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Zanzim (Autre) Hubert (Autre)
EAN : 9782205089622
80 pages
Dargaud (29/01/2021)
3.99/5   184 notes
Résumé :
Fraîchement débarquée de mon rivage natal, je nageais dans la Seine un peu perdue.
Gustave en avait assez de la vie. Sa peinture était la risée du monde. Il s'est jeté d'un pont. Il m'est littéralement tombé dans les bras. C'est ainsi que je devins modèle.
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
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Jolie bande dessinée dont la très belle qualité des planches surclasse l'histoire pourtant tirée d'une idée originale, celle d'une sirène de Bretagne ayant remonté la Seine car elle voulait voir Paris, pour finalement devenir le modèle et la maîtresse d'un peintre, Gustave Gélinet.

Celui-ci est aux prises avec un critique d'art qui l'humilie, la gentille sirène va le prendre en charge, à sa manière, permettant à Gustave de laisser librement éclater son talent en peignant des sirènes. Ses modèles sont des petites bourgeoises qui veulent un tableau d'elle-même les représentant en sirènes, même si elles n'ont pas forcément le corps qui s'harmonise avec la queue.

Pour ma part, j'ai surtout apprécié les faits et gestes de la sirène dans la vie parisienne de la fin du XIXe siècle, particulièrement ses relations avec son employée de maison, bretonne comme elle.

Gustave Gélinet n'est pas un personnage très attachant, ni finalement un grand artiste puisqu'il ne parvient à peindre que des sirènes, il est vrai assez esthétiques.

Il reste de belles couleurs, de beaux dessins de Paris, sur les quais de Seine aussi bien que dans les égouts, donc un bon petit moment en compagnie d'une sirène qui ne sait pas chanter mais capable de partir à la conquête du monde.
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Nous sommes à Paris, à l'époque des Impressionnistes. A la grande stupéfaction de Fulmel, un critique d'art renommé, le peintre Gustave Gélinet expose un tableau qui lui a demandé beaucoup d'imagination, puisqu'il a peint une sirène, lui qui « ne pouvait peindre que ce qu'il voyait ». Fulmel décide d'enquêter et se rend nuitamment dans l'atelier de l'artiste dans lequel il pénètre par effraction. Une grande surprise l'y attend ! ● Initialement publiée en 2006, cette BD fait l'objet cette année (2021) d'une réédition après le grand succès fort mérité de Peau d'homme des mêmes auteurs l'année dernière. ● L'album est tout aussi original et plaisant que Peau d'homme. On retrouve dans les dessins la pâte inimitable de Zanzim. La réflexion sur l'art est tout à fait intéressante et bien menée. C'est à mon avis du côté du scénario qu'il faut regarder si l'on veut trouver quelque chose de moins abouti : la fin est décevante et tout à fait non conclusive, c'est un peu dommage. ● le jeu de mots du titre, obscur avant d'avoir lu, s'éclaire rapidement et est magnifique ! Une très bonne lecture.
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Paris, fin du 19ème siècle. Monsieur Fulmel est un grand critique d'art respecté et respectable. Autoproclamé arbitre des élégances comme le souligne ironiquement le quotidien du jour, il fulmine de rage lorsqu'il voit que ce même journal ne tarit pas d'éloges sur l'artiste-peintre Gustave Géminet. En effet, Fulmel l'avait ridiculisé l'année précédente et ne voyait pas en lui un futur artiste. Et pourtant, il se rend au salon où est exposée l'oeuvre de ce dernier, une magnifique toile représentant une sirène. Trouvant tout cela bien mystérieux, Fulmel décide de se rendre incognito dans l'atelier du peintre et y découvre une véritable sirène dans un bocal. Celle-ci lui raconte alors son aventure, pourquoi elle a tant voulu quitter sa Bretagne natale et voir Paris et comment elle s'est retrouvée ici en tant que muse et maîtresse de l'artiste.

Point de valeureux soldats du feu aux biceps surdimensionnés ici ! Mais, bel et bien une vraie sirène (si, si, ça existe !) avec une vraie queue de poisson et qui chante (faux !) pour attirer la gente masculine. Celle-ci aura pris dans ses filets le peintre Gustave Géminet qui en fera son égérie. Bien mal lui en a pris, car cette dernière sera rebelle... Hubert nous offre ici un one-shot atypique, drôle, fantasque, intelligent et subtil. Il dépeint avec intelligence cette société quelque peu embourgeoisée, ces artistes en mal d'inspiration ou en quête de reconnaissance. Tout ça est merveilleusement mis en images par Zanzim dont le trait raffiné, délicat, à la fois moderne et rétro colle parfaitement à cette ambiance surannée et feutrée.

