Push

A 15 ans, Tessa ne vit que par et pour la gymnastique. Sa mère est la présidente du club de gym local et a enfin réussi à trouver un entraineur qui devrait aider les jeunes gymnastes à progresser. Mais quand des mauvaises langues insinuent que celui-ci n'est là que pour Coline, la petite soeur de Tessa qui a une vraie chance de faire carrière, puis quand une ses coéquipières craque soudainement et décide d'abandonner l'équipe, Tessa est prise dans un tourbillon d'émotions contradictoires et a du mal à prendre la bonne décision.

Push nous plonge avec un vrai talent dans la dure réalité des adolescents sportifs de haut niveau. Anne-Lise Heurtier décrit avec beaucoup de justesse et de sensibilité comment la volonté de faire toujours mieux et de remporter des compétitions est un travail et une lutte de tous les instants pour Tessa et sa petite soeur : les entrainements intensifs, le stress, la gymnastique qui envahit tout et tout le temps et malgré ces difficultés, la passion, entière, dévorante, qui pousse les adolescentes à se surpasser et à faire toujours mieux. le procédé utilisé par l'auteur avec Tessa, incitée par sa mère à écrire un journal intime qui suit les consignes d'écriture du jounal qu'elle lui a acheté (quels sont tes objectifs, quels sont tes défauts, etc) est plutôt amusant et original même s'il devient un peu répétitif et trouve ses limites quand le rythme du roman accélère. J'ai également adoré le ton de ce roman, plein d'humour, de douce ironie avec des personnages attachants et une famille pas comme les autres dont on a vraiment envie de suivre les aventures.

Si j'ai un petit reproche à formuler c'est sur la 4e de couverture : celle-ci présente le roman comme un récit sur le harcèlement sexuel dans le monde du sport. Certes ce thème est abordé via la personnage de Raphaël, l'entraineur nouvellement arrivé, mais d'une part cela ne constitue qu'une toute petite part du roman et d'autre part cela gâche complètement le suspens puisque cette partie n'arrive qu'à la toute fin du livre ! L'intrigue est finalement beaucoup plus subtile puisqu'au delà de la problématique du harcèlement sexuel elle montre surtout l'emprise qu'un entraineur peut avoir sur ses élèves et pose la difficile question de ce qu'un sportif de haut niveau peut être prêt à faire et à taire pour ne pas briser sa carrière. La présentation qu'a fait l'éditeur de ce roman me paraît donc plutôt réductrice et a un peu gâché mon plaisir de lecture, me forçant à attendre le moment fatidique où le drame allait se nouer.

Ce petit reproche mis à part (ne lisez pas la 4e avant d'ouvrir ce livre !), j'ai beaucoup apprécié Push, un roman pour adolescents fin et subtil avec des thèmes forts, beaucoup d'humour et des pistes de réflexion intéressantes sur le monde du sport et les abus qui peuvent s'y passer. Je recommande cette lecture à tous !
Merci à Babélio et à l'éditeur Casterman pour la Masse Crtitique privilégiée qui m'a permis de découvrir ce roman.

En préambule, l'auteur raconte ce qui l'a poussé à écrire ce roman, l'interview de la patineuse Sarah Abitbol par Léa Salamé. Cet interview l'a touchée car elle a "connu la puissance de la passion sportive, exaltante, dévorante", pour la gymnastique.
Ce roman, pour adolescents et jeunes adultes, se déroule de nos jours. La narratrice, Tessa, est une adolescente de 15 ans qui vit au rythme de la gymnastique : sa mère est présidente de club et Coline, sa petite soeur de 8 ans est une future championne. Encouragée par sa mère, Tessa commence à tenir un journal intime, à qui elle va confier ses sentiments et émotions, ses actions. Des questions types comme : "Qu'est-ce qui vous a rendue fière, dernièrement ?" l'incitent à s'épancher.
Sa mère engage un entraîneur professionnel, Raphaël, 28 ans. Il est exigeant, ambitieux pour ces équipes de gym. Tessa est en compétition avec d'autres gymnastes de son âge pour faire partie de l'équipe A de 5 filles qui doit disputer une compétition nationale, tandis que sa soeur espère pouvoir entrer au Pôle sportif national. Tessa a une meilleure amie, Manon, gymnaste aussi, et une fille qu'elle déteste, Camille. Peu de temps avant le championnat, Camille craque et renonce à s'entraîner, se confiant à Manon. Tessa va devoir choisir entre se taire pour préserver leurs chances en compétition ou témoigner et soutenir Camille.
J'ai apprécié la forme littéraire de ce roman, ce journal intime, qui permet de s'attacher à Tessa. C'est bien écrit, avec des touches d'humour. Les exigences du sport de haut niveau sont évoquées, le sujet des abus sexuels dans le sport aussi, mais de manière très soft.

