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sur 4032 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai retrouvé le Houellebcq des particules élementaires et de l'extension du domaine de la lutte. Superbe roman, bien écrit. Ceux qui y ont vu un brûlot islamophobe (Canal plus et consorts) devraient apprendre à lire. Les allusions à Guénon me confortent dans l'idée que Houellebecq a trouvé la solution à ces interrogations sur la sortie du libéralisme-libertaire. Excellent moment de lecture!
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Il ne faut surtout pas dire tout haut, ce que beaucoup des gens pensent tout bas. Ouais, je sais, phrase un peu cliché, mais je n'en ai pas d'autre sous mon clavier.

Il n'y a pas plus hypocrites que l'élite supposée « intellectuelle » de gauche. Il est toujours de bon ton pour eux de flatter dans le sens du poil pour s'enrichir.

Du coup je me méfie des critiques «intellos». J'ai appris à penser par moi-même.

Et là, on va penser : « Ben, ouais, c'est normal qu'elle apprécie ce livre quand on voit le niveau de ses lectures ».

Erreur, puisque je l'ai lu et apprécié. Pourtant je ne suis pas fan de Monsieur Houellebecq à qui je dis MERCI.

Pourquoi Houellebecq fait-il tant parler ceux qui ne l'aiment pas ou le critique ouvertement ??? Je n'aime pas la BD. Donc, je n'y prête aucune intention et encore moins de critiques.

Est-il plus facile de critiquer Houellebecq que d'Ormesson ???
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Que faire pour dire aux libraires de ne pas classer les auteurs avec leurs prétendus biographes. Quand vous cherchez le livre d'un auteur de notoriété et que vous le trouvez entouré de la daube habituelle, un peu de respect pour l'auteur qui n'apprécierait pas de voir son oeuvre mélangée à ces niquedouilles
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Soumission/Michel Houellebecq
Le Houellebecq nouveau est arrivé : 2015, un excellent millésime !
Nous sommes en Mai 2022. le second quinquennat de François Hollande, tout aussi calamiteux que le premier se termine.
François, après avoir autrefois brillamment passé sa thèse de doctorat sur J.K.Huysmans, est aujourd'hui professeur de littérature à Paris III.
Il n'eut pas alors cette fascination simple pour l'argent que connaît la plus grande part de ses congénères, « hypnotisés plus encore par le désir de faire leurs preuves, de se tailler une place sociale enviable dans un monde qu'ils imaginent et espèrent compétitifs, galvanisés qu'ils sont par l'adoration d'icônes variables : sportifs, créateurs de mode ou de portails internet, acteurs et modèles. »
Rien de tout cela pour François, pas de processus d'insertion professionnelle à mettre en branle pour le réjouir, absence de vocation, lui qui voit seulement la littérature comme un moyen d'entrer en contact intime avec un autre esprit humain.
François reste très critique quant aux débouchés des études universitaires en littérature :
« Elles ne conduisent comme on le sait à peu près à rien, sinon pour les étudiants les plus doués à une carrière d'enseignement universitaire dans le domaine des lettres - on a en somme la situation plutôt cocasse d'un système n'ayant d'autre objectif que sa propre reproduction assorti d'un taux de déchets supérieur à 95%. »
Avec un style inégalable et un humour décapant, Michel Houellebecq s'installe dans la description de femmes entre deux âges qu'il rencontre :
« Elle ressemblait à un oiseau mazouté, mais elle avait gardé, si je puis m'exprimer ainsi, une capacité supérieure à agiter ses ailes. »
Il est sans illusion en observant le monde politique et ce « système électif qui n'est guère plus que le partage du pouvoir entre deux gangs rivaux. »
Il dénonce « l'écart croissant, devenu abyssal, entre la population et ceux qui parlent en son nom, politiciens et journalistes, qui doit nécessairement conduire à quelque chose de chaotique, de violent et d'imprévisible. » Et à terme, la guerre civile.
En 2017, on avait pu connaître une surprise : la réélection de François Hollande :
« La presse internationale, médusée, avait pu assister à ce spectacle honteux, mais arithmétiquement inéluctable, de la réélection d'un président de gauche dans un pays de plus en plus ouvertement à droite. »
Quelques années plus tard apparaît le parti « Fraternité musulmane ».
Et les autochtones européens de se déterminer comme des « Indigènes européens » !
« Nous sommes des indigènes de l'Europe, les premiers occupants de cette terre, et nous refusons la colonisation musulmane ; nous refusons également les firmes américaines et le rachat de notre patrimoine par les nouveaux capitalistes venus d'Inde et de Chine.
2022 : le Fédération musulmane arrive en deuxième position aux élections présidentielles derrière le Front National.
Son programme négocié en secret avec le PS pour battre le FN de Marine le Pen au second tour, prévoit que chaque enfant français doit avoir la possibilité de bénéficier, du début à la fin de sa scolarité, d'un enseignement islamique. Fraternité musulmane veut contrôler les enfants pour contrôler le futur ! Autre point : suppression de la mixité et obligation pour le corps enseignant d'embrasser la foi musulmane. le Président Ben Abbes considère les terroristes comme des amateurs. Il est jugé comme un homme politique extrêmement habile, sans doute le plus habile et le plus retors en France depuis François Mitterand. À terme son objectif est la reconstruction de l'Empire Romain. Rien que cela !
Humour encore pour se détendre :
« J'ai parlé une fois à une fille jeune, attirante, qui fantasmait sur Jean François Copé ; il m'a fallu plusieurs jours pour m'en remettre ! »
Survient le jour du deuxième tour des élections et là les choses se précipitent. le récit devient haletant. François, prévoyant, prend la fuite vers le sud ouest et l'Espagne.
L'histoire s'emballe pour notre plaisir. Je n'en dirai pas plus. À vos livres…
Dans ce thriller politico-social, l'auteur ne dédaigne pas de revenir à ses amours pour la bonne chair du terroir et le sexe débridé. Misanthrope récidiviste, Houellebecq nous régale par son imagination et son talent pour écrire une sorte de fable (certains ont dit une farce !) qui peut susciter une réflexion utile.
François, 44 ans, le héros, pourrait bien être Houellebecq lui-même, même si l'auteur se défend d'avoir fait des études universitaires de littérature.
Au moment de conclure ce commentaire, j'apprends la tragédie de Charlie Hebdo.
Que la Providence protège notre Michel Houellebecq national, son livre traitant aussi de la soumission de la femme à l'homme et la soumission de l'homme à Dieu tel que l'envisage l'Islam. D'où le titre.