La sirène des pompiers... un chant mélodieux...
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« La Bretagne (...) est une terre où fleurissent les légendes. Toutes ne sont pas sans fondement. »
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Gustave Gélinet est un peintre sans talent, un 'laborieux barbouilleur' que le critique Fulmel se fait un plaisir de piétiner dans ses articles. Ses portraits ont l'oeil morne, et même les petits clébards qu'il peint sont grotesques.
Jusqu'au jour où l'un de ses tableaux, représentant une jolie sirène, fait fureur. Gélinet devient un 'jeune homme fort prometteur'.
Fulmel fulmine, c'est de lui qu'on se gausse désormais.
Surpris d'un tel sursaut d'imagination de la part du peintre, il enquête : 'Un mulet ne se transforme pas en étalon'…
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Encore une fois, sous la plume de Hubert & Zanzim, les hommes sont minables, veules et fats. Même ceux qu'on croit meilleurs parviennent à décevoir par leur égoïsme.
Les femmes sont leurs victimes, mais patientes & futées, elles savent rebondir, renverser les situations, retrouver leur liberté, leur identité, se faire une place.
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Les dessins sont toujours superbes, la couverture annonce bien la couleur. Les auteurs soignent les détails, restituent à merveille des ambiances et des époques. Les rayures & carreaux des vêtements, indépendants des plis de l'étoffe, m'amusent toujours.
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L'intrigue m'a quand même paru un brin en-deça de celles des autres albums de Hubert et/ou Zanzim, plus élaborées, plus surprenantes. Ils m'ont trop gâtée jusqu'alors, peut-être. Ou je ne les ai pas lus dans le bon ordre.
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La postface, subtilement drôle, m'a fait rajouter une demi-étoile (de mer).
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Le titre, tout en jeu de mots, est une trouvaille humoristique qui combine deux mondes réunis dans cette histoire créée par Hubert à l'écriture et Zanzim au dessin.

La sirène des pompiers parle bien d'une sirène, une vraie, de celle qui écume les mers et envoûte les marins. Quant aux pompiers, rangez le camion et l'échelle, car point de soldats du feu ici mais plutôt des peintres, de ceux qui faisaient partie d'un courant artistique très à la mode au milieu du 19eme siècle, le style pompier, caractérisé par des thèmes historiques et mythologiques et par une manière de peindre très académique et pompeuse. de pompe à pompiers, il n'y avait qu'un pas franchi par les détracteurs de cette peinture conservatrice.

Mais revenons à notre petite sirène, née sur les récifs de la côte bretonne. Elle n'aime pas charmer les beaux marins pour mieux les noyer. D'ailleurs, elle ne sait pas chanter ! Sa voix est affreuse ! 'Sirène défectueuse', c'est ainsi qu'elle se décrit. Elle, c'est Paris, la ville lumière qui ne s'éteint jamais, même la nuit, qui la fait rêver. C'est décidé, elle quitte mère et soeurs pour découvrir la vie des hommes et s'intégrer à leur monde qu'elle imagine merveilleux.

Devenue par l'imagination de l'auteur muse et maîtresse d'un piètre peintre , Gustave Gélinet, notre petite sirène va être celle grâce à qui son jeune amant va accéder au succès mais au prix de sa propre liberté et son libre-arbitre.

Hubert nous libre ici un conte à la fois fantastique et historique, charmant et drôle. Qui plus est intelligent et féministe. Car notre sirène est libre et astucieuse : elle imagine un cerceau en métal, une sorte de jupe à roulettes qui lui permet de danser comme les femmes humaines ; curieuse et ouverte, elle fréquente le cercle des Refusés et se met à collectionner les toiles de ces nouveaux peintres que l'on surnomme ironiquement impressionnistes, leurs couchers de soleil sur la mer lui rappellent tellement sa Bretagne natale ; non soumise, elle est maitresse de son corps et lance à son jeune amant volage mais jaloux : " Je n'ai juste pas envie. C'est mon droit, non ? Je ne t'appartiens pas". D'ailleurs, la poursuite des aventures de cette petite sirène indépendante à travers le temps et au-delà des mers clôt le livre de façon jouissive et libertaire.

