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4,28

sur 484 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est un livre en même temps glaçant et profondément humain. La narratrice, française, a pris part à des manifestations à Tunis et a été arrêtée. Elle nous fait vivre ses conditions de détention, son procès et sa remise en liberté. le livrées à la fois une fiction, elles étaient trois Françaises ensemble alors qu'elle se décrit seule, et un témoignage. Elle va en effet se rapprocher des Tunisiennes enfermées dans la même cellule et nous raconter leurs vies. Des tueuses, des voleuses, des tricheuses, mais aussi des êtres humains qui ont du coeur, de la générosité et qui vivent dans une société profondément déséquilibrée tant dans le rapport riche / pauvre que dans celui d'homme / femme.

L'actualité est parfois frappante : je viens de lire le Tahar Ben Jelloun, « Au plus beau pays du monde », où dans une des nouvelles, il raconte le retour au pays, le Maroc, de deux Hollandais d'origine marocaine et leur incompréhension du décalage de monde. C'est très similaire à ce que décrit l'auteur dans ce livre. Et vous avez en même temps la sortie d'un film jordanien, Inchallah un fils qui traite aussi de la condition de la femme dans le monde musulman.

Il faut lire ce livre pour prendre conscience de la vacuité des images occidentales que nous portons sur ces pays. Les femen, parce que la narratrice en était et est peut-être toujours une, ne représentent rien pour ces femmes en prison. Elles voient cela comme des extra terrestres. Et pourtant, à côté de cela et malgré leurs terribles conditions de vie, quel beau témoignage d'humanité.

Je vais très souvent, depuis des années, dans ce pays pour le travail. La misère et la noblesse du coeur se côtoient et j'en reviens à chaque fois enrichi par leur richesse humaine.

Alire et à faire lire.
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Pauline fait partie du mouvement Femen depuis 2012.
En 2013, pour protester contre l'arrestation d'une militante féministe injustement arrêtée, elle manifeste seins nus avec une couronne de fleurs et 2 copines, devant le palais de justice de Tunis.
C'est un aller simple et direct pour la Manouba, prison pour femmes de Tunis.

Elle raconte son mois d'incarcération, son procès, sa libération.

Au delà des humiliations, des brimades et autres conditions sanitaires immondes, elle trouve en cellule une sororité inattendue.
28 femmes, 30m2.
Pauline narre leur histoire, leurs paradoxes, leur soutien, leur courage.

Le texte est rythmé, plein d'humour et d'auto-dérision. le ton me semble juste.
Ni fanfaronnade, ni pathos excessif.
Un roman à découvrir.

PS : dans ses notes post texte, l'auteur confirme avoir été emprisonnée avec ses 2 compagnes, volontairement écartées du récit pour ne pas "s'approprier l'expérience", qu'elles ont peut-être être vécue différemment.
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Dans ce livre en grande partie autobiographique, l'autrice nous explique qu'elle s'est retrouvée enfermée dans une prison pour femmes en Tunisie, la Manouba ; elle avait manifesté avec le mouvement FEMEN devant le Palais de Justice de Tunis pour demander la libération d'une femme emprisonnée abusivement.

Incarcérée - on l'a prévenue - avec des délinquantes, des tueuses, des folles, elle arrive terrorisée et en colère en détention ; dans la cellule de 30 m2, 28 femmes sont entassées et il va bien falloir faire avec ; petit à petit, au milieu des cafards, des moisissures et des odeurs insupportables, elles vont s'apprivoiser, essayer d'inventer un langage commun, ou au moins des gestes qu'elles comprennent.

Elle n'a pu garder qu'un livre avec elle la nouvelle prisonnière, alors c'est dans les marges des pages des "Contemplations" de Victor Hugo, qu'elle écrira ses réflexions, son quotidien, "des notes chaotiques" et des petits batons pour compter les jours...

