Made in Korea

Grâce à une masse critique privilégiée Babelio et Éditions Panini que je remercie,j'ai découvert ce roman graphique abordant un thème que je connais peu : celui des robots et de l'I.A (Intelligence Artificielle), de ses limites, de ce qu'ils pourraient devenir et est prétexte à aborder également les classes sociales et ses injustices, l'identité sexuelle, les sentiments, l'intégration, la parentalité naturelle ou adoptive. J'ai apprécié en premier lieu les illustrations mais suis restée plus à distance de la compréhension parfois, m'obligeant à revenir en arrière pour comprendre le déroulé de l'histoire voire d'imaginer ce qui n'était pas, pour moi, explicite.
Reprenant le thème du robot doté de qualités qui ne lui sont pas dévolues à la base, de la perte de contrôle de ceux-ci par l'humain pensant dominer son oeuvre alors que celle-ci lui échappe tel le créateur Frankenstein et sa chose, jouant sur les cultures et même les faits "violents" d'une jeunesse en perte de reconnaissance, ce roman offre une multitude d'axes que la lectrice que je suis, peut habituer à cet univers, a eu du mal a totalement apprécié.
En fin d'ouvrage, des mini histoires telles des nouvelles, des "cas"de robots de différents illustrateurs abordent les mêmes thèmes, e certaines situations à travers des confrontations humaines/robots parfois tendres ou violentes. Finalement ces machines, oeuvres des humains, resteront-elles des machines dénuées de sentiments et de réactions....

Histoires de robots

Une couverture douce, de belles planches colorées sur papier épais, une histoire principale et des petites nouvelles en guise de bonus ensuite. On croirait ouvrir un recueil de SF-robotique des années 50-60. L'impression de lire une nouvelle ère, inquiétante et excitante, entre merveille technologique et préoccupations modernes. Peut-être une histoire qui, d'ici quelques années, sera obsolète car l'actualité sera autre (robots écologiques ? Machines du renouveau post apo?) (Becky Chambers s'en sort déjà très bien me direz vous).

Nous sommes en Corée du Sud. Un ingénieur parvient à craquer un code permettant un autre niveau de pensées aux robots générés par son entreprise. Il l'incorpore dans un exosquelette de petite fille et observe son éveil et son évolution dans sa famille d'adoption aux États-Unis d'Amérique.
A l'acceptation de ce qui est différent, la notion de bien et de mal déjà évoquées bien avant dans d'autres oeuvres, on traite ici également le genre. Celui qui nous est donné et celui qui est ressenti.
Beaucoup de thèmes abordés dans cette BD donc, on peut peut-être regretter que par conséquent rien n'est traité en profondeur. Néanmoins si on regarde le livre dans son ensemble, merveilleusement introduit par un petit texte dès l'intérieur de la couverture, on a là une expérience de lecture rétro et à la fois tout à fait de son temps.
A mettre entre les mains de ceux qui, enfants, ont découvert les lois de la robotique dans des recueils dont il fallait s'affranchir de la couv grise aux illu' moches et qui ont envie de lire de nouvelles histoires du même thème mais écrites au présent.

[Masse Critique]
[Chers éditeurs Panini, si possible cessez vos envois bouquins via transporteurs pour livrer de gros cartons rembourrés de papier où trône seul l'ouvrage, une enveloppe plus ou moins matelassée glissée dans la boîte aux lettres par un postier en vélo ce serait juste tellement bien]

D'un côté un couple en mal d'enfant qui, comme d'autres dans leur situation, veulent adopter un droïde hyper réaliste pour combler le manque.
De l'autre un concepteur qui réussit à programmer une AI nouvelle et la place dans un corps de droïde au rebus.
S'en suit un récit assez sympathique mais relativement classique pour le genre.
Cette BD aborde plusieurs sujets assez intéressants mais je les trouve malheureusement assez mal introduits et finalement assez peu abouti.
Le dessin est très sympa et bien maitrisé.
L'ensemble est assez agréable à lire mais la narration manque de profondeur et de clarté.
Dommage.

