AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,43

sur 404 notes
5
19 avis
4
16 avis
3
0 avis
2
2 avis
1
0 avis
C'est reparti pour un tour avec ce premier tome d'intégrale de ‘L'Arche des Ombres' (ou Les Aventuriers de la mer) de Robin Hobb. Comme pour le premier cycle de ‘L'Assassin royal', ma lecture s'est faite en compagnie de Srafina. C'est toujours un plaisir de sentir sa passion pour cette auteure lors de nos échanges.

Dans l'ensemble, une chouette lecture avec ses points forts et ses bémols.

J'ai beaucoup aimé l'idée des bateaux en bois-sorcier qui les rendent vivants et le lien créé entre eux et certaines personnes. C'est tout un univers qui est mis en place à travers une multitude de personnages.

L'histoire commence vraiment quand Vivacia s'éveille après la mort de son capitaine Ephron Vestrit. Destinée à en reprendre le commandement, Althéa Vestrit est évincée au profit de sa soeur qui va remettre la vivenef entre les mains de son mari, Kyle Havre. Il m'est aussi antipathique que Kennit le pirate.

Mon personnage préféré est Hiémain, le neveu d'Althéa Vestrit et fils aîné de Kyle. le pauvre garçon ne va pas être épargné par les épreuves. J'ai trouvé que c'était parfois un peu trop pour un enfant de son âge. Cela teinte la lecture d'une certaine gravité qui freine un peu mon enthousiasme.

Le nombre de personnages donne un peu le vertige et de passer des uns aux autres j'en suis parfois arrivée à être surprise de les retrouver plus loin – dans le sens que je les avais oubliés lol.

La fin m'a donné envie de lire la suite mais c'est surtout d'en apprendre davantage sur « Celle-Qui-Se-Souvient » et aussi de savoir si Parangon pourra reprendre la mer.

À suivre donc !




Challenge SFFF 2022
Challenge pavés 2022
Challenges mauvais genres 2022
Challenge multi-auteures SFFF 2022
Commenter  J’apprécie          386
Saga que j'ai déjà lue il y a fort longtemps au moment de sa sortie, j'ai pris grand plaisir à la reprendre en compagnie de mon amie babeliaute Fifrildi. Nous avons l'année dernière, lu la première partie de l'Assassin royal, et chronologie oblige nous venons d'entamer les aventures de la famille Vestrit et de la Vivacia, leur vivenef familiale.
Et oui car les premiers marchands de Terreville ont conclu il y a plusieurs générations des contrats concernant la construction de bateaux en bois-sorcier provenant des terres du Désert des Pluies. Tout un mystère que la provenance de ce bois, quelle en est sa nature, ses pouvoirs, ses propriétés ? On sait qu'il peut naviguer sur les eaux acides qui mènent à faire du commerce avec les habitants du désert des pluies.
Mais voilà la Vivacia a aussi une conscience, un éveil qui se fait à la troisième génération et qui la rend précieuse. Malheureusement son capitaine Ephron Vestrit décède, et le bateau échoit dans les mains de son beau-fils Kyle, homme brutal et cruel. Althéa la cadette, très attachée à Vivacia est écartée de la succession familiale et son neveu Hiemain, adolescent destiné à la prêtrise de Sa, se retrouve embarqué malgré lui sur la bateau.
Comme toujours, je me suis laissée prendre aux personnages, l'ambiance, la fantasy de l'histoire. J'adore Robin Hobb et cet intermède à Terrilville et à Jamallia au milieu de ce monde maritime est un vrai régal. On se retrouve à vivre à bord de la Vivacia, on ressent ses émotions et celles de ceux qui l'entourent. La famille Vestrit a aussi une grande place dans l'histoire, Ronica la grand-mère, Keffria sa fille et femme de Kyle, et Malta, adolescente impertinente et très enfant gâtée, sournoise et vraiment pas sympathique. Elle n'a vraiment pas un beau rôle. On se demande quelles gaffes, elle va commettre car la vie à Terrilville est très codifiée, très patriarcale.
Cette histoire met aussi le doigt sur l'esclavage qui est très répandu à Jamallia mais rejeté par les premiers marchands et Terrilville.
Car Kyle pour renflouer les caisses vides de la famille va vouloir en faire le commerce alors que Vivacia n'a servi qu'à transporter du fret.
Tout va s'en trouver chambouler, et les aventures ne font que commencer.
Les deux intégrales suivantes nous attendent et il me tarde déjà de retrouver tout ce petit monde à la fois fort exotique mais surtout très rude. le monde des serpents et le monde des humains.
Commenter  J’apprécie          297
Il y a des siècles, les premiers marchands sont arrivés à Terrilville. Pour coloniser ces terres riches mais difficiles, ils ont bravé les tempêtes, les épidémies et les mystérieux fléaux venus des Déserts de la Pluie. Leur courage a été grandement récompensé car Terrilville regorge de merveilles et la moindre de ces merveilles n'est pas les vivenefs ! Ces mystérieux vaisseaux sont les plus beaux et les plus rapides du monde, capables de braver n'importe quelle tempête et de distancer n'importe quel pirate à la course. Mais les vivenefs sont bien plus que cela encore : ils sont vivants ! Imprégnés du sang et de la vie de leurs capitaines, les navires s'éveillent à la vie après plusieurs décennies au service d'une même famille. Ces navires magnifiques deviennent alors des alliés inégalables et, bien entendu, sans prix.

