n'est plus le centre de l'univers et les sorcières Gesserit semblent tout diriger.
Il ne faut pas chercher à retrouver dans cette suite la fresque haute en couleurs du début, mais se laisser porter par le récit. Et alors, la lecture des Dune redevient intéressante, ne serait-ce que par l'apparition, dans ce cinquième volume, d'une captivante jeune fille, Sheeana, qui a le pouvoir de commander aux vers des sables.

Claude ECKEN
L'Ecran fantastique 64
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L'univers de Dune est dense. le lecteur en découvre à chaque tome un peu plus sur ce monde. Les tomes défilent et la fin de la saga approche à grands pas. Ainsi se succèdent « Dune », « le messie de Dune », « Les enfants de Dune » et « L'empereur-dieu de Dune ». Cette édition collector est juste magnifique pour découvrir ce classique de la SFFF.

De nouveau plusieurs millénaires sépare ce récit du précédent. le tyran Leto II est mort. Cependant sa conscience s'est réincarnée dans les vers géants qui peuplent Dune. Cette dernière a d'ailleurs changé de nom, et s'appelle maintenant Rakis. Les conflits politiques et religieux persistent, mais bientôt naît une enfant qui commande aux vers. Rapidement, le Bene Gesserit commence à s'intéresser à Sheeana.


Dans ce cycle maintenant devenu culte, Franck Herbert joue avec des thématiques puissances comme le pouvoir ou encore la religion, et sa réflexion n'est pas dénuée d'intérêt. C'est agréable de retrouver dans cet univers complexe des personnages que le lecteur connaît un peu à travers le gholas Duncan Idaho. Cela donne l'impression d'avancer dans un milieu connu, malgré le fait que le récit repart une nouvelle fois de zéro. le début est un peu difficile, car Franck Herbert est un peu sinueux dans ses explications.

Les rivalités sont toujours accrues et le lecteur sent que le dénouement est proche. Les forces se mettent progressivement en place comme lors d'une partie d'échecs. Pourtant, la guerre est-elle la réponse à la situation ?
Lien : http://lillyterrature.canalb..
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Enfin j'ai terminé le cinquième et sixième tome de la saga Dune : le dernier écrit par Franck Herbert. Cela a été un beau voyage à pied, pour en montrer l'effort nécessaire, essentiellement passé sous la pluie. Herbert est un auteur qui ne se laisse pas simplement comprendre. Il faut le lire puis le méditer. Moi c'était au cours de mes 30 minutes de marche quotidienne entre chez moi et mon bureau. Je ressassais les chapitres lus la veille pour en tirer les messages.


Ce tome ne fait pas exception : je n'ai pas tout compris. le propos et l'intention de certains chapitres restent encore complètement nébuleux. Heureusement j'en ai compris certains et je pense avoir dégagé une compréhension voire une théorie du pouvoir.

_____


Pour moi, Dune est avant tout une saga du pouvoir, en particulier le pouvoir exercé par certaines institutions et leurs dirigeants. Ces institutions sont souvent, si ce n'est systématiquement, en concurrence les unes avec les autres. Cependant le schéma de fonctionnement est toujours le même. C'est un cycle que j'appellerai le « cycle de la voix dans sa tête ».


Avant d'expliquer ce titre un peu étrange, commençons par décrire ce cycle. Il est constitué de quatre phases :
1) « la certitude de l'avenir » : chaque institution est convaincu que l'avenir se déroulera de la manière qu'il projette. Par exemple, l'empereur-Dieu de Dune est convaincu de la véracité et de l'effectivité du « sentier d'or »
2) Cette certitude de l'avenir amène à la « certitude de la légitimité de sa mission » : de fait les protagonistes se semblent investit de la tâche qui leur permettra de faire advenir cet avenir. Par exemple le Bene-Tleilax trouve légitime de vouloir imposer une vision religieuse spécifique.
3) Ce qui amène à la « certitude de l'emploi des moyens », car pour faire advenir cet avenir il faut agir sur cet univers. Par exemple le Bene-Gesserit, pour améliorer la qualité politique des dirigeants, cherche à améliorer les lignées aristocratiques par un contrôle génétique, en particulier ceux des Atréides.
4) Ce qui les amène à leur « certitude de la légitimité de leur dirigisme », car les « bonnes » intentions et les « bonnes » méthodes, ne peuvent produire que de « bonnes » actions. Par exemple la transformation de Dune en un jardin par Paul Atréides.


Le cumul des bonnes actions amène alors à confirmer la « certitude de l'avenir » : la boucle est bouclée.