Je remercie les éditions Panini et Pierre Krause de Babelio,de m'avoir envoyée ce roman graphique :Made In Korea. Dont j'ai apprécié le scénario de Jérémy Holt et les illustrations tout aussi remarquable George Schall. Ils abordent des thèmes rejoignant l'actualité et les interrogent personnellement . Ils en font un roman que j'ai apprécié
La belle première de couverture interroge !??
Nous sommes happés dès la première planche par la Quête initiatique - l'histoire de Jesse -
C'est tout d'abord la Corée, Industrie informatique , Département du Génie des Logiciels à Séoul. Des planches d'une gamme de couleurs vertes à bleu sombre. Et s'intercalent des planches de couleurs plus lumineuses dans la gamme des jaunes qui nous disent que nous sommes à Conroe, Texas. Où les habitants, en mal d'enfants, adoptent des répliques d'enfants d'une dizaine d'années.
Nous faisons ainsi la connaissance de Bill et Suelynn qui ont commandé et adopté un robot âge 9ans qu'ils ont prénommé : JESSE.
Son histoire,sa naissance à Seoul dans l'espace logiciels où un programmateur modifié son algorithme IA (intelligence artificielle) le rendant évolutif . En arrivant à Conroe, Jesse a de la ville.une soif de connaissances, lisant tous les livres de la bibliothèque et très rapidement se pose des questions sur son identité. Elle essaie de trouver sa place dans la société, à l'école, cachant son statut de robot, auprès des collégiens plus âgées rendus suspicieux par son intelligence.
Sa place aussi au seing de sa famille adoptive et celle de son vrai père, le programmateur coréen .quel est son pays- sa culture - Questions que se posent tout enfant adopté.
Trouvera t'elle une réponse heureuse ? J'ai en tant que lectrice le même questionnement.
Tout cela est dit dans la première de couverture où nous revenons pour la découvrir réellement : ce qui nous a interpellés au départ , la fillette, c'est JESSE, lumineuse,au grand regard,- au centre - unique au milieu des robots que l'on devine d'une toute autre génération. de couleur grisaille et des visages aux esquisses grossières . Ils représentent les robots-enfants adoptés en Amérique dont le drapeau est imprimé en filigrane.
Et le rouge, du haut de la couverture représente le Yang positive de la Korea- dualité de pays-. Cette partie haute est scindée en son centre par le "IN" du titre.d'un côté le nom du scénariste Jérémy Holt. Une partie du code barre (des robots) et au dessous le"MADE" du titre. Et sur la droite ,en vis à vis, le nom de la dessinatrice George Schall.revendiquant l'une et l'autre une identité de genre. Nous trouvons là le thème de l'histoire qui est la dualité de genre, , de évolution de IA et de l'identité.
C'est toute la dimension de ce passionnant roman graphique. J'ai trouvé très intéressant cette façon d'aborder des thèmes en rapport avec l'actualité de notre société.
C'est un roman rendu facile à lire avec ses codes couleurs, dynamique avec ses vignettes de différents formats d'une planches. Nous ne pouvons le lâcher avant la fin. Je vous conseille sa lecture sans hésiter.
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Un couple américain découvre la nouvelle mode : adopter un androïde comme enfant. Ils aimeraient bien adopter aussi mais le budget est serré. Ils réussissent à tomber sur une bonne occasion sans savoir que le vendeur l'a débridée. Comment cette famille va-t-elle trouver son équilibre ? Comment Jess, qui n'a pas les limites des autres IA peut s'intégrer ? Quelles vont être les conséquences de son code modifié ? Entre Etats-Unis et Corée, on découvre le créateur et la famille d'accueil d'une IA pas comme les autres. J'ai beaucoup aimé cette alternance vie quotidienne/science. Jess n'est pas comme les autres modèles mais n'est pas non plus comme les autres enfants humains. le traitement de cette différence est très bien amenée. C'est une très belle quête de soi avec tous les risques et les dérives lié à la différence. Comment s'intégrer, être soi-même, être aimer, avoir des amis… ? La direction prise par Jess est typique d'une personne qui se rattache aux mauvaises personnes. C'est d'une grande finesse. La compréhension de son identité de genre est une problématique que les auteurices ont vécu et ça se ressent. Jess ne cherche pas uniquement à s'intégrer, il y a aussi questionnement sur son genre. Un autre point très appréciable est la variété de corps qui colle avec un spectre plus large qu'une binarité des corps et au passage intégrer différentes morphologies n'est pas oublié. Tout le monde a une existence possible sur Terre, quel que soit son corps ou son identité et ça ça fait du bien. J'ai été surprise par le style de dessin très franco belge mais on s'y fait très rapidement. C'est une très belle quête identitaire et une aventure haletante que j'ai apprécié découvrir. Si j'ai été convaincue par l'histoire principale et ses réflexions, je suis plus septique pour ce qui concerne les mini histoires à la fin du volume que j'ai trouvé dispensable.