En ce bel été brûlant, c'est au tour de la vivenef Vivacia, propriété de la famille Vestrit, de venir à la vie. le capitaine Ephron Vestrit est mourant et toute la famille s'apprête à l'emmener sur le pont du navire pour qu'il y rende le dernier soupir. Mais lors de la cérémonie, un coup de théâtre se produit. Au lieu de léguer son navire à sa fille cadette Althéa, comme tout le monde s'y attendait, le capitaine moribond préfère le laisser à son gendre Kyle, un chalcéen autoritaire et ignorant des coutumes des premiers marchands. La vivenef, à peine éveillée et aussi innocente qu'un enfant, devient alors l'objet des luttes de pouvoir orageuses de la famille Vestrit.

D'autant plus que Kyle souhaite l'utiliser dans un but abominable, la vente et le transport d'esclaves, pratique sévèrement réprouvée à Terrilville et également fort dangereuse quand on utilise pour cela une vivenef. Sans compter que d'autres périls pointent leur nez à l'horizon... D'étranges mouvements agitent les serpents de mer qui pullulent dans les environs et, à l'autre bout de la mer, un ambitieux capitaine pirate tente de regrouper sous son drapeau ses compatriotes. Son premier objectif pour accéder à la royauté : capturer une vivenef…

Quelle merveilleuse idée que celle des vivenefs ! Imaginez : des navires parlants et pensants, capables de se gouverner presque seuls et même dotés du sens de l'humour ! Est-ce que ça ne vous fait pas rêver ? Mais une bonne idée ne fait pas forcément un bon roman. Heureusement, Robin Hobb (et non pas Robin Hood comme je m'obstine à l'appeler) ne manque pas d'expérience à la matière. Elle a déjà prouvé avec sa saga de « L'Assassin Royal » sa capacité à mener à bien un récit ambitieux, à le conduire sur des milliers de pages sans craindre l'essoufflement ou de lasser son lecteur et, surtout, à le peupler de personnages attachants et nuancés.

