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3,6

sur 3902 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ah, mes aïeux ! Quel pied que cette lecture.
Je n'avais jamais rien lu de Houellebecq.
C'est maintenant, par le plus banal des hasards, chose faite.
Les lectures imprévues, improbables, sont toujours les meilleures.

Lecture profonde, riche et légère tout à la fois.
Je n'ai peut-être pas tout compris.
Mais en était-il vraiment besoin ?
En revanche, l'auteur semble vouloir nous convaincre en « substance , » et je suis en total accord avec lui, du fait que les hommes, les hommes et pas les femmes, ne sont qu'un amas, plus ou moins difforme et incohérent, de branleurs.
Et oui, si telle est notre condition, autant y aller de bon coeur.
Ce livre aurait bien pu se traduire par : « Hommes, bite à la main »

Je ne veux plus rien dire de chef-d'oeuvre, par peur de "l'éclabousser."
Toute femme et tout homme, devraient simplement le lire.
Oui, tout simplement.
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Drôle mais profond, cynique mais pertinent, désespérant mais éclairant, ce roman ne laisse pas indifférent. Ma lecture terminée, j'ai parcouru de nombreuses critiques, les positives et les négatives et je choisis, sans hésiter, le camp des pour.
Que lui reproche-t-on ? Tout, je cite, du plus stupide au plus respectable : « juste un livre qui pue des pieds… consternant… INFECTE. MISOGYNE, RACISTE, ISLAMOPHOBE, SEXISTE, HOMOPHOBE etc. etc. » C'est vrai qu'en majuscules, on se fait toujours mieux entendre, surtout quand on a des choses pertinentes à dire. Poursuivons : «Je n'ai senti qu'au bout de quelques jours de lecture les réactions neuronales qu'a eues ce roman sur mon faible esprit, à savoir : tristesse, déprime, lassitude, ras-le-bol, agacement…
Oui, certaines écritures, certains personnages ont le don de nous gâcher l'existence. Ils vont mal, très mal… c'est bien triste. » « L'autre point négatif c'est le sexe… les remarques sur la société pourraient être intéressantes mais elles sont noyées dans cet excès de sexe, de violence. Aucune empathie pour les personnages masculins, les personnages féminins ne sont pas non plus épargnés…un roman à ne pas lire si vous êtes dans une phase un peu noire de votre vie, à ne pas lire si vous approchez la quarantaine, à lire si vous avez envie de découvrir une vision noire de notre société. »