Tessa Klein a quinze ans et entre au lycée. Elle est gymnaste à l'Envol Auxois près de Dijon, sa mère est son coach et présidente du club de gymnastique, son père, kinésithérapeute et nutritionniste, participe aussi à la vie du club et sa petite soeur, Coline, huit ans, est déjà une prodige en gymnastique, "une petite boule de nerf et de souplesse, un visage d'ange et un mental d'acier, le tout emballé dans la plus charmante naïveté" (pg 34). Elle s'entraîne avec sa meilleure amie, Manon, Clarisse, la fille amusante de l'équipe, Kenza, la capitaine, Livia, Meryem, Maelys, Laurine, Assia, Prune, Nina et enfin Camille, une des meilleures. Sa mère recrute un coach professionnel, Raphaël Picard pour entraîner les petites dont Coline mais il accorde cependant une matinée d'entraînement au groupe de Tessa ; il est exigeant et il souhaite obtenir le meilleur de chacune, il met une pression terrible pour les compétitions et joue de la rivalité entre les sportives notamment avec Camille, le jeune fille la plus prometteuse.

Annelise Heurtier a commencé à publier des romans pour la jeunesse en 2007 au Rouergue avec Sidonie Quenouille et publié depuis lors une quarantaine de romans, Ma grand-mère a un amoureux ! en 2008, Tu seras pirate, mon fils ! puis Les étranges disparitions en 2009, le grand concours des sorcières en 2010. Nous commençons à la connaître en 2011 avec le carnet rouge sur les secrets de famille et la découverte des origines d'une jeune héroïne. en 2012, La fille aux cheveux d'encre, Bertille au chocolat, Mon livre pour épater les grands, Olaf : le géant mélomane nous laissent peu de souvenirs avant la publication en 2013 de Sweet sixteen sur la ségrégation aux Etats-Unis d'Amérique qui reçoit un succès critique élogieux et permet à Annelise Heurtier d'être mieux connue et reconnue. Elle enchaîne alors les succès avec la série Charly Tempête et des romans pour adolescents comme Là où naissent les nuages en 2014 - sur le thème de l'obésité, Refuges en 2015 - sur le thème de l'accueil des migrants, le complexe du papillon en 2016 - sur le thème des migrants, Envole-moi en 2018 - sur le thème du handicap, La fille d'avril en 2018 - sur mai 1968, Chère Fubuki Katana en 2019 - sur le thème du harcèlement.

Annelise Heurtier a travaillé sur la forme du roman qui se présente sous la forme d'un journal intime offert par la mère de l'héroïne à sa fille afin de fixer à l'écrit une partie de sa jeunesse. Ce journal comporte des questions en tête de chapitres afin que l'adolescente soit guidée dans ses réflexions. Au début, l'écriture est scolaire, l'héroïne est hésitante et elle essaie d'être appliquée puis, peu à peu, elle met des mots sur ses doutes, ses peurs, ses angoisses. Ses parents vivent au rythme des compétitions sportives de gymnastique et la mère a reporté sur ses filles l'assouvissement de ses propres désirs et les réussites qu'elle n'a pu obtenir elle-même ; la petite soeur de l'héroïne est brillante et quand bien même l'héroïne aime profondément sa soeur, elle souffre de ce qui lui apparaît comme une insuffisance, son propre manque de talent. Annelise Heurtier joue alors avec la forme du journal intime en introduisant davantage d'ellipses jusqu'à un silence de plusieurs mois dans le journal marqué par l'enchaînement de chapitres vides auxquels il ne subsiste plus que le titre imprimé. Durant cette période se produit un drame que l'héroïne refuse de comprendre et qu'elle tente en vain de refouler dans son inconscient ; il faudra évidemment peu de temps pour que la vérité surgisse. Annelise Heurtier met en scène avec beaucoup d'acuité la pression exercée sur des enfants en vue d'une réussite rêvée par des adultes ; il s'agit ici de gymnastique mais nous retrouvions les mêmes descriptions dans le roman d'Isabelle Pandazopoulos, Double faute sur l'entraînement au tennis de jeunes adolescents. Nous sentons bien toutes les ambitions refoulées de ces parents qui veulent réaliser leurs propres rêves au travers de leurs enfants, quitte à nier les aspirations et les rêves de ces enfants sans leur laisser le temps de grandir, d'expérimenter, de changer, de se tromper, de jouer… L'agression sexuelle d'une jeune fille du club par un entraîneur pédophile est traitée avec délicatesse et pudeur mais les mécanismes de honte et de déni sont soulignés. Cette thématique peut néanmoins paraître rapidement abordée au regard du poids du drame dans la vie de ces jeunes filles et le dénouement nous est apparu bref et rapide.