« Les Aventuriers de la Mer » jouit d'ailleurs d'un atout qui manquait aux aventures de Fitzounnet : un antagoniste charismatique et intriguant en la personne du capitaine pirate Kennit. Intelligent et ambitieux, celui-ci possède un don indéniable pour manipuler son entourage, mais souffre également de terribles accès dépressifs qui le minent de l'intérieur. Un beau personnage « gris » comme on les aime. Quant aux autres protagonistes, ils sont tous bien campés et finement dessinés. Certains m'agacent un peu comme Hiemain ou cette petit garce de Malta, mais j'ai assez de souvenirs de ma première lecture pour me rappeler qu'ils ont un bon potentiel d'évolution. Encore un bon point à noter en faveur de Hobb au passage, à savoir son habilité à faire évoluer ses personnages dans la durée, les construisant petit à petit pour glisser en douceur de l'adolescence à l'âge adulte.

Ajoutez à cela une plume alerte et poétique, un grand sens de l'analyse psychologique, une bonne connaissance des us et coutumes des gens de la mer et la capacité de les partager sans pédantisme, de nombreux rebondissements et vous obtiendrez un très bon début de saga. Et en plus, je sais que la suite sera encore meilleure pour l'avoir déjà lu à l'adolescence ! Je suis Joie !
Commenter  J’apprécie          190
Une incroyable et riche aventure. Les Aventuriers de la mer est à mon sens un récit bien plus abouti que les différents cycles de l'Assassin Royal. Sans précipitation, Robin Hobb nous emmène parmi les marchands et pirates. Elle pose peu à peu les jalons de son récit, à commencer par le bois-sorcier et ses mystères. Qui n'aurait pas envie de voguer à bord d'une vivenef et de découvrir Terrilville, Jamaillia, les îles des Pirates ou encore le Désert des Pluies, autant d'endroits que l'auteure nous offre et qu'il me tarde de découvrir plus encore, notamment le fameux Désert des pluies. Ses personnages sont à mon sens bien travaillés. Chacun a son propre caractère, ses défauts et ses qualités, si bien que l'auteure peut les faire évoluer, mes préférés étant bien sûr Althéa et Hiémain. Robin Hobb arrive tout de même à nous faire détester Kyle Havre, certes esclavagiste mais père de famille dévoué en un sens, et à nous faire vivement apprécié Kennit sans réelle autre qualité que son intelligence! Chapeau bas l'auteure! Quant à l'épaisseur de l'intégrale, on ne la sent pas du tout avec les chapitres qui alternent les nombreux personnages et toutes leurs péripéties : Keffria et Ronica en proie aux dettes, Malta et ses gamineries affrontant la cour d'un Marchand des désert des Pluies, Althéa cherchant à récupérer son navire, Brashen en pleine déroute, Ambre se liant d'amitié avec Parangon, Kennit et son désir de vivenef, Hiémain et Vivacia en éternelle lutte contre Kyle Havre... Riche contenu! La suite sera pour bientôt!

Challenge Déductions élémentaires
Challenge Multi-défis 2018
Challenge Mauvais Genres
Challenge 50 objets
Challenge le tour du scrabble en 80 jours
Commenter  J’apprécie          164
Vous aimez les pirates, les bateaux qui parlent, les serpents magiques, les histoires d'héritage, les filles aventurières et les amours compliquées ? Eh bien moi pas spécialement, pourtant j'ai adoré ce livre !
Evidemment, quand on connaît Robin Hobb, on reconnaît et on apprécie la patte : une histoire longue, trèèèèèèèèèès longue à démarrer, des descriptions des actions et des sentiments à n'en plus finir, mais au final toute cette galerie de personnages en acquiert une épaisseur fort agréable. Et quel bonheur de retrouver le monde de L'assassin royal (cette saga de l'Arche des Ombres intervenant entre les deux premiers cycles de L'assassin royal, mais il n'est à mon avis pas indispensable d'avoir lu cette dernière pour se lancer dans celle-ci, même si les clins d'oeil sont sympas...), même si ce n'est pas au même endroit (on n'est plus à Castelcerf mais à Terrilville, cité des marins marchands).
Bref, un univers de fantasy comme Mme Hobb sait bien les faire, même si j'avoue avoir peiné à rentrer dans l'histoire, certains personnages m'agaçaient, les longueurs aussi, mais au final c'est comme d'habitude : efficace, bien écrit, prenant, magique !
Une vraie pirate cette Robin Hobb !
Commenter  J’apprécie          130
Qui n'a jamais été saisi par certaines figures de proue, qui paraissent irréelles, belles, inquiétantes, cruelles, presque vivantes ?
Et s'il était un monde où elles étaient en vie ?

