Ce livre a été écrit quelques mois après l'affaire
Rushdie, menacé de mort par une fatwa de l'ayatollah Komeini pour son roman «
Les versets sataniques ». Fortement déçu par l'attitude des intellectuels occidentaux, qui condamnent mollement l'appel au meurtre tout en trouvant que si l'auteur devait trépasser, il l'aurait tout de même bien cherché, Warraq décide de régler ses comptes avec l'islam. Malgré le titre qui laissait présager un récit personnel, on connaît peu de chose sur lui, si ce n'est qu'il né dans une famille musulmane et a vécu dans une république islamique.
Défenseur de la laïcité et des droits de l'homme, il affirme que l'islam est incompatible avec toute forme de démocratie, et qu'une distinction entre un islam fondamentaliste et progressiste n'a pas de sens : tout progrès finira par buter sur les textes (« [O]n peut interpréter la charia avec une certaine souplesse, mais elle n'est pas pour autant indéfiniment élastique. »)
Commence alors une longue et fastidieuse liste de tous les méfaits commis au nom de l'islam depuis sa création jusqu'à nos jours. Certains passages sont intéressants : une critique historique du Coran, l'histoire de la fabrication/découverte des hadiths, ... mais plus on avance, plus le texte prend la forme d'une charge sans aucune nuance contre la religion en général et l'islam en particulier. On frise l'indigestion.
L'essai s'avère au final assez décevant : plutôt que de me farcir 10 pages de noms de philosophes tués pour blasphème, j'aurai préféré que l'auteur expose plus en détails les raisons qui l'amène à penser que ces abus sont intrinsèques à l'islam et qu'il n'a pas la possibilité de se réformer de lui-même.