Push se présente comme le journal intime d'une ado dont la gymnastique artistique féminine est toute sa vie. Tessa nous raconte tout de son quotidien rythmé par ses entraînements : les adversités entre gymnastes, la pression des compétitions, les comparaisons incessantes avec sa petite soeur bien meilleure qu'elle au même âge...

La mère de Tessa, présidente du club, a enfin réussi à recruter un entraîneur professionnel. Depuis qu'il est là, les tensions sont encore plus fortes entre les filles, elles veulent toutes se surpasser pour se faire bien voir par lui. Une coéquipière finit par craquer sous la pression, mais est-ce vraiment à cause de la pression ? Il y a des choses qu'on n'a peut-être pas envie de savoir...

J'ai vraiment adoré découvrir le monde de la gymnastique à travers les yeux de Tessa, ou devrais-je dire, à travers sa plume. Son journal intime est vraiment plaisant à lire, j'ai aimé la mise en page aérée et originale. C'est avec beaucoup de justesse et d'émotivité qu'Annelise Heurtier se met dans la peau d'une adolescente parfois tiraillée par cette passion qui prend beaucoup de place dans sa vie et ces choses qu'elle se retient de dire. J'ai découvert une plume fluide et actuelle pour laquelle j'ai tout de suite adhéré.

Sur la quatrième de couverture, on nous parle des violences sexuelles dans le domaine du sport, et j'ai un sentiment de frustration car ce sujet arrive très tardivement dans l'histoire. Néanmoins, il est très bien traité avec une certaine sensibilité. Il n'arrive pas de façon brutal mais petit à petit à travers le déni et les mécanismes d'autoprotection de Tessa. le mot de l'autrice en début de roman nous permet de mieux comprendre l'importance qu'il a et ce qu'elle souhaite faire véhiculer à travers lui.

Même si j'aurai voulu que le sujet pour lequel ce roman m'a attiré soit davantage exploité, je l'ai beaucoup aimé, il se lit très vite, il n'y a pas de longueurs. Une belle découverte !

Merci à l'opération Masse critique de Babelio qui m'a permis de lire en avant première le dernier roman d'Annelise Heurtier (une autrice qui ne me déçoit jamais).

En préambule celle-ci raconte ce qui l'a poussé à écrire ce roman, l'interview de la patineuse Sarah Abitbol par Léa Salamé et dont l'histoire l'a touché car elle faisait écho à sa propre adolescence marquée par sa passion pour la gymnastique.

Tessa a 15 ans et commence à tenir un journal intime sur les conseils de sa mère, qui vient de lui offrir un carnet intitulé « Questions pour s'écrire », qui propose à chaque page des questions donnant des pistes pour parler de soi. C'est je trouve une bonne façon de renouveler ce genre intemporel.
Dedans elle parle beaucoup de sa vie de famille et de l'importance de la gymnastique pour elle, sachant que les deux sont plus ou moins mêlés… En effet sa mère est présidente du club de gym qu'elle fréquente avec sa petite soeur, qui n'a que 8 ans mais déjà tout d'une future championne olympique. Sa mère quant à elle en faisait aussi enfant mais a dû tout arrêter alors qu'elle était douée et cela reste une immense déception pour elle. Quant à son père il est kiné et à ce titre rend lui aussi service au club.
Dans son journal elle écrit aussi au sujet du futur coach de l'équipe, pour la venue duquel sa mère s'est tant battue et ce depuis des années. C'est une déconvenue pour Tessa quand elle apprend qu'il vient surtout entraîner l'équipe des poussines et donc de sa petite soeur, dont elle ne peut s'empêcher d'être un peu jalouse car elle se sait moins douée qu'elle. Malgré tout son équipe à elle aura quand même droit à un entraînement le matin, ce qui est mieux que rien essaie-t-elle de se convaincre. Il faut dire que si à première vue il ne paye pas de mine, dès qu'il ouvre la bouche Raphaël lui fait immédiatement beaucoup d'effet, il a une présence particulière et charismatique. A force d'entraînements il les pousse, elle et son équipe, plus loin qu'elles n'auraient pu rêver en championnat, la place sur le podium semble à portée de main, quant tout s'effondre à quelques semaines de la compétition !