Grande adepte aux multiples relectures des aventures de Fitz, je n'ai jamais eu envie d'essayer les aventuriers de la mer. Par crainte d'être déçue. Et si on ne me les avait pas offerts, je ne les aurais ainsi jamais lus.
Et ça aurait été bien dommage.

Epique, cinglant. Méchant, tendre, cruel (et un poil manichéen), on dirait qu'une autre Robin Hobb s'est emparée du récit tant il semble plus... vivant, dynamique et pourtant pas moins empli de remises en question que ne l'est l'assassin royal.
Il y a là tout un monde, construit sur d'autres bases, d'autres sciences, magies et croyances (un dragon ? Mais ça n'existe pas les dragons !) qui semble avoir été tout autant réfléchi, mûri que le monde des Loinvoyant. Et ce n'est que parce qu'on ne se sépare pas de l'affection d'un premier amour que je ne lui donne pas de suite, à cette saga des vivenefs, mon entière et absolue affection.

Et dire que je suis malade en mer.
Commenter  J’apprécie          90
Un joli pavé de près de 1 000 pages où la lecture aura été fluide et facile.
L'entrée en matière est un peu déroutante, le temps de se mettre dans le bain de l'univers et de comprendre qui sont les personnages principaux. Mais une fois plongé dedans, on a vraiment envie d'en savoir plus, de savoir comment ces différents personnages vont évolué au fil des péripéties qui se dessinent autour d'eux !
Les personnages sont vraiment complexes et pas seulement catégorisés "gentil" ou "méchant". L'exemple parfait et le personnage (que j'apprécie beaucoup) Kennit, où on ne sait pas jusqu'où il sera capable d'aller pour arriver à ses fins. L'univers est riche et mystérieux, au début j'étais un peu perdu dans cette géographie d'îles et de côtes mais on s'y retrouve assez vite.
Ce que je regrette un peu, c'est que parfois j'ai pu facilement deviner ce qu'il allait se passer dans les 100-150 pages suivantes. Pour moi la lecture a explosé à partir de la page 200 (le temps que tout se mettent vraiment en place) puis à partir de la page 500 avec des actions inhabituelles qui m'ont vraiment percuté dans ma lecture !
En tout cas la plume de Robin Hobb est toujours aussi agréable à lire ! Je lirais les deux prochains tomes avec plaisir. J'ai vraiment hâte de lire la suite des évènements.
Commenter  J’apprécie          70
J'ai plongé dans cette saga après avoir appris qu'elle se situait chronologiquement entre la première et la seconde époque de l'Assassin royal. Pas le choix : lire la seconde époque m'aurait (affirme Wikipedia) dévoilé la fin de cette trilogie.
C'est donc par pur sens du devoir que j'ai acheté les trois intégrales des Aventuriers de la mer…

La première différence avec L'Assassin royal, c'est qu'on ne suit pas un seul protagoniste, mais plusieurs. Kennit, Hiémain, Brashen et Althéa sont les premiers à être introduits (si on exclut le prologue), mais rapidement vont suivre Ronica, Malta, Keffria, Vivacia, Maulkin, Kyle… La plupart se connaissent, puisqu'ils font partie de la même famille, mais ils vont très vite être séparés par la distance, chacun vivant des péripéties de son côté.
Mais s'il ne fallait citer qu'un seul personnage, ce serait Althéa. Jeune fille fière et arrogante, cadette d'une puissante famille de Marchands, elle est déterminée à succéder à son père en tant que capitaine de la vivenef de la famille. Mais l'époux de sa soeur aînée, Kyle, s'approprie le vaisseau. Son argument ? C'est un homme ; et à Terrilville, il est de plus en plus coutume de laisser les femmes en-dehors de la vie active – les maintenir dans l'oisiveté est un symbole de richesse et de puissance.
Déterminée à récupérer son bien, Althéa jure de faire ses preuves et de plier son beau-frère. Pour cela, elle s'engage comme mousse sur un navire-abattoir : le Moissonneur.