Moi, j'ai passé un excellent moment et voici pourquoi :
J'ai aimé la dérision qui entoure le personnage de Bruno, espèce de Jean-Claude Dusse, champion incontesté de la poursuite de « l'ouverture » et de l'éjaculation précoce. Derrière ces passages drôles, il y en a d'autres qui le sont moins (les satanistes), mais qu'y voir sinon la dénonciation de cette société consumériste qui a fait de la jouissance l'alpha et l'omega de nos vies ? Trop de sexe, ont dit certains. Ils ont certainement raison, je comprends que cela puisse lasser, « Cachez ce sein que je ne saurais voir » mais en réalité, dans nos sociétés, dans nos vies, le sexe, ses fantasmes et son industrie règnent… Douze pour cent de tous les sites web sont des sites pornographiques. Il y a 4.2 millions de sites Web pornographiques… 420 millions de pages web pornographiques et 68 millions de requêtes quotidiennes pour des sites pornographiques via les outils de recherche internet. C'est-à-dire 25% de toutes les requêtes de recherche Internet.
L'industrie de la pornographie sur le Web a rapporté 97 milliards en 2006. https://www.psycho-ressources.com/bibli/stats-pornographie.html
Trop pessimiste, trop noir, disent les autres : moi, j'ai beaucoup souri et j'avoue une crise de fou rire à la lecture du passage de l'atelier d'écriture (les pages 109 à 118 de la version poche sont à lire si vous hésitez à cause du côté triste, noir et morbide que certains mettent en avant). Je confesse également avoir fait mon miel du sort réservé aux « 68tards », aux hippies et autres « newageards », dépeints sans ménagement comme ce « hippie plus âgé, aux longs cheveux gris, à la barbiche également grise, au fin visage de chèvre intelligente… ». Ce n'est pas bien de se moquer, je sais, mais oui, ça me plait et ça me réjouit. Woody Allen n'est pas loin.
D'autres disent que c'est une vision noire de notre société à ne pas lire si vous approchez de la quarantaine. Ma quarantaine légèrement dépassée depuis peu (un bon moment ? une éternité ?), je m'y suis pourtant risqué et n'ai pas encore constaté de séquelles post-traumatiques. Sur la forme, ils n'ont pas tort, mais peut-on reprocher à un auteur de permettre à ses lecteurs (personne n'étant obligé, n'est-ce-pas, enfin pour l'instant, de lire) d'ouvrir les yeux sur le monde dans lequel ils vivent. Nous avons là une brillante étude sociologique des bouleversements intervenus à la fin des années soixante (libération sexuelle, télévision, publicité, chute des idéologies et des religions) débouchant sur la fabrication insidieuse d'un nouvel Homme Nouveau. Lorsqu'on connait le résultat des précédentes tentatives (Stalinisme, Nazisme, Castrisme, Khmers rouges, Califat), on peut, bien sûr, apprécier le côté indolore (à coups de publicité, de propagande, de diabolisation et de déconstruction) de ce nouvel essai. Mais doit-on toujours se mettre la tête dans le sable comme l'autruche ou trouver, comme la grenouille baignant dans une casserole sur le feu, que la température du bain est idéale?
Et terminons-en avec les contempteurs à mantras … « INFECTE. MISOGYNE, RACISTE, ISLAMOPHOBE, SEXISTE, HOMOPHOBE etc. etc. » à l'aide d'une citation, une seule, que je dédis à ma grand-mère :
« Cette femme avait eu une enfance atroce, avec les travaux de la ferme dès l'âge de sept ans, au milieu de semi-brutes alcooliques. Son adolescence avait été trop brève pour qu'elle en garde un réel souvenir. Après la mort de son mari elle avait travaillé en usine tout en élevant ses quatre enfants; en plein hiver, elle avait été chercher de l'eau dans la cour pour la toilette de la famille. A plus de soixante ans, depuis peu en retraite, elle avait accepté de s'occuper à nouveau d'un enfant jeune, le fils de son fils. Lui non plus n'avait manqué de rien - ni de vêtements propres, ni de bons repas le dimanche midi, ni d'amour. Un examen un tant soit peu exhaustif de l'humanité doit nécessairement prendre en compte ce type de phénomènes. de tels êtres humains, historiquement, ont existé. Des êtres humains qui travaillaient toute leur vie, et qui travaillaient dur, uniquement par dévouement et par amour; qui donnaient littéralement leur vie aux autres dans un esprit de dévouement et d'amour; qui n'avaient cependant nullement l'impression de se sacrifier; qui n'envisageaient en réalité d'autre manière de vivre que de donner leur vie aux autres dans un esprit de dévouement et d'amour. En pratique, ces êtres humains étaient généralement des femmes. »
Est-ce vraiment trop difficile de comprendre que ce que l'auteur regrette le plus de la civilisation qui disparaît c'est l'Amour ? J'admets que ce livre soit dérangeant et effrayant pour beaucoup. Ce n'est pas pour rien que nous sommes de grands consommateurs de tranquillisants, de drogues plus ou moins dures (combien de consommateurs se soucient des ravages que provoque ce trafic dans les pays de production ?) et d'arrêts maladie de convenance. Comment expliquer autrement le succès de politiciens surgis de nulle part promettant le beurre « et en même temps » l'argent du beurre ? Cette nouvelle civilisation a besoin de consommateurs, or un consommateur inquiet ne consomme pas, il épargne pour les temps difficiles. Alors le système médiatique fournit les lunettes roses et le consommateur ne veut pas qu'on lui parle de choses qui dérangent. La poussière, sous le tapis !
Nous sommes, la plupart du temps bien malgré nous, « En Marche ». Personne ne se demande vraiment dans quelle direction. Houellebecq nous l'indique, ce n'est pas rassurant mais seuls des hommes inquiets pourraient avoir l'audace de faire machine arrière.
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Je persiste : la seule manière de détester Houellebecq est de ne jamais l'avoir lu (ou pire, de l'avoir mal lu). Il est l'un des meilleurs auteurs français des trente dernières années. Ses textes sont incroyablement riches : des romans-essais qui mêlent réalisme, science-fiction, philosophie, sociologie et économie.

J'ai relu avec grand plaisir « Les particules élémentaires », son deuxième roman. Il retrace le parcours désespéré de deux demi-frères : l'un est noyé dans la société individualiste et consumériste et s'adonne au plaisir hédoniste sous ses multiples formes ; l'autre est un scientifique austère, détaché du matérialisme ambiant, qui réfléchit à inventer l'homme nouveau remplaçant l'humanité actuelle.