Mais ce que nous apprend le récit de Dune c'est que toutes ces « certitudes » ne sont que des « illusions ».
4) Que dire des bonnes actions lorsque la transformation de Dune en jardin provoque, in fine, la disparition du fier peuple fremen ?
3) Que dire de l'adéquation des moyens lorsque le Kwisatz Haderach, le dirigeant ultime, échappe au contrôle et au plan du Bene Gesserit ?
2) Que dire de la légitimité de la mission, alors que le culte de la dissimulation du Bene-Tleilax font de ce peuple l'ennemi ultime ? Car pour être légitime, faut-il que l'on connaisse et que l'on consente aux buts et objectifs.
1) Que dire de l'illusion de l'avenir imposé par le sentier d'or ? Soit l'avenir est malléable et le « sentier d'or » n'a aucun sens, soit il est figé et alors il n'y a pas d'avenir.


Ce qui nous amène à l'explication du titre de ce cycle de la « voix dans la tête ». Car tous ces protagonistes sont convaincus de leur légitimité parcequ'ils entendent des voix dans leur tête. le Bene-Tleilax pense communiquer avec Dieu. le Bene Gesserit pense pousser aux ultimes conclusions l'usage de la raison sur une base finalement subjective. Paul Atréide et son fils, empereur-Dieu, voient l'avenir. Finalement, le Bene-Tleilax à la foi, le Bene-Gesserit raisonne comme des cloches et les Atréides sont hypnotisés.


Mention spéciale pour les « honorés matriarches » qui sont une abomination du pouvoir : la destination ultime de la dérive du pouvoir par le cynisme. C'est sur cette voix que s'engage par exemple le Bene-Gesserit. Car malgré l'échec du Kwisatz Haderach, les mères ne se remettent pas en question, ne se dissolvent pas, en fait elles essaient de maintenir à bout de bras leur pouvoir en tentant de perdurer par tous les moyens. Les tomes 5 & 6 sont le récit de cette perte de sens, de cette chute dans le cynisme, sous couvert de lutter contre pire qu'elles. le Chapitre, la planète mère de l'ordre, est à l'image de leur déliquescence, elle transforme leur planète-jardin en planète-désert afin de pouvoir pérenniser la production de leur drogue de divination : l'épice.


Il y a ceux qui gouvernent et ceux qui sont gouvernés. L'univers de Dune est très riche, il y a beaucoup d'acteurs mais tous ne sont pas explorés aussi bien que les gouverneurs. Je vais en faire deux catégories.


La première sont les peuples. Ils sont assez peu visibles. Lorsqu'ils le sont c'est soit comme chair à canon, soit en curiosité anthropologique que les aristocrates ne comprennent pas ou méprisent. Il y a une scène dans le tome 5, où Lucille (je crois) du Bene Gesserit observe sans comprendre une danse dans rituelle dans une rue à peine perturbée par l'escorte armée de Sheena (ce chapitre me hante). Dans d'autres chapitres les descendant Atréides méprisent aux plus au point les derniers rejetons des fremens que leur ancêtre a détruit.


Mais l'acteur qui représente toute la fluidité et la droiture des peuples est Duncan Idaho. C'est l'homme révolté et qui se révolte contre les pouvoirs en place. Il ne cherche jamais le pouvoir, mais la liberté contre tous les pouvoirs. Son fardeau est de lutter contre son conditionnement à se soumettre aux pouvoirs : soumission certes par la contrainte mais aussi par l'estime et les sentiments.


La seconde catégorie, et qui est certainement le rattage de Franck Herbert, sont les acteurs logistiques : la CHOM (les marchands), les Ixiens (les techniciens), la Guilde des navigateurs (les transporteurs). Ce sont des acteurs mineurs dans la saga Dune. Et pourtant si nous prenons l'image de notre monde actuel qui détient et façonne le pouvoir : les techniciens qui innovent pour innover, les marchands qui en font des biens lucratifs et les transporteurs qui les disséminent partout. Ils forment un écosystème consumériste. Dans Dune c'est le pouvoir qui détruit l'écologie des planètes, dans la réalité c'est le culte consumériste qui détruit notre écosystème. Notre pouvoir est inféodé au consumérisme. C'est là le grand rattage de Franck Herbert, ce qu'il n'a pas vue.