Le scénario vif et plein de péripéties est servi par un dessin expressif et une mise en pages dense. Les vignettes se succèdent avec seulement deux dessins en pleine page. Les couleurs collent à l'époque, les rouges et or des salons et le bleu de la mer et de l'aquarium sont lumineux sans être criards.

J'ai savouré page après page cette formidable bd qui navigue avec charme, drôlerie et finesse entre le fantastique et l'historique, avec des réflexions pertinentes sur l'art et la critique, ses modes, ses préjugés, son snobisme.

En très bon raconteur d'histoires, Hubert n'a pas oublié les personnages secondaires ; tous excellents ici, ils pimentent le récit : Fulmel, le prétentieux critique d'art "qui s'est auto-proclamé arbitre des élégances en ce qui concerne la peinture", Madame Gélinet, qui ne voit en son mari qu'un barbouilleur incapable de gagner sa vie et qui, la gloire venue de celui-ci, se fera vaniteusement portraiturée dans un tableau de 4 mètres sur 8 (rien que cela !), Soizic, la gentille bonne nostalgique de sa Bretagne, de ses falaises et du Raz d'Ouessant, un artiste naturaliste sans le savoir qui ne veut peindre que le quotidien banal, de vrais gens, de vrais paysages, on croise même le célèbre professeur Charcot et ses méthodes radicales.

Et que dire de la seconde partie : un faux dossier en sépia, façon vieux livret jauni par le temps, sur Gustave Gélinet, "le peintre aux sirènes" (on s'y croirait !) composé des huiles sur toiles et croquis préparatoires du "maître". On peut alors voir le talent de dessinateur de Zanzim qui parvient à changer complètement de style. Les (faux) commentaires sur l'oeuvre de Gélinet y sont infiniment drôles : "Un très bon placement !" ( le journal de la Bourse), "Peinture très morale. Toute la semaine, on peut admirer le buste et le vendredi on fait maigre et l'on se rabat sur la queue de poisson" (Le journal de la paroisse) ou encore une critique d'un certain ... A. Renoir : " La peinture est une croûte mais le modèle est charmant. Vous avez son adresse ?".

Très chouette découverte que cette bd que j'ai lue dans sa 1ere édition avec une couverture bien plus poétique que dans sa réédition toujours chez Dargaud dans l'excellente collection Poisson Pilote dédiée à la nouvelle génération d'auteurs issus de l'édition indépendante. J'avais déjà admiré la collaboration entre Hubert et Zanzim avec Peau d'homme. Ma vie posthume, leur dernière oeuvre en commun m'attend dans ma PAL. Hubert n'est malheureusement plus de ce monde, mais je poursuis la découverte de ses productions et celles de Zanzim.








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critiques presse (1)
Sceneario
26 mars 2021
Si vous n’avez pas encore ce livre, c’est une excellente occasion d’enrichir votre bédéthèque, vous ne le regretterez pas !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
- Tout cet art est sans doute magnifique, et je suis très fière d'y participer à mon modeste niveau, mais je ne sais pas pourquoi, il me fait bâiller.
- L'Art est une chose sérieuse et le Bois des Muses n'est pas là pour amuser le Profane. L'Artiste est investi d'une tout autre Mission.
- Oh ! Excuse-moi ! Bien sûr, je ne peux pas comprendre. Pourquoi est-ce que depuis quelque temps j'entends des majuscules partout quand tu parles ?
(p. 48)
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-- Y-a-t-il un cadavre pour que vous vous déplaciez?
-- Oh, mais vous me semblez en parfaite santé...
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- Le grand air ne vaut rien pour la peinture. Il faut un atelier, un bon éclairage. Regarde moi, ces guignols ! Ils me font rire avec leurs peintures en tubes et leurs chevalets ridicules ! Crois-moi, c'est une mode qui passera comme elle est venue.
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- Tu sais, à l'apogée de l'époque romaine, des empereurs avaient coutume de se faire portraiturer en Achille, en Mars ou en Jupiter. On mettait leur tête sur le corps qu'ils avaient choisi.
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Tout cet art est sans doute magnifique, et je suis très fière d'y participer à mon modeste niveau, mais je ne sais pas pourquoi, il me fait bâiller.
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