Il y a deux dominantes dans le groupe, et Bolona comme l'appelent ses codétenues qui en a terriblement peur au début va les amadouer : elle a quelque talent de "voyante" cette française, elle sait lire dans les lignes de la main, alors les deux femmes, condamnées pour meurtre pourtant, vont l'adopter, la choyer. car elles auront pu lui raconter leur histoire et voir qu'elles étaient entendues, comprises. Dans une prison aussi dure, pas de survie si on n'est pas aidée et protégée...

Les histoires de ces femmes sont souvent terribles, presque toutes en rapport avec l'hyperdomination des hommes de leur famille, père, frères, maris, oncles qui n'ont que mépris pour elles et qui tapent trop et trop souvent ! Alors, parfois, les femmes ne supportent plus, surtout quand les coups tombent sur les enfants.
Le système judiciaire peut faire disparaître des vies dit Pauline Hillier, sans essayer de comprendre et sans aucune perspective de réinsertion ou de réhabilitation. La dénonciation de certains jugements et des conditions de détention est implacable !

De plus en plus beau et attachant au fil des pages, ce récit passionnant et bien écrit montre la force de la sororité et la dignité conservée de femmes qui ont pourtant été maltraitées toutes leur vie.

Extrait p 88 : " Les filles me racontent leurs vies, me montrent des photos de leurs enfants, m'informent sur l'avancement de leur procès. Elles poursuivent mon éducation aussi, sur les moeurs de la prison, ses codes, son vocabulaire, ses lignes rouges et ses zones grises. Elles me racontent les couleurs de leur campagne, les odeurs de leur jardin, le goût de leur cuisine, me vantent les beautés de leur région, des tapis de Kerouan aux poteries de Nabeul ".
Lien : https://www.les2bouquineuses..
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Ce livre m'a profondément touchée de par l'histoire de ces femmes emprisonnées, le poids de vies gouvernées par l'abus, la brutalité et l'injustice, et qui pourtant brillent comme des lucioles la nuit.
J'ai aimé le ton "cash", direct, parfois décapant. Sans chichi. Droit au but.
J'ai spécialement apprécié l'honnêteté de l'écrivaine qui explique comment sa ligne initialement claire entre le mal et le bien a été complètement brouillée durant cette expérience et comment elle a appris à écouter avant de juger.

J'ai d'autant plus apprécié ce livre que j'ai pu le comparer à un autre livre que je venais de terminer "Memoirs from the women's prison" de Nawal El Saadawi (une auteure égyptienne reconnue et respectée) qui, avec une toile de fond et un contenu similaires (dureté des conditions de détention, injustice, régimes patriarcaux et brutaux dont les femmes sont les premières victimes, sororité entre les femmes en prison...). ce dernier, pourtant très intelligent et intéressant, ne m'avait pas engagée comme Pauline Hillier l'a fait.
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Femen, prisons tunisiennes…. Une partie de moi n avait pas envie de plonger dans ce thème pas par peur d'affronter une réalité mais par peur de voyeurisme.

Finalement j ai lu ce roman en deux jours . C ‘est une ode à la sororité et un effroyable rappel de la condition féminine dans certains pays. Avec beaucoup d humanité , sans être dans le « voyeurisme », les faits sont (d) énoncés .

Il fait partie de ces romans qui ne laissent pas indemnes.
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Bouleversant, émouvant, ce livre . Evidemment je ne puis qu'être touchée par le sort de ces femmes courageuses, broyées par les conditions de détention, par le système judiciaire tunisien, inféodé aux règles d'une religion intégriste. Les peines sont disproportionnées, c'est révoltant en effet. Pauvres femmes, qui, malgré tout s'évertuent à trouver un rayon de soleil dans une vie carcérale de misère.
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Une, jeune française est arrêtée par la police tunisienne.
Je ne révélerait pas son identité car elle est devoilee a la du livre et c'est ce qui a en partie participer au fait que j'ai aime cette lecture.
Vous ne saurez pas non plus ce qu'elle a fait pour être arrêtée avant la fin.