C'est un grand livre qui modélise un regard (critique) total sur la société post-68, qui voit le triomphe de l'individu, du libéralisme économique et la destruction de toutes les structures sociales et collectives. C'est un livre difficile, ambigu et très complexe sur de nombreux thèmes (le racisme, le féminisme, les valeurs, la religion, …), mais d'un style extrêmement efficace et talentueux.

Ce qui est surtout passionnant est de voir à quel point, en 20 ans, notre société a évolué ou non. Certains passages sont des anticipations, parfois cruelles. de nombreux passages seraient clairement impubliables aujourd'hui.

Il constitue un vrai livre d'émotions, aucun passage ne laisse indifférent : il est triste, émouvant, extrêmement drôle, frustrant, déprimant, contrariant, détestable, intéressant et méprisable. C'est aussi pour ça qu'on aime la littérature.
Lien : http://evanhirtum.wordpress...
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Si Houellebecq fait frémir tant de tendres petits coeurs, c'est parce qu'il leur fait entrevoir le moment où le temps les aura réduits en compote. On peut rire toute sa vie mais vient un jour où l'envie passe, et c'est ce que décrit parfaitement Houellebecq. La renaissance ne sera permise que dans le cadre d'une société androgyne et mécanisée. On perdra deux-trois trucs sympas au nombre desquels, les émotions, mais on y gagnera la sérénité. A vous de voir.
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Une particule élémentaire est une particule dont on ne connait pas la composition. Elle est l'alpha de la matière. On est dans l'infinitésimal de la nature. Est-ce la particule qui renferme la destinée d'un individu ?
Michel et Bruno sont demi frères. le premier est un brillant chercheur, quasiment autiste, insensible à l'amour et au monde qui l'entoure alors que le second est un masturbateur compulsif, toujours à la recherche des plaisirs charnels que peut lui offrir la gente féminine.
Michel Houellebecq raconte leur histoire, cette éternelle quête du bonheur qui finit inexorablement mal, sauf si la science crée l'être parfait, cloné un nombre premier de fois, constituant la société onaniste de demain. On n'est jamais si bien servi que par soi-même.
Comme souvent, Houellebecq est capable du meilleur : « Un monde composé de femmes serait à tout point de vue infiniment supérieur ; il évoluerait plus lentement, mais avec régularité, sans retour en arrière et sans remises en cause néfastes, vers un état de bonheur commun. »
Comme du meilleur : « Je sais bien que l'islam – de loin la plus bête, la plus fausse et la plus obscurantiste de toute les religions – semble actuellement gagner du terrain ; mais ce n'est qu'un phénomène superficiel et transitoire : à long terme l'islam est condamné, encore plus sûrement que le christianisme. »
Il y a certaines similitudes entre ce roman et « Plateforme » qu'il écrira trois ans plus tard.
On accuse l'auteur d'être sexiste, homophobe, machiste, islamophobe etc… C'est bien évidemment faux ! Il ne fait que raconter la société telle qu'elle est. Mais la vérité n'est souvent pas bonne à reconnaître. Et si les ouvrages de Houellebecq blessent quelques-uns, ils peuvent se rabattre sur « Martine à la ferme » ou « le club des cinq ».
Tout n'est pas forcément compréhensible dans les propos de Houellebecq ni dans son roman, mais il est indéniable qu'une fois de plus on passe un très agréable moment de lecture, partagé entre les idées intéressantes de l'auteur, ses situations loufoques et sa grande liberté de plume.
Editions J'ai Lu, 317 pages.
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Il me sera plutôt difficile de parler avec détachement de ce roman, qui par le plus grand des hasards évoque des réalités, des personnes et des faits que j'ai bien connus. La plume du romancier réaliste agit ici comme un scalpel qui dépouille les souvenirs d'enfance du lecteur de leur prestige ou de leur charge de terreur, et je conseille à toute personne qui a été enfant dans les années qui ont suivi 1968, et bien sûr dans les milieux qui en ont été affectés, de lire ce roman à titre curatif, voire vengeur. C'est ici que l'on verra combien les bons romans sont des romans qui désenchantent le réel, et libèrent l'esprit par l'ironie. Désenchanter est bien la mission essentielle du roman occidental, ce qui place Houellebecq à contre-courant de toute cette littérature de propagande, de grandes causes ou de "feel-good" qui caresse le lecteur-consommateur dans le sens du poil.