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Un excellent Houellebecq que j ai eu plaisir à lire...ce roman m'a questionné, happé dans cette France future assez proche de notre présent. Toujours en arrière fond ce cynisme et détachement du héros principal qui se laisse un peu porter par ce qui arrive non sans réflexion pour autant..on suit ses pensées controversées jusqu'à la conclusion inévitable. À lire absolument...
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Nous sommes en 2022. François Hollande est sur le point d'achever son second quinquennat. le FN s'apprête à gouverner la France, adulé par des millions de personnes. Mais un autre parti de taille renverse la vague Bleu Marine, il s'agit de la Fraternité Musulmane. Alliée aux PS, UMP et UDI, elle remporte le pouvoir haut la main. Mohammed Ben Abbes est alors le nouveau Président de la République. La France est islamisée.
Lien : https://commedansunlivre.fr/..
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Je suis certains que ce livre sera étudié plus tard pour ce qu'il est, une prophétie, un visionnaire cet écrivain et quel style.
Du grand Michel Houellebecq toujours autant dépressif mais tellement juste et précis pour raconter son époque.
Je l'ai lu après Sérotonine son dernier livre, qui est très bon aussi mais encore plus dépressif

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Une sorte de pochade avec de l'humour - noir - et quelques fulgurances sur une société française épuisée dans la mondialisation néo-libérale. Houellebecq laisse libre court à ses fantasmes de mâle dominant en voie de décrépitude .... concernant un islam plus imaginaire que réel.
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Paris, 2022, ambiance morose à l'approche des élections. Les forces politiques font subir aux citoyens un équilibre inattendu, avec les identitaires derrière le Front National, et Mohammed Ben Abbes candidat du parti de la Fraternité Musulmane, ouvert à l'ouverture. Notre personnage suit cela d'un oeil, sans le son de la télé, en demandant quelques infos à une connaissance remerciée des services secrets. Sa copine Myriam l'a quitté pour rejoindre Israël avec sa famille. Il est seul et l'orage semble gronder. Alors il quitte la capitale pour le sud-ouest de la France, la veille du second tour.


