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EAN : 9789871786152
Debate (30/11/-1)
4.5/5   3 notes
Résumé :
Ladies & gentlemen, Christopher Hitchens ! Journaliste frénétique, contradicteur-né, polémiste de génie, la légende des lettres britanniques nous donne ici son grand œuvre : parce qu'il y raconte joyeusement sa vie, qu'il y livre ses pensées les plus décapantes, et parce que sa verve au vitriol nous régale toujours comme aucune autre.

Hitchens était tout à la fois : alcoolique et moraliste, progressiste et réactionnaire, anticapitaliste et proaméricai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Christopher Hitchens était un brillant journaliste anglais dont j'avais entendu parler sans avoir pour autant jamais lu un de ses articles ; très actif dans le milieu littéraire il était aussi très engagé et chroniqueur de la vie politique sur la scène internationale. Ses Mémoires datent de 2010 - un an avant son décès - et n'ont été traduites que récemment en France, belle initiative car elles constituent une matière extrêmement riche, impossible à résumer, elles offrent un regard d'une vive intelligence sur la plupart des événements qui ont marqué notre histoire récente et dont les répercussions se font encore sentir. Christopher Hitchens a côtoyé les plus beaux esprits de son époque et s'est surtout appliqué à penser par lui-même. C'est cette construction intellectuelle qu'il se fait fort de raconter dans ce livre, de ceux que l'on aura de nombreuses occasion de consulter au cours d'une vie. L'homme qui a choisi de quitter l'Angleterre thatcherienne pour s'installer aux États-Unis dans les années 80 n'a jamais perdu son sens très anglais de l'humour et de l'ironie.

En faisant apparaître le nom de Julian Barnes dès la deuxième page, il était clair que Hitchens m'avait mise dans sa poche. On apprend par la suite la très longue amitié qui rassemble ces deux-là ainsi que Martin Amis et Ian McEwan, essentiel des membres de fameux déjeuners du vendredi que l'on devine arrosés et forts en mots. Avant ça, Christopher Hitchens raconte une enfance liée aux affectations de son père commandant dans la Navy, beaucoup de ports donc, incluant Malte, puis la fameuse instruction anglaise à laquelle tenait sa mère et dont il explique comment elle formate une certaine classe sociale livrant ainsi une réflexion qui éclaire nombre de romans dont elle est le théâtre. Il parvient à faire ressentir sans s'appesantir l'influence de chacun de ses parents - le destin tragique de sa mère, le secret emporté dans sa tombe de sa judéité notamment, et invite le lecteur à le suivre dans son exploration de la littérature - la critique littéraire sera son premier métier - et des idées, qui le mènera vers un engagement politique ancré à gauche. Pourtant, au gré de ses confrontations avec les réalités des terrains de jeux mondiaux et de ceux qui les mènent, il remettra sans cesse en question ses certitudes et s'attachera à garder un esprit critique y compris envers lui-même. C'est ce qui impressionne dans ce livre, la hauteur de vue, l'analyse sans concession, l'obsession du débat.

On croise dans ces pages du bien beau monde, des hommages à ses amis, notamment Martin Amis qui vient de mourir ironiquement du même cancer que Christopher Hitchens mais aussi Salman Rushdie ou Susan Sontag qu'il admirait. On voyage pas mal, sur tous les terrains de conflits entre les années 60 et les années 2010 où s'est rendu le journaliste mais c'est pour mieux confronter les différents points de vue et toujours tenter d'élargir au maximum le spectre d'appréhension nécessaire pour se forger une opinion. de Cuba à Sarajevo en passant par l'Afghanistan, Prague, ou Israël. C'est passionnant et chaque chapitre peut presque vivre sa vie et apporter son propre éclairage sur une question précise si besoin avec une obsession pour les menaces de fascisme. Les anecdotes abondent, parfois pas très flatteuses pour l'auteur comme cette fessée infligée par Thatcher qui laisse pantois. L'ensemble, d'une richesse et d'une intelligence rares montre à quel point il est important de réfléchir, d'analyser, de débattre, de contredire, bref, tout ce qui permet d'être acteur de ses opinions. A l'heure des réseaux sociaux, des commentaires lapidaires, des jugements en 150 signes, des fake news, des manipulations par l'image et que sais-je encore, cette lecture m'a fait l'effet d'un médicament contre la bêtise, humour inclus.

Laissons-lui le dernier mot : "Le devoir habituel de l'intellectuel est de plaider en faveur de la complexité et d'insister pour que les phénomènes du monde des idées ne soient pas transformés en slogans ou réduits à des formules trop facilement répétées. Mais il a une autre responsabilité, celle de dire que certaines choses sont simples et ne devraient pas êtres rendues obscures..." Ça me semble clair.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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critiques presse (1)
Bibliobs
02 septembre 2022
Décédé en 2011, « Hitch », cet écrivain, journaliste, polémiste, avait des tas d’anecdotes dingues et d’excellentes fréquentations (Martin Amis, Ian McEwan...). Ses Mémoires paraissent enfin en français.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
When the Washington Post telephoned me at home on Valentine's Day 1989 to ask my opinion about the Ayatollah Khomeini's fatwah, I felt at once that here was something that completely committed me. It was, if I can phrase it like this, a matter of everything I hated versus everything I loved. In the hate column: dictatorship, religion, stupidity, demagogy, censorship, bullying, and intimidation. In the love column: literature, irony, humor, the individual, and the defense of free expression. Plus, of course, friendship—though I like to think that my reaction would have been the same if I hadn't known Salman at all. To re-state the premise of the argument again: the theocratic head of a foreign despotism offers money in his own name in order to suborn the murder of a civilian citizen of another country, for the offense of writing a work of fiction.

p. 268.
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Le devoir habituel de l'intellectuel est de plaider en faveur de la complexité et d'insister pour que les phénomènes du monde des idées ne soient pas transformés en slogans ou réduits à des formules trop facilement répétées. Mais il a une autre responsabilité, celle de dire que certaines choses sont simples et ne devraient pas êtres rendues obscures...
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While we were having this surreal exchange, here is what Timerman was being told by his taunting tormentors:

Argentina has three main enemies: Karl Marx, because he tried to destroy the Christian concept of society; Sigmund Freud, because he tried to destroy the Christian concept of the family; and Albert Einstein, because he tried to destroy the Christian concept of time and space.

Christopher Hitchens, Hitch-22: A Memoir

p. 195.
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