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Un choc. Malgré mes préjugés très négatifs à propos de cet auteur surmarketé, je dois dire que j'ai été complètement bluffé. Ce livre est extrêmement original et tout à fait passionnant. Il est aussi, il faut le dire, très déprimant. Mais il y a incontestablement une acuité d'analyse tout à fait remarquable – même si parfois il en fait beaucoup trop sur l'étalage de connaissances scientifiques du reste impossibles à vérifier pour le commun des mortels, et sans doute utilisées de façon risible aux yeux des spécialistes –, une habileté de construction du récit, une série de contradictions plus ou moins nettes qui donne à penser, un ton, le plus souvent dû à des coq-à-l'âne incroyables, tout à fait nouveau, un humour très corrosif. Je comprends fort bien tout ce qui peut déplaire et même exaspérer chez cet auteur, aussi bien dans ce livre, que dans ses poses et son utilisation des média (c'est pour cette dernière raison que j'ai si longtemps refusé de le lire, à tort ! ). J'ai été paradoxalement un peu rassuré par la lecture d'éléments biographiques concernant l'auteur, et le constat qu'il existe de nombreuses références autobiographiques dans ce roman ; je comprends mieux d'où lui vient son regard si noir, et je me dis que s'il voit le monde ainsi, c'est parce qu'il a eu cette vie-là, et donc – d'où mon soulagement relatif – que le monde n'est pas vraiment ainsi !
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Heureusement que je n'ai pas commencé Houellebecq par Les Particules élémentaires car j'aurais vraisemblablement renoncé. Mais maintenant que je connais bien Houellebecq (Platerforme, La Carte et le territoire, Ennemis publics, Soumision, La Possibilité d'un île et Extension du domaine de la lutte), je peux comprendre et apprécier Les Particules élémentaires. Alors, comme d'habitude, il n'y a pas vraiment d'histoire: il s'agit du destin parallèle de deux demi-frères, pathétiques: Michel, le biologiste généticien et Bruno, le prof. Leur vie est plutôt nulle et inintéressante, comme celle de tous les personnages houellebecquiens: l'un cherche à baiser par tous les moyens; l'autre se passionne pour le catalogue alimentaire de Monoprix tout en réfléchissant sur la génétique. Les deux sont incapables d'amour. Car c'est ça, le vrai thème de tous les romans de Houellebecq, ce qui fait son originalité, sa force: comment aimer et être aimé dans une société ultralibérale et nombriliste ? Houellebecq n'est pas un romancier; c'est un sociologue, un philosophe (Bernard Marris l'avait bien compris). Ouvrage après ouvrage, il démontre la décadence de nos sociétés occidentales essentiellement mues par la compétition narcissique cachée derrière le paravent de la Liberté. On qualifie souvent Houellebecq de réac. Je pense qu'il l'est. On le qualifie également souvent de facho (en général, ceux qui pensent cela n'en ont jamais lu une ligne); c'est ridicule et malhonnête. Il est réaliste, pessimiste, sans pitié et férocement drôle.
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Les particules élémentaires raconte le destin parallèle de deux demi-frères dont la vie est éminemment marquée par les femmes et la libéralisation des moeurs des années 1960 et 1970. Leur mère participe d'ailleurs activement au mouvement hippie, au détriment de ses enfants qui sont élevés séparément par des personnes tierces. A l'âge adulte, l'un est devenu un brillant chercheur en biologie mais mène une vie terne et isolée, son univers se résumant à son laboratoire et le supermarché installé à côté de chez lui ; il n'a ni relation amoureuse, ni relation sociale, à l'exception de son demi-frère qu'il a fini par connaître à l'adolescence. Ce demi-frère est un petit professeur de français en lycée qui ne parvient pas à concrétiser son aspiration à devenir écrivain ; il est vrai que ce qui le motive au plus haut point c'est le sexe, lequel confine à l'obsession rarement assouvie. L'un et l'autre sont les représentants de la misère sexuelle, le premier pour son absence totale de désir, le second pour la frustration permanente de sa libido exacerbée. Pour ce dernier cela mène inévitablement aux portes de la folie, voire du suicide, mais pour le chercheur en biologie c'est le sujet d'une réflexion solitaire qui sera à l'origine d'une révolution scientifique visant à dissocier radicalement la reproduction du plaisir...