L'écriture d'Annelise Heurtier est toujours aussi agréable et fluide, quant aux personnages et à leurs dialogues ils sont toujours réalistes et très justes. La seule chose que j'ai un peu regretté c'est qu'au vu du résumé fait par l'éditeur on passe la majeure partie du roman à se demander ce qui va arriver, à qui et quand. Ce qui entretient une sorte de suspense certainement non-intentionnel mais presque un peu malsain à mon sens. Néanmoins j'ai beaucoup apprécié ma lecture et le personnage de Tessa.

Récit épistolaire, Push met l'accent sur le sport et le quotidien des jeunes sportives, ici des gymnastes, leurs journées rythmées par les études et le sport. A travers Tessa, on découvre les espoirs et rêves de ces jeunes filles. L'adolescente vivant dans une famille gymnaste, décrit avec émotion les doutes et les difficultés d'un quotidien intense qui laisse peu de place aux loisirs. Les abus sexuels apparaissent en toile de fond, abordés comme des faits divers révélés dans les médias mais qui semblent si loin de ce qu'elle et ses camarades connaissent. Si elles ont conscience de cette réalité glaçante, elles prennent ces révélations avec une certaine distance, refusant de croire que cela pourrait leur arriver. Cela semble bien loin de leur préoccupation, de leurs inquiétudes. Il faut attendre le dernier quart du roman pour que ce tabou devienne réel. On suit alors le cheminement des réflexions de Tessa entre déni et acceptation. Aveuglée par la colère, elle refuse d'accepter que son monde soit éclaboussé par un scandale qui pourrait avoir des répercussions sur son univers entier. En tant que lectrice, j'ai eu très envie de la secouer, de la gifler même. Heureusement, l'acceptation fait rapidement son chemin et c'est main dans la main que les jeunes filles vont oser briser le silence de cet acte innommable.

J'ai vraiment aimé la façon dont le sujet est abordé. L'auteure dénonce l'abus et insiste sur l'importance de parler. La victime a beau se sentir fautive et minimiser les choses, parler d'erreur, cela ne justifie pas le passage à l'acte. Ce n'est pas de sa faute! le consentement doit être mutuel et verbalisé. L'adulte est responsable de ses actes et doit savoir rester à sa place. le viol, les attouchements ou toute autre forme de harcèlement doivent être dénoncés et punis. Les émotions sont multiples et rythment le récit, lui donnant plus d'épaisseur. Je m'attendais à une lecture plus difficile, plus proche d'un témoignage mais j'ai aimé cette approche plus pudique qui met vraiment l'accent sur les relations complexes entre tous les personnages, les sentiments multiples, parfois confus qui se tissent entre eux. Cela révèle la fragilité émotionnelle chez ces jeunes personnes encore en construction placées sous la responsabilité d'adultes qui exercent une influence et un pouvoir complet sur elles.

Je remercie Babelio et les éditions Casterman qui m'ont permis de découvrir ce titre en avant première dans le cadre de Masse Critique privilège.
Lien : https://sirthisandladythat.c..

