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3,51

sur 4030 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
On peut rire de tout mais pas avec n'importe qui, disait Desproges. Peut-on tout écrire alors, sachant qu'on ne sait jamais à l'avance qui va vous lire ?

On peut évidemment, mais le doit-on. Houellebecq retrouve ici sa plume drôle, acerbe, son style agréable à lire et plein d'intelligence que je croyais lui avoir vu perdre dans les méandres de la Carte et le Territoire, lissé à vocation de collecter le(s) prix (Goncourt, le Graal). Mais il a tout retrouvé également, ses obsessions machistes, son goût de la provocation parfois gratuite, allant jusqu'à se commettre dans le racolage.

Houellebecq doit espérer je l'imagine un lecteur intelligent. Qui comprendrait que l'exercice d'anticipation est volontairement outré pour pouvoir observer les rouages du fonctionnement d'une société confronté au choc des extrêmes, au choix d'un changement de civilisation. Mais quand on aborde ce sujet au lendemain d'évènements funestes comme ceux qu'a traversé la France, on ne peut pas faire comme si le livre n'aura pas un destin moins confidentiel. Et qu'il attirera les lecteurs des deux extrêmes décrits dans le livre. Et qu'il attisera donc les haines, les peurs irraisonnées, les violences qu'on ne cherchera plus à rentrer. Le danger de ce livre qu'ont déploré certains est donc réel.

Mais on ne peut pas pour autant anathémiser ce livre (même pas un néologisme, comme ceux d'Huysmans). Car Houellebecq restera quasi certainement comme un des auteurs majeurs de notre époque, qui aura su saisir le parfum de son temps et le mettre dans la bouteille de ses pages. Ce parfum ne sent pas la rose comme la littérature des siècles romantiques, mais est-ce sa faute ou celle de la société dans laquelle il évolue...
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Je n'ai pas le bagage intellectuel pour oser faire une critique de ce livre, aussi je vais me limiter à vous donner mon impression en tant que lectrice lambda.
Je suis assez contente de l'avoir lue car j'avais peur que ce soit trop intelo. J'ai souvent souri car il a de l'humour, caustique, soit, mais un humour qui ne me déplaît pas. J'ai souri car je ne suis ni désabusée ni soumise et j'ai lu ce livre comme une fiction et c'est sa vision. La mienne se rapproche plutôt de celle de Stephane Hessel. Aussi, je ne me sens pas offensée en tant que femme ni en tant que citoyenne car sa vision m'est très éloignée.
Pour conclure, même si je n'ai pas compris tous les tenants et aboutissants de ce livre, je peux dire que j'ai apprécié cette lecture.
Ps :il m'a donné envie de savoir qui était Huysmans
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"Le capitalisme libéral a étendu son emprise sur les consciences;marchant de pair avec lui sont advenus le mercantilisme,la publicité,le culte de l'absurde et ricanant de l'efficacité économique,l'appétit exclusif et immodéré pour les richesses matérielles.
Pire encore,le libéralisme s'est étendu du domaine économique au domaine sexuel." Te Cette réflexion est de l'auteur de dans "Lovecraft " .
Et,sur un fond de lutte des classes,le choc des cultures et des religions...C'est l'idée l'idée qui colle pile poil à l'actualité,et Houellebecq a alimenté les médias,qui ont alerté la population et c'est l'histoire du gland et du feu dans la forêt.
Bref,"Soumission" est accueilli comme un roman d'anticipation.
Je dis oui,il aurait pu en être,mais...
Houellebecq s'est complètement shooté,il a écrit une espèce d'embrouille de roman philosophique,vous voyez le genre:"quête d'identité,l'infini et la matière...Il aurait en tout cas entrevu la possibilité d'une île...
Nous sommes en 2022,face à la montée du FN et une "gauche tétanisée par son antiracisme",la France se tranforme peu à peu en une "monarchie" Islamique:
Les chétiens,les .juifs et les athées sont menacés,ils sont "invités" à la conversion à l'Islam. Les universités sont privatisées,les femmes quittent le travail,le chômage recule,la délinquence aussi,tandis que les salaires des hommes sont triplés et la polygamie légalisée.
"Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possible"?! Houellebecq s'attaque aux idées sociales et aux politiques présumées.
Dès le début,le narrateur se place définitivement hors de la lutte pour l'existence. Personnage désabusé,en quête d'un peu d'amour,de plaisir et d'argent?
Sous l'influence d'un modèle libéral et d'une idéologie élitiste,François,professeur de littérature à l'université,installé dans la "médiocrité d'un célibat sans issue" -adepte de Huysmans- est amené peu à peu à renoncer à toute projection existentielle et à se conformer à la réalité de la vie quotidienne.Il se convertit.Suite et fin de "Extension du domaine de la lutte "???
Je me suis ennuyée dans sa fuite.Lorsqu'il a pris la route j'aiespéré vainement qu'il arrive quelque chose,mais il retrouve tranquillement ses collègues.Quel trip!!!
Quelque phrases gentiment empruntées à des auteurs comme Salinger... d'autres comme: "le passé est toujours beau et le futur aussi d'ailleurs,il n'y a que le présent qui fasse mal"...
Houellebecq dit de son style: "Il reste que certains états mentaux semblent m'être assez spécifiques;en particulier,celui qui se traduit par l'énoncé de prépositions anodines dont la juxtaposition,produit un effet absurde."
Il réussit tout de même "son personnage",un Houellebecq subversif et innocent,comme jamais!
Pas génial,Il manque l'essentiel. A vous de voir!