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Je crois qu'il est indéniable que les tomes 5 & 6 préparaient une nouvelle phase de la saga. Peut-être que les successeurs de Franck Herbert, s'en sont emparés. Pour ma part, je vais terminer l'exploration de la saga Dune ici avec les 6 premiers tomes originaux de l'auteur. Excepté le préquel concernant la guerre butlérienne, qui me semble un sujet intéressant à découvrir, je pense avoir fait le tour de cet univers (détrompez-moi !). J'avais commencé cette saga, il y 30 ans, j'avais détesté (je préférai le film de Lynch). Je l'ai redécouverte il y a 4-5 ans, j'ai adoré, malgré les migraines. J'aime toujours le film de Lynch, son étrangeté, et j'attends le second volet du film de Villeneuve, son esthétisme.
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Avant dernier tome de Dune. Et c'est toujours pour moi un délice ! Beaucoup plus d'actions que le précédent, mais toujours avec cette écriture lente (et loin d'être chiante) où l'on décortique chaque pensées de nos personnages. La fin reste ouverte, j'imagine pour introduire le dernier tome et j'avoue avoir hâte de voir comment ça se terminer ce cycle.
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Ce n'est plus un secret maintenant, vous savez que j'ai une affection toute particulière pour la saga Dune. Son world building, ses personnages, ses thèmes, en fait une des séries les plus grandioses jamais écrites. Et ce cinquième opus ne fait pas exception. Se passant plusieurs milliers d'années après God Emperor of Dune, Heretics of Dune change un peu des autres, car il choisit de suivre des factions normalement plutôt relayées au second plan: notamment le Bene Gesserit. On y apprend les effets de la politique de paix du Tyran Leto II, et on y suit les guerres politiques entre les différentes factions. Un très bon livre plein d'intrigues, aux personnages subtils et très intéressants. Plus qu'un !
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Ce tome se déroule des millénaires après le précédent. Et il s'en est passé des choses. Après la mort de l'Empereur-Dieu Leto II, les hommes ont dû se dispersés dans l'univers pour survivre : c'est la Dispersion. Leto II, connu comme le Tyran, est toujours adoré sur Dune, devenu Rakis.

Personnellement, c'est le tome que j'ai le moins aimé de la saga. le tome précédent, L'Empereur-Dieu de Dune, était le meilleur. Cela doit jouer pas mal dans la note. de plus, l'action est lente et le coté mystique est absent dans ce tome. Pour moi, le mysticisme c'est tout ce qui fait le charme de Dune. Dommage.
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Dune 5 - Les Hérétiques de Dune de Frank Herbert
Aux éditions Pocket SF-Fantasy
Sorti en 2012
492 pages

Il y a des milliers d'années que Leto II, le Tyran, s'est fractionné en truite des sables et en vers, redonnant à Dune son ancien aspect. Sur la planète, devenu Rakis, une jeune fille montre qu'elle a le pouvoir de maîtriser les vers.
Sur Gammu, les Révérendes Mères du Bene Gesserit éduque un jeune ghola Duncan Idaho afin de pouvoir l'emmener sur Rakis. Mais pour mettre en place leur plan, elle doivent faire face à des dissensions en leur sein, les manoeuvres étranges du Thleilaxu, et le retour des hommes de la Dispersion.
Alors que la Révérende Mère Odrade est envoyée sur Rakis pour s'occuper de la jeune fille et des Thleilax, l'Imprégnatrice Lucille et le Bashar Teg ont pour mission de protéger le Duncan...

Ce cinquième tome reprend la rythme complètement narratif. Mais au lieu de suivre la famille des Atréides (qu'on retrouve tout de même), on suit à la fois les Révérendes Mères, les Honorés Matriarches, les Prêtres du Dieu fractionné, le Bene Thleilax et d'autres forces en puissances. C'est un immense jeu politique qui se joue ici, et si on s'y accroche, c'est qu'il tourne autour de quelques personnages attachants ou antipathique.
Le rythme est bon, il se passe toujours quelques choses, et pas forcément ce à quoi on s'attend.

Bon, vous l'aurez compris, nous ne sommes pas particulièrement contentes que de cette édition (qu'on a acheté parce qu'on adore le travail sur les couvertures). Plus de fautes de frappes dans ce livre (ou en tout cas rien de remarquable). Par contre, il y a de grosses lacunes à l'impression, avec des lettres mal imprimé, et des fois des morceaux de mots en moins... Mais bon, rien de vraiment gênant pour la compréhension du texte.
Lien : http://tinyurl.com/qhn9p4w
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Comme pour chaque livre, la seule question qui subsite une fois la lecture achevée est de savoir s'il m'a suffisamment plu, interpellé, questionné ou émerveillé pour que je souhaite me replonger un jour dedans et parcourir une nouvelle fois ses pages. La réponse est oui, pour revivre cette gigantesque fresque qui s'écoule sur plusieurs milliers d'années, même si à partir de ce tome j'ai quelque peu décroché avec la direction narrative de Dune...
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Ce tome ci est plus centré sur le Bene Gesserit et sur les intrigues qui l'oppose à la dispersion et aux Honorées Matriarche. Dans ce tome 5 on ne retrouve plus les personnages charismatiques des autres tomes comme Paul, Jessica et d'autres. Par contre on y retrouve le ghola Duncan Idaho personnage récurrent de tout les autres tomes, personnage que j'aime beaucoup.

Par contre j'ai trouvé que plus j'arrivais à la fin plus le livre était long.
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La saga ne s'essoufle pas ! Cinquieme tome et toujours le meme plaisir de lecture pour nous l'histoire continue et le rythme est toujours là !Un vrai bonheur !
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