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Pierre Verrier (Traducteur)
EAN : 9782070300174
288 pages
Gallimard (18/11/2004)
3.73/5   55 notes
Résumé :
" Au même instant, le Blanc l'aperçut. Il montra les dents comme un chien qui va mordre et, dans sa main droite, le revolver se releva. " Pour Jimmy, qui travaille de nuit dans un restaurant de Harlem, il est grand temps de sauver sa peau noire. L'homme est blanc et armé. Qu'il soit fou, ivre, névrosé ou bien qu'il se trompe de personne est le cadet de ses soucis. Surtout si le tueur a déjà laissé deux cadavres dans une chambre froide... A Harlem, tout arrive. Fatal... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
2e contact avec cet auteur apres "la reine des pommes", une des références  de romans policiers des années 60.
Dare-dare est paru en1959 sous le titre original : "Run man, run", traduit de l'americain par Pierre Verrier.
Lu  dans la collecion Série Noire de Marcel Duhamel _ Edition NRF Gallimard_
La maquette de couverture est réalisée par "At. Pierre Faucheux/Photo Holmes-Lebel.
En fait : _ Holmes-Lebel est une agence de presse française, parisienne, ayant existé de 1950 à 1980.
et  _ Pierre Faucheux : photographe (1924-1999)" le graphiste aux 100.000 couvertures"... Voir : http://indexgrafik.fr/pierre-faucheux/
en particulier, du club français du livres des 1946, des livres de poche. Il crée une relation intime entre l'oeuvre litteraire, son graphisme et sa couverture. (*)
L'histoire : Les afro-americains de Harlem sont au centre de l'intrigue _ toujours, avec Ch. Himes qui raconte la vie de harlem, quartier noir déshérité et victime d'un racisme ordinaire de la part de la communauté blanche_.
Un double assassinat de nuit dans une entreprise de restauration industrielle, et Jimmy fuit et les policiers Brock et Walter enquêtent... . le meurtrier serait blanc. Et "un Blanc qu'a bu un coup n'a vraiment pas besoin d'une raison pour tuer un Noir...
Les courses-poursuites s'enchaînent dans Harlem et Brodway, limitrophe .
Encore une occasion pour nous, lecteurs de pénétrer le mode de vie de cette population noire, besogneuse, débrouillarde , solidaire et victime d'une ségrégation au quotidien. Bien sûr , la loi devient parfois accessoire, les alcools forts imbibent certains organismes... à des fins anxiolytiques ? et le cautionneur  intervient dès la mise en examen, évitant les incarcérations préventives . Violences physiques , armées ou  non, se succèdent, le machisme reste bien installé, mais le sexe dit faible, quotidiennement, lutte pour son émancipation , en particulier si, jeune et pleine de charmes, elle s'attache à protéger "son "Jimmy.
Des références musicales  parsèment l'histoire : succès en vogue a New York durant les fifties :
..... "brocken hearted blues"....
..... "The blue mama" de Lil Green....
occasion pour nous de les auditionner.... sur Spotify ou autre médiathèque ....
Donc, pour un plaisir de lecture comparable à celui de "la reine des pommes" :4/5.

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Un très bon roman noir à l'ancienne, un suspense bien mené, des retournements de situation, des fausses pistes, les rues de New-York, des lieux glauques et sinistres, des boîtes enfumées, des femmes mystérieuses et fatales, des hommes en trench-coat et au visage dissimulé par des chapeaux, des flics suspects et des suspects rassurants, un style où se mêlent ellipses et phrases brêves lourdes de sous-entendus et de sens sur la vie en général.
Chester Himes nous livre un roman sur la condition des noirs aux Etats-Unis , confrontés au racisme, à la misère sociale et de façon encore plus profonde, à l'auto-dénigration.
Il nous montre comment les noirs sont pris et enfermés dans le cercle infernal de leur condition, des clichés qui leur sont associés et dans lesquels parfois ils se complaisent. Il nous fait ressentir toute la complexité de leur situation tout en évitant de tomber dans le manichéisme simplificateur.
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C'est en prison que Chester Himes, auteur américain ( 1909-1984 ), découvre l'écriture. Son style brut et sans fioriture donne à ses romans un reflet de réalité. Ayant connu la part obscur de l'homme, il utilise parfaitement les codes des truands et malfrats.
Dare-Dare, écrit en 1959,son titre original est Run, Man, Run, est un polar classique construit sur une histoire simple et somme toute banale. Mais justement, toute l'originalité de ce roman réside dans sa banalité.
Nous suivons l'histoire d'un jeune homme noir - Jimmy est un étudiant qui bosse dur dans un restaurant, la nuit, pour se payer ses études - qui se retrouve la cible d'un tueur blanc.
Dans le Harlem de années 50, quartier de New-York a la réputation sombre ( violence, sexe, trafic, débauche...),nous retrouvons le quotidien de ses habitants, noirs ou blancs, qui tentent de cohabiter dans un semblant de civilité, mais qui sont encore imprégnés d'une haine ancestrale. Ce contexte amène inévitablement à des situations comme celle de ce roman. de courses poursuites en fusillades, nous déroulons le fil d'une traque, non celle du tueur, mais celle de l'incompréhension.
Alors, si vous avez envie de lire autre chose qu'un thriller dégoulinant de sang, de larmes et d'horreur.Que vous désirez retrouver des personnages réalistes et touchants, ouvrez ce livre et suivez les mots de Monsieur Himes.
Lien : http://lacaveauxlivres.blogs..