La seconde différence, c'est qu'on ne s'attache pas aux personnages des Aventuriers de la mer autant qu'à ceux de L'Assassin royal. Ils sont incroyablement pénibles, égoïstes et butés. Le sentiment principal que m'a fait ressentir ce premier tome est la révolte. Révolte contre le comportement de Kyle envers son fils aîné, contre le système esclavagiste de Jamaillia (pourtant perle de culture et cité dominante des eaux du sud), où avoir des dettes et ne pas pouvoir les payer implique de vendre son corps. Révolte contre le mépris des uns envers les autres, contre l'incompréhension des autres envers les uns, contre le comportement vicieux de Torg, contre l'orgueil de Kyle, contre la frivolité maladive de Malta, contre la dureté du quotidien d'Althéa, contre le sexisme de la vie de marin, contre l'égocentrisme et la paranoïa de Kennit, et contre la dureté des épreuves qu'affrontent tous ces personnages.
Car ils vont tous en baver, soyez-en sûrs.


En somme, les personnages sont plus caractérisés par leurs défauts que leurs qualités. À part Hiémain. Obéissant de mauvaise grâce, il se rend vite compte que sa vie paisible d'apprenti est terminée : maintenant que Kyle a mis la main sur lui, il compte bien l'utiliser pour faire naviguer cette foutue vivenef Vestrit.
Car une vivenef est un bateau conscient qui ne peut naviguer qu'avec la présence d'un membre de sa famille à bord. Fabriquées en bois-sorcier, un matériau tellement rare et cher que les familles de Marchands s'endettent sur des siècles pour en avoir une, elles prennent vie après la mort de trois de leurs possesseurs.
À cause de la nature de Vivacia, Kyle séquestre Hiémain, qui est à moitié Vestrit.
(Je sais pas vous, mais moi je comprends pourquoi ça se passe mal entre le père et le fils.)
Mieux : à Terrilville, elles sont symbole de pouvoir. Seuls les Premiers Marchands, ceux qui ont eu le courage de tout risquer pour s'installer au bord du fleuve, en possèdent une. Dans cette ville où l'immigration est croissante et où une culture ancestrale très rituelle se perd au profit de l'ignorance des traditions, la frustration monte.

