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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Monsieur le Directeur sans mê-meu le savoir
de tous les hommes vous êtes le plus veinard
vous avez des (di bi di bi di bi di)
dactylos rock (di bi di bi di bi di)
...
Euh... non en fait. « La dactylographe de Mr James » est un peu antérieure aux Chaussettes Noires.

Or donc, petit retour en arrière direction l'Angleterre au tout début du XXème siècle, dans un très (très) paisible petit bourg côtier du Sussex.

Société bien-pensante, élégance post-victorienne et météorologie toute… britannique sont ici délicieusement retranscrites. Au coeur de cette esquisse, comme un lien entre les différents protagonistes, il y a Frederica Wroth, discrète dactylographe au service du célèbre romancier américain Henry James (ça c'est pour ceux qui n'auraient pas compris le titre).

Tout en paradoxes, Miss Wroth est une jeune et fraîche employée, compétente et bien élevée, mais elle est aussi l'observatrice frustrée, ironique et acerbe de ce milieu qui n'est pas le sien mais qu'elle côtoie tout au long de ses journées de travail auprès du grand homme. Cette ambivalence est-elle crédible ? Peu importe, car elle est ici prétexte à de savoureuses évocations et réflexions psychosociologiques sur les moeurs de l'époque et le quotidien d'Henry James et de son aréopage.

Par les yeux de Frieda, et à ses dépens, le lecteur découvrira ainsi mini intrigues et grands tourments qui font l'ordinaire de ce tout petit monde.

Michiel Heyns, auteur sud-africain contemporain, aurait délibérément plagié le style d'Henry James pour écrire ce roman mêlant réalité et fiction. Je l'avoue humblement, l'oeuvre de James m'est inconnue, mais il y a aussi du Maupassant dans ce livre-là, pour son étude de moeurs sans concession par exemple ; l'esprit d'Oscar Wilde n'est pas loin non plus quant à l'ironie des situations et le cynisme de certains personnages. Autant de références qui, malgré quelques (rares) longueurs, font de « La dactylographe de Mr James » une chronique fine et pittoresque très agréable à parcourir, par temps pluvieux de préférence, histoire d'être raccord.

Ҩ

Tous mes remerciements, une fois de plus, à Babelio et aux organisateurs de cette nouvelle opération Masse Critique, ainsi qu'aux Editions Philippe Rey, qui m'ont permis de découvrir ce roman.


Lien : HTTP://MINIMALYKS.TUMBLR.COM/
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Frieda Wroth est la nouvelle dactylographe du romancier Henry James. Ce choix n'en était pas vraiment un au départ, mais Frieda a dû trouver un emploi après la mort de sa mère et, pour une jeune fille ayant des envies d'écriture, côtoyer l'un des plus grands romanciers de son temps et assister à la naissance de ses oeuvres est un réel privilège dont Frieda profite tous les jours. Autour d'Henry James gravitent ceux qui viennent régulièrement lui rendre visite dans sa maison de Rye : sa famille, frères et soeur, neveux et nièces, les uns partageant avec Henry James une sorte d'hypocondrie familiale, les autre turbulents et tapageurs comme peuvent l'être des enfants. Mais on y croise aussi la grande amie d'Henry James, Edith Wharton, qu'il surnomme l'Ange de la dévastation, et qui entre Paris et l'Amérique parcourt la campagne anglaise à toute vitesse dans sa voiture, ainsi que Morton Fullerton, journaliste à Paris.

Par la voix de Frieda, ce roman se veut comme un pastiche d'Henry James. Apprentie écrivain, la jeune fille est influencée par le style et les tournures de phrases du grand romancier et c'est l'effet recherché par l'auteur, un effet plutôt réussi et pas du tout déplaisant. le roman prend tour à tour des allures différentes. Très vite, dès la première rencontre de Frieda avec Morton Fullerton, la jeune fille, sans réelle explication, se donne à lui dans un hôtel sur la côte. Intrigue sentimentale ? En fait, Fullerton attend d'elle une seule chose : récupérer chez Henry James des lettres dont il est l'auteur, et qui seraient compromettantes. Fullerton repart immédiatement, mais Frieda, persuadée qu'il s'est forgé entre eux un lien spécial, développe progressivement un don de médium et communique par télépathie avec Fullerton. Dans ce dialogue surréaliste, la machine à écrire sert d'intermédiaire. Dès lors, Frieda n'aura plus qu'une idée en tête, récupérer ces lettres à tout prix, pour retrouver le beau Morton Fullerton…