Près de Dijon, dans la campagne bourguignonne, Tessa, 15 ans, ne vit que par et pour la gym, tout comme sa mère, présidente du club local, sa soeur Coline, sa meilleure amie Marion... Sa mère, partageant ses souvenirs d'enfance avec son père, parle du passé, puis lui offre un journal intime, auquel Tessa a du mal à se confier au départ, puis sur lequel elle couche ses idées, peurs, colères... Un jour sa mère, qui n'a jamais digéré son abandon forcé de la compétition, leur annonce qu'elle a a enfin réussi à trouver un entraineur professionnel pour aider les jeunes à progresser. Mais lorsque Tessa entend Camille, une des gymnastes, insinuer qu'il ne viendrait que pour Coline, la petite soeur prodige, qui a une vraie chance de faire carrière, elle la frappe... L'ambiance est délétère au club, menaçant la réussite de l'équipe malgré le travail acharné de l'entraîneur parisien et des filles... Jusqu'à l'abandon soudain de Camille : Tessa est prise dans un tourbillon d'émotions contradictoires et a du mal à prendre la bonne décision.
Très bon roman sur la compétition sportive, l'entraînement forcené, les abus dans le sport (et autres), les atermoiements et les doutes, encore un très bon Annelise Heurtier !

Le milieu de la gymnastique en compétition est rude et intense. Les entraînements sont nombreux, les concurrences aussi. Chacune des filles d'une équipe veut donner le meilleur d'elle-même, pour pouvoir se classer sur un podium.

Tessa vit cela au quotidien, sa mère étant la présidente du club, et sa jeune soeur étant une belle étoile montante en passe de devenir la star de la famille. Aussi, lorsqu'un nouvel entraîneur arrive, c'est l'occasion peut-être de pouvoir faire remonter le niveau de l'équipe.

Oui, mais… Raphaël, l'entraîneur, fait planer une tension particulière sur toutes. Et lorsqu'une jeune fille abandonne le club, c'est le choc: Qu'est-ce qui s'est passé?…

Annelise Heurtier a le don qu'il faut pour traiter des sujets difficiles, qu'il s'agisse de l'anorexie, du harcèlement ou de violences sexuelles dans le milieu adolescent. En douceur, elle nous permet d'explorer des domaines souvent fort fermés.

Cette fois, c'est dans l'univers des compétitions sportives que nous pénétrons. C'est intense, épuisant, et lourd au quotidien. Je pense que même si c'est une passion, ce sont des pressions journalières très difficiles à porter sur de jeunes épaules.

Le sujet qui nous intéresse ici, et que l'auteur ne dévoile pas tout de suite, ce sont les abus sexuels qui arrivent dans certains cas dans ce genre de relations où un adulte a beaucoup de pouvoir sur des adolescents ou des enfants. C'est d'autant plus perturbant, car le récit nous laisse le temps de nous acclimater à cette relation, avant de nous montrer où ça bascule, où l'on passe d'un rapport normal à quelque chose de totalement horrible.

Je pense que cette thématique commence à être de plus en plus abordée, et c'est une très bonne chose. Il est temps de briser le silence autour de tout cela, de permettre à tous de se rendre compte qu'il faut parler lorsque cela arrive, que les victimes ne sont pas condamnées au silence.

Voilà encore un titre à recommander dans le milieu adolescent.
Lien : https://au-fil-des-pages.be/

Je referme à l'instant ce livre qui aborde un thème difficile mais réaliste sur le sujet de violences sexuelles dans le monde du sport.
Ici nous suivons Tessa une jeune fille qui a peur de l'avenir mais qui va tout faire pour se dépasser.
Elle écrit dans un journal intime dans un carnet que sa mère lui a offert.
Un carnet de développement personnel, avzc des questions auxquels elle va répondre puisque chaque chapitre correspond à une question.
Nous nous attachons très vite à Tessa et aux autres personnages sauf un bien sûr!
La plume de l'auteur est fluide, addictif comme dans ses autres romans dont Sweet sixteen que j'avais beaucoup aimé.
Ce roman vaut le détour, il fait le lire et il est accessible à tous public.

Court roman d'un peu moins de 300 pages, ce livre m'a interloqué dès que j'en ai entendu parler. J'avais en effet vu le documentaire autobiographique paru sur Netflix à propos des violences sexuelles cachées par la fédération de gymnastique des US. J'avais été si choquée que j'étais restée bouleversée pendant un long moment à ce sujet. Aussi, puisque ce roman souhaitait aborder le sujet, j'ai voulu le lire.