Deuxième roman de Michel HOUELLEBECQ, Les particules élémentaires est connu avant tout pour le tapage médiatique qui accompagna sa publication en 1998. Il est vrai que la prose de l'auteur est d'une rare crudité et qu'inévitablement elle a été accompagnée d'un accueil critique très partagé. En outre, l'oeuvre se voulant un bilan de ce qu'a été la société française dans la deuxième moitié du XXème siècle, certains ont pu se sentir attaqués, jusqu'à demander l'interdiction du roman. C'est probablement cela qui explique qu'il n'obtiendra pas le Goncourt, l'institution n'étant pas une adepte de la provocation, contrairement à Michel HOUELLEBECQ.

Car ce que nous montre ce dernier dans son roman c'est une conception pessimiste de la vie, et même le caractère vain de l'humanité. C'est même pourquoi il va jusqu'à élaborer une théorie du futur dans laquelle l'homme laisserait la place à une espèce génétiquement manipulée et dont la reproduction par clonage libérerait de toute dépendance à la sexualité. En d'autres termes, le futur selon HOUELLEBECQ passe inévitablement par l'eugénisme.

A ce niveau on comprend que le roman ait pu choquer. Mais on peut aussi s'étonner qu'il ait été souvent pris au premier degré ; à ce niveau les lecteurs habitués des littératures de l'imaginaire auront peut-être plus de facilités. Demeure en outre le constat éminemment réalistes de deux vies médiocres évoluant dans une société en pleine décadence. Il y a enfin la prose de Michel HOUELLEBECQ, toujours argumentée avec érudition et humour. En fait, avec Les particules élémentaires, il n'y a pas de juste milieu : il s'agit d'un roman que les lecteurs détesteront, ou qu'ils adoreront. Je fais partie des seconds.
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Enfin ! Je l'ai lu ce monument bizarroïde de la littérature, adulé par certains, vilipendé par d'autres... Si je suis allée au bout c'est que j'y ai trouvé un intérêt certain, notamment la psychologie des personnages. Pourtant je ne crois pas connaître des individus tels que Bruno et Christiane dans ma vie de tous les jours (ou alors sans le savoir) mais l'intérêt d'un roman est bien de changer parfois de cadre... Eros et Thanatos, sex and death... (sexe et mort) sont à mon avis les thèmes centraux de ce roman.

Depuis sa date de parution – 1998 - bien des choses ont changé comme l'avènement du tout internet avec le meilleur et le pire, mais je peux comprendre que ce roman choque. Toutefois, Bruno et Christiane, échangistes invétérés m'inspirent plutôt de la sympathie et d'avantage de la pitié que du rejet. L'un exorcise son enfance difficile dans sa quête effrénée et hédoniste et l'autre était amoureuse et fidèle à son mari avant qu'il ne la quitte ! Y aurait il une morale ? Probablement, vu ce qu'il leur arrive (surtout Christiane). Donc, plutôt conservateur finalement ce bouquin malgré les passages « sex » !
L'indifférence réelle ou supposée de Michel me déconcerte d'avantage mais il est un contre pied ou l'autre face de son demi-frère Bruno. L'un comme l'autre réussissent professionnellement (enfin surtout Michel) mais échouent dans leur vie sentimentale... Toutefois, ils donneront la vie chacun à leur manière même si leur progéniture finit par leur échapper... (il faudra que je relise et comprenne mieux la fin du livre pour la « création » de Michel...)

J'avoue sans difficultés que je n'ai pas réussi à comprendre les passages scientifiques les plus ardus (pourtant je m'intéresse à la génétique) mais cela ne gène en rien la compréhension de l'histoire. En fait c'est une lecture « à plusieurs niveaux » selon sa culture générale, étendue ou non, et ses centres d'intérêts allant du sexe le plus basique à la philo la plus élevée. Pour ma part ce sont les quelques paragraphes liés à l'éthologie qui m'ont intriguée comme « l'animal oméga ». J'ai également apprécié l'initiation à la sociologie d'une époque vécue et pas si lointaine. Les flash-backs et récits dans le récit s'enchaînent plutôt bien sans nuire à la compréhension et donnent du rythme à la narration. La gamme est variée puisque l'on flirte aussi avec l'horreur (relatée avec dégoût par Bruno) et l'uchronie à la fin du livre.

De ce fait, j'ai rajouté sur ma pile à lire « la carte et le territoire » (qui aborde l'art et non plus les sciences) et que j'espère découvrir prochainement.
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