Loin du raffut et des polémiques médiatiques de la sortie du roman, je me suis consacrée à la lecture de Soumission.

Houellebecq s'amuse avec cet exercice d'anticipation proche, en imaginant en 2014 ce que seraient les élections présidentielles de 2022 et la situation sociale qui suivrait. Il prévoyait dans sa fiction l'élimination des deux partis habituels, une Marine le Pen au second tour, mais face à un parti islamiste modéré. Point de vision du phénomène Macron. Loin de centrer son roman sur une montée de l'islam politique et conquérant, il est aussi beaucoup question de littérature, et des mouvements identitaires pour des "indigènes européens". On s'amuse de Bayrou en homme providentiel sur le devant de la scène, central, traditionnaliste.

Et Houellebecq s'amuse à penser qu'à la veille d'un second tour, le bloc républicain contre le FN verrait une alliance PS-UMP-Fraternité musulmane. Au final, Mohammed Ben Abbas sera élu, les Universités perdront une immense partie de leurs crédits publics au profit de financements privés du Qatar et d'Arabie Saoudite. Quitter la fac ou se convertir et accepter un poste très confortable ?

A travers cette fable politique, ce roman, ce droit à l'imagination littéraire, Michel Houellebecq, avec son humour pince-sans-rire, son observation des semblables auxquels il semble ne pas ressembler du tout, il effiloche le portrait d'une France apaisée car soumise, doucement satisfaite du retour à un traditionalisme flatteur, à la maîtrise du laisser-aller culturel et social, à la reconsidération des religions, à la valorisation de la cellule familiale comme noyau économique, et le retour au bon vrai mariage hétéro. Cela satisfait plus de groupes que l'on aurait pu imaginer, et Ben Abbas s'impose en rassembleur tolérant, alors qu'il aura à l'esprit la détestation entre Qatar et Arabie Saoudite.

Soumission, c'est peut-être une fable politique, mais la question de l'Islam n'intervient pas dès le début du roman. C'est aussi et surtout le parcours d'un homme universitaire et l'évolution de sa vie privée désenchantée, solitaire, contrariée. Il s'interroge souvent sur l'utilité d'un suicide, d'une poursuite du quotidien, ou d'une soumission à la vie en société telle qu'elle se métamorphose, malgré nous.

Ni scandale, ni chef d'oeuvre, un roman, la fiction d'un auteur qui s'est documenté un tantinet.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Je viens de terminer ce roman tant décrié. Je me demande ce qu'on peut lui reprocher. On ne fait que suivre la trajectoire de François, un universitaire spécialiste de Huysmans sur fond d'élections Présidentielles qui conduisent au pouvoir Mohammed Ben Abbes leader de la Fraternité Musulmane.
François cherchait une raison de vivre, ne trouvait pas de sens à l'existence. Désintérêt pour l'enseignement, pour les médiocres, pour le sexe même. Il en vient à penser que le couple aurait été le mieux, mais Myriam est partie. le suicide lui parait tout compte fait une alternative acceptable. Il apprendra que c'est en se laissant aller qu'il retrouvera goût à la Vie. Il me fait penser à Meursault, en plus loquace et cultivé. Mais l'Étranger tuait un arabe. François finit par embrasser l'Islam. Mais tous deux ont le même détachement face aux événements
Mais que c'est drôle ! Pauvre Copé, pauvre Bayrou et les scène de cul sont savoureuses aussi.
Je ne vois pas ce qui a fait dire à Ali Baddou (canal+) que ce livre lui "foutait la gerbe". L'Islam n'est pas insulté, les Musulmans non plus. A se demander s'il l'a lu...
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