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Une enquête du mandarin Tân tome 4 sur 8
EAN : 9782877309202
355 pages
Editions Philippe Picquier (24/01/2007)
3.83/5   51 notes
Résumé :
Enquête du mandarin Tân : 4ème volume

Sur cette terre du sud du Viêtnam où génies et fantômes se côtoient, des défunts réclament vengeance tandis que, dans la moiteur de la jungle, une démone à la beauté dévastatrice guette les hommes pour leur faire subir des outrages que la morale réprouve. De retour dans son village natal, le mandarin Tân est lui aussi confronté à ses propres démons: une mort particulièrement atroce le lance sur les traces de l’hom... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Si la quatrième de couverture présente L'aile d'airain comme le quatrième tome d'une série, à la lecture, on pourrait très bien croire qu'il s'agit d'un one-shot. Si références il y a à des tomes précédents, alors celles-ci sont très bien intégrées, car je n'y ai vu que du feu. Un bon point, donc.

Tân, accompagné de son ami Dinh, revient dans son village natal tant qu'il en a encore la possibilité. La situation politique de la région est en effet assez tendue, le seigneur local gagnant en influence et risquant à tout moment de s'affranchir du pouvoir de la capitale. Mais, loin de renouer avec d'agréables souvenirs de jeunesse, il va surtout découvrir que les secrets bien gardés ne manquent pas dans cette minuscule bourgade isolée...

Malgré le cadre très bucolique du roman, où l'auteure fait la part belle aux beaux paysages (qu'il s'agisse du village, de la jungle, des rizières, du temple abandonné...), celui-ci se déroule donc en huis-clos. Même si, comme l'annonçait le résumé, les enjeux dépassent largement le cadre de la province, les intrigues de l'histoire reposent toutes sur la petite communauté. Je dis bien « les » intrigues, car, au delà du meurtre auquel Tân et Dinh sont confrontés, se dessinent rapidement deux mystères liés au passés, ainsi que le spectre d'un complot plus contemporain. Un récit à multiples facettes donc, même si tout s'avère naturellement être lié. Tran-Nhut parvient ainsi sans mal à mêler l'intimiste (le passé personnel de son héros) à l'enquête de proximité, jusqu'à la menace de grande ampleur et ce, de façon parfaitement cohérente. de ce côté-là, il n'y a absolument rien à redire. Même si l'on devine sans mal et très rapidement certains éléments (comme l'identité de la con tinh), le fin mot de l'histoire est en revanche tellement bien ficelé qu'il faut un certain temps pour commencer à entrapercevoir la vérité. En encore, tout ne sera vraiment éclairci qu'à la toute fin. Bref, les rouages de l'intrigue sont parfaitement huilés.

Là où le bât blesse cependant, c'est dans le rythme du récit. La torpeur des gens du sud, accablés par l'écrasante chaleur, nous semble presque palpable. L'enquête se déroule, lentement, étape par étape. Ici, aucun suspense, aucune révélation fracassante tenant les lecteurs en haleine. le roman possède un côté très contemplatif, où les choses suivent leur cours, ponctuées de nombreuses descriptions posant certes une ambiance, mais ralentissant encore plus le schmilblick. Heureusement, on ne s'ennuie à aucun moment. L'auteure a très bien su doser lesdites descriptions pour éviter la lassitude. Néanmoins, la lecture est très calme. Et ce ne sont pas les quelques scènes d'action, très « too much » et absolument pas crédibles (quoique drôles à lire), ni les quelques tentatives d'humour (notamment des paragraphes entiers à double-sens, relativement savoureux), qui parviennent à contrebalancer le manque de rebondissements. Déjà qu'il faut attendre environ quatre-vingt pages pour que l'histoire démarre réellement...

Pour certain.e.s, il s'agira sans doute d'une caractéristique de la narration et non pas d'un défaut en soi. Mais pour moi, c'est hélas LE point faible qui a empêché l'immersion, à la fois dans l'histoire et dans l'univers du livre. A ce titre, la note est, plus que jamais, particulièrement subjective.
Car, en soi, L'aile d'airain a été une lecture somme toute agréable, dépaysante, intéressante... mais hélas, jamais transcendante.
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Quatrième tome des aventures policières du mandarin Tân, un jeune magistrat vietnamien aidé dans ses enquêtes par son fidèle compagnon Dinh et pas le docteur Porc, fin gastronome, cette enquête nous emmène dans le pays natal du mandarin. En effet, il quitte provisoirement sa province du nord pour ce rendre dans le sud, chez sa mère qu'il n'a pas revu depuis des années.
Là, redevenu un simple citoyen sans aucun pouvoir, il va tenter d'élucider des meurtres ayant un lien avec son propre passé.
On découvre dans ce 4ème volume un homme rongé par des secrets de famille, mais aussi un homme avide de justice qui est prêt à perdre beaucoup lui-même pour faire triompher le bien et venger les innocents.
Nous découvrons ici une autre facette du lettré Dinh, son acolyte passionné par les arts et la culture.
Le style est toujours aussi simple et fluide, nous faisant découvrir au fil des pages des traditions populaires, des légendes locales et nous apprenant tout un tas de faits historiques au passage.
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Quand le mandarin Tân revient dans son pays natal, le Viet-Nam du Sud, il est frappé par un fait divers atroce, la mort du contremaître Loc, carbonisé dans sa hutte, les viscères répandus et comme brûlés par dieu sait quel monstre. Rapidement, l'enquête conclut à l'action de la Dame du Feu, personnage mythique redoutée dans la vie quotidienne des habitants.

C'est faire peu de cas de la curiosité du mandarin, prompt à flairer le non-dit, le caché, la réminiscence de secrets honteux et terrifiants. Et remonte à la surface la mort, alors rapidement classée elle aussi, de toute une famille Cham, brûlée vive dans sa cahute. Les Chams sont un peuple quasi disparu au profit des Viets, à la frontière entre Cambodge et Vietnam, ils ont fait l'objet de toutes les convoitises. de toutes les haines aussi car on accuse la femme morte de s'être convertie en con tinh, personnage féminin aux appétits sexuels insatiables, qui se jette sur les hommes pour leur faire subir les plus obscènes traitements.

Énigmes, retour dans un passé très ancien, érotisme et pulsions sexuelles ardentes, intervention du surnaturel et des ancêtres, le roman est un policier à l'exotisme brillant et savoureux, il nous entraîne dans une danse endiablée où se mêlent la brillance et la rigueur de la civilisation vietnamienne et ses croyances les plus folles, face au rationalisme parfois mis à mal de notre enquêteur et de son associé, le lettré Dinh.
On aime l'évocation de personnages hauts en couleurs, Madame Chrysanthème, mère apparemment sénile du mandarin, Madame Perle, Madame Agate aux pouvoirs étranges, Khoang, l'ami de Tân, oiseleur surdoué qui fait parler merles et mainates, au grand profit du mandarin Giao qu'on va vite soupçonner de manoeuvres louches, et tant d'autres encore. Chacun prend vie sous la plume de l'auteure et est plus qu'esquissé.
De grands thèmes se croisent au fil de l'histoire, il ne s'agit pas d'une simple enquête. La politique, les enjeux nationaux, le désir de vengeance, la soif de gloire et la cupidité cohabitent avec tout ce qui appartient au merveilleux dans cette culture. C'est un plaisir de lecture sans être un grand polar et la solution ne manque ni d'originalité ni d'imprévu.
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Une série toujours pleine de charme et d'exotisme (et de cuisine, aussi, miam !), avec un zeste de sexe pour cet épisode et une auteure qui s'en donne à coeur joie avec les situations à double sens. Mais aussi un épisode plus sombre, avec le retour de Tân chez lui et une plongée douloureuse dans son enfance. Sans oublier une dimension historique forte et le risque de partition du Vietnam au XVIIe.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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Après le Temple de la grue écarlate, L'Ombre du prince et La Poudre Noire de maître Hou, L'Aile d'airain est la quatrième enquête du mandarin Tân. le mandarin Tân est accompagné par son ami, le lettré Dinh. Ensemble, ils retournent dans le village natal du mandarin où une mystérieuse Con Thinh, une vierge fan­tôme qui se venge de son assas­si­nat en tuant “sexuel­le­ment” les hommes, sème la ziza­nie dans le village. C'est avec une écriture truculente et pleine d'humour que l'auteur nous livre cette enquête du mandarin Tân.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
— Que le Démon de la Triche coupe les mains à ce chien de Tsao et les porte en sautoir avec sa langue malodorante ! s’exclama le marchand de spiritueux Phu, en crachant par terre. Je suis certain que ce sale Chinois a escamoté une carte dans sa manche de soie.
— Comment expliquer sinon qu’il nous ait si proprement détroussés sans qu’on s’en aperçoive ? surenchérit son compagnon, un petit homme qui serrait rageusement la seule sapèque rescapée de la pitoyable opération.
— Il faut croire qu’on était plus attentifs aux croupions de canard qu’il nous
offrait avec l’alcool de riz qu’à ces maudites cartes. La crapule nous a bien roulés dans la graisse de volaille !
C’était le contremaître Loc qui avait parlé, sa voix grave vibrant de colère. Il
cheminait sur la route blanche de poussière, la lippe en avant, aux côtés de ses compagnons d’infortune. Son visage aux traits durs reflétait son mécontentement, tandis qu’il toisait ses amis englués dans leurs lamentations. Leurs pieds soulevaient de fins nuages grisâtres à peine
visibles en cette nuit où la lune se réduisait à un croissant aussi mince que les lèvres d’une femme médisante. Ensemble, ils repartaient, bredouilles et vaincus, de la ville qui avait vu leur débandade pécuniaire.
Dans sa tête, le contremaître Loc ressassait la partie catastrophique qui les avait délestés chacun de plusieurs ligatures de sapèques. Les cartes oblongues virevoltaient, faisaient des farandoles démoniaques, l’éléphant pourchassant la vache, le général chevauchant le spadassin, sans que le Chinois perde jamais une manche. Il le revoyait encore, sa moustache de poisson-chat frétillant avec chaque sapèque gagnée, tandis que les trois amis haussaient les épaules en lorgnant les plats qui passaient. L’atmosphère conviviale de la gargote, située au bord de l’eau et illuminée par des lanternes en papier coloré, avait fini par endormir la vigilance qui aurait dû habiter le trio affamé. Les serveuses en jupes bleues et ocre, fardées comme des courtisanes, allaient et venaient avec des cailles rôties et des canards à la robe laquée. Occupés qu’ils étaient à se choisir des croupions frits de taille honorable, les trois compères n’avaient rien vu de suspect dans les agissements de leur adversaire.
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Les yeux dans le vague, Monsieur Manh tentait de maîtriser les battements de son cœur. C'était impensable qu'on vienne l'interroger aujourd'hui sur cette affaire, et cela l'ennuyait au plus haut point. D'une part parce que, comme tout le monde, il avait enterré cette histoire, et d'autre part, parce qu'il n'avait pas la moindre idée de l'endroit où il avait fourré ce dossier.
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