Le discours de Robin Hobb est profondément féministe. En prenant pour cadre une société caricaturalement patriarcale, elle soulève des situations d'injustice qui touchent encore les femmes aujourd'hui : la certitude qu'elles sont moins compétentes que les hommes, qu'elles ne sont pas faites pour gérer des affaires, que c'est générosité de la part des hommes que de les décharger de toute responsabilité, qu'elles sont faites pour rester à la maison et faire des enfants, qu'elles sont heureuses à mener une vie d'oisiveté, de vêtements et de ragots et que toute femme qui ne correspond pas à ces critères est une hommasse ou une catin.
L'auteure met en avant des figures féminines très différentes qui balaient plusieurs cas :
- Ronica est une femme d'affaire : elle est capable. Négociatrice, gestionnaire, comptable, elle a vécu à une époque où les femmes faisaient le même travail que les hommes. Elle a du caractère et refuse de se laisser marcher sur les pieds, mais les nouvelles lois sociales la contraignent à se soumettre à Kyle qui, par son mariage et par la mort d'Ephron, possède tout pouvoir sur elle ;
- Keffria est la figure maritale et maternelle par excellence. Totalement soumise à son mari, qu'elle idéalise encore après quinze ans de mariage (c'est totalement impossible dans la vraie vie, mais passons), elle a peur de ses colères, lui pardonne tous ses défauts. C'est une personne fondamentalement bonne et qui a un peu trop foi en autrui. Faible d'esprit, elle n'aime pas avoir des devoirs, aime se sentir protégée et préfère s'aveugler quand les choses vont mal. Heureusement, les difficultés qu'elle traverse aux côtés de sa mère lui donneront du poil de la bête ;
- Althéa est une femme indépendante qui ne veut pas se laisser réduire au rôle de son sexe. S'afficher au bal des Moissons pour se donner en mariage au plus offrant et passer sa jeunesse à pondre des enfants ? Non merci ! Elle veut naviguer loin et longtemps et ne voit pas pourquoi le fait d'être une femme devrait l'en empêcher. Elle se rendra rapidement compte qu'elle ne connaît rien à la mer et aux hommes. Mais elle apprend vite et devient plus forte et plus déterminée. ;
- Malta est l'icône du désir féminin : elle veut plaire, avoir une tenue à la mode, et attirer le regard de tous les garçons. Elle n'a pas peur de ses envies envers l'autre sexe. C'est une adolescence au sens strict : elle se croit supérieure à sa mère et à sa grand-mère parce qu'elle aspire à une vie trépidante remplie de beaux vêtements et de beaux garçons. ;
- Ambre est la femme-mystère. D'où vient-elle, que sait-elle et que veut-elle ? Elle est belle, et surtout magnétique. Pleine de surprises.
Et il y a Vivacia, le navire qui n'a pu s'éveiller que grâce à la mort de trois générations de Vestrit. Techniquement, Vivacia est encore une enfant. Elle connaît mal les notions de justice, de bien et de mal et c'est avec Hiémain qu'elle va apprendre. Silencieuse, elle apprend, s'imprègne des émotions de ses proches. Souffre comme rarement vivenef a souffert : le seul membre de la famille Vestrit qui navigue avec quelle ne veut pas être à son bord et elle est coupée de la seule personne qui l'aime vraiment : Althéa.

Ce livre est plein d'injustices. Il se dévore en une semaine tant on est balloté de sentiments en sentiments. Et je n'ai pas tout évoqué. C'est un roman extrêmement riche, et plus développé que L'Assassin royal par bien des côtés.
À lire sans modération.
Commenter  J’apprécie          63
Que d'aventure pour cette suite des aventuriers de la mer,Robin Hobb continue de nous faire partager les déboires de Vivacia et de la famille Vestrit au sein de Terrilville de l'émancipation au drame, toutes les émotions nous sont livrées ici.
Je ne peux en dire plus sans révéler la fin de l'histoire .
Commenter  J’apprécie          60
Imaginez un monde où les navires seraient des créatures vivantes - capables d'apercevoir l'écueil, de sentir la tempête, de s'ajuster d'elles-mêmes au mieux du vent et du courant, d'interagir avec leur équipage, de nouer un lien étroit avec leur capitaine... ne serait-ce pas merveilleux ?! Oh, bien sûr, ce n'est pas le cas de tous les bateaux, loin de là. Les Vivenefs sont rares, fruit d'une antique et obscure magie, en faire bâtir une revient à s'endetter sur plusieurs décennies : seules les plus grandes familles de marchands de Terrilville peuvent se permettre un tel investissement. Mais le jeu en vaut la chandelle, aucun vaisseau pirate ne saurait rattraper une Vivenef et elles seules peuvent braver les dangers du fleuve du Désert des Pluies, là où se noue le commerce des objets issus de la magie.
Il y a trois générations, les Vestrit ont fait bâtir la Vivacia. Aujourd'hui, le vieil Ephron Vestrit se meurt, n'attend plus que le retour de son cher navire pour mourir sur son pont. Alors, et alors seulement, nourrie par les esprits de trois capitaines, elle s'éveillera pour de bon, deviendra celle que tous attendent. Si tout va bien, c'est Althea Vestrit, la fille cadette d'Ephron élevée en mer, qui reprendra le gouvernail pour guider la nef dans sa nouvelle existence.
Si tout va bien. Mais si tout devait bien aller, serions-nous sur le seuil d'une trilogie de près de 3000 pages ?
Ephron est à peine disparu que Kyle Havre, le beau-frère d'Althéa désormais (auto)promu Homme-De-La-Famille, se mêle de tout organiser à sa manière. Manière qui n'est pas du tout celle qu'on attendait, et qui convient assez mal à une situation complexe dont il ne comprend, au fond, pas grand chose.
Ajoutez à cela que les Anciens Marchands subissent depuis quelque temps une rude concurrence économique qui les affaiblit de plus en plus, qu'un capitaine pirate a décidé de réunir tous ces bons-à-rien de frères de la côte autour de son ambitieuse (très ambitieuse !) personne, et que d'immenses serpents de mer aussi voraces que venimeux se réunissent dans les profondeurs... vous comprendrez que la pauvre Vivacia ne s'éveille pas sous les meilleurs auspices. Or une Vivenef, quoi que laisse penser son corps de bois, est une créature sensible. Très sensible.