Rapidement elle est conduite en prison a Tunis.
Le nom de cette prison est la Manouba , une prison de femmes .

Elle est apeurée dans les premiers temps de son incarcération. La cellule comprend plus de 30 personnes.
Rapidement on lui donnera un autre nom Bolona.

Peu a peu Bolona va apprendre a communiquer avec ses codétenues, afin d'obtenir le minimum vital pour survivre.
Elle fera aussi de très belles rencontres dans cette cellule.

Ce roman base sur des faits réels et de fictions est une immersion totale dans cette prison de femmes.
Beaucoup d'humanité dans ce livre.

J'ai bien aime cette lecture qui m'a fait pense dans un premier temps a Orange is the new black
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Les Contemplées est un roman autobiographique et un récit carcéral. Pauline Hillier a été incarcérée à la Manouba (Tunisie) en 2013 suite à une action Femen pour faire libérer la militante féministe tunisienne Amina Sboui.
Ce livre met l'accent sur les détenues, déplaçant notre regard vers elles et leur rendant hommage. Il pose la réflexion sur l'emprisonnement de ces femmes souvent victimes d'une société qui ne les écoute pas, les rejette au moindre faux pas.
Un huis clos où l'on souffre de malnutrition, d'humiliations en tout genre, de promiscuité, de fouilles à nu outrageuses et de violences régulières.
Ces femmes nous donnent une leçon d'humanité universelle qui montre que la sororité collective est possible, même dans les pires situations.
Un roman poignant, sensible et intense.
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En refermant ce livre hier soir, je me suis demandé si ce témoignage avait touché les responsables politiques tunisiens. En dehors de ce plongeon dans l'univers carcéral, toujours éprouvant, maintes fois décrit, l'intérêt est de connaître le sort de celles qui y sont encore. L'auteure y a passé un mois, occidentale en rébellion légitime contre ce qu'elle considérait comme une mesure inique et une injustice. Chaque seconde qui passe sur cette terre peut alimenter les cris et les manifestations. IL y a des organisations qui ne font que ça, des gens qui aident, d'autres qui militent. L'injustice est partout, pour des raisons de race, de religion et de sexe. La femme paie toujours un lourd tribut à l'obscurantisme religieux. Ce que nous pouvons lire dans ce témoignage est d'un autre temps. Qu'est ce qui rend celui-ci poignant ? Ou d'une troublante naïveté ?
Se jeter dans la gueule du loup de cette façon peut relever d'une méconnaissance des régimes politiques et de la culture, la sincérité et une arme à double tranchant et d'une...totale inefficacité. En l'occurrence, le livre qui en a résulté a apporté un angle neuf, une photographie de l'intérieur.
Le militantisme politique demande du sang-froid et de l'analyse si l'on veut que cela porte ses fruits, au delà de la beauté du geste.
Merci pour ce témoignage qui éclaire les zones d'ombre d'un pays trop souvent cantonné aux dépliants touristiques.
Lu dans le cadre de l'attribution du prix Louis Guilloux 2023
A lire
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Un récit autobiographique dans lequel Pauline Hillier relate les quelques semaines d'emprisonnement qu'elle a vécues à la Manouba à Tunis. Elle y décrit ses impressions et les émotions qu'elle y a ressenties, non sans une pointe d'humour et de sarcasme. Mais surtout l'autrice y fait le portrait touchant de quelques-unes de ses co-détenues du pavillon D, parfois purgeant de lourdes peines, rendant ainsi hommage à ces femmes à la vie brisée mais qui n'en garde pas moins leur dignité et leur humanité.
Pauline Hillier est une féministe engagée, un engagement qui lui a d'ailleurs valu, à l'époque, sa détention en Tunisie, pays dans lequel les droits des femmes sont (étaient ?) bafoués. Son récit ne manque donc pas également de dénoncer en filigrane la place des femmes dans la société tunisienne et l'injustice dont elles sont victimes, à l'exemple de certaines de ses co-détenues, dans une société encore fortement régie par le patriarcat.
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