Cette lecture fut agréable, mais légèrement frustrante. Très peu d'action, une partie centrale autour de la télépathie qui ne m'a pas convaincue, et le sujet des lettres qui en fait n'est qu'un prétexte pour avoir un fil conducteur pendant tout le roman. Ce n'est pas le fait de l'auteur, qui s'est très documenté : il semble que la vie d'Henry James était bien trop rangée pour accueillir la moindre aventure palpitante et c'était là qu'était mon attente. Sur la fin, le roman reprend du rythme et j'ai littéralement dévoré les dernières pages. Avec le recul, je pense tout de même qu'on aurait pu tirer plus de choses de la vie d'Edith Wharton, qui ici ne passe qu'en coup de vent et est dépeinte avec un fort mauvais caractère !
Lien : http://passionlectures.wordp..
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Je suis facilement attirée par les romans qui se passent dans le monde de la littérature, avec un écrivain pour personnage. Ici, en réalité, le personnage principal n'est pas Henry James, mais sa dactylographe (comme le titre l'indique d'ailleurs !), même si, par son entremise, on accède à l'intimité du grand homme, ses habitudes domestiques, mais également ses habitudes de travail, ses relations personnelles et dans le milieu littéraire. Ce versant-là, très documenté, est intéressant. J'ai beaucoup aimé l'écriture, et le ton. Frieda, jeune femme pourtant intelligente et indépendante, se fait manipuler et se leurre sous nos yeux, dans son désir d'émancipation. Une lecture agréable et intéressante, malgré quelques longueurs. (mai 2013)
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L'écrivain Henry James a pour habitude de dicter ses romans à sa dactylographe, tous les matins, à heure fixe, dans son bureau, tout en déambulant dans la pièce, cherchant l'inspiration.
Frieda Wroth est une jeune fille fraîche émoulue de l'école de dactylographie, et, pleine de bonne volonté et très compétente, elle va vite se rendre indispensable pour l'écrivain.
Elle va rencontrer les amis célèbres de l'écrivain, Edith Wharton et Morton Fullerton, avec qui une liaison bien singulière va se nouer.

L'ambiance de travail d'un écrivain est bien retranscrite, on sent presque l'odeur de cuir de son fauteuil et on entend les cliquetis incessants de la machine à écrire.
Le quotidien de l'écrivain, sa vie, ses voyages, ses amis, tout cela est intéressant à découvrir. J'ai par contre été moins emballée par l'histoire entre Frieda et Fullerton, absolument pas crédible, que ce soit pour les relations charnelles ou via le spiritisme.
Les événements s'enchainent très vite, avec précipitation, cela manque de transition, de mise en place, de finesse, de psychologie même.
Autant le personnage de l'écrivain est bien campé, autant la jeune fille reste nébuleuse, impossible à cerner.
En deux lignes elle se retrouve dans le lit de Fullerton. Comment ? Pourquoi ? En ce siècle bien-pensant, cela parait plus qu'étonnant. Même chose pour les séances de spiritisme à travers une machine à écrire. de plus, les retranscriptions de ces séances sont parfois longuettes et ennuyeuses.

L'écriture est agréable, même si parfois les tentatives de l'auteur pour rendre hommage au style littéraire du 18e siècle tombent un peu à plat et alourdissent l'ensemble.
Dans ses remerciements, il explique qu'il a emprunté des extraits de romans de James lui-même et les a insérés dans son texte. Sans les reconnaitre, on sent une différence de rythme, un style qui s'alourdit, qui devient emphatique à l'excès et tombe un peu comme un cheveu dans la soupe.

En résumé, malgré d'indéniables qualités, ce roman est pour moi une petite déception.
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La dactylographe de Mr James
La dactylographe de Mr James
De Michiel Heyns
Sur commande, habituellement expédié sous 4 à 7 jours ouvrés Sur commande, habituellement expédié sous 4 à 7 jours ouvrés 21.00 €
lundi 14 janvier 2013
Depuis mes études de Lettres, je garde une grande fascination pour Marcel Proust et Henry James. Fascination pour leur oeuvre ? A vrai dire, pas seulement... Je m'interroge surtout sur la capacité de ces deux hommes connus, pour leur santé fragile exigeant une vie assez retirée et leur égocentrisme avéré, à transcrire avec tant de justesse la vie dans tout son éclat. Alors, pour répondre à ma question (et aussi pour le plaisir de la lecture), je traque tous les livres et en particulier les romans qui éclairent des pans de leur existence. Pour Henry James, j'ai commencé par l'excellent "L'auteur ! L'auteur !" de David Lodge et j'ai enchaîné par "Le Maître" de Colm Toibin, encore plus subtil à mon goût.
Évidemment, je me suis jetée sur "La dactylographe de Mr James" avec un enthousiasme débordant, un peu douché et pas seulement par le climat pluvieux de Rye, la ville du Sussex où réside l'écrivain. Michiel Heyns a pris le parti de nous montrer James à travers les yeux de sa dactylographe, Frieda Wroth, jeune femme de 23 ans.
Ce personnage est proche de Théodora Bosanquet, secrétaire engagée par l'écrivain sur ses vieux jours. L'auteur, ici, lui prête un regard acéré, une ironie assez mordante derrière une apparence de déférence polie. Elle est considérée dans la maisonnée comme un prolongement de sa machine et peu lui accordent de l'importance, si ce n'est Morton Fullerton, ami d'Henry James dont les moustaches frétillantes ne laissent pas la jeune Frieda indifférente. Pendant quelques années, nous suivons son quotidien entre les séances de dictée sous la conduite de l'imagination fantasque et de l'attention tatillonne de James à chaque mot, les promenades avec Max, le chien de la maison et la recherche pour le sémillant moustachu de lettres compromettantes qu'il aimerait récupérer avant la mort du Maître. Tous ces micro-événements ne nourrissent pas vraiment son lecteur et les apparitions d'Edith Wharton, telle une tornade salvatrice pour l'écrivain ne sauvent pas l'ensemble d'une certaine monotonie. J'ai trouvé cette lecture plaisante mais comme diraient mes deux filles adolescentes, dans la "battle" entre David Lodge, Colm Toibin et Michiel Heyns, ce dernier ne recueille que la troisième place...
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