Formidable entrée en matière que ce premier tome, où un univers fascinant se met en place et où une poignée de personnages très accrocheurs entreprend de s'entre-déchirer à belles dents. Tout n'est pas parfait, j'ai trouvé que les ressorts de certains manquaient un peu de subtilité - la stupidité machiste et bornée de Kyle Havre, la connerie arrogante et insensible de Kennit contraignent un peu trop les personnages, et même si des nuances leur sont apportées, même si leurs caractères sont loin d'être inintéressants, ils me donnent l'impression que l'auteur n'éprouve pas avec eux assez d'empathie pour les rendre aussi bien que les autres. de manière générale d'ailleurs, les personnages féminins sont plutôt mieux écrits que les masculins, ce qui est un peu dommage mais a au moins le mérite de changer agréablement d'un sacré paquet de bouquins, surtout en littérature de genre. Et puis il y a au moins deux belles exceptions : Parangon, Vivenef mutilée et un chouïa schizophrène dont le passé soulève de bien inquiétantes questions, et Hiémain, très jeune adolescent incapable de se faire l'homme qu'attend son père, dont la douceur paisible n'a d'égale que l'inébranlable volonté. Un trait de caractère typiquement Vestrit, ça : la mère, la fille, la petite-fille et le petit-fils, forment un sacré troupeau de têtes de mules. Pour le pire (ce qu'ils peuvent être agaçants, parfois !) mais surtout pour le meilleur (elle a une sacré dignité, leur résolution, et on ne peut qu'être de tout coeur avec eux lorsqu'ils décident de se battre pour retrouver ce qui leur a été arraché).
Ajoutez à cela un habile enchevêtrement d'intrigues et de rebondissements, une vision de la magie aussi intrigante qu'ambiguë, de nombreux mystères encore à résoudre ainsi que quelques pistes de réflexion assez fines sur les rapports humains intimes et sociaux, sur les notions de dépendance, d'appartenance, de servitude et de liberté (l'esclavage est un thème central, qui finit par questionner le statut même des Vivenefs de manière très intéressante), vous obtenez un roman d'aventures aussi palpitant qu'intelligent... qui augure fort bien de la suite !
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (976) Voir plus



Quiz Voir plus

Robin Hobb

Comment se nomme le seul roman de SF écrit par Robin Hobb?

Alien
Terre étrangère
Alien Earth
Aliens

10 questions
243 lecteurs ont répondu
Thème : Robin HobbCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..