Commenter  J’apprécie          2010
Une lecture dérangeante... pour le moins.

J'ai eu du mal à la penser plausible.
Certains y voit un roman d'anticipation, personnellement j'y vois un roman qui a sut attirer un large public en brandissant un sujet à la mode .... le grand remplacement.
Ce n'est pas le meilleur Houellebecq, même si je dois reconnaitre que j'aime bien son écriture .
Mais au final je n'ai pas vraiment aimé , sans doute car ce livre gratouille un peu là où ça fait déjà mal ...

Il y a d'autres livres de cet auteur que je recommande, mais pas trop celui là .
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Moi, ça me fait rire. Quand ça se veut drôle avec des sorties du genre : avec l'âge on devient nécessairement nietzschéen, surtout quand on a des problèmes de plomberies. Mais aussi quand ça s'amuse à décrire les ébats sexuels avec crudité pour faire semblant de choquer le bourgeois (qui n'attend que ça), ou encore quand des petits bonhommes ridicules (mais qui se prennent pour des mecs arrivés) dissertent sur l'avenir des civilisations.
Je vois surtout ça, un auteur malin qui trousse ses phrases avec élégance et se moque de tout avec intelligence. Pour le reste, les polémiques, sa vision de l'islam ou je ne sais quoi, ça n'a aucune importance.
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Je referme Soumission et je ne comprends pas pourquoi ce livre à suscité une telle polémique.
Je n'y ai pas vu un livre antisémite ou un cadeau à Marine le Pen. Je suis d'ailleurs assez d'accord avec Michel Houellebecq quand il dit qu'aucun roman n'a jamais changé le cours de l'histoire. Un roman n'est pas un essai.
Évidemment, en janvier 2015, moment où est sorti ce livre, cet argument ne fait pas vraiment le poids face à l'horreur des attentats. La majorité des Français étaient à fleur de peau, préférant peut-être être rassurés plutôt que de lire un roman paraissant trop crédible.

Moi, j'ai abordé ce livre au second degré. C'est un roman de politique fiction où tous les politiques sont médiocres, les universitaires sont médiocres et le narrateur est médiocre (surtout dans sa passivité face aux débats pré-électoraux et aux chamboulements post-électoraux). Je l'ai pris comme une satire de notre société où le délire de l'auteur frôle dangereusement la réalité avec ce 2022 si proche.
Et puis ce qui est certain, c'est que chaque lecteur a le droit d'interpréter un roman comme il l'entend. Pour ma part, ce livre m'a fait sourire, et j'y ai surtout fait connaissance avec le style intéressant de Michel Houellebecq.
C'était mon premier Houellebecq et j'ai bien envie de découvrir un autre de ses romans.
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Bon...ce n'est certes pas le meilleur livre que j'ai lu, mais de là à déclencher les foudres que j'ai pu entendre ou lire... C'est de la fiction, de la provocation, du Houellebecq quoi. Il y mêle mise en scène de lui-même, religion, politique et sexe, le tout dans le désordre et un peu tout mélangé. Pamphlet anti-Islam ? Je n'ai pas eu cette impression. Un personnage (un auteur?) blasé par l'homme, par la société surtout. L'UMP et le PS qui s'aie à un parti musulman ? le PS qui cède sur la laïcité à l'école ? Houellebecq bête de sexe et tombeur d'étudiantes ? L'auteur n'essaie même pas d'être crédible en fait. C'est surtout une provocation, une juxtaposition des sujets les plus polémiques. Et franchement ça marche : je n'ai pas lâché ce roman avant de le finir. Mais bon, le sexe limite "clinique" honnêtement... Voilà ce qui m'a le plus dérangé en fait. le reste...de la fiction, pas la meilleure mais loin d'être la pire. Cela a le mérite de m'avoir interrogée tout au long de ma lecture : qu'est ce que je ferais moi ? est-ce possible ?
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Cela faisait un petit moment que je souhaitais m'attaquer à un ouvrage de Houellebecq afin de découvrir cet auteur tant décrié.
Initialement, j'étais supposé m'attaquer à "plateformes", dont les critiques sont d'avantage élogieuses.
Toutefois, l'actualité m'a malheureusement poussé à me tourner vers "Soumission", qui venait à peine de m'être offert par mon meilleur ami.
En effet, après les attentats survenus en Nouvelle Zélande, je fus surpris de voir le nom de Michel Houellebecq associé à Eric Zemmour et Renaud Camus, comme étant les responsables du climat islamophobe régnant.