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Harlem la nuit … Un blanc abat deux employés d'un restaurant , un troisième lui échappe . La police enquête (des flics blancs pas les deux inspecteurs fétiches de Himes) mais a du mal à trouver un mobile , la population noire est peu coopérative avec des flics blancs … elle se méfie… A tort ?
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Témoin d'un double meurtre, Jimmy, jeune étudiant noir, est poursuivi par le meurtrier, un homme blanc, qui cherche à le réduire au silence. le sergent Brock, aidé de son beau-frère Matt Walker, mène l'enquête au sein de la population de Harlem. Tout cela sur fond de méfiance et de tensions raciales.
« Dare-dare » est la description sans complaisance de la misère sociale d'un Harlem sombre englué dans la débauche et les trafics où tout peut arriver, sans que la fatalité puisse toujours être invoquée. Chez Himes, la cohabitation et la civilité s'effacent devant la violence et l'écriture transforme les rues de New York en carnaval de lumière, de fureur et de sang. Cela donne un excellent polar à l'ancienne dans lequel Chester Himes nous fait oublier ces autres habitués de Harlem que sont Coffin Ed Johnson and Gravedigger Jones.

Lien : http://www.polarsurbains.com..
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
L'homme blanc courait derrière lui, ricochant d'un mur à l'autre, déversant toujours une cascade de jurons.
Jimmy entra de plein fouet dans un mur, donnant du front contre les briques noircies. Il s'écroula, sonné, mais parfaitement conscient.
L'homme l'entendit gémir et s'arrêta, cherchant dans le noir la lueur de son regard. On lui avait dit que les yeux de nègre brillaient la nuit comme ceux des animaux. Il se tint prêt à tirer sur la première lueur qu'il apercevrait. Mais il ne vit rien.
Jimmy se remit doucement sur ses pieds et secoua la tête dans l'espoir de s'éclaircir les idées. Il avait tout le corps moulu comme si on l'avait rossé avec une chaîne en fer forgé. L'instinct de conservation lui fit reprendre sa course.
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La différence était frappante entre cet endroit et les clubs de Broadway. Ils recrutaient tous leur clientèle dans la même faune, les professionnels du vice : souteneurs, flambeurs, escrocs, maquerelles et grues. Des hommes d'affaires et des employés y venaient avec leur femme, ou seuls avec leur maîtresse. Mais le spectacle y était meilleur que dans les clubs de Broadway, moins coûteux, mais meilleur. Il le fallait, car le public était plus exigeant.
Mais c'est surtout l'atmosphère qui était différente : à la fois sensuelle et brutale, lourde, dense et odorante, âcre et parfumée. On avait l'impression de taureaux d'élevage veillant sur leurs vaches favorites. Mais les taureaux, en guise de cornes, portaient des couteaux à cran d'arrêt qui laissaient des cicatrices indélébiles. Une bonne moitié des hommes avaient, sur le visage, la trace d'un ancien coup de couteau. Les vaches étaient pourvues de généreuses mamelles, et sentaient l'enclos, où on s'accouplait pour de l'argent, ou par amour, ou encore pour les deux.
La plupart des clients venaient pour boire et écouter de la musique. S'ils avaient faim, on leur servait poulets frits ou gras – doubles, les spécialités de la maison. Les habitués, essentiellement des maquerelles avec leurs gigolos, y allaient comme ils seraient allé au cercle.
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– J'ai l'impression qu'ils font tous ce qu'ils peuvent pour me mettre dans un sale bain. Les Flics, je veux dire.
La main de Linda se mit à trembler et un peu de café se répandit sur la table.
– À quoi ça les avancerait ?
– C'est leur façon de voir, expliqua – t -il. Dans leur idée, si quelqu'un te tire dessus, tu dois savoir. Et si tu dis que tu n'en sais rien, ils en déduisent que tu leur caches quelque chose. Pour eux, c'est comme les gangsters. Quand un gangster se fait seringuer, il ne donne jamais aux flics le type qui a voulu le descendre. Ils se disent donc que si l'assassin sait qui je suis et où j'habite, c'est qu'il me connaît. Donc que je le connais aussi et que je sais pourquoi il veut me tuer.
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Si l'ivrogne qui a tué le gros Sam voulait seulement parler, je ne comprends pas ce qui s'est passé, dit Milly. Il était terrible, le gros Sam, avec cette façon qu'il avait de faire le paillasson devant les Blancs. Il aurait écouté le poivrot lui raconter l'histoire de l'esclavage depuis les origines jusqu'à nos jours sans broncher. Je le connaissais, mon homme.. pensez, j'ai vécu assez longtemps avec lui. Il aurait laissé un Blanc s'essuyer les pieds sur son pantalon du dimanche, et lui prendre sa chemise pour se torcher le cul après. Faut pas me raconter des histoires. Si cet ivrogne était de l'humeur que vous dites, le gros Sam serait ici avec nous, en train de manger les pieds de cochon, plus vite que nous tous réunis.
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Il sortit de la voiture et enjamba un chat crevé. Deux rats engourdis s'écartèrent pour le laisser passer. Deux petites filles emmitouflées dans des manteaux taillés dans une couverture de cheval se retournèrent et revinrent sur leurs pas, en le regardant de leurs grands yeux noirs. Leur petit visage était gris de froid.
Quand il ouvrit la porte démantelée qui donnait sur l'escalier, à côté du marchand de charbon, un énorme berger allemand se précipita sur lui d'un air féroce. Il sortit son revolver et assena un coup de crosse sur le museau de la bête. Le chien poussa un jappement déchirant et chercha à s'enfuir par la porte fermée du marchand de charbon.
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