Honnêtement, si l'on se lance dans la lecture sans savoir qu'on va parler de violences sexuelles, on ne peut pas le deviner de suite. Tessa nous raconte sa vie, la pression qu'elle se met vis à vis du sport, ses objectifs, ses espérances, tout cela sous la forme d'un journal intime particulier. En effet, chaque « chapitre » commence avec une question à laquelle elle s'efforce de répondre tout en nous racontant quelque chose de sa journée. C'est un personnage bourré d'humour, peut-être un poil autocentré (seulement on est dans son journal intime, donc c'est clairement normal). J'aimais énormément ce qu'elle montrait, ce qu'elle expliquait et donc l'image que je me faisais d'elle.

En sachant évidemment ce qui devait arriver, j'ai vu les indices et j'ai su rapidement quel personnage serait concerné. Toutefois, la mise en place de cette « partie d'intrigue » se fait sur le tard. Peut-être au 3ème tiers du roman (qui du coup se lit très vite). Et j'ai trouvé que c'était un peu survolé, du coup. Parce qu'au final, on ne parle pas tant de l'acte, du sujet. On se retrouve juste face aux pensées de Tessa, face à sa propre vision des choses, de l'univers, ses réactions… J'ai été plus qu'agacée par son personnage à cet instant, peut-être même qu'elle m'a un peu gâché la fin du bouquin.

Mine de rien, vu la forme choisie pour le roman, c'est cohérent. La présentation de la fin est cohérente aussi. Seulement, je m'attendais sans doute à ce que le sujet des violences sexuelles arrive plus tôt dans l'histoire et soit davantage exploité et développé. Qu'on ait aussi un véritable message de prévention, voire même des numéros ou des adresses pour celles qui ressentiraient le besoin de trouver de l'aide.

Je reste sur ma faim, disons, parce que le sujet est abordé sans être creusé à mes yeux. Sans doute aussi que c'est faussé, parce qu'on se retrouve sous le point de vue de Tessa, une ado de 15 ans qui doit gérer ses émotions, ses rêves, ses angoisses, et à qui l'on rajoute une pression peut-être trop forte. Toutefois, je pense qu'il aurait été possible de creuser un poil plus, de donner davantage la parole à la victime et au coupable, de faire davantage de prévention. Sous quelle forme, franchement je n'en sais strictement rien et j'imagine ô combien il doit être dur d'écrire sur le sujet. Mais voilà, ça reste un peu trop en surface cela moi, et j'avais sans doute des attentes un peu trop hautes (notamment avec la comparaison du docu Netflix).

Le roman reste toutefois « agréable » à lire jusqu'à ce que le sujet entre en jeu. La plume est fluide, agréable, très vivante et pimpante. Les personnages restent tous très secondaires car c'est le journal de Tessa, donc c'est avec elle que l'on discute H24. D'ailleurs il y a peu de dialogues en tant que tels, mais c'est comme un monologue continu, si l'on veut. La forme m'a plu, notamment avec le fait d'avoir un journal qui pose des questions. Voir le personnage évoluer vers l'introspection en essayant d'être meilleur, autant pour elle-même que pour le reste du monde, tout en se confrontant à ses rêves et ses peurs d'ado était très intéressant. Franchement, j'ai beaucoup aimé les 2 premiers tiers.

Le troisième garde un goût un peu terne, du fait de mes attentes mais aussi des réactions de Tessa qui, avec du recul, sont compréhensibles. Ce roman pose en vérité les bases, il raconte une histoire et met en lumière un sujet souvent passé sous tabou et peut-être qu'il permettra de délier les langues, de prendre conscience de beaucoup de choses, de faire plus attention, de se sentir plus fort… En fait, la forme est parfaitement adaptée pour un lecteur un peu plus jeune, plus ado, qui se reconnaîtra en Tessa et qui verra très certainement les choses sous un autre oeil que le mien.

Aussi, c'est un roman que je vous conseille et que je conseille à un lectorat adolescent, voire plus jeune, si celui-ci a en plus la possibilité d'en discuter après. Il retourne quand même pas mal, ce roman, même s'il est court et même si je lui trouve cette maladresse de rapidité. Aussi, je pense qu'il est important pour les jeunes lecteurs d'être « encadrés » et de pouvoir donc en parler, se sentir en confiance et avoir toutes les clés en main pour se protéger face à ce genre d'individus (car bon, vous savez très bien comment fonctionne la société, notamment sur les « rôles » et les éducations que reçoivent les filles face aux garçons…)
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