La voiture démarra. Laurie se cramponna à la boîte à musique. Maintenant les voix chantaient : « Nous n’irons plus au bois, les lauriers sont coupés… »
Laurie n’avait pas vu la voiture ralentir et s’arrêter. C’était une femme qui était au volant. L’homme assis près d’elle sortit, souleva Laurie dans ses bras et, avant qu’elle ne comprît ce qui lui arrivait, elle se retrouva coincée entre eux deux à l’avant. Laurie fut trop surprise pour dire un mot. L’homme lui souriait, mais ce n’était pas un gentil sourire. Les cheveux de la femme pendaient dans son cou et elle ne portait pas de rouge à lèvres. L’homme avait une barbe et ses bras étaient couverts de poils frisés. Laurie était tellement pressée contre lui qu’elle les sentait lui frôler la peau.
Parce que Sarah, sa grande sœur de douze ans, assistait à une fête d’anniversaire chez d’autres enfants, maman avait dit à Laurie que Beth, la jeune fille qui venait parfois la garder le soir, l’emmènerait à la piscine. Mais à peine arrivée, Beth s’était mise à téléphoner.
Laurie repoussa ses longs cheveux blonds qui lui tenaient trop chaud. Elle était montée dans sa chambre il y a un bout de temps et avait enfilé son nouveau costume de bain rose. Peut-être que si elle rappelait à Beth…
Beth était roulée en boule sur le canapé, le téléphone coincé entre son épaule et son oreille. Laurie la tira par le bras. « Je suis prête. »
Beth eut l’air furieuse. « Dans une minute, mon chou, dit-elle. J’ai une discussion très importante. » Laurie l’entendit soupirer dans l’appareil. « Je déteste faire du baby-sitting. »
Elle marchait le dos droit, son sac sur l'épaule, la tête haute. Courageuse, pensa-t-il. Puis, au milieu du couloir, il la vit enfouir ses deux mains dans ses poches comme si elle cherchait à se réchauffer d'un froid qu'elle était seule à sentir.
Grant regarda d'un air navré l'huissier traverser l'église en portant Laurie, Sarah à ses côtés. L'organiste joua les premières notes de l'hymne finale. Précédés par l'évêque de la paroisse, les porteurs se mirent lentement en branle le long de l'allée centrale. Dans la rangée devant lui, Grant vit un homme se frayer un passage vers l'extrémité du banc. >, disait-il, d'une voix basse mais autoritaire.
"Où on va?" demanda-t-elle. Elle se rappela qu'elle n'avait pas le droit d'aller seule sur la route. Maman serait très fâchée contre elle. Elle sentit les larmes lui piquer les yeux.
La femme paraissait très contrariée. L'homme dit: "Nous n'irons plus au bois, petite fille, nous n'irons plus au bois".
"Is this a fatal attraction murder?... Will you plea bargain?... Is it true you quit your job to defend Laurie? ... Do you believe she's guilty?"
- Mademoiselle Kenyon, vous savez que la seule personne autorisée à la voir pendant l'interrogatoire est son avocat.
- Je suis son avocate, dit Sarah.
- Vous ne pouvez...
- A partir de cette minute même, je ne suis plus procureur adjoint. Vous pouvez écouter pendant que je donne ma démission.
Elle essaya d'éviter la main poilue qui giflait et giflait son visage. Mais après le premier coup, elle ne ressentit plus rien. Elle était seulement triste pour la petite fille qui pleurait si fort.