Avec cette nouvelle polémique, succédant à celle suscitée à sa sortie, je m'attendais à lire un roman révoltant, scandaleux, à la limite de la xénophobie.
Au final, la théorie du "grand-remplacement" (pour reprendre le titre de l'ouvrage de Camus), n'est que très timidement mise en fiction, servant d'avantage de trame de fond pour décrire la solitude et la vision cynique de son narrateur.

Après des débuts prometteurs, notamment au cours des 30 premières pages, on ressent très vite une certaine lassitude et une certaine lourdeur. En effet, le narrateur s'adonne souvent à établir des comparaisons entre sa vie et celle de l'auteur Joris-Karl Huysmans, ralentissant considérablement le rythme d'un livre qui ne brillait déjà pas par son intensité.
En résumé, on se retrouve avec un livre manquant d'une certaine profondeur, se contentant uniquement de brosser différents sujets en surface :
- le narrateur, seul, vaguement déprimé, misanthrope et alcoolique, beaucoup trop mis en parallèle avec Huysmans que pour pouvoir jouir d'une réelle profondeur.
- le thème de l'islam, grosso modo réduit à la condition de la femme, de sa tenue vestimentaire et de sa dévotion à son mari.
Un roman qui ne choque pas par son islamophobie, mais plutôt par sa maladresse et sa lourdeur.

Histoire de tout de même terminer sur une note positive, j'ai décelé un certain cynisme et une vision désabusé chez l'auteur, que j'ai envie de découvrir une fois débarrassé d'un apport théorique inutile et d'une intrigue dont il ne sait pas réellement quoi faire.

Un rendez-vous manqué avec l'auteur donc, mais certainement pas le dernier.
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Je ne comprends pas vraiment les attaques dont ce livre a fait l'objet, je ne l'ai pas trouvé réactionnaire, je n'ai pas trouvé que c'était un appel à la haine, bref j'ai l'impression que ceux qui s'en sont pris avec violence à cet ouvrage n'ont en fait lu certainement que le titre... J'ai l'impression que beaucoup confondent auteur et personnage, en l'occurrence le personnage principal ici est clairement distinct de l'auteur (nom différent, profession différente...), on ne peut quand même pas reprocher à un auteur les pensées de son personnage.
C'est le premier Houellebecq que je lis et je le trouve plutôt bon sans être non plus transportée. Je n'ai rien à dire sur le style qui me semble assez neutre (ce qui me donne envie d'aller voir à quoi ressemblent ses poèmes). le propos est intéressant, plusieurs bonnes trouvailles dans ce système islamique accepté par tous, un humour cynique qui me plait, un pessimisme et une résignation qui donnent à réfléchir. J'ai bien aimé la peinture que l'auteur fait du milieu universitaire littéraire, bien aimé également le compagnonnage de Huysmans, ce livre m'a d'ailleurs donné envie de le lire.
Quelques petits regrets néanmoins. Il me semble quand même peu probable qu'un parti islamique ratisse largement dans la société française; j'aurais été davantage intéressée par une politique-fiction mettant Marine le Pen en présidente. Mon côté optimiste aurait bien aimé poindre l'esquisse d'une contestation féministe mais le narrateur ne s'y intéresse pas. J'attendais par exemple à la fin du livre avoir des nouvelles de sa collègue Alice qui semble être le seul personnage à sauver dans cette marée d'hypocrites et d'égoïstes.
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Après Les particules élémentaires puis La carte et le territoire, Soumission est ma troisième plongée dans l'univers Houellecquien. Et au delà des polémiques provoquées par la sortie de ce livre, pour moi la plongée s'avère au terme de ces pages, sans grande surprise.
Cette histoire de parti politique musulman sert plus de prétexte à l'auteur qui va surtout nous servir ses thèmes habituels : la solitude, le sexe, de nombreuses références littéraires, l'organisation de la société et bien sur en toile de fond la mélancolie, les interrogations d'un homme face à lui même sans oublier la misogynie.
Le roman est largement consacré au cheminement intérieur de François, universitaire, et assez peu au parcours de Ben Abbes le candidat du parti de la fraternité musulmane.
Houellebecq dresse une vision très pessimiste de l'Europe mais à certains égard hélas plutôt pertinente. J'ai bien aimé plusieurs piques massives à l'encontre des journalistes, des commentateurs politiques; Barbier est ridiculisé et ca c'est excellent !
Par contre, suite à l'élection de Ben Abbes, je trouve pas très crédible le fait que les femmes deviennent des sous citoyennes sans aucun heurt dans la société, sans aucune révolte. Houellebecq décrit au final l'établissement d'un nouvel ordre social, une révolution pacifique mais une révolution n'est jamais vraiment pacifique...encore moins en France oú la violence du climat politique est une constante depuis des siècles.



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