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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Victor Hugo venait de découvrir l'art pour l'art, bien avant le Parnasse contemporain: Les Orientales était un recueil paré pour être un pur joyau de recherches formelles étincelantes, dans l'exotisme au goût du jour...

Las, voilà la guerre qui éclate entre Grecs et Turcs, impossible de jouer au poète retranché dans sa tour d'ivoire...la Grèce attaquée, c'est le berceau culturel de tout le monde méditerranéen qu'on saccage....les Romantiques s'engagent: certains vont se battre, comme le poète Byron, qui va se faire tuer là-bas. D'autres prennent la plume...

Voilà le paradoxe des Orientales: une poésie formelle, novatrice, brillante, qui se met bientôt au service d'une idée et d'un peuple...
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Une critique où je reprends en résumant ce que j'ai indiqué sur la page de chacune des oeuvres séparément.

Dans les Orientales, Hugo est encore un jeune poète, pas encore un maître. Il cherche donc à révolutionner l'art. On le voit dans la musicalité des vers, avec un jeu très poussé sur les sonorités et sur les longueurs - le poème "Djinns" est assez connu pour cela, à juste titre, il faut le lire à voix haute.
J'ai aussi bien apprécié la préface, où il se justifie de choisir l'Orient, pour ses images évocatrices - on est en plein dans ce que Edward Saïd nommera l'orientalisme. Effectivement, rien ne manque, du sable du désert, aux fontaines des oasis, des esclaves voluptueuses du harem, à la peau cuivrée ou diaphane, aux sabres dégoulinant de sang noir et rouge, dans un croisement incessant entre sensualité - qui est presque de l'érotisme - et violence, de l'héroïsme des Grecs aux massacres des conquérants turcs...
Enfin, il est révélateur de l'évolution politique de Hugo : le poème "Lui" montre que tout ramène au géant de ce siècle, Napoléon. Même en parlant d'Orient, le poète pense au conquérant.

Dans les Feuilles d'automne, il y a moins d'innovations stylistiques, Hugo n'a pas encore mis le "bonnet rouge au vieux dictionnaire", pas encore de grande rupture dans le style, les alexandrins semblent relativement sages dans la forme - réserve-t-il à cette époque l'audace à son théâtre ? La thématique de la beauté de la nature, n'est pas ce que je préfère chez lui, ce certain sentimentalisme parfois un peu fleur bleu...
On retrouve cette admiration pour l'Empereur chez cet Hugo qui a déjà évolué politiquement. Et surtout, on lit déjà une pitié bienveillante pour les pauvres - qui ne sont pas encore misérables. Il salue aussi déjà la liberté, refusant la tyrannie et l'oppression, prêt à se battre - à sa manière, par sa lyre, pour cette valeur suprême.
Et puis ce n'est plus un jeune amoureux chaste, c'est un père de famille, qui a déjà eu des joies et des douleurs, des tromperies aussi. Il se sent déjà au milieu de sa vie, dans "son automne". Il se sent comme un exilé, qui n'est plus à sa place dans sa patrie, qui n'est pas apprécié et qui est critiqué.
Mais finalement, faut-il dire comme l'écrivit Alexandre Dumas en découvrant les Contemplations "qu'il était bon que Hugo souffrît" pour pouvoir écrire une oeuvre si belle ? Lire tout l'amour qu'il porte à la jeune Léopoldine est déchirant par avance, lire l'opinion que Victor Hugo porte sur ses livres - pensant avoir déjà atteint le sommet de son oeuvre est émouvant, alors qu'il lui reste tant de souffrances personnelles et collectives à vivre, tant de douleurs intimes et nationales à partager, mais aussi tant de chef-d'oeuvres à écrire.
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C'est ma première expérience de lecture d'un recueil entier de Hugo. Heureusement que les annotations de l'édition Livre de Poche étaient nombreuses et pertinentes car j'aurais eu un peu de mal avec les références constantes à la situation politique de l'époque (guerre entre Grèce et Empire Ottoman, notamment). Je m'attendais à une suite de poèmes plaisamment « orientalisants » mais ce n'est pas seulement ça, loin de là. Batailles, massacres se succèdent assez violemment, dans un style épique par fois superlatif (toutes les embarcations possibles et imaginables, jusqu'à la gabarre !) dans "Canaris", une palanquée de villes d'Espagne dans "Grenade"... C'est de l'Orient au sens large qu'il est question, en miroir de ses rapports avec l'Occident. le recueil culmine avec deux longs poèmes consacrés à Napoléon 1er. J'ai ressenti le souffle hugolien, que je pensais mieux canalisé dans sa poésie que dans ses romans, mais j'ai été surpris de constater qu'il n'en est rien.
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La poésie de Victor Hugo est ici très abordable dans ces deux recueils empreints de romantisme. Une poésie que je ne cesse de lire et relire, que je picore suivant l'humeur et à chaque fois, le plaisir est renouvelé. A découvrir si ce n'est déjà fait.
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Un superbe livre de poesie à devorer sans hesitation ! Un plaisir à lire et relire, un bonheur absolu !
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Goethe, Byron, Victor Hugo ont parlé de cet Orient des mille et une nuits, de ce monde féérique et fascinant de l'Egypte, de la Perse. Chaque poème de ce recueil invite le lecteur à voyager. L'Egypte rencontre Babel et Sodome. Les Têtes du Sérail répondent à l'enlèvement au Sérail de Wolfgang Amadeus Mozart.
Victor Hugo a su par ses mots dépeindre les spécificités géographiques, humaines de chaque lieu visité. Ainsi les Djinns relate le passage des djinns funèbres, fils du trépas.
Le poème "l'Enfant" raconte la destruction de Chio par les turcs. Si le lecteur est curieux il peut comparer ce poème avec le tableau Massacre de Chio peint par Eugène Delacroix.
Tout comme Charles Baudelaire ou Arthur Rimbaud avec Ophélia, Victor Hugo a su mettre en vers ce que les peintres ont réalisé en tableau.
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Alors il s'agit là dans des plus beaux recueil de poème de Victor Hugo bien que les feuilles d'automne sois plutôt triste et d'une nature mélancolique j'en ai fait pendant pas moins réhausser par les orientales qui met en avant beaucoup d'aspects fantasmer de L'orient de l'époque !
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Les Orientales, c'est un recueil du jeune Hugo bouillonnant, hanté par les rêves et le mythe du Byron pourfendeur des ennemis de la Grèce.
Les poèmes fantasment les harems et les soirs arabes, la liberté est encore grande dans le vers et malgré certaines maladresses ou facilités, c'est le Romantisme dans ce qu'il a de plus novateur qui se met en branle : un mouvement qui électrise et qui fabrique des héros, du jeune enfant au vieillard déclinant.

Un recueil à proposer surtout à ceux qui disent détester le Romantisme pour leur donner une idée de ce que ce mouvement artistique a pu permettre de liberté et d'enthousiasme au sein